BERNIE ECCLESTONE : UN PERSONNAGE INOXYDABLE QUI TOURNE SA 90ème PAGE !

 

F1-Bernie-ECCLESTONE-©-Manfred-GIET.

 Décidément, l’âge ne protège pas de la sagacité !

 

Après avoir été impliqué en F1 pendant presque six décennies pour en devenir le magnat dès 1978 que peut-t-on encore raconter sur Bernie ECCLESTONE qui fête en ce jour- mercredi 28 octobre 2020 – ses 90 ans, étant né le 28 octobre 1930 à Ipswich en Grande Bretagne, et a fait de cette discipline une gigantesque entreprise commerciale, qui la classe aujourd’hui directement derrière les Jeux Olympiques et les Coupes du Monde de Football, en matière de retombées médiatiques!

Son parcours professionnel a été atypique puisque de simple vendeur de motos juste après la seconde guerre mondiale, il est passé aux quatre roues en 1949 mais cette fois comme compétiteur et avec l’intention d’en faire son métier.

Début des années ’50 et du Championnat du Monde de F1, il a même rêvé de faire partie de l’élite après avoir racheté en 1956, deux monoplaces  du Team désargenté CONNAUGHT et en 1958, il tentera mais en vain de se qualifier au Grand Prix de Monaco au volant d’une CONNAUGHT B.

Après s’être rendu compte qu’il n’avait manifestement pas le coup de volant nécessaire, il s’oriente ensuite vers le management de pilote mais son premier protégé, le pilote anglais Stuart LEWIS-ADAMS se tue lors du Grand Prix du Maroc 1958, drame qui l’incita à quitter le sport automobile pour se lancer dans le marché immobilier, où en tant que dur homme d’affaires, il fit rapidement fortune.

C’était à l’époque de l’incroyable casse du train postal, le ‘Glasgow-Londres’ où des années plus tard, il fut même publiquement accusé d’y avoir participé comme le raconte Jean-Pierre DUBREUIL dans son livre ‘’Des Bolides en Or’’.

Toujours est-il que celui qui se fait appeler désormais Bernie ou Mr E, revint quelques années plus tard en F1, en devenant alors le manager du pilote Autrichien, Jochen RINDT, suite au ‘tuyau’ de son ami et pilote Roy SALVADORI qui voit en RINDT, un futur grand.

Mais pour BERNIE, un retour qui lui aussi se termine par une tragédie, lorsque le pilote Autrichien se tue à  son tour lors du GP d’Italie à Monza en septembre 1970.

Malgré ces moments difficiles le petit Britannique au sens aigu des affaires, franchira ensuite un nouveau pas en F1, en 1972 en rachetant pour une bouchée de pain le Team BRABHAM à Old Jack !

 


F1-Bernie-ECCLESTONE et JUAN-CARLOS, l’ancien Roi d’Espagne-©-Manfred-GIET

NAPOLÉON DE LA F1

 

Rapidement ‘’Mr E’’ en véritable visionnaire transforma les troupes de ‘’garagistes’’ de la F1 en Teams structurés de façon plus moderne.

Fini l’ère des ateliers de bricolage d’arrières cours pour faire place  à des halls plus spacieux et mieux structurés donnant à la catégorie reine, un tout autre cachet mais qui bien évidemment avait son prix.

Son Team qui avait gardé son appellation d’origine BRABHAM RACING ORGANISATION, en la personne de l’ingénieur Australien Ron TAURANAC, il avait trouvé la bonne pioche pour faire renaître de ses cendres une équipe moribonde qui en seize années allait lui rapporter la bagatelle de … vingt-deux victoires en Grands Prix et deux titres ‘’pilotes’’ avant de connaître un sérieux déclin, Bernie comme le rappelle Gilles GAIGNAULT, s’occupant dorénavant essentiellement de la FOCA (Association des Teams) déclin dont il profita pour passer la main en 1987, moyennant un chèque 5 Millions de dollars au financier Suisse, Joachim LUTHI, un escroc avéré par la suite…

Bernie qui dans le milieu de la F1 s’imposait comme le Napoléon du paddock, après avoir fondé en 1974, cette FOCA, l’Association des constructeurs, avec comme adhérents, toutes les principales équipes Britanniques (WILLIAMS-TYRRELL- McLAREN-MARCH et LOTUS) y siègera comme ‘Big Boss’ et où en plus de son rôle de patron de l’écurie BRABHAM, il prit rapidement du galon en négociant une série de privilèges dont les très juteux droits de télévision, ainsi que tout ce qui était lié au bon déroulement des Grands Prix qu’il redistribuait aux écuries membres FOCA et non sans oublier de se servir largement au passage…

 


F1-Bernie-ECCLESTONE et Jean-Marie BALESTRE, entre ces-deux-là, celà n’a pas toujours été le grand amour-©-Manfred-GIET

 

Par la suite et au terme des accords ‘’CONCORDE’’ il endossa même la casquette de vice-Président de la FISA (Fédération Internationale du Sport Automobile) et de chargé des affaires promotionnelles pour la F1.

De cette époque, on retiendra d’ailleurs les longs bras de fer qu’il a mené face au Président de l’époque de la FISA devenue FIA, le Français Jean-Marie BALESTRE, dont notre Rédac’Chef et fondateur du site AutoNewsInfo, Gilles GAIGNAULT, a été des années durant, le porte-parole et que Bernie ne prenne les rênes de la F1, dont il deviendra le grand argentier à la  fin des années ’80.

Structurellement, la catégorie reine deviendra une institution tellement bien huilée et structurée au point de s’ériger en véritable machine  à sous, hautement lucrative, avec aux commandes l’Empereur Mr E.

 

GRANDEUR ET DÉCADENCE.

 

Face à la manne chiffrée en milliards de US Dollars accumulés, via des contrats de sponsoring, droits TV et autres droits à payer par les organisateurs de GP, certains constructeurs commencèrent à ruer dans les brancards en réclamant des ‘’dividendes’’ plus conséquents et ce afin de pouvoir préserver la survie de leurs écuries, mais là aussi ‘’little Bernie’’ savait se montrer dur et intransigeant.

Par contre, dans d’autres circonstances il déliait plus facilement les cordons de sa bourse comme en 1997 lors de la campagne électorale Britannique, où il se montra très généreux en faveur du parti de Tony Blair peut-être pour acheter le droit du silence dans certaines affaires plus nébuleuses ?

 

Bernie Ecclestone, avec sa deuxième femme SLAVICA et ses filles.

 

Toujours est-il qu’il avait judicieusement réparti ses billes, puisque jusqu’à son divorce en 2009 de sa deuxième épouse, la mannequin Croate Slavica RADIC, celle-ci détenait également des parts dans les différentes sociétés gérées par Bernie dont entre autres le circuit Français du Paul RICARD au Castellet, dans le Var.

En 2014, alors que le Britannique à l’éternelle chemise blanche et complet gris anthracite, croyait ses problèmes de séparation résolus, il fut rattrapé par la justice Allemande dans une affaire de pots de vin, datant des années 2006-2007, versés à un ancien banquier Allemand d’une banque Munichoise qui avait racheté pour 839 Millions de US dollars, ses parts contenues dans le Fond d’Investissement Britannique CVC, détenteur des droits commerciaux de la F1.

Le banquier Allemand corrompu, avoua alors avoir perçu dans ce ‘’deal’’ quelques 44 Millions de dollars, aveu qui lui coûtât une importante amende pénale ainsi que plusieurs années de prison ferme, tandis que Bernie Ecclestone, pris de remords avoua les faits et s’en tira finalement avec une amende financière conséquente…

F1 – MOBILHOME de la FOM de Bernie ECCLESTONE © Manfred GIET

 

Mais pour le magnat de la F1, qui en a fait le Taj Mahal du sport automobile en quatre décennies, il en fallait plus pour lui faire mordre la poussière, et quand bien même, il arrivait encore à la transformer en paillettes d’or.

C’est alors qu’en 2016 et à bientôt 86 ans bien sonné, il décida de son plein gré ou forcé (?) a rendre enfin son tablier et à revendre son ‘’trésor de guerre’’ à la société américaine LIBERTY MEDIA qui depuis tire les ficelles de la F1

 

F1-Bernie-ECCLESTONE avec sa troisième épouse, la Brésilienne Fabiana Flosi qui vient de donner naissance au-premier fils de Bernie, ACE.©-Manfred-GIET

 

Entre-temps, Bernie qui n’hésite pas à garder un œil critique sur tout ce qui  se passe en F1, depuis son départ, s’est remis … à pouponner depuis le mois de juillet dernier où sa troisième épouse, l’avocate Brésilienne de 44 ans, Fabiana FLORI, l’a comblé avec la naissance de son premier fils prénommé ACE, qui est l’acronyme de ses prénoms officiels, Alexander Charles Ecclestone.

De ses unions antérieures, d’abord avec l’Anglaise Ivy BRADFORD et ensuite avec la Croate Slavica RADIC, étaient déjà nées trois filles : Deborah (65 ans), Tamara (35 ans) et Petra (31 ans).

Considéré actuellement comme la quatrième fortune Britannique, Bernie pèserait en effet deux fois sa taille (1,58 m) en milliards de £.

Même si en F1, une nouvelle ère a été enclenchée en 2017, le nom de Bernie y restera dans tous les cas associé à tout jamais…

 

Happy Birthday Bernie.

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency


F1-Bernie ECCLESTONE et Max MOSLEY, son pote et son ancien avocat qui a remplacé poussé par Bernie, Jean-Marie Balestre comme Président de la FIA en 1993-©-Manfred-GIET