Ce 19 mai 2020 cela fait très exactement… 24 ans que le Français Olivier Panis remportait le plus prestigieux des GP, le Grand Prix de Monaco, au volant de sa Ligier Mugen Honda.
Depuis ce dimanche 19 mai 1996, plus aucun pilote Français n’a plus jamais triomphé en F1, faisant du Grenoblois le dernier pilote tricolore victorieux en GP. !
UN PEU D’HISTOIRE…
Ce jour-là, pourtant au départ rien, rien, ne laissait supposer pareil exploit et la grande performance d’Olivier dans ce dédale tourmenté qui serpente à souhait, monte et descend dans les rues de ce redoutable et toujours redouté tourniquet simple boyau entre les rails de la Principauté Monégasque : RIEN !
En effet, Olivier Panis ne pointait que loin, très loin en milieu de grille, qu’à un bien modeste 14ème rang sur la grille de départ et ce à l’issue de la séance des essais qualificatifs de la veille !
C’est la raison pour laquelle, comme le Grenoblois ce dimanche 19 mai 1996, ne se sont imposés à Monaco, que des pilotes certes naturellement talentueux, mais avant tout sages… car cette épreuve unique au monde, ne sourit et ne couronne qu’un ‘Prince’ de… l’asphalte !
Bien évidemment, tous les pilotes de Formule 1, rêvent tous d’inscrire un jour leur nom au prestigieux palmarès de cette course ‘ hors norme’. Mais pour s’imposer au terme des 76 tours de ce Grand Prix magique et mythique, et rejoindre sur la Loge Princière pour y recevoir la Coupe du Vainqueur, son Altesse Sérénissime le Prince Renier, il faut un brin de chance. Une bonne étoile…
Ce 19 mai 1996, il pleut des cordes sur la Principauté et après le traditionnel warm-up, c’est le branle bas de combat dans tous le stands car les ingénieurs doivent – véritable casse tête – tous revoir leurs copies et avoir du coup, recours aux pneumatiques pluie, chamboulant ainsi in extremis les réglages et set-up des monoplaces effectués pendant les qualifications…
Des le départ et lors du premier tour, cinq des vingt-six pilotes tapent les rails, parmi lesquels Michael Schumacher qui endommage lourdement sa Ferrari et aussi un certain… Jos Verstappen avec l’Arrows Hart.
Au volant de sa Ligier, Panis sait qu’il doit pouvoir aligner un maximum de tours aux alentours de vingt-huit, en s’arrêtant du coup deux tours plus tard que ses adversaires pour ravitailler, car les ingénieurs et motoristes Honda Mugen ont gavés le réservoir de sa monoplace ‘ras la gueule’…
Un sacré coup de poker au cas ou… si les premiers tours de la course se déroulent entièrement sur une piste mouillée !
Ce pari sera une grande réussite et en course Olivier Panis, ne cesse de remonter tour après tour. Il avale un à un et successivement Martin Brundle et sa Jordan Peugeot, Mikka Hakkinen et sa McLaren Mercedes, puis Johnny Herbert au volant d’une Sauber Ford.
Lorsque la Ligier-Honda Mugen, s’engouffre dans la voie des stands pour chausser des gommes slicks, la piste ayant séché, Olivier Panis pointe à une belle septième place !
Reparti neuvième, Olivier va poursuivre sur la piste son irrésistible remontée. Huitième, septième, sixième, cinquième, quatrième. Le podium est alors en vue.
Mais Panis va buter sur le teigneux pilote Irlandais coéquipier de Schumacher au sein de la Scuderia Ferrari, Eddie Irvine… Et ce dernier poussé par un Panis survolté, va finir sous la terrible pression exercée par le Grenoblois, par terminer dans le rail !
Olivier, le voilà troisième et sur le podium.
En tête, Damon Hill en solide leader, caracole au commandement au volant de sa Williams-Renault. Mais alors qu’il semblait filer tranquillement vers une victoire qui lui tendait les bras, vu son insolente avance, catastrophe… Effectivement lors du 41ème tour, le moteur Renault cède… Incroyable car pareil incident n’était plus survenu au bloc ‘Made in Viry-Chatillon’, depuis plusieurs saisons !
À l’avant, suite à l’abandon de Damon Hill… deux pilotes Français se retrouvent en tête de ce GP. de Monaco 1996 : Jean Alesi avec sa Benetton Renault et Olivier Panis dans le baquet de sa Ligier Honda Mugen.
L’Avignonnais possède une belle marge d’avance sur le Grenoblois. Mais en rejoignant son stand à l’issue du 59ème passage, ses mécaniciens décèlent une suspension cassée… Le rêve de Jean vient de s’envoler car lui aussi à son tour et la mort dans l’âme, doit renoncer et demeurer à son stand ! Il ne gagnera pas ce Grand Prix de Monaco 1996 !
Et, voilà Panis LEADER…
Mais Olivier qui va se faire une sacrée chaleur, car il glisse sur les traces d’huile laissées par la Williams-Renault de Damon Hill à la chicane… Sa Ligier tire tout droit. Intelligemment Olivier repasse à la chicane pour ne pas être pénalisé pour l’avoir court-circuité.
Il conserve donc miraculeusement sa première place devant la McLaren Mercedes de l’Écossais David Coulthard qui porte l’un des casques de… Schumacher. Mais malgré insoutenable pression qu’exerce logiquement le très expérimenté Coulthard, Olivier Panis triomphe lors du baisser du drapeau à damiers à l’issue du 75 ème des 76 tours initialement prévus et ce en raison du règlement qui prévoit un maximum de deux heures de course.
Olivier Panis l’emporte devant David Coulthard et Johnny Herbert. Heinz-Harald Frentzen avec la Sauber Ford et Mikka Salo avec sa Tyrrell Yamaha complétant le Top 5 Monégasque en ce 19 mai 1996.
Gilles GAIGNAULT
Photos : Bernard ASSET – Bernard BAKALIAN – Manfred GIET