Forcément, avec les politiques erratiques de beaucoup de pays, il devient très difficile de faire des projets de voyage, qu’il s’agisse de particuliers ou pire d’organisations sportives ou culturelles.
On pouvait imaginer que l’Africa Race 2022, prévue en janvier, soit peinarde mais, c’est arrivé en 2021, préparer un rallye-raid aussi long avec une assistance opérationnelle colossale est déjà un défi en soi, quand on s’aperçoit peu avant de partir que tout part en vrille, que ce soient les administrations ou les participants, c’est une expérience terrifiante…
Du coup l’Africa Race recule ses dates, on n’est pas certain, qui peut l’être d’ailleurs, de pouvoir rouler en janvier ?
On partira en mars, pour gagner du temps, les vérifications et le départ officiel auront peut-être lieu là où le bateau quitte le port pour le Maroc, les 11 et 12 mars.
La course débarque au Maroc le 15 mars (c’est donc un voyage long, pourquoi pas direct de Monaco ?), il est prévu douze étapes au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal, avec un jour de repos, l’arrivée au Lac Rose, près de Dakar, avec départ sur la plage, parcours historique depuis Thierry Sabine, est prévue le 27 mars avec embarquement le même jour…
Alors bien sûr, ce changement de dates a des atouts et des inconvénients.
A part le fait de gagner un peu en sécurité virale, on se dégage de cette funeste habitude de rouler en même temps que le Dakar, qui lui partira aux dates prévues, en Arabie Saoudite, même le virus obéit aux autorités, ce qui donnera à ceux qui partent au Dakar la mort dans l’âme car les retombées et les sponsors sont plus nombreux en faisant l’impasse sur l’Africa Race tellement plus authentique la possibilité de rouler sur les deux compétitions.
Ainsi Matthieu Serradori par exemple, qui je crois est encore le seul privé à avoir gagné une spéciale du Dakar récent, qui est vainqueur de l’Africa Race 2018, a déjà annoncé sur ses réseaux qu’il serait du voyage en mars.
Et ce sera une vraie aventure car, en Mauritanie, cette époque est celle des vents de sable.
Or, même Thierry Sabine a du annuler certaines spéciales dans la journée parce que les hélicos ne pouvaient plus voler à cause du Khamsin, aujourd’hui, avec les principes de précaution qui sont la plaie de nos vies (voir la pétoche du virus en France, organisée il est vrai par des gouvernants ne sachant pas gouverner) laisser partir une spéciale sans moyens d’assistance médicale (et le reste d’ailleurs) n’est pas pensable.
Le désert jouera donc sa partie préférée, celle du lendemain qui chante ou qui déchante.
Le vent de sable n’est pas un risque mortel si on sait se mettre à l’abri, les caravaniers faisaient ça assis derrière leurs chameaux qui eux sont dans leur élément naturel, j’ai du moi-même à deux reprises, après la tempête, dégager à coups de pelle le côté au vent de la voiture ensablée jusqu’au toit, le pire est finalement la chaleur car respirer difficilement, manger du sable dans les dents n’est déjà pas marrant mais en plus on étouffe dans une température démentielle.
Bon, on peut aussi partir en cure thermale à La Baule, il n’y a pas de sable (et pas de cure pour l’instant d’ailleurs) mais ça n’a rien d’inoubliable, ce qui compte dans une vie c’est de s’épater soi même.
Ce que proposent Jean Louis Schlesser et son fils Anthony c’est autre chose…
Alors, même avec un peu d’appréhension, la caravane passe et les chiens aboient, le vent de sable est célèbre depuis Tintin (et Mission Impossible pour les plus jeunes) et c’est en effet effrayant, mais plein de gens aiment avoir la trouille, regardez les montagnes russes de Disney, il y a un km de queue.
Là en Mauritanie, il n’y aura pas de queue, juste un truc incroyable…
Et puis, je l’ai dit, le désert est joueur il peut éviter ce genre de problème et laisser le pays être le plus beau du monde, je dis ça souvent et à propos d’autres pays mais c’est ça quand on aime le voyage, on croit toujours avoir trouvé ce qu’il y a de plus beau et pourtant on attend la suite…
Les photos d’Alain Rossignol en sont le témoin, ce pays est de toute façon un frisson de bonheur garanti…
Jean Louis BERNARDELLI
Photos Alain ROSSIGNOL