F1 : CURIOSITÉS, COUACS, CAUCHEMARS ET ANECDOTES.

 

CIRCUIT-YAS-MARINA-ABU-DHABI

 

 

Alors que la F1, la catégorie reine par excellence en sport automobile affichera 1.035 GP au compteur, après la dernière épreuve sur le circuit de YAS MARINA à ABU DHABI, ce long parcours n’a cessé d’être la proie incroyable d’anecdotes, curiosités, faits de course et de décisions parfois étonnantes.

Et en 70 ans d’existence, la F1 s’est même muée parfois en véritable Musée de l’insolite.

Dans une très longue liste de faits et d’anecdotes diverses, attardons-nous dès lors sur quelques histoires loufoques survenues au cours des cinq dernières décennies et dont les noms de SCHUMACHER et de MANSELL apparaissent à plusieurs reprises..

PASSER EN PREMIER LA LIGNE ARRIVÉE ET NE PAS ÊTRE VAINQUEUR ?

 

ANDRETTI Mario le patriarche de la Dynastie -© Manfred GIET

 

Si cette question paraît saugrenue à première vue, l’histoire l’a par contre prouvé à au moins deux reprises, avec dans l’ordre  le Grand Prix d’Italie 1978, où l’italo-américain Mario ANDRETTI sur sa LOTUS 79, franchit le premier la ligne d’arrivée, avant d’être pénalisé d’une minute pour départ anticipé, ce dont profitera finalement Niki LAUDA déclaré vainqueur.

La même mésaventure arriva à Didier PIRONI, à l’époque au volant de la LIGIER, au GP du Canada en 1980, où après avoir franchi la ligne en vainqueur, il fut pénalisé également pour départ anticipé, ce dont profita la WILLIAMS d’Alan JONES pour remporter les lauriers alors que PIRONI dut se contenter de la 3ème marche du podium après comptabilisation de sa pénalité.

En 1998 à Silverstone lors du GP d’Angleterre par contre, l’on assista probablement à l’arrivée la  plus aberrante de toute l’histoire de la F1, lorsque Michaël SCHUMACHER, fut déclaré vainqueur sans avoir franchi la ligne d’arrivée !

Petit rappel : au moment du départ la piste était humide mais faisait mine de s’assécher rapidement mais ce fut tout le contraire  qui arriva avec de nouvelles averses qui provoquèrent parfois le chaos total, dont profitèrent les Mc LAREN d’HÄKKINEN et de COULTHARD pour mener la danse jusqu’à l’intervention de la Safety Car, alors que la FERRARI de Michaël SCHUMACHER distancé ne paraissait pas dans le coup.

Mais alors qu’une victoire d’HÄKKINEN paraissait inéluctable et que tous avaient des problèmes pour braver les conditions météorologiques, l’avance du Finlandais portée jusqu’à 40 secondes sur SCHUMACHER après que son équipier Coulthard soit sorti définitivement de piste, fondit de moitié, après une incartade dans les bas-côtés et le retrait de la Safety Car, ce dont profita SCHUMI, pour prendre le commandement alors que les commissaires sportifs signalèrent au stand Ferrari à l’avant dernier tour du GP que SCHUMACHER avait dépassé sous drapeau jaune.

Quant à la pénalité qui allait suivre pour le moins cela prêta à confusion et personne ne savait très bien s’il s’agissait d’un Stop & Go, de 10 ou 25 secondes .

En effet, le Japonais de TYRRELL, TAKAGI lui avait été pénalisé auparavant de 25 secondes pour avoir ignoré le feu rouge en bout de pitlane. Chez Ferrari on décida alors de faire rentrer SCHUMACHER dans la voie des stands à la fin du dernier tour où il franchit la ligne d’arrivée fictive dans la voie des stands et au grand étonnement de SCHUMI en premier, qui fut déclaré vainqueur avec une avance suffisante sur son rival HÄKKINEN même s’il avait franchit la ligne d’arrivée dans la voie des stands pour s’arrêter à son Box situé après cette ligne virtuelle.

Malgré les recours de Ron DENNIS, le classement resta en l’état avec 1er SCHUMACHER et deuxième HÄKKINEN, la FIA se retranchant derrière une mauvaise appréciation des commissaires sportifs qui eux démissionnèrent en bloc deux semaines plus tard lors du verdict.

Encore aujourd’hui beaucoup considèrent cet épisode burlesque comme un véritable ‘hold-up’.

ARRIVÉES ROMANESQUES

 

Autre Grand Prix de folie, celui de Monaco en 1982, où deux semaines après l’accident tragique de Gilles VILLENEUVE à Zolder, la pluie était venue rebattre les cartes, avec à la fin un scénario digne du bon Hitchcock.

Après l’abandon de la RENAULT du Poleman ARNOUX, c’est son équipier PROST qui filait vers la victoire lorsque qu’à trois tours de l’arrivée, il se laissa piéger par la piste rendue de plus en plus glissante par la pluie, l’obligeant à abandonner, tout comme ROSBERG et ALBORETO, avant lui.

Durant l’avant dernier tour c’est le leader PATRESE qui part en aquaplanage et bloque son moteur qui redémarre cependant sous l’effet des commissaires qui poussaient la BRABHAM de Ricardo… vers une échappatoire!

Dernier tour, la FERRARI de Didier PIRONI, tombe en panne sèche sous le tunnel et c’est alors Andréa de CESARIS qui passe en tête pour tomber à son tour, en panne d’essence et Derek DALY qui pilote une WILLIAMS, s’empare du commandement pour ensuite abandonner suite à des problèmes de boîte de vitesse et ce avant qu’Elio de ANGELIS, pilote LOTUS, n’abandonne également et de ce fait, c’est finalement dans la plus grande confusion que Ricardo PATRESE qui ne devait son salut qu’à l’aide involontaire des commissaires de piste qui passe sous le drapeau à damiers en étant déclaré vainqueur dans le brouhaha général avec PIRONI classé second devant l’ALFA ROMEO d’Andréa de CESARIS, troisième alors qu’ils n’étaient plus en piste, terminant à 1 tour.

Quant à la cérémonie du podium, elle fut rocambolesque puisque finalement plus personne ne savait à quelle place, il avait terminé ainsi que le nombre de tours comptabilisés.

Autres moments de confusion en 1981 au GP de France à Dijon, en 1987 GP du Mexique à Mexico, en 1992 à nouveau au GP de France à Magny-Cours, ou encore au GP du Japon à Suzuka en 1994, où les épreuves furent interrompues par la pluie pour reprendre ensuite obligeant le service de chronométrage d’additionner les deux parties de GP, suivant ainsi le règlement en fonction à l’époque avec en finale des classements parfois discutables.

 

Nigel-MANSELLnhésitait-jamais-ą-saluer-la-foule-en-pleine-vitesse-comme-au-ralenti-Manfred-GIET

 

Dans le catalogue du romanesque on peut également inclure quelques scènes parfois cocasses avec le pilote Anglais Nigel MANSELL comme auteur et dont certaines parfois abracadabrantesques :

1984 : GP des USA à Dallas : Alors qu’il est en tête dans le dernier tour sur sa LOTUS après avoir cravaché comme un malade mais oublié de contrôler sa consommation il tombe en panne à quelques encablures de l’arrivée, sort de sa monoplace et se met à la pousser pour ensuite tomber évanoui à côté, vu la chaleur écrasante.

1987 : GP d’Autriche qu’il remporta au volant de sa WILLIAMS avant d’effectuer comme c’était la coutume un tour d’honneur avec le pilote classé 2ème et 3ème dans une décapotable jusqu’au pied du podium, MANSELL debout oublia de se rasoir au moment de passer en dessous du podium et heurta un élément de la tête l’obligeant à monter sur la plus haute marche à moitié sonné !

1989 : GP du Brésil à Rio où Nigel vainqueur sur FERRARI il s’occasionne une coupure à la main en brandissant la coupe du vainqueur !

1989 : GP du Portugal à Estoril, où il se trompe de stand en s’arrêtant, l’obligeant du coup d’effectuer une manœuvre de marche-arrière avec la FERRARI, action pour laquelle il sera pénalisé par un drapeau noir, qu’il ignora et s’accrocha finalement encore avec SENNA .

1990  : GP du Japon à Suzuka où toujours chez FERRARI en tête du GP, il s’arrête à son stand, enclenche la 2ème en repartant et grille son embrayage.

1991 : GP du Canada à Montréal : Alors qu’il est largement en tête sur la WILLIAMS dans le dernier tour au ralenti, il salue la foule et cale son moteur pour laisser incroyablement la victoire à son rival, Nelson PIQUET !

1995 : Pour son retour chez Mc LAREN, il doit déclarer forfait pour deux GP parce qu’après avoir pris de l’embonpoint, il n’arrive pas à rentrer dans le cockpit

 

PERDRE LE NORD APRÈS AVOIR ENLEVÉ LA POLE…

2005-la-Toyota-de-Trulli-équipée-de-pneus-Michelin-en-Pole-à-Indianapolis-©-Manfred-GIET-

 

Cela aussi a existé lorsque le bénéficiaire de la Pole, a vu son avantage brisé net comme ce fut le cas au Grand Prix de France à Magny-Cours en 1996.

Durant le tour de formation, le Poleman Michaël SCHUMACHER sur sa FERRARI F310, dut se retirer définitivement sur casse moteur et terminer le tour de ‘’chauffe’’ … sur le plateau d’une dépanneuse !

Au Grand Prix du Japon 1998, en Pole, le même SCHUMACHER cala son moteur lors du deuxième départ, parti dernier pour finalement abandonner.

Damon HILL en pole lors du GP du Portugal 1993 connut un problème de démarreur au moment du départ et malgré qu’il s’élança dernier, il terminera sur la 3ème marche du podium.

Enfin au GP de Monaco en 2001, le poleman David COULTHARD connu un problème électrique au moment du départ qui l’obligea de partir en fond de grille pour terminer finalement 5ème.

 

F1 2005 INDIANAPOLIS – Le départ avec seulement les 6 monoplaces chaussées en BRIDGESTONE

 

Le plus loufoque se passa cependant au GP des USA à Indianapolis en 2005, où toutes les F1 équipées par l’équipementier MICHELIN, connurent des problèmes dans un virage relevé, où il passaient à fond et que des morceaux de gommes étaient catapultés sur la piste et en dehors.

Il faut savoir qu’en 2005, hormis les écuries JORDAN, MINARDI et FERRARI équipées elles par le manufacturier BRIDGESTONE, mieux adaptés aux circuits en ovale, tous les autres roulaient sur des pneus MICHELIN.

Avec le stricte minimum d’essence à bord, l’italien Jarno TRULLI sur une TOYOTA TF 105, réussit à s’emparer de la Pole à la satisfaction générale du Management de TOYOTA. Bien implanté aux USA et qui du coup réussissait un bel effet publicitaire.

Le GP par contre ressembla à un canular de très mauvais goût puisque dès le tour de chauffe tous les Teams équipés par MICHELIN décidèrent de se retirer pour éviter tout drame et laissant les six autres voitures en course, pour se départager la victoire qui revint à la FERRARI de Michael SCHUMACHER, avec un écart d’une ½ seconde d’avance sur son équipier Rubens BARRICHELLO, lequel avait une fois de plus, reçu l’ordre de Jean TODT de céder la priorité à son chef de file, Michael SCHUMACHER!

 

SPECTATEURS AUX PREMIERS RANGS

Claudio LANGES-Spectateur certes mais malheureux-© Manfred GIET

 

Parmi les spectateurs aux premiers rangs en F1,ce sont sans conteste les deux pilotes Italiens, Gabriele TARQUINI et Claudio LANGES qui ont tenu ce rôle ingrat.

Si TARQUINI, qui roula pour cinq écuries différentes affiche 78 présences aux GP à son compteur entre 1987 et 1995, il essuya pas moins de 40 non qualifications au total, pour finalement tout de même en disputer 38.

Pire encore son compatriote Claudio LANGES engagé en 1990 chez EUROBRUN, Team Suisse avant que celui-ci ne rende les armes à deux GP de la fin de saison, qui en 14 tentatives de pré qualifications ne parvint jamais à rejoindre les qualifs.

L’un comme l’autre ont été des spectateurs aux premiers rang, un honneur dont il se seraient toutefois bien passés.

 

David COULTHARD avec le casque de Schumacher-© Manfred GIET-

 

Et au rayon spectateur on signalera encore deux cas totalement inconscients et qui se sont heureusement bien terminés : l’un au GP d’Allemagne à Hockenheim en 2000 lorsque subitement un spectateur longeait la piste comme un auto-stoppeur en plein GP et l’autre au GP d’Angleterre à Silverstone en 2003, avec un exhibitionniste  au milieu de la piste, deux actions de folie et qui heureusement ne connurent pas de suite dramatique grâce à l’intervention de la Safety-Car.

Pour conclure signalons encore l’anecdote du GP probablement le plus fou de l’histoire, celui de Monaco en 1996 qui ne vit que trois monoplaces franchir le drapeau à damiers, dont David COULTHARD (Mc LAREN) deuxième derrière l’inattendu vainqueur Olivier PANIS (LIGIER) et qui portait un casque de Michaël SCHUMACHER ce qui intrigua fortement les spectateurs en tribunes qui se posaient la question de savoir pourquoi SCHUMACHER était tout d’un coup chez Mc LAREN !

 

En 1996 à Monaco avec l’anecdote amusante de Coulthard avec le casque de Schumacher qui a l’air de surprendre le Directeur de Course, Jacky Ickx-© Manfred GIET

 

 

En réalité l’Ecossais en proie à des problèmes de vision à cause de la buée qui s’était formée lors du warm-up matinal sur la visière de son casque emprunta un casque BELL de réserve du pilote Allemand et finalement lui porta bonheur en terminant 2ème alors que SCHUMI avait abandonné!

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency

 

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