F1: FRANK WILLIAMS EST DÉCÉDÉ À 79 ANS

 

FLASH

Frank Williams, fondateur de l’écurie de Formule 1 qui porte son nom, est décédé ce dimanche 28 novembre 2021, à l’âge de 79 ans. Il était devenu tétraplégique en 1986 après un grave accident survenu le 8 mars, et en compagnie du journaliste Britannique Peter Windsor, entre Signes et Méounes dans le sud de la France, alors qu’il venait de quitter le circuit Varois du Paul Ricard, où il assistait à une session d’essais de ses monoplaces, afin de rejoindre l’aéroport de Nice pour retourner en Angleterre.

 

Franckk WILLIAMS auprès de l’Australien Alan JONES son 1er pilote sacré CHAMPION DU MONDE EN 1980 – Photo : Bernard BAKALIAN

Le monde de la Formule 1 est en deuil. Ce dimanche 28 novembre, l’écurie Williams a annoncé le décès de Frank Williams, le fondateur de l’écurie de Formule 1 éponyme.

«C’est avec une immense tristesse et au nom de la famille Williams que l’équipe confirme le décès de Sir Frank Williams, fondateur et ancien directeur de Williams Racing, à l’âge de 79 ans. Après avoir été admis à l’hôpital vendredi, Sir Frank s’est éteint paisiblement ce matin, entouré de ses proches. Aujourd’hui, nous rendons hommage à notre figure de proue adorée et inspirante. Frank nous manquera terriblement. Nous demandons à tous nos amis et collègues de respecter le souhait d’intimité de la famille en cette période

C’est assurément une page de l’histoire de la Formule 1 qui se tourne et l’un des derniers dinosaures PATRONS d’écuries qui s’en va et nous quitte à 79 ans, étant né le 16 avril 1942, aprés Colin Chapman, Ken Tyrrell, et Jack Brabham.

Il avait été anobli par sa Majesté la Reine Elisabeth II en 1986

Franck Williams a débuté en 1966 avec des châssis Brabham en F3 puis en F2. Il fait rouler des pilotes en devenir et qui rêvent d’accéder à la discipline reine de la F1 :

Piers Courage, Jochen Rindt, Carlos Reutemann. 

Ce n’est que trois ans plus tard, qu’il aborde les Grands Prix et la F1 en 1969. Il engage une Brabham pour Piers Courage, lequel signe plusieurs belles performance, telles une seconde place aux GP de Monaco et des Etats-Unis à Watkins Glen

Du coup, il attire l’attention de l’homme d’affaires Argentin, d’origine Italienne Alessandro de Tomaso. Lequel lui offre d’aligne en GP, la de Tomaso F1, conçu par Giampaolo Dallara.

 


RETROMOBILE-2012- La de Tomaso de 1970 de Piers COURAGE  Phoro Gilles VITRY 

 

Mais le partenariat va vite s’arrêter car le dimanche 21 juin 1970, Piers Courage se tue à Zandvoort au Grand Prix des Pays-Bas! Ce drame scelle la séparation et Williams achète pour les saisons 1971 et 1972, des March, la nouvelle marque créée notamment par un certain pilote amateur Max Mosley, futur avocat de Bernie Ecclestone et surtout ensuite Président de la toute puissante à l’époque, FIA !

Il déniche un généreux sponsor, la firme de miniatures, très prisé à l’époque ‘Polytoys et aligne le jeune espoir Français Henri Pescarolo et le Brésilien Carlos Pace

Il faudra alors attendre jusqu’au milieu de l’année 1972 pour voir apparaître enfin la toute 1ére monoplace Williams, bolide conçu par Len Bailey mais baptisé d’abord Polytoys en 72, puis sous appellation d’Iso en 73

Il faudra encore patienter jusqu’en 1975 pour voir enfin apparaître cette fois la toute 1ére Williams, financé par le milliardaire Canadien, Walter Wolff, installé à Mouans-Sartoux dans le sud de la France. Lequel en 1976, rachète d’ailleurs la structure. Et la rebaptise Walter Wolf Racing!

F1-FRANCK-WILLIAMS et PATRICK-NEVE en 1977  Photo Manfred GIET

 

 

 

 

 

 

 

 

Franck recrée en 1977, une nouvelle équipe qu’il nomme Williams Engineering et s’associe alors avec le jeune ingénieur Patrick Head. Engage une March, confiée au Belge Patrick Néve.

La 1ére WillIams la FW06 voit ensuite le jour en 1978 et elle est pilotée par l’Australien Alan Jones. Un an plus tard, il lance la FW07, monoplace à effet de sol (Wing Car)

Le Suisse Clay Regazzoni leur apporte la 1ére victoire lors du GP de Grande Bretagne à Silverstone, le 14 juillet 1979 où il devance la Renault-turbo de René Arnoux. La suite est magique car Alan Jones, enchaîne les victoires, victorieux successivement à Hockenheim, à Zeltweg, à Zandvoort et à Montréal !

Cette fois c’est la bonne, l’écurie de Franck Williams et de Patrick Head est bien lancée…

 

Alan-JONES  Williams-FW-06 -©-Manfred-GIET

 

Effectivement un an plus tard, Alan Jones est sacré Champion du monde de F1, alignant succès sur succès, avec une 1ére victoire lors du GP d’ouverture en Argentine à Buenos Aires, suivi des victoires au GP de France au Paul Ricard, au British GP à Silverstone, au Canada à Montréal et aux USA à Watkins Glen. Entre temps, son partenaire l’Argentin Carlos Reutemann a triomphé, lui aussi, gagnant le prestigieux GP de Monaco

Deux ans plus tard, en 1982, nouveau titre mondial décroché par le Finlandais Keijo ‘Keke’Rosberg

Arrive l’ère du moteur turbo que reprouvent et refusent toutes les écuries anglaises, dont Willams. Technique arrivé en F1, trois ans plus tôt, avec Renault. Ferrari a suivi, c’est donc une bataille perdue d’avance par les Teams Britanniques ….

Et ce d’autant plus que le grand manitou des GP, qui règne sur la F1 et fait désormais grassement vivre toutes les équipes, alias Bernie Ecclestone par ailleurs propriétaire de l’écurie Brabham F1, qu’il a racheté à l’ingénieur Australien Ron Tauranac, vient de s’associer, lui, avec le motoriste Allemand BMW, qui lui propose un moteur turbo naturellement !

 

SPA-Nelson-PIQUET-en 1986 dans le Raidillon-©-Manfred-GIET

 

Du coup en 1984, Williams accepte le partenariat que lui offre le Japonais Honda !  Des 1985, les Williams-Honda s’imposent et gagnent avec Keke Rosberg (deux victoires à Détroit et à Adelaide au tout 1er GP d’Australie et deux succès aussi pour Nigel Mansell à Brands Hatch au GP d’Europe et à Kyalami en Afrique du Sud)

En 1986, arrive le drame qui le laisse tétraplégique… En fin de saison le Team est sacré Champion du monde des constructeurs, mais le Brésilien Nelson Piquet n’est que vice-champion, derrière le pilote McLaren, Alain Prost, de nouveau sacré, comme en 1985

Mais un an plus tard, l’équipe Williams obtient les deux titres, pilote et Team. Hélas, Franck perd le soutien de Honda qui a signé… avec McLaren, et son duo de pilotes, Alain Prost et Ayrton Senna, le jeune Paulista qui monte !

 

F1- WILLIAMS RENAULT – Alain-PROST, CHAMPION DU MONDE 1993

 

Vengeance l’hiver 1988 et aprés une saison calamiteuse avec le moteur Judd et la signature avec le motoriste Français Renault, avec lequel, l’écurie Williams va aligner les victoires et enfiler les titres de Champion du monde des pilotes et des constructeurs : dix titres en tout, avec les pilotes Nigel Mansell, Alain Prost, Damon Hill et Jacques Villeneuve et cinq des constructeurs.

Ces dernières années, les résultats ont été modestes et Sir Franck, sans grand résultat et manquant de soutiens financiers, a été contraint courant 2020, de vendre son écurie au fonds d’investissement Américain Dorilton Capital !

Terminons et concluons en précisant encore  que le Team Williams, c’est sept titres mondiaux pilotes, neuf des constructeurs, 114 victoires en GP F1, 312 podiums, 128 poles et 133 meilleurs tours. Sans oublier 745 Grands Prix disputés et 3561 points récoltés!

Une sacrée moisson…

RIP Franck, ceux qui comme nous, t’ont côtoyé pendant plusieurs décennies, nous ne t’oublieront pas…

J’ai encore bien ancré au fond de ma mémoire les images lorsque sur les circuits en fin de journée à la belle époque, tu t’élançais pour ton traditionnel jogging quotidien !

Les années ont passé mais les souvenirs demeurent

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : Bernard BAKALIAN – Manfred GIET  et TEAM

 

NIGEL MANSELL CHAMPION DU MONDE 1992 AU HUNGARORING –  Photo :  Bernard BAKALIAN