Et oui, ça remet en cause ce qui était quasiment certain hier soir, à savoir que le Turc Razgatlioglu devait se voir confier un des guidons de Petronas en 2022.
Il y a un vrai problème avec Razgatlioglu, que l’on voyait de façon presque naturelle monter du Mondial WSBK en MotoGP chez Petronas en 2022, c’est que son manager, l’ex pilote, son compatriote Sofuoglu est devenu très proche du président Erdogan et l’on connaît les manières élégantes et délicates de son patron…
Si l’on considère que qui s’assemble se ressemble, on arrive à la conclusion que le manager en question se conduit comme un petit chef et c’est le cas.
Ou alors c’est le début d’une négo musclée, à coups de canon !
RAZGATLIOGLU RESTE EN WSBK DIT LE MANAGER
Le rêve de Sofuoglu, qui est multiple (5 fois, un record) champion du monde en Supersport 600 mais pas en WSBK, est que son poulain soit le premier champion du monde turc en Mondial WSBK.
Et pour lui, il faut encore deux ans de contrat avec les Yamaha officielles (le team Pata) pour parvenir à décrocher l’indécrochable Rea.
Il est vrai qu’en ce moment de la saison, Rea a un peu merdé et n’a que 20 points d’avance sur Razga, mais ce week end, c’est Donington Park et Razga, sur le home circuit de Rea, risque de se faire avaler tout cru…
Le manager déclare « JE déciderai bientôt » j’ai du mal à imaginer une boîte comme Yamaha, qui a mis des années à se défaire des décisions sénatoriales de Valentino Rossi, se remettre à la botte d’un manager téléguidé par Ankara!
Bon, certes il y a le marché turc et Yamaha n’a pas forcément les mains vraiment libres sur ce coup, ce pays est en pleine expansion partout et sur tous les marchés, c’est une des économies les plus créatrices de richesse du Moyen Orient, donc je l‘écris souvent la compète c’est pour fidéliser la communauté Yamaha et vendre des motos.
On va admettre ça, c’est la raison qui a fait que Yamaha a souhaité une sortie très en douceur du giron bleu.
Ou le tir d’artillerie lourde pour commencer la négo avec Petronas ?
PETRONAS DANS LA MOUISE
Morbidelli montant évidemment en Factory en 2022, Petronas se retrouve avec deux pilotes à trouver…
J’ai déjà dit qu’en ce qui concerne Fernandez, No 2 du Moto2 cette année, le team malaisien fait le forcing mais KTM tient bien ses troupes, il y a une vraie filière qui passe par la Rookie’s Cup et recouvre toutes les cylindrées…
En 2022, tous les contrats seront à renégocier et les Autrichiens ont peut-être promis le Graal à Raoul Fernandez.
Il y a encore du monde au portillon, des pilotes de Moto2 mais qui sont loin d’être en tête de liste au général de la cylindrée.
On pense à Gerloff, l’Américain qui est venu remplacer Morbidelli à Assen, un lecteur me suggère aussi Jack Gagne qui prend tout en MotoAmerica (au détriment de Loris Baz d’ailleurs) et qui est aussi pilote Yamaha.
Il y a aussi naturellement Andrea Dovizioso mais dans un team junior pas sûr que le casting soit affiné.
Bref, il y a un peu le feu mais je reste très intrigué que Yamaha ne régisse pas aux déclarations au-delà du péremptoire de Sofuoglu…
Certes, il est une star dans son pays, il roule en voiture de sport, il a passé les 400 km/h sur une Kawasaki spécialement préparée sur le pont Osmangazi, un géant, quatrième pont suspendu au monde, il est donc logique qu’Erdogan l’ait pris sous l’épaule mais de là à faire la loi chez Yamaha, je m’étonne…
Affaire à suivre!
Jean Louis BERNARDELLI