SARAH BOVY ? LA JOLIE BELGE EN ROSE BONBON… QUI EN JETTE !

 

 

 

 

A 33 ans, Sarah BOVY, la pilote Belge affiche déjà quelques heures de pilotage au compteur, en affichant un talent qui devrait lui permettre de prendre la relève depuis le vide laissé par Vanina ICKX en 2012, pour se consacrer à l’éducation de son fils, Aldo.

Avec la Condruzienne diplômée en Marketing, la Belgique semble en tout cas avoir retrouvé une pilote talentueuse, afin de poursuivre dans la hiérarchie de pilotes performantes au sein de la gent féminine et comme l’ont été auparavant les Christine BECKERS, Yvette FONTAINE, Gilberte THIRION, Nicole SOL et Vanina ICKX, avant elle donc et ce en tenant souvent la dragée haute face à leurs collègues masculins.

 

AVEC JACKY ICKX

 

Avec son air de garçon manqué, Sarah BOVY a pratiquement découvert le sport automobile, au pied de l’échelle à travers le karting sur un champ de foire, avant d’en être imprégnée lors d’une inauguration d’un complexe de Karting indoor, accompagnée de son papa Quirin BOVY, alors qu’elle avait à peine 12 ans

 

TRADITION FAMILIALE

 

 

Chez les BOVY  la course automobile est en effet une longue histoire dont le paternel Quirin en avait fait sa passion et qu’il a voulu assouvir durant deux décennies, en débutant en Course de Côte sur une Formule Vee AUSTRO et de persister dans la foulée, au volant d’une TROJAN-Mc LAREN F5000 qu’il crasha cependant rapidement.

Son objectif suivant fut de participer au Championnat d’Europe de F3 en acquérant une RALT RT3 en 1977 et qu’il revendit ensuite au pilote Français grand spécialiste des Courses de Côte à l’époque surnommé ‘’L’Aigle des Montagnes’’ qui transforma cette F3 en F2 version Côte.

BOVY quant à lui disputa quelques manches du Championnat d’Europe F3 sur une CHEVRON B43 mais dans l’anonymat avant de se lancer comme constructeur en créant en 1980, sa propre F3, la BOVY PB 4’’ équipée d’un moteur Novamotor-Toyota et un châssis fortement inspiré des DALLARA.

Faute de moyens budgétaires, cette aventure tourna, comme bien souvent hélas, cependant court pour les pilotes Français Pierre PETIT et Patrick LANCELOT dans le cadre d’un programme de course convenu avec l’école de conduite de La Châtre et qui prit fin après que Patrick LANCELOT eut détruit sa BOVY PB4 lors d’une épreuve à Zandvoort.

Jamais à court d’idées? il fut à la base pour introduire les premières CHEVROLET CAMARO dans le Championnat de France des Voitures de Production début des années ’80 avec Jean-Claude LAGNIEZ, avec lequel il participa à l’épreuve du Bugatti au Mans, où ils établirent  un record du tour !

BOVY participa aussi à 11 éditions des 24 Heures de Spa sur l’ancien et le nouveau tracé et même si ce classique ne lui laissa jamais un souvenir impérissable hormis sa 6ème place au général et 1er du Groupe N/Div. 5 en 1989 sur une PORSCHE 944 ,son enthousiasme pour les épreuves d’endurance n’en est pas moins toujours resté intact.

 

 

Son rêve de disputer la plus grande course d’endurance au Monde, les fameuses 24 HEURES DU MANS a failli se réaliser en 1990, où engagé sur une SPICE SE 90C du Team anglais GP MOTORSPORT avec le Français Pierre de THOISY et l’Espagnol Pancho EGOZKUE, il se senti floué sur toute la ligne dès les qualifications car après une première casse moteur, lors d’un tour chrono de Pierre de THOISY et le remplacement du V8 Ford Cosworth, BOVY connu la même mésaventure qui décida le trio de pilote à ne plus poursuivre dans ces conditions surtout qu’il s’avéra ensuite que le team avait omis de retirer les mousses protectrices des trompettes d’admission provoquant la seconde casse de l’unité de puissance !

Une deuxième chance de participer aux 24 HEURES DU MANS, s’offrit à lui, lorsque Marcel TARRÈS lui proposa de partager le volant d’une PORSCHE 962C avec lui mais BOVY allergique aux pollens se soignait aux antihistaminiques à cette période ce qui n’était pas compatible avec la conduite automobile à grande vitesse et il fut malheureusement contraint de décliner l’offre.

Âgé aujourd’hui de 72 ans, il a mis le sport automobile en sourdine depuis longtemps sans pour autant hésiter d’être le supporter N° 1 de sa fille Sarah qui n’arrête pas d’étonner par son talent.

SARAH BOVY : DEUX EXPLOITS EN 3 SEMAINES.

 

Sa fille Sarah à 33 ans, par contre n’en finit plus d’étonner, elle qui pratique le sport automobile depuis ses 12 ans et à l’époque au grand désarroi du paternel qui au cours de sa carrière n’avait dû cesser de se battre pour trouver un volant.

Après une courte apparition en Karting, elle fut repérée par, pas moins que Thierry BOUTSEN propriétaire de son propre Team GINION et meilleur pilote Belge après Jacky ICKX.

Cela s’est passé en 2005, année où elle pu étaler son talent au volant d’une Formule Renault 1,6 en Belgique avant de poursuivre après un bref passage en BTCS (Championnat de Belgique pour voitures de Tourisme) toujours pour le Team BOUTSEN en Blancpain Endurance Series sur une Mc LAREN MP4-12C et en 2013 sur une ASTON MARTIN V12 Vantage du Team GPR.

 

 

En 2015, elle disputa quelques épreuves du RENAULT SPORT TROPHY pour le Team Espagnol Monleau Competicion et un an plus tard, dispute le LAMBORGHINI SUPER TROFEO EUROPE sur une HURACAN GT3.

On la retrouve alors en 2017 à nouveau en BLANCPAIN GT SERIES ENDURANCE CUP sur une LAMBORGHINI Huracan GT3 avant de poursuivre en ASIAN LE MANS SERIES l’année suivante en LMP3 sur une LIGIER JS P3.

Lors de la nouvelle série W réservée à des F3 pilotées exclusivement par des espoirs féminins et sous la houlette de David COULTHARD et Alex WURZ, elle passe de réserviste à titulaire en 2019.

Durant 2020, l’année du Covid, on la retrouvera à 16 reprises lors d’épreuves du Championnat de France de la LIGIER JS Cup et même à deux reprises au volant d’un camion MAN de 5 tonnes développant quelques 1.200 cv lors de deux manches Françaises ‘’camions’’ !

 

 

Dotée d’un programme chargé en 2021 où elle alternera des missions en MICHELIN LE MANS CUP GT3, EUROPEAN LE MANS SERIES LMGTE, GT WORLD CHALLENGE EUROPE ENDURANCE CUP et FIA WORLD CHALLENGE EUROPE ENDURANCE CUP, elle vécut son premier engagement aux 24 HEURES DU MANS, au volant d’une FERRARI 488 LM/GTE, sur laquelle elle terminera 36ème au général et 9ème de classe.

 

 

Concernant la saison en cours 2022, Sarah BOVY vient de prouver coup sur coup, tout ce qu’elle a ‘sous le capot’ en signant début juillet la première Pole en WEC d’une femme à Monza où d’ailleurs elle finira 2ème avec ses équipières Rahel FREY et Michelle GATTING, en classe GTE/AM.

Et à peine trois semaines plus tard, ce même trio auquel s’était adjoint la jeune Française Doriane PIN remettait le couvert lors des dernières 24 HEURES DE SPA, l’épreuve phare mondiale en matière d’endurance GT, en remportant la classe GTE/AM, 26 ans après un autre équipage féminin composé de Florence DUEZ, Yolanda SURER et Kate RAFANELLI sur une BMW à l’époque.

 

 

Pour Sarah BOVY, sa carrière semble dorénavant définitivement lancée et gageons qu’elle surprendra encore à l’avenir par d’autres faits d’armes exceptionnels.

C’est pour l’heure tout le mal que l’on peut lui souhaiter et soyons certains que son paternel ne regrette plus à l’heure actuelle qu’elle lui ait emboîté le pas dans le sport automobile.

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency -Tierry COULIBALY – Gilles VITRY