6e GRAND PRIX DE FRANCE HISTORIQUE : LES MÉLODIES DU BONHEUR AU CIRCUIT PAUL RICARD

 

6e Grand Prix de France Historique au circuit Paul Ricard : sur la grille de départ, Stéphane De Groodt pilote F1 AGS d’un jour et une brochette de pilotes de Grand Prix, Alesi, Icks, Prost, Berger, Alliot et Arnoux. Photo : Bernard Bakalian

 

Le week-end dernier, au 6e Grand Prix de France Historique, le circuit Paul Ricard n’a pas seulement réuni une centaine de Formule 1, en compétition, en démonstration et en exposition, été le théâtre de 15 courses pour 200 voitures réparties en huit plateaux, 230 pilotes de 13 nationalités et une exposition de 250 autos de collection et de prestige.

Cherry sur le cake, près de 80.000 spectateurs de quatre générations heureux sous le soleil dans un bain de passion.
Dans le vent des mélodies du bonheur d’échappements en liberté, on s’est réjoui d’écouter le son de moteurs – avec ou sans turbo -, quatre, six, huit, dix et même 12 cylindres comme autant d’extraordinaires instruments de concert !

Une question se pose alors, sauf à être richissime, pourquoi s’obstiner à vouloir dépenser encore et toujours des dizaines de millions d’euros pour un GPF1 moderne qui, d’hier à nos jours, a généré en France tant de déficits ?
Non sans engraisser quelques individus pour lesquels la Formule 1 est devenue une poule aux œufs d’or…

 

6e Grand Prix de France Historique au circuit Paul Ricard ; la foule des grands jours.             Photo : Raymond Papanti

 

Tant du côté du public venu en force – rappelons-le, quelque 80.000 spectateurs en trois jours – que des promoteurs-organisateurs et du Circuit Paul Ricard, désormais présidé par Jean Alesi – qui a succédé à Claude Sage – , on ne tarit pas d’éloges à l’égard de ce 6e Kennol Grand Prix de France Historique :

« Exceptionnel, avec des records d’affluence et des séquences mémorables pour les passionnés de sport automobile. L’événement coorganisé par le circuit et HVM Racing, soutenu par la FFSA, a proposé un spectacle et un programme uniques en France autour de la F1 et des monoplaces historiques. »

Après une journée de vendredi de mise en jambes, le samedi a été marqué par un moment de silence inoubliable dans les tribunes : Alain Prost a enfilé ses gants et son casque, puis il s’est glissé dans le baquet de la toute première F1 de sa carrière, une McLaren M29 de 1980, et le quadruple champion du monte s’est élancé dans un rugissement.

 

Des pilotes de légende et des F1 mythiques

 

 

6e Grand Prix de France Historique au circuit Paul Ricard : vent de folie F1 dans les stands. Fort heureusement Magali Bernard, la Dircom du circuit, assurait la sécurité rapprochée d’Alain Prost et du président Jean Alesi… Photo : Bernard Bakalian

 

Entouré d’une garde prétorienne faite de pilotes de légende et de voitures mythiques ça avait vraiment de la gueule :  le belge Jacky Ickx à bord de sa Ferrari 312B2 de 1972, Jean Alesi dans sa Ferrari 412T de 1994, René Arnoux au volant de sa Renault RS10 de 1979. « Néné » offrant un clin d’œil supplémentaire à l’histoire, en roulant aux côtés de l’ancienne Ferrari T4 de Gilles Villeneuve, celle de leur homérique duel sur le circuit de Dijon-Prenois au Grand Prix de France 79, où l’isérois s’inclina pour 24/100e seulement devant le québécois !

L’autrichien Gerhard Berger, il était aux commandes de la McLaren MP4/6 qui avait permis à Ayrton Senna de décrocher en 1991 son troisième titre mondial, rendant ainsi hommage à son ancien coéquipier brésilien, disparu voici 30 ans  – le 1er mai 1994 – au Grand Prix de San Marin, sur le circuit d’Imola.

Dans la seule épreuve Masters Legends F1, 38 Formule 1 des années 70 et du début des années 80 donnaient le ton et le son.
La Williams Championne du monde en 1982 avec le finlandais Keke Rosberg ouvrait le bal du samedi, tandis que dimanche c’était au tour d’une Hesketh, ex-James Hunt de s’imposer.

Quant aux hot laps organisés par AGS, ils ont permis à des happy few de s’initier au pilotage d’une F1, tel l’ex-F2 boy Dorian Boccolacci, le lauréat de la Porsche Carrera Cup France 2023.

 

6e Grand Prix de France Historique au circuit Paul Ricard ; l’hommage de Gehrard Berger à Ayrton Senna au volant d’une McLaren F1.  Photo : Raymond Papanti

Jean Alesi, un président sur tous les fronts

 

Jean Alesi, un peu de présidence, beaucoup de pilotage Ferrari F1 et Porsche GT :

« Ce grand succès public, c’est la cerise sur le gâteau. En terme de programme, cette année on voulait tous passer un cap. Nous avons avec nous des champions qui témoignent d’une époque où le sport automobile était particulièrement dangereux. Nous allons continuer à travailler dans cette voie et, comme le disait Enzo Ferrari, la meilleure course est celle à venir ! »

Président du Circuit Paul Ricard, Jean Alesi était présent sur tous les fronts de ce Grand Prix du bonheur, des salons à l’asphalte, sans oublier d’aller à la rencontre du public et de fans chauds bouillants.

L’homme aux 201 Grand Prix F1, n’a pas boudé son plaisir en pilotant deux Ferrari, sa 412T de 1994 et la 312 « Spaghetti » à moteur V12, mais pas seulement…

Le samedi, en fin de journée, l’épreuve d’endurance s’est achevée à la tombée de la nuit. Ouverte aux Protos et aux GT, elle a vu la victoire de la Porsche 934, préparée dans les ateliers de Philippe Gache, qui en partageait le volant avec le Monégasque Jean-Pierre Richelmi et son compère de longue date… un Jean d’Avignon des très grands jours !

Visionner l’interview de Jean Alesi.

Le dimanche c’est « Spaghetti »

6e Grand Prix de France Historique au circuit Paul Ricard : Jean Alesi au volant d’une Ferrari, quoi de plus normal ? Photo : Bernard Bakalian

 

Le dimanche, dans le cadre de l’hommage à Ayrton Senna, une F1 du brésilien a de nouveau pris la piste au lendemain de la venue de Gerhard Berger au volant d’une McLaren MP4/6 de 1991; cette fois, c’est un pilote spécialiste de la F1 historique, Matthew Wrigley, qui était au volant de la McLaren MP4/7A 1992 de Senna.

Ensuite, la tension a grimpé d’un cran pour la fameuse parade des célébrités, un roulage assorti d’une mémorable grille de départ fictive.

A bord de F1 plus mythiques les unes que les autres, on retrouvait le belge Jacky Ickx (Ferrari 312B2 de 1972), Jean Alesi (Ferrari 312 « Spaghetti »), René Arnoux (Renault RS10 turbo), Philippe Alliot (Lola Larrousse), et le belge Stéphane De Groodt (Maserati 250F).

D’heureux collectionneurs-pilotes étaient aussi au rendez-vous, propriétaires des Ferrari T4 ex-Gilles Villeneuve, Ferrari 312T ex-Niki Lauda et autres Ferrari Dino 246 des années 50.

 

6e Grand Prix de France Historique au circuit Paul Ricard ; les F1 du bonheur.                         Photo : Raymond Papanti

« Eternel Senna » : 30 ans après le drame
le livre hommage du trio Leroy-Ortelli-Wolloch

Thomas Woloch, Dominique Leroy et Daniel Ortelli, le trio de choc des auteurs de l’ouvrage hommage « Eternel Senna » paru chez Glénat. Photo : Charles-Bernard Adreani

 

Chez Glénat, on a mis tous les moyens en œuvre afin que l’ouvrage « Eternel Senna », attendu début mai dans toutes les bonnes librairies, transporte ses lecteurs à la rencontre d’une légende de la F1, le brésilien Ayrton Senna, au travers de superbes photographies, de témoignages et d’histoires inédites, 30 ans après la tragique disparition du mythe.

Outre la qualité de son écriture et de son iconographie, ce livre inclut un QR Code qui permet de visionner de très nombreux entretiens avec des personnalités du monde du sport automobile.

Aux Editions Glénat on présente ainsi « Eternel Senna » :

« Déifié au Brésil, l’homme de São Paulo continue de fasciner bien après son décès survenu le 1er mai 1994 sur le circuit d’Imola. Daniel Ortelli, Thomas Woloch et le photographe Dominique Leroy se sont penchés sur l’histoire du Brésilien depuis ses débuts en Formule 1 en 1984 jusqu’à sa dernière saison chez Williams dix ans plus tard. En 224 pages et à travers des témoignages exclusifs de ceux qui ont connu le Brésilien, les auteurs proposent un portrait humain de ce pilote devenu légende du sport automobile. Son caractère, ses points forts, ses faiblesses, ses moments de joie ou de doutes, tous ces éléments de la carrière de celui que l’on surnommait « Beco » ou « Magic », sont abordés dans cet ouvrage passionnant regorgeant d’histoires et d’anecdotes inédites, le tout richement illustré par les photos de Dominique Leroy, spécialiste de la F1, et témoin privilégié de la carrière d’Ayrton Senna. »

Visionner l’interview de Daniel Ortelli, journaliste cannois, spécialisé dans la F1, il a couvert les Grand Prix de Formule 1 pendant plusieurs années pour l’AFP. Professeur de journalisme, il a le don de savoir réunir et valoriser les talents.

Visionner l’interview de Thomas Woloch, jeune journaliste nantais et écrivain, spécialiste de la Formule 1, il a mené l’enquête pour « Eternel Senna ».

Visionner l’interview de Dominique Leroy, photographe et photojournaliste nîmois, il a fait des paddocks de F1 son terrain de jeu pendant plus de 25 ans. Témoin privilégié de l’ascension d’Ayrton Senna dans le monde des Grand Prix, il a photographié le pilote brésilien jusqu’à ses ultimes instants.

 

Alesi, Alliot, Arnoux, Berger, De Groodt, Ickx et Prost enthousiasmés

6e Grand Prix de France Historique au circuit Paul Ricard : Jean Alesi et Alain Prost ont fait le bonheur de près de 80.000 spectateurs. Photo : Bernard Bakalian

 

Alain Prost et le circuit Paul Ricard :

« Un grand merci à Jean Alesi et à l’organisation du Grand Prix de France Historique de m’avoir convié à retrouver ma première Formule 1 sur ce circuit Paul Ricard qui représente tant de souvenirs pour moi. Cela avait débuté en karting, puis avec l’Ecole de pilotage. J’ai aussi vécu ici des journées merveilleuses lors d’innombrables essais F1 hivernaux. C’était déjà l’occasion de partager cela avec le public, comme aujourd’hui à l’occasion de ces retrouvailles. Un grand bonheur de partager ce moment avec les  spectateurs venus nombreux, même si cette McLaren M29 est maintenant une vieille auto qu’il n’était pas question de malmener »

Jacky Ickx valide le plébiscite des spectateurs :

« Le juge de paix d’un tel évènement, c’est le public, il n’y a pas d’autre référence qui compte. Et sur ce Grand Prix de France Historique, les spectateurs sont au rendez-vous, heureux de partager leur passion avec les pilotes. C’est une réussite absolue. »

Gerhard Berger commémore le souvenir d’Ayrton Senna :

« C’est très agréable d’être ici, surtout devant autant de fans. Leur enthousiasme est génial. Ma McLaren a connu de petits soucis de moteur pendant mon roulage, mais c’est un détail. L’important étant d’être là pour commémorer l’histoire et le souvenir d’Ayrton ».

René Arnoux ne cache pas ses sentiments :

« C’était une grande émotion pour moi de rejouer le fameux duel du GP de France 79 avec la Ferrari de Gilles Villeneuve. Face à mon meilleur ami, cela avait été à l’époque une bataille mémorable, dont on continue sans cesse de me parler. Cela m’a permis de repiloter la Renault RS10 Turbo. C’est toujours un plaisir de se glisser à son bord. Les années passent, mais à son volant les automatismes reviennent toujours instantanément. En plus, sur ce circuit Paul Ricard où nous roulions si souvent en essais. »

Philippe Alliot apprécie la passion ambiante :

« Je suis sidéré par la qualité de cet événement. La passion est partout et il y a une communication avec le public que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. A titre personnel, j’ai aussi éprouvé une grande émotion en ayant le plaisir de retrouver le volant de la Larousse de F1 que je pilotais il y a 38 ans, avec l’honneur de rouler en compagnie de tant de grands champions. »

Stéphane De Groodt, l’ex-pilote professionnel avoue être redevenu un enfant :

« En venant ici je ne m’attendais pas à découvrir un évènement aussi grandiose en termes d’engouement et de plaisir partagé. On m’a fait de beaux cadeaux en me permettant de rouler avec un Proto, une AGS F1 et enfin avec une Maserati 250F qui pilotée par Juan Manuel Fangio, en partageant la piste avec de grands champions. En vivant tout cela j’étais redevenu un enfant ! »

 Laurent Vallery-Masson, Monsieur HVM Racing, apprécie de continuer à écrire l’histoire vivante des monoplaces :

« Pour cette 6e édition du Kennol Grand Prix de France Historique nous avons travaillé très en amont, et en anticipant ça a payé. On peut remercier la FFSA et la merveilleuse équipe du circuit Paul Ricard !
Ce Grand Prix est devenu un rendez-vous premium, incontournable et le plus gros meeting français dédié aux monoplaces, à toutes les monoplaces. Leur histoire le méritait ! »

 

Une F1 Ligier de légende de retour au Paul Ricard. Photo : Raymond Papanti

6e Kennol Grand Prix de France Historique
Tous les classements : le Top 5 des 15 courses

 

 

Course 1, Masters Racing Legends F1 : Williams, Brabham et Tyrrell refont l’histoire.
Le Top 5 : 1.Cantillon (Williams FW07C), 2.W.D’Ansembourg (Brabham BT49), 3.Tyrrell (Tyrrell 011), 4.C.D’Ansembourg (Williams FW07C), 5.Constable (Tyrrell 011).
Course 2, Masters Racing Legends F1 : se souvenir de James Hunt.
Le Top 5 : 1.Webb (Hesketh 308B), 2.Stretton (Tyrrell 012), 3.D’Ansembourg (Williams FW07C), 4.Tyrrell (Tyrrell 011), 5.Constable (Tyrrell 011).

Course 1, Masters Endurance Legends : la Peugeot 908 90X 2011 au sommet.
Le Top 5 : 1.Brooks (Peugeot 908 90X), 2.D’Ansembourg (Lola Aston DBR1-2), 3.Constable (Zytek 04S), 4.Frieser (Zytek 09S), 5.Birch (Ligier JS P217).
Course 2, Masters Endurance Legends : les Peugeot 908 signent le doublé.
Le Top 5 : 1.Brooks (Peugeot 908 90X), 2.Lendoudis (Peugeot 908), 3.D’Ansembourg (Lola Aston DBR1-2), 4.Frieser (Zytek 09S), 5.Tandy (Lola B12/60).

Course 1, F2 Classic Interseries : March monopolise le podium.
Le Top 5 : 1.Kaufmann (March 782), 2.Rossi (March 762), 3.Vallery-Masson (March 77B), 4.Devis (March 782), 5.Bletsoe-Brown (Chevron B27).
Course 2, F2 Classic Interseries : Kaufmann double la mise.
Le Top 5 : 1.Kaufmann (March 782), 2.Rossi (March 762), 3.Devis (March 782), 4.Charteris (March 742), 5.Morris (March 782).

Course 1, F3 Classic Interseries : Rouvier à domicile.
Le Top 5 : 1.Rouvier (Chevron B38), 2.Leone (March 783), 3.Rossi (Martini MK34), 4.Michel (Chevron B38), 5.Martin (Martini MK39).
Course 2, F3 Classic Interseries : Davide Leone au finish.
Le Top 5 : 1.D.Leone (March 783), 2.Rouvier (Chevron B38), 3.Rossi (Martini MK34), 4.Martin (Martini MK39), 5.Vallery-Masson (Ralt RT3).

Hot Laps 1, F1 90’s Time Attack by AGS : Roblès comme une flèche.
Le Top 3 : 1.Robles (Arrows A20 F1), 2.Huez (Rial F1), 3.Sirgue (Prost AP2 F1).
Hot Laps 2, F1 90’s Time Attack by AGS : Sirgue dans le mille.
Le Top 5 : 1.Sirgue (Prost AP2 F1), 2.Huez (Rial F1), 3.Robles (Prost AP2 F1), 4.Hugonet (Dallara WSR), 5.Rouvier (AGS F1).

Course 1, Ferrari Club Deutschland : à la gloire du Cavallino rampante.
Le Top 5 : 1.Grossmann/Scheelen (Ferrari 458 GT3), 2.Goral (Ferrari 488 Challenge), 3.Lauer (Ferrari 296 GT3), 4.Biotteau (Ferrari 458 Challenge), 5.Stuart-Wright (Ferrari 458 GT3).
Course 2, Ferrari Club Deutschland : une Ferrari chasse l’autre…
Le Top 5 : 1.Goral (Ferrari 488 Challenge), 2.Grossmann/Schellen (Ferrari 458 GT3), 3.Stuart-Wright (Ferrari 458 GT3), 4.Biotteau (Ferrari 458 Challenge), 5.Vital (Ferrari 458 Challenge).

Course 1, Trophée Lotus : les Seven font leur numéro.
Le Top 5 : 1.Vulliez (Lotus Seven), 2.Beloou (Lotus Seven), 3.Cazalot (Lotus Seven), 4.Delhaye (Lotus Seven), 5.Jacquet (Lotus Seven).
Course 2, Trophée Lotus : et de deux pour Vulliez.
Le Top 5 : 1.Vulliez (Lotus Seven), 2.Beloou (Lotus Seven), 3.Cazalot (Lotus Seven), 4.Delhaye (Lotus Seven), 5.Jacquet (Lotus Seven).

200km du Grand Prix de France Historique : triplé Porsche.
Le Top 5 : 1.Richelmi/Alesi/Gache (Porsche 934), 2.Spirgi (Porsche 964 turbo), 3.Sabatier/Delannoy (Porsche 993 GT2), 4.Mathieu/Laberty (TVR Tuscan), 5.Allemang (BMW Z3 M).

 

Charles-Bernard ADREANI
Photos : Raymond PAPANTI – Jeff THIRY et Bernard BAKALIAN

Vidéos ; #CBAdreani

Le 6e Kennol Grand Prix de France Historique en images