CARLO FACETTI SOUFFLE 85 BOUGIES.

 

 

 

 Né le 27 juin 1935 à Cormano aux portes de Milan,
Carlo FACETTI reste l’un des derniers Mohicans des pilotes italiens
qui au bout d’une longue carrière en sport automobile sont parvenus
à hisser régulièrement les couleurs tricolores italiennes
aux mâts des podiums un peu partout où ils se sont produits.

 

Issu d’une famille où son père Piero non seulement côtoyait régulièrement les as du tarmac de la trempe de Gigi VILLORESI, Piero TARUFI ou Alberto ASCARI mais pilotait également à ses heures perdues avec un relatif succès comme avec sa 4ème place au Général des célèbres MILLE MIGLIA en 1947, sur une CISITALIA 202 SMM, avant de devenir un des préparateurs fétiches d’ALFA ROMEO dans les années 1950-1960.

Chez les FACETTI,  déjà à l’époque on ne faisait pas dans le détail puisque d’une part son frère cadet Giuliano remportait le titre italien pour Voitures de Tourisme en 1967, tandis que sa sœur Rosadele remporta elle le Général du Championnat italien féminin en 1965 et 1966.

Quant à Carlo à l’âge de 11 ans, il a appris à conduire sous l’œil avisé d’Alberto ASCARI, grand ami de la famille.

Ses premières armes en Sport Automobile, il les fit tout d’abord comme assistant-mécanicien dans le garage familial, dont l’atelier où étaient préparés des blocs moteurs de compétition tournait à plein régime avant de passer du banc d’essai aux tests sur piste et enchaîner après en devenant pilote de circuit tout court.

 

PREMIÈRE COURSE À 18 ANS

 

Son baptême du feu eut lieu alors qu’il avait tout juste 18 ans, l’âge légal de conduire grâce à Elio ZAGATO qui lors du Tour de Calabre, l’embarqua comme Co-Pilote Mécanicien à bord de sa FIAT 1100 avant de disputer sa toute première épreuve comme pilote au volant d’une ALFA ROMEO TZ en 1956.

Pour celui qui en semaine travaillait à chercher le dernier carat pour améliorer les voitures de compétition que l’on confiait au garage familial, changer sa salopette hebdomadaire contre une combinaison de pilote le week-end était devenu  d’abord un délassement, avant de se transformer en passion au fil du temps.

Lors d’une épreuve qui se déroulait à Monza à bord d’une petite FIAT 600 sur-vitaminée, il était même parvenu à tenir la dragée haute à des cadors comme Lorenzo BANDINI, Giancarlo BAGHETTI ou Ludovico SCARFIOTTI, ce qui l’incita à grimper les échelons et se diriger rapidement vers d’autres challenges comme c’était la coutume à l’époque où la plupart des pilotes passaient avec un égal bonheur d’une catégorie à une autre.

Ainsi le vit-on passer du Tourisme ETCC. à la TEMPORADA Argentine, où sur le terrain de Juan-Manuel FANGIO il disputa la série de quatre courses sur une Formule junior LOTUS-FORD 22 et une 5ème place comme meilleur résultat.

Carlo était dans son élément et pour rien au monde il n’aurait plus voulu faire autre chose.

 

Carlo FACETTI

DE A … ALFA ROMEO à Z… ZAGATO !

 

En 1969, il rejoint AUTODELTA la branche compétition chez ALFA ROMEO où son expertise en amenant dans ses valises sa double casquette de Pilote-Préparateur se révéla un atout précieux pour le constructeur de Turin.

Au cours de ses quasi 40 années d’activité au cours desquelles il a été au four et au moulin en jonglant en permanence avec les jeux de clés et tournevis et volants en pilotant des voitures de 18 constructeurs différents s’échelonnant de A comme ALFA ROMEO, ABARTH ou ALBA ou à Z comme ZAGATO.

Au total 47 volants de différents types de voitures dans des catégories aussi diverses que la F1, Sports-Protos ou de Tourisme sont passés entre ses mains expertes au fil des quelques 245 épreuves auxquelles il a participé entre 1961 et 1995.

Chez AUTODELTA, où il a contribué au développement  des ALFA ROMEO T33/TT ou des ALFA Giulietta Sprint ZAGATO et Veloce ainsi qu’au niveau des Giulia Sprint GTA,1300 GTA Junior, les fameuses GTAm et autres ALFETTA 2000 GTV.

Entre 1971 et 1974, ses résultats probants furent réalisés à bord de…. CHEVRON-FORD et LOLA-Ford sur lesquelles il deviendra Champion d’Italie des Voitures de Sport !

Est- cela qui fut à la base de son divorce avec ALFA ROMEO qu’il quitta pour aller se réfugier chez Cesare FIORIO, responsable à l’époque du programme compétition chez LANCIA et qui lui faisait des appels du pied pour développer le nouveau moteur avec Mike PARKES en 1975 et 1976 ?

En 1974, il eut également sa seule opportunité de rouler en F1, lors du GP d’Italie sur une BRABHAM-FORD COSWORTH BT 42 ‘’client’’ appartenant à son ami Martino FINOTTO mais malheureusement il ne parvint pas à se qualifier ce qui mettra un trait à sa carrière F1.

1976  le verra remporter le Tour d’Italie sur une LANCIA STRATOS TURBO, préparée par ses soins avant qu’il ne tente alors sa chance sur des BMW 3.0 CSL des Teams LUIGI RACING ou du JOLLY CLUB

1978 au Nürburgring

 

COURONNÉ CHAMPION D’EUROPE.

 

1978 sera sa meilleure année en tant que pilote puisqu’il s’inscrira à 10 reprises sur la liste des vainqueurs dont trois fois en ETCC. sur des voitures de la marque Bavaroise et sept fois en Championnat Groupe 4 et 5

Avec la Camaro en 1979 aux 24 Heures de SPA

Sur des PORSCHE 935,des FERRARI 308 GTB ou CAMARO.

 

L’année suivante sera également encore plus fructueuse avec cinq victoires et sept places de dauphin au Championnat Européen ETCC., à l’issue duquel il sera sacré Champion conjointement avec son pote Martino FINOTTO sur une BMW 3.0 CSL.

Ensuite entre 1980 et 1995, année de son dernier engagement, il participa principalement aux épreuves WSC du Championnat du Monde des Voitures de Sport et notamment aux 12 Heures de SEBRING, deux fois et quinze fois aux 24 Heures du MANS sur des marques aussi variées que ALFA, TALBOT SUNBEAM, LANCIA BETA MONTECARLO, BMW 3.0 CSL, PORSCHE 935, FERRARI 308 GTB ou même CAMARO, mais malheureusement avec des résultats souvent en retrait par rapport aux espérances.

Aux 24 Heures du MANS, ses deux meilleurs résultats au classement général, restent une deuxième place en 1977 sur une PORSCHE 935 et en 1981 un 5ème rang sur la LANCIA BETA MONTECARLO.

En Tourisme, on l’a vu aussi à dix reprises participer au double Tour d’Horloge de SPA où ses meilleurs résultats enregistrés seront trois troisièmes places en 1964-1970-1971 et un quatrième rang final en 1977 à chaque fois sur ALAFA ROMEO.

Depuis sa retraite sportive, et après avoir été imbibé quasiment durant sept décennies de tout ce qui touche au sport automobile et au cours desquelles il a croisé plusieurs générations de pilotes et préparateurs, Carlo FACETTI vit désormais une retraite paisible dans sa Lombardie natale près de Milan, mais ne rate jamais une occasion pour suivre les compétitions automobiles devant son petit écran et de temps à autre on peut encore le voir déambuler dans le paddock de Monza lors d’épreuves historiques.

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency

Carlo FACETTI en 1979

Carlo FACETTI en 1980

 

 

Glorieux Anciens