KEKE ROSBERG LE CHAMPION DU MONDE INATTENDU EN 1982… SOUFFLE 75 BOUGIES.

 

 

 

Né le 6 décembre 1948 à Solna près de Stockholm en Suède mais en tant que citoyen finlandais, Keijo Erik dit ‘’Keke’’ ROSBERG souffle en ce mercredi 6 décembre 2023, 75 bougies et ce après une carrière bien remplie en sport automobile et débutée dans les traces de ses parents, respectivement vétérinaire et chimiste et fervents acteurs sur les rallyes auxquels ils participaient régulièrement dans leur contrée nordique.

Dès 1965 et âgé de 17 ans, le jeune Keke se faisait rapidement remarquer en limant l’asphalte par son style de pilotage agressif et efficace sur les pistes de Karting Finlandaises et Suédoises et il deviendra rapidement Champion Finnois et 8 fois Champion de Sandinavie.

 

 

En 1973, on le retrouvera dans la catégorie supérieure à l’époque, la Formule Vee, discipline où il deviendra du premier coup Champion Finlandais, de Scandinavie et Européen, une triplette qui l’amènera à avoir des envies de pigeon voyageur et de quitter sa Scandinavie natale pour l’Allemagne et jeter son dévolu sur la F2 Européenne en 1976, où sur une CHEVRON B45 et une TOJ F201, il finira 10ème au classement final, loin derrière le quatuor Français JABOUILLE-ARNOUX-TAMBAY-LECLÈRE.

En 1977, il s’octroya deux nouveaux défis qui l’obligèrent à s’expatrier tantôt au Canada, où il disputera la FORMULA  ATLANTIC et terminera 4ème derrière un certain Gilles VILLENEUVE, tantôt en Nouvelle-Zélande où en FORMULA PACIFIC, il fera encore mieux en remportant pas moins que le titre!

La même année, il disputa également le Championnat d’Europe de F2 sur une CHEVRON B35 ou une B40, dans une discipline qui devait lui permettre de rallier à court terme la catégorie reine.

6ème derrière le vainqueur final, le tricolore René ARNOUX, il profita aussi des moindres temps morts pour disputer également l’une ou l’autre manche F2 au Pays du Soleil Levant.

 

 

L’année suivante sur une CHEVRON B42 de chez Fred Oppert, il gagna une place au classement final, terminant 5èmederrière Bruno GIACOMELLI et rejoindra ensuite le pays des Gauchos, pour y disputer quelques manches de la TEMPORADA  ARGENTINE.

1979 sera sa dernière année en F2, où on le verra en action sur une MARCH 792 du Team PROJECT FOUR dirigé par un certain …Ron DENNIS mais que pour deux épreuves seulement, avant de jeter l’éponge et se concentrer désormais à fond sur la F1.

Et comme son sens pour le bon timing ne l’a que rarement laissé en plan, celui que l’on surnommait  ‘’Keke le sournois’’ à l’époque, en plus d’être plutôt réservé et pensif en dehors des paddocks, mais toujours concentré et décidé une fois derrière le volant, sa grande marque de fabrique auprès des directeurs d’écuries, a toujours été sa régularité affichée tout au long de sa carrière.

 

EN F1 DU PIED DE L’ÉCHELLE AU SOMMET EN 5 SAISONS.

 

Dès qu’il se soit ouvert une voie en sport auto, son objectif premier a toujours été d’arriver un jour en F1, mission qu’il réalisera en 1978 attiré par l’homme d’affaires Hollandais mais d’origine Indonésienne et installé à Macao, Teddy YIP, qui venait de monter sa propre écurie, celle du THEODORE RACING, après avoir racheté le projet RALT F1, avorté du constructeur Australien Ron TAURANAC, bien connu en F3 et F2.

Alors que ROSBERG concourait encore en F2 et ressentant cette offre comme une aubaine, la suite s’avéra toutefois comme un traquenard car rapidement, la TR 1 se révéla comme échec total, à l’exception d’une épreuve hors championnat du monde, qu’il remporta à Silverstone alors que par la suite, le Finlandais malgré sa détermination, n’arriva même plus à se qualifier!!!

 

 

Dégouté Keke ROSBERG s’installa même l’espace de 5 Grands Prix dans le baquet d’une modeste ATS du Team de Günther SCHMIDT où en tout …. 8 pilotes se succédèrent en cours de saison et tous sans plus de succès :

 

 

Face à ce désastre et en pleine saison, Teddy YIP opta alors pour un châssis WOLF WR3, du TEAM patronyme de l’Austro-Canadien, Walter WOLF, avec au décompte final, un 10ème rang au GP d’Allemagne.

Déçu par cette entrée en matière calamiteuse, ROSBERG opta en 1979 d’abord pour la CANAM Américaine, série nouvelle pour lui mais où il ne passa pas inaperçu par son talentn, en terminant 4ème au classement final, derrière le vainqueur, un certain Jacky ICKX, et affichant 2 victoires au compteur (Atlanta et Watkins Glen) ainsi qu’une deuxième place à Mid-Ohio et une troisième à Charlotte, avant d’être recruté toujours chez WOLF RACING, mais dans le Team officiel cette fois en cours de saison et en remplacement de James HUNT et avec comme seul résultat probant, une dixième place au GP d’Allemagne.

 

 

Nouveau changement de décor en 1980, où il signera pour deux saisons chez FITTIPALDI et où il réalisa son premier podium au GP d’Argentine la même année, ainsi qu’un autre rang dans les points en terminant 5ème au GP d’Italie à Monza et en parallèle une deuxième et une quatrième place en CANAM, respectivement à Laguna Seca et Riverside.

 

 

Toujours chez FITTIPALDI mais sur une F8 peu convaincante, sa saison 1981 se résumera à une quatrième place en Afrique du Sud et un 10ème rang à Las Vegas aux USA, ce qui ne l’empêchera pas d’être recruté pour la saison 1982 chez WILLIAMS, en remplacement de l’Argentin Carlos REUTEMANN et où lors de sa première année il bénéficia d’une FW 07 et FW 08 tellement bien affûtée qu’à 10 reprises, il rentra dans les points, avec comme fleuron sa première victoire en Grand Prix, lors du GP de Suisse disputé sur le circuit Français de Dijon-Prenois, ce qui lui permit incroyablement et in extremis en fin de saison d’être couronné Champion du Monde et ce naturellement à la surprise générale, devant l’infortuné Didier PIRONI, toutefois hors course depuis son accident en aout survenu lors du GP d’Allemagne à Hockenheim et John WATSON, tous deux classés à 5 points. Le Français ayant tout de même loupé cinq GP !!!

 

 

Il devenait ainsi à l’occasion également le premier pilote Nordique Champion du Monde en F1, en ouvrant la voie à ses compatriotes, HÄKKINEN (1998 et 1999) et RÄIKKÖNEN (2007) qui lui succédèrent par la suite.

 

 

Les trois saisons suivantes, en 1983-1984 et 1985, il restera chez WILLIAMS, dont deux saisons aux côtés du Français Jacques LAFFITE et la dernière avec Nigel MANSELL, comme équipiers, en accrochant 4 autres victoires à son palmarès (Brésil 1983-Dallas-USA en 1984 et Detroit USA et Australie en 1985).

 

 

1986, nouveau changement d’air pour celui que Frank WILLIAMS avait qualifié de pilote extraverti, engagé, ambitieux, volontaire et déterminé et qui en optant pour l’écurie Mc LAREN, sous Ron DENNIS, pensait gravir un échelon supplémentaire mais qui aux côtés d’Alain PROST, Champion du monde en titre, se limita à un rôle de figurant, avec comme seul fait d’arme, une Pole au GP d’Allemagne et qui eut pour effet que le Champion du Monde inattendu en 1982, se retire définitivement de la catégorie reine en fin de saison qu’il terminera au 6ème rang et après avoir vécu l’accident tragique de son ami Elio de ANGELIS, lors d’essais privés en mai sur le Circuit Paul Ricard, sans pour autant tourner le dos définitivement au sport automobile!

 

ENDURANCE, DTM, PUIS PATRON DE TEAM ET MANAGER

 

 

Le fait d’être retiré de la F1? ne laissait pas Keke Rosberg indifférent à d’autres disciplines auxquelles il avait déjà goûté auparavant ou en enfilant le costume de promoteur ou manager, avant de reprendre du service en 1990, lorsque contacté par Jean TODT, il remit gants et casque et ce pour disputer le Championnat du Monde des Voitures de Sport pour la marque Française au lion, sur le proto Peugeot 905 qui lui permettra d’accrocher des victoires à son actif en 1991 à Magny-Cours et à Mexico associé au tricolore, Yannick DALMAS.

 

 

Avec l’espoir à 39 ans de toujours retrouver éventuellement un volant en F1, il décida toutefois fin 1991 de ne pas continuer ensuite l’aventure Peugeot, pour se reconvertir dans la foulée plutôt dans le prestigieux Championnat DTM Allemand sur une MERCEDES d’abord et une OPEL CALIBRA ensuite.

 

 

Puis en parallèle comme manager pour ses compatriotes pilotes, JJ LEHTO et Mikka HÄKKINEN en F1, avant d’endosser également le rôle de Chef d’écurie à son patronyme en DTM et formules de promotion, où il aura l’occasion de manager son fils Nico en début de carrière et qui comme lui deviendra plus tard Champion du Monde de F1 en 2016 avec Mercedes, et ce de son vivant ce qui n’était pas le cas en 1996 et 1997  lorsque Damon HILL et Jacques VILLENEUVE avaient, eux aussi succédés à leurs pères Graham et Gilles, en tant que Champion du Monde, mais après leurs décès, respectivement en 1975 et 1982.

 

 

Comme les temps morts chez Keke se sont toujours fait rares et pour rester dans le bain?  on l’a aussi vu régulièrement comme consultant pour des chaînes TV.

Retraité entretemps, il se partage désormais maintenant entre ses domiciles de Monaco et d’Ibiza pour profiter avec son épouse Allemande Sina GLEITSMANN-DENGEL, de bons moments bien mérités, après une longue carrière éreintante dans le sport-auto de haut niveau.

Hyvää Syntymäpäivää-Happy Birthday Keke !

 

Manfred GIET

Photos : PUBLIRACING

 

 

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