A LA BAJA SSV MOROCCO 2021…COURS APRÈS MOI, QUE JE T’ATTRAPE !

 

 

Ce qui fait le charme d’un SSV, c’est qu’il glisse, rampe et dérape des le premier virage  !

Aujourd’hui, ils seront servis avec 32 kms de passage de dunes en tout genre …

Dans les dunes, la ligne droite n’est pas toujours le moyen le plus rapide de lier un point à un autre. Les zones de sable plus sombres sont toujours plus porteuses, elles permettent de prendre plus d’élan jusqu’à la suivante.

Sur ce genre de terrain, le sable est poudreux et dense de poussière blanchâtre, avec des herbes à chameaux, des petits arbustes d’épines pointues qui à tendance à crever les pneus. En principe, les pilotes n’aiment pas ces endroits.

 

BAJA-SSV-MOROCCO-2021-EQUIPE-CREVECOEUR-Photo-Victor-LAROCHE

 

Si on y ajoute la tôle ondulée sur plusieurs dizaines de kilomètres sur un sol dur et rigide, dans ce cas, l’exercice ne manque pas de sel !

D’ailleurs, les Marocains se méfient de ce sable, particulièrement quand le soleil de midi est au zénith et qu’il efface tous les reliefs.

Ensuite, les concurrents passeront entre deux montagnes et traverseront un Oued avec de la végétation. Puis ils seront dans un Erg sur 12 kms, avant de se retrouver dans l’Erg de Chegaga pendant 32 kms.

La suite de cette spéciale favorisera les pilotes rapides lorsqu’ils atteindront un plateau très roulant d’une longueur de 98 kms, avec tout de même quelques ondulations, du style herbe à chameau.

 

BAJA-SSV-MOROCCO-2021-Photo-Victor-LAROCHE-

 

C’est bien connu, la meilleure façon de rouler, c’est de mettre le pied sur le champignon ! Mais attention, l’inconvénient du Maroc, c’est que les pistes sont étroites et très rocailleuses, où il n’est guère aisé de doubler sans prendre de risques. Dès lors, il faut en appeler au bon sens de chacun pour que les spéciales se disputent normalement dans un contexte sportif et loyal.

Fort de son succès d’hier, Philippe Pinchedez à bien l’intention de défendre becs et ongles sa place de leader. Ce matin au départ, il savait que derrière, personne ne lui ferait de cadeau !

« Cours après moi, que je t’attrape », pensait-il en attendant le top départ, à 8h00 ce matin.

C’est donc une horde sauvage qui va s’élancer après le leader pour l’avaler tout cru… Les sales bêtes !

À peine élancé, Pinch N°108 est obligé de faire demi-tour au km 1 pour réparer son variateur. Il perd vingt-cinq minutes… Du coup, le ciel s’éclairci pour ses adversaires.

Deuxième avertissement de la matinée, l’équipage Hugues Lacam et Max Delfino N°107 partis en deuxième position, rentre aux stands à 9h00 en catastrophe pour réparer son cardan. Quand ça veut pas, ça veut pas !!!

 

BAJA-SSV-MOROCCO-2021-Cyril-NEVEU-Photo-Victor-LAROCHE

 

Peu de temps après, le SSV de Cyril Neveu le N°100 saute comme un cabri et part en tonneau, heureusement sans gravité, le temps de redresser la porte, et c’est reparti.

Pendant ce temps, le vent décide de se lever, face au danger, le directeur de course prend l’initiative de neutraliser les vingt minutes d’arrêt, à une heure.

Après avoir perdu quarante-cinq minutes hier, le N°106, Jean-Christophe Girard qui avait remporté le dernier ‘Carta Rallye, voit à son tour, toutes ses chances s’envoler…

En même temps, c’est toujours dans le désert qu’on casse sa pipe ou sa bouteille d’eau.

Les révoltés du Bounty 

BAJA-SSV-MOROCCO-2021-Photo-Victor-LAROCHE

 

On approche de la fin de matinée, la météo locale annonce une tempête de sable dans cette région. Des tempêtes de sable en décors surnaturels font les légendes de cette discipline automobile qui se bâtissent avec des héros, et qui affrontent en permanence les obstacles.

Sous la menace d’un gros grain, en bon marin de Capitaine de vaisseau, Chris Armelin ? neutralise la deuxième partie de l’étape.

Ohé, ohé matelot, le bateau navigue sur les flots, d’une mer de sable…!

 

-BAJA-SSV-MOROCCO-2021-SEUL-EQUIPAGE 100%FEMININ-Photo-Victor-LAROCHE

 

Compte tenu de la neutralisation de l’étape, les premiers concurrents arrivent rapidement sur la ligne d’arrivée, soulagés de ne pas repartir. Malgré un problème mécanique au tout début de la spéciale, Hugues Lacam et Max Delfino passent les premiers entre les flammes.

La bagarre entre le 108 et le 107 est a priori lancée.

Max Delfino confie :

« Je crois qu’aujourd’hui on est rentré dans la gueule du loup ! Avec Hugues, ça ferraillait dur dans l’habitacle pour rattraper nos vingt-cinq minutes de réparation, de ce matin ».

Puisqu’une grande majorité de concurrents sont rentrés tôt, au bord de la piscine, quelques équipages sirotent une menthe à l’eau !

Et, les discussions vont bon train, chacun y raconte ses petites galères, mais aussi ses joies.

Si à 20h00 tout le monde est de retour au bivouac, plusieurs véhicules sont encore plantés dans les dunes, en attente d’un remorquage du camion balai, que l’on commence à appeler ‘’l’Arlèsienne ! ’’

Saluons toute l’équipe de Chris Armelin qui a vraiment tout mis tout en œuvre pour rapatrier au bivouac, tous les ‘’Enfants du Paradis ! ‘’

 

Gilles DAVID

Photos : Victor LAROCHE  

BAJA-SSV-MOROCCO-2021-Photo-Victor-LAROCHE

 

 

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