CORONA COVID19 ET PUIS S’EN VA… TOUR DE CHAUFFE POUR 2021 !

 

 

Nous publions ce jour, vendredi 1er mai 2020,
un billet reçu d’un lecteur de notre Site AutoNewsInfo,
sur la situation future des Sports Mécaniques,
selon lui, en grand passionné qu’il est, depuis plusieurs décennies.

Et acteur lui-même parfois, dans de grandes compétitions historiques, en Grande Bretagne, en Italie et aussi aux États-Unis d’Amérique.

 

Gilles GAIGNAULT

 

 

ET SI L’AVENIR PASSAIT PAR LES COURSES e-SPORT

 

En ces temps délicats où notre passion est plus que malmenée, nous sommes en droit de nous poser la question de ce que sera le sport auto après le CoVid-19 ?

Deux choses sont déjà sûres…

Premièrement, comme pour Tchernobyl, la Vache Folle, le 11 Septembre et la Crise Financière, il y aura un après, où 99,9% de l’humanité vaqueront de nouveau à leurs occupations habituelles.

Deuxièmement, certaines choses changent, car des crises provoquent également inévitablement des remises en question, de par les dégâts qu’elles laissent au passage !

Mais rappelons que le Sport Auto, est déjà depuis sa naissance soumis aux dures lois de la conjoncture planétaire.

Souvenez-vous des années après la première crise du pétrole (1973), où les usines bâchaient leurs programmes et seuls des garagistes et passionnés, se trouvaient à aligner des voitures, aux Grands Prix de F1 et aux 24 Heures du Mans.

Comme les marchés financiers, le Sport Auto que nous connaissons aujourd’hui, a vécu sur une vague d’opulence, qui naquit au lendemain de la crise financière de 2008.

Les profits grandissant, les sponsors de tous bords finançaient allègrement des quarts de milliards pour une saison de F1, à un demi-million pour une écurie, faisant un encart de trois lignes dans les magazines spécialisés, grâce à ses succès insipides, dans un championnat de monoplace lambda.

Souvenez-vous de la F3, ou du DTM en 1995. Pour sept-cent cinquante mille Francs, soit un peu plus de 100 mille€, vous aviez votre volant pour la saison, et avec un peu de talent et beaucoup de chance, de quoi prétendre au podium.

Dix ans plus tard, cette somme vous permettait de vous retrouver sur une GT de premier ordre aux 24 Heures du Mans.

Un quart de million d’€ et suffisamment de talent vous plaçait en GP2 aux côtés de Lewis Hamilton et de Nico Rosberg.

Quinze ans plus tard, c’est à dire aujourd’hui, ce budget vous donne à peine droit au chapitre dans un championnat de F3 régional !

Comment en sommes-nous arrivé là, me diriez-vous.

D’une part, la technologie fait la part belle aux ingénieurs, qui à coups de grosses tranches de budget, améliorent sans cesse la performance sur piste.

Prouesses techniques admirables en soit, mais bien futiles aux yeux d’un large public, qui préférera toujours les duels, tels ceux de Villeneuve et Arnoux à Dijon au GP de France 1979, ou d’Hakkinen et Schumacher à Monaco, à la perfection stérile des quelques dixièmes grappillés par rapport à la saison précédente.

D’autre part, nos petits ‘chérubins’ et pilotes en herbe, sont dès la F4 mieux encadrés, entraînés, nourris et conseillés, que l’étaient les pilotes de F1 d’une époque pas si lointaine, qui grillaient clope sur clope sur la ligne départ, histoire de plaire aux sponsors, avant de monter dans leurs engins diaboliques à effet de sol…

Ainsi, ne serait que pour percer en F3, votre ‘poupon’ aura intérêt à avoir autour de lui, un staff d’encadrement, qui aurait de quoi faire pâlir tout de même… un champion de F1 des années 1980 !

Ainsi, bien des Championnats de nos jours, tels le DTM, les W-Series, le GT, la F4 et les F3 régionales ne vivent que sous perfusion, dépendantes de sponsors, qui jouent le jeu grâce à leurs surplus de bénéfices.

Hélas, l’effet de cette pandémie du Coronavirus CoVid-19, est maintenant passé par là !

 

F1 2020 Pour cause de Coronavirus, Drapeau rouge jusque quand en F1 -© Manfred GIE

 

Que se passera t’il en 2021 ?

Vous me direz que la Saison 2020, n’a pas encore débuté et ne s’est pas encore joué, mais même si 2020 se fait, ce ne sera pas significatif de l’avenir, car 2020 vit encore sur les accords et négociations de 2018 et 2019.

Pour 2021, nous pouvons à coup sûr parier que les championnats dépendants de sponsors majeurs et sans retombées médiatiques mondiales, auront vécus.

La preuve ? La première victime en ces jours difficiles… le jusqu’alors tout puissant DTM ! Abandonné d’abord par Mercedes et désormais depuis cette fin du mois d’avril 2020 par Audi, laissant bien seul BMW mais pour combien de temps ? Jusqu’à la fin de l’actuel championnat, très probablement !

Les prochaines victimes seront les championnats des Formules en dessous de la F3 FIA., qui, comme la F2, navigue dans le sillage de la F1.

Même la Formule E se trouvera sur la sellette, car elle aussi, est dépendante de quelques sponsors titres, qui auront fort à faire pour amadouer leurs actionnaires, privés de dividendes pour les 3 à 4 années à venir. Tout comme les villes qui accueillent et financent les épreuves.

 

 

LES COURSES e SPORT ET SIM RACING EN PREMIÈRE LIGNE

 

Depuis la percée de Max Verstappen, le monde du sport auto sait qu’un jeune et talentueux pilote, formé ou non à la dure par un paternel fougueux, pour ne pas dire obsessionnel, peut passer du Karting à la F3 et de la F3 à la F1, pour autant qu’il use sciemment des ressources offertes par les simulateurs modernes.

De surcroît, les simulateurs font leur entrées en Championnats officiels FIA. par le biais du sim-racing et des e-sports, où de vrais pilotes d’usines se battent contre des ‘marmots’, qui leur en font d’ailleurs voire de toutes les couleurs, assis en jogging sur le canapé familial du salon, tout en déglutissant une pizza froide arrosée de Red-Bull tiède !

Ainsi, au lieu de dilapider les moyens de la PME paternelle en championnats subalternes, bien des Gasly et Ocon en herbe, se verront équiper leur cave ou grenier… de simulateurs coûtant une fraction d’une Saison de Formule Renault, mais permettant de les révéler au grand jour lors d’une compétition de simracing ou e-sports, de surcroît 100%, compatible ‘confinement’ et sans risquer de donner des cheveux gris à la maman !

En conclusion, le sport auto de haut niveau va perdurer par la F1 et ses vassaux de la F2 et de la F3 FIA.

Toutefois, l’accès à la F3 internationale sera encore plus sélectif, car la concurrence des courses sur simulateur sera bien plus large que celles des formules de promotion connues, telles que les FR, F4 ou F3 régionales actuelles.

Ces disciplines seront reléguées à des statuts de championnats amateurs pour passionnés courant pour leur seul plaisir, tel que le sont les compétitions historiques.

En parallèle, il restera ce qui a toujours existé grâce aux gentlemen ‘amateurs’ fortunés, c’est à dire les courses de 24 Heures, comme Spa, Le Mans, Daytona et le Nürburgring, ainsi que leurs championnats respectifs.

Même si ces derniers font sans cesse les yeux doux aux grands constructeurs, en y voyant l’accès aux lettres de noblesse, ce n’est qu’oublier les amateurs fortunés qui les ont toujours portés à bout de bras et qui continueront de la faire après cette nouvelle crise.

Alors, tel un mari volage, parti courir une danseuse, gageons que ces championnats de Prototypes et GT reviendrons vers leur fidèles compagnons de route, que sont les gentlemen drivers et qui leur pardonneront pour faire perdurer la passion des moteurs rugissants et des courbes de Blanchimont et Signes passés à fond !

C’est ce qui nous animera toujours, que ce soit derrière le volant ou depuis les tribunes !

 

Jean GIRARD, Avril 2020

Photos : Bernard BAKALIAN-Thierry COULIBALY-Jeff THIRY-Gilles VITRY-Manfred GIET

 

F1-2020- Pour cause de Coronavirus -F1 : Goodbye au moins pour un moment ©-Manfred-GIET-