L’ÉQUIPE ALPINE D’ENDURANCE  ACCUMULE DE L’EXPÉRIENCE À IMOLA EN MONDIAL WEC

 

 

L’équipe d’Alpine d’endurance disputait ce week-end la deuxième manche de la saison 2024 du Championnat du Monde FIA d’Endurance.

Sur l’emblématique circuit d’Imola au sud de Bologne au cœur de l’Emilie-Romagne cette région entièrement dédiée à l’automobile avec entre autres, les usines Ferrari et Lamborghini, les deux équipages des Hypercar ‘Bleues, ont fait preuve de résilience pour collecter des informations dans toutes les conditions, utiles pour la suite et ce après un début de course chaotique.

Les ‘Bleus se concentrent donc déjà sur leur prochaine échéance, celle des 6 Heures de Spa-Francorchamps (9-11 mai), dernière répétition générale avant le sommet de la saison, le grand rendez-vous annuel des 24 Heures du Mans (15-16 juin).

Sept semaines après ses débuts en compétition au Qatar sur le circuit de Losail à Doha, les  hommes d’Alpine découvraient un nouveau terrain de jeu avec les premiers tours de roues de l’A424 sur l’Autodromo Enzo et Dino Ferrari d’Imola pour le deuxième rendez-vous du Championnat du monde d’endurance WEC.

 

 

L’équipe Française dont la logistique est depuis le retour de la marque Dieppoise en endurance en 2013, confiée et assurée par la structure Berrichonne de Signatech, mettait les trois séances d’essais libres à profit, pour se lancer à la recherche des meilleurs réglages et compromis sur le très rapide tracé Italien.

Les 242 tours réalisés permettaient également à la structure Alpine en endurance de faciliter l’intégration de son pilote réserviste, le Français Jules Gounon – spécialiste des courses GT – présent ce week-end avec l’équipe et qui découvrait l’univers de l’endurance, afin de pallier l’absence de l’Autrichien Ferdinand Habsburg, durant sa convalescence, après sa sortie de piste survenue lors d’une séance de roulage sur le tracé de Motorland Aragon d’Alcaniz en Espagne.

 

 

Samedi, les qualifications étaient confiées à deux autres pilotes tricolores, Paul-Loup Chatin et Nicolas Lapierre. Sous un ciel menaçant, les deux pilotes relevaient le défi de la mise en température de leurs pneumatiques médiums, sur une piste en constante évolution.

Coupés malheureusement par un drapeau rouge, dans leur tour le plus rapide à deux minutes de la fin de la session, les Alpine N°35 et N°36, devaient hélas du coup, se contenter de la neuvième ligne sur la grille de départ !

 

 

Le départ des 6 Heures d’Imola était donné avec Charles Milesi et Matthieu Vaxiviere au volant des deux Alpine. Après les deux tours de formation, les deux Hypercars de la marque au A fléché… étaient piégées dans le peloton. !!!

Bien parti en gagnant plusieurs places avant le premier virage, Matthieu Vaxiviere se retrouvait coincé dans un accrochage en chaîne mettant aux prises, l’Isotta Fraschini N°11, la Peugeot 9X8 N°94 et la BMW N°15.

Derrière eux, Charles Milesi devait traverser le bac à graviers de la première chicane pour les éviter et retrouvait la piste… dans le trafic des LMGT3 !

Durant l’intervention de la voiture de sécurité, l’efficacité remarquable des mécaniciens permettait de changer au plus vite, les blocs à l’avant et à l’arrière, ainsi qu’une biellette de pince en moins de cinq minutes sur la N°36, afin de permettre à Matthieu Vaxiviere de repartir en piste mais à trois tours des leaders !!!

De son côté, Charles Milesi effaçait rapidement les LMGT3, pour recoller aux Hypercars après la relance avant de reporter une alerte sur la direction assistée, corrigée rapidement lors de son premier arrêt aux stands.

 

 

Quatorzième après cette entame riche en faits de course, Charles Milesi cédait le volant à son compatriote Paul-Loup Chatin. Dix-huitième, Matthieu Vaxiviere transmettait le sien à l’Allemand Mick Schumacher.

Sur des stratégies pneumatiques différentes, les deux pilotes accumulaient les tours permettant d’emmagasiner des informations essentielles sur la dégradation de leurs gommes, avant de passer les pneus rainurés dès l’apparition de la pluie à deux heures de l’arrivée.

Appliqués face aux pièges de plus en plus nombreux, l’Allemand et le Français – auteur d’une sortie sans conséquence – étaient respectivement relayés par Nicolas Lapierre et Jules Gounon pour la dernière ligne droite.

Sérieux pour ses débuts en prototype dans des conditions de piste difficiles, Jules Gounon ne commettait aucun faux-pas en slicks sur une piste séchante pour assurer la treizième place à son équipage.

Derrière lui, Nicolas Lapierre consolidait les efforts de ses équipiers dans la voiture sœur avant un aquaplanage le contraignant à se contenter du seizième rang après un duel avec la Peugeot N°94.

 

PAROLES DE PILOTES

 

Charles Milesi : « C’était une course compliquée. Nous n’avions jamais roulé sur ce circuit qui a mis en exergue certains de nos axes d’amélioration. Le départ était assez chaotique et je n’avais pas d’autre choix que de traverser le bac à gravier. J’ai ensuite essayé de faire au mieux malgré un petit souci de direction assistée nous coûtant une quinzaine de secondes et nous obligeant à nous arrêter plus tôt. Paul-Loup et Jules ont bien géré la suite dans des conditions difficiles, mais nous ne pouvions pas viser plus haut. Nous en savons désormais plus sur les points à travailler pour la prochaine course. »

Jules Gounon : « C’était une semaine compliquée pour l’équipe. Le programme est encore jeune et il s’agissait de mon premier week-end de course, en remplaçant Ferdinand. Mon but était de ne pas faire d’erreur et je suis content d’avoir atteint cet objectif même s’il me reste beaucoup à apprendre sur le prototype. C’était vraiment un essai grandeur nature, mais je pense que l’équipe a pu collecter beaucoup d’informations pour rebondir à Spa et sur les courses suivantes. »

 

Paul-Loup Chatin : « Après notre belle première au Qatar, nous avons rencontré plus de difficultés sur un circuit différent. Notre déficit de roulage sur ce tracé par rapport à la concurrence a mis en avant les points sur lesquels nous devons continuer de travailler, en analysant ce qu’il s’est passé pour aller de l’avant. Tout n’est jamais parfait dans le sport de haut niveau et je vois que tout le monde est déjà tourné vers la prochaine manche malgré la déception. Je ressens une équipe encore plus soudée et unie dans ce moment compliqué et je sais que personne ne baissera les bras pour que nous revenions plus forts. »

 

Matthieu Vaxiviere : « C’est toujours compliqué quand une course de six heures commence ainsi. J’avais bien préparé mon départ, mes pneumatiques étaient en température et je pense n’avoir pris aucun risque superflu. Tout s’est passé très vite, j’ai senti l’impact à l’arrière, ce qui m’a envoyé au contact avec la Peugeot et la BMW. J’ai réussi à ramener la voiture aux stands, où les mécaniciens ont fait de l’excellent travail pour nous permettre de repartir le plus rapidement possible. Nous avions un bon rythme, mais il nous en manquait par rapport à la concurrence, donc nous devons continuer à travailler et analyser pour nous améliorer sur l’ensemble de la course. »

 

Mick Schumacher : « C’était un week-end plutôt difficile dans l’ensemble et la course n’a pas tourné en notre faveur. Le plus important, c’est d’en retenir les points positifs. Nous avons réussi à réagir rapidement dans des conditions météorologiques changeantes, la communication entre l’équipe et moi était excellente et nous avons affiché un bon potentiel tant sur piste sèche que mouillée. Nous devons étudier les domaines où nous pouvons encore progresser. Nous ne sommes qu’aux prémices du projet et je suis convaincu que nous pouvons aller de l’avant dès Spa. »

 

Nicolas Lapierre : « C’est une course riche en apprentissages, qui permet de surligner les points sur lesquels nous devons nous améliorer, mis en exergue sur un circuit spécifique où la voiture n’avait jamais roulé auparavant. Malgré le résultat, nous allons pouvoir développer des pistes de travail pour progresser d’ici la prochaine épreuve. Spa arrivera assez vite avec un tracé bien différent, mais plus conventionnel et qui, espérons-le, nous conviendra mieux. »

 

 

Philippe Sinault, le Team Principal  de cette équipe Alpine d’Endurance, dressait lui le bilan du déplacement à Imola :

« Nous savions que ce serait une course difficile, notamment après les qualifications, où nous avons manqué un peu de réussite. C’était un nouveau terrain de jeu pour nous, mais aussi une configuration de circuit différente de tout ce que nous avions connu jusqu’alors. Le but était de poursuivre notre apprentissage. Nous avons perdu gros au départ. S’en est suivi d’une gestion de trafic, de conditions compliquées et de nombreux faits de course. Je tiens néanmoins à souligner la qualité d’adaptation de chaque pilote face à ces challenges. L’équipe a gardé une pensée pour Ferdinand tout le long du week-end, celui-ci ayant participé à distance aux débriefings des séances. Je souligne aussi les beaux débuts de Jules tant dans le contexte de son arrivée, que de son entrée sur une piste piégeuse. Nous avons mis en exergue des points sur lesquels nous devons continuer à travailler pour la suite de la saison. C’est une bonne chose et nos deux voitures ont à nouveau rallié l’arrivée. Nous avons désormais beaucoup de données à analyser dans les trois semaines avant Spa, qui arrive vite, donc nous ne relâcherons pas nos efforts pour poursuivre notre apprentissage et viser la montée en puissance avant les 24 Heures du Mans. »

 

 

À l’issue de ce week-end devant 73600 spectateurs, l’écurie Alpine pointe à la cinquième position du Championnat du Monde d’Endurance Hypercar 2024, parmi les neuf constructeurs engagés.

Le prochain rendez-vous du calendrier aura lieu du 9 au 11 mai sur le Circuit Ardennais de Spa-Francorchamps en Belgique, pour une nouvelle épreuve de Six heures.

Ultime rodage et épreuve de préparation en vue de l’épreuve Sarthoise de la mi-juin !

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : WEC – TEAM 

 

Endurance FIA WEC