RICHARD ATTWOOD : 80 PIGES ET TOUJOURS BON PIED, BON ŒIL…

 

 

 

 Le pilote anglais Richard James David ATTWOOD, surnommé ‘’Dickie’’
passe, lui aussi, à son tour, le cap des 80 piges !

 

Richard-ATTWOOD-Richard Dickie à 80 ans-©-Manfred-GIET-

 

Né le 4 avril 1940 dans une famille aisée propriétaire de différentes concessions de marques automobiles parmi lesquelles même de prestigieuses, telles ASTON MARTIN, BENTLEY, DAIMLER et ROLLS ROYCE, ’’Dickie’’ dès sa plus tendre enfance, a été plongé dans tout ce qui touchait à l’Automobile.

Et comme son père participait de temps à autre à l’une ou l’autre épreuve automobile sur circuit, il a pu mettre rapidement le pied à l’étrier, en trempant dans le cambouis et l’atmosphère des courses sur circuits dès  son adolescence.

A 17 ans il disputa sa première épreuve dans le temple de Goodwood, au volant d’une STANDARD 10 pratiquement de série, marque rachetée en 1962 par le Groupe LEYLAND.

Trois ans plus tard, il fêtait sa toute première victoire à Mallory Park, sur une TRIUMPH TR3, voiture qu’il engagera encore en 1961 sur la plupart des circuits Britanniques, avant de passer à une LOTUS ELITE en 1962 et une première participation hors Angleterre aux 1000 Kms du Nürburgring, où rien que le fait d’avoir pu rouler pour la première fois sur un circuit de référence , l’aiguilla du coup à découvrir d’autres tracés que ceux du Royaume Uni et ce en même temps que des voitures bien plus performantes et compétitives.

Ainsi en 1963, on le retrouve au volant d’une puissante LOLA MK 6 GT avec laquelle il participe entre autres, aux 24 HEURES du MANS associé à David HOBBS et au GP. de SILVERSTONE pour voitures de sport.

Cette même année, il découvrit aussi le pilotage en monoplace au volant d’une Formule Junior offerte par son père et avec laquelle, il remportera le prestigieux GP. de Monaco après avoir bataillé pour la victoire avec Frank GARDNER et Jo SCHLESSER.

En plus des éloges de plusieurs chefs d’écuries de F1, en guise de reconnaissance, la Presse écrite anglaise, le récompensa du Grovewood Award en fin d’année.

 

 F1 ET VOITURES DE SPORTS

Richard-ATWOOD-pose-devant-la-PORSCHE-917-victorieuse-des-24-HEURES-du-MANS-1970

 

Sa carrière en 1964 semblait tout à coup prendre une nouvelle orientation en faveur de la monoplace dorénavant et en catégorie reine, où il commencera par être engagé pour cinq Grands Prix et dans l’équipe officielle BRM sur une P261.

Cela ne l’empêcha toutefois pas de garder un pied en endurance, tout en restant ancré dans d’autres disciplines, comme le Championnat pour Voitures de Sport, en disputant notamment les 1.000 Kms du Nürburgring avec Jo SCHLESSER sur une SHELBY COBRA qu’ils terminèrent, loin à une bien modeste 23ème place, tandis qu’aux 24 HEURES du MANS, toujours avec SCHLESSER, leur FORD GT40 ne put rallier l’arrivée.

Durant la saison 1965, il disputa 8 GP pour le Team REG PARNELL sur une LOTUS 25 et récoltera ses deux premiers points au Championnat du Monde à MONZA et à Mexico, tandis qu’en endurance lors d’une épreuve à Silverstone sur une FORD GT40, il terminera 5ème mais remportera sa première grande victoire aux 9 Heures de Kyalami au volant d’une FERRARI 365 P2 avec son ami David PIPER.

1966, le verra en action exclusivement sur des voitures de sport en se succédant aux volants de FERRARI 250 LM, DINO 206 S 365P2, MATRA M620, LOLA T70 et en Tourisme sur une CORTINA LOTUS, terminant l’année avec une 2ème victoire, renouvelant avec David PIPER leur succès, aux 9 Heures de Kyalami , cette fois sur une FERRARI 365 P2.

Son retour s’effectuera en F1, durant la saison 1967, saison où il disputa 8 Grands Prix pour le Team officiel COOPER, avec une T81B mais qui ne lui donna jamais l’occasion d’être dans le coup, au contraire de l’Endurance, où en plus d’une victoire sur FERRARI 250 LM à Silverstone, il termina 2ème aux 500 Kms de Zeltweg avec BRADLEY sur une PORSCHE 906 et 3 fois 3ème, à Silverstone d’abord sur une FERRARI 250 LM, puis à Brands Hatch et enfin à Oulton Park.

L’année suivante en 1968, il fera une pige de 6 GP. chez BRM en loupant l’exploit de battre Graham HILL pour la victoire, devancé de deux secondes. Ce résultat restera son plus grand fait d’armes en F1.

En parallèle, il terminera deuxième lors d’une manche du Championnat d‘Europe pour Voitures de Tourisme à Zolder sur une CORTINA LOTUS, second également au TOURIST TROPHY avec David PIPER sur une FERRARI 250 LM et septième aux 24 HEURES du MANS sur une FERRARI 250 LM, toujours avec David PIPER.

1969, fut pour lui une année chargée avec vingt participations en Endurance pour PORSCHE et LOLA avec deux victoires aux 1.000 Kms de ZELTWEG en compagnie de Jo SIFFERT et Kurt AHRENS, ainsi qu’aux 9 HEURES de KYALAMI en Afrique du Sud, où il décroche une troisième victoire, avec PIPER, au volant de la surpuissante PORSCHE 917.

Il terminera encore deux fois deuxième aux 6 HEURES de BRANDS HATCH et de WATKINS GLEN sur une PORSCHE 908/2 et deux fois quatrième aux 1.000 KMS de SPA et du NÜRBURGRING sur une PORSCHE 908.

 

VICTOIRE-pour-Richard-ATWOOD-et-la-PORSCHE-917-le-14-juin-1970.

1970 : L’ANNÉE DE SON PLUS GRAND EXPLOIT…
LA VICTOIRE AU MANS 

 

Si 1970 sonna pour lui la fin en F1, ce fut sans regrets comme il précisera plus tard :

«  Mes seuls regrets sont les onze GP que j’ai disputé chez BRM au cours de deux saisons perdues. Mais avec le recul, je me dis que je ne serais peut-être plus en vie si j’avais voulu à continuer en F1 à tout prix. »

Par contre, son programme resta chargé en endurance avec vingt participations en course, tout au long de la saison sur PORSCHE 917, CHEVRON ou LOLA T70.

Après des victoires aux GP. de PARIS et de DIJON sur des LOLA T70 et aux 3 Heures de Cape Town dans la lointaine à l’époque, Afrique du Sud sur une CHEVRON B16 avec Brian REDMAN, ce fut aux 24 HEURES du MANS, au volant de la très performante PORSCHE 917 équipée du petit moteur de 4,5 litres, qu’il remporta, le  14 juin 1970, l’épreuve phare de l’Endurance automobile avec Hans HERMANN, de douze ans son aîné, mais qu’il avait choisi lui-même comme équipier dans la liste officielle que PORSCHE lui avait proposé et alors que lui ne parlait pas l’Allemand et le pilote Allemand pas un mot d’anglais. Le tandem communiquant dans le langage des signes !

Mais peu importe, ils restent comme les pionniers pour avoir ouvert une longue route victorieuse pour le constructeur PORSCHE en Sarthe, par la suite.

Cette victoire Mancelle, fut incontestablement, le fait marquant de sa longue et riche carrière au top niveau.

Auréolé de ce triomphe au Mans en 1970, il faillit d’ailleurs récidiver un an après toujours derrière le volant d’une PORSCHE 917, cette fois avec le Suisse Herbert MÜLLER, comme équipier.

Sur les huit épreuves d’endurance qu’il disputa au cours de cette même année, il remportera encore les lauriers, aux 1.000 Kms. de ZELTWEG avec Pedro RODRIGUEZ sur une PORSCHE 917 du John WYER et terminera aussi 3ème aux 6 Heures de WATKINS GLEN toujours sur une PORSCHE 917 JW,  avec Derek BELL.

 

Richard-ATTWOOD-24-Heures-du-Mans-1984-avec-l’ASTON-NIMROD-©-Manfred-GIET

DIVORCE AVEC LE SPORT AUTOMOBILE

À la fin de 1971, il commençait à se lasser de la compétition et comme il avouera par après :

« À cette époque, j’ai véritablement divorcé du sport automobile afin de me consacrer aux affaires de mon père, grâce à qui j’ai pu faire une carrière en sport automobile même pour gagner un centième de ce que j’avais gagné en tant que pilote. »

Cependant bien plus tard… en 1984, l’envie lui reprit soudainement et il participa aux 24 Heures de DAYTONA sur une PORSCHE 928 avec ELFORD-MEISTER et HAGESTAD, l’équipage se classant 15ème au Général.

Un mois plus tard, son compatriote et gentleman-driver Mike SALMON, le supplia de venir le seconder avec John SHELDON sur une NIMROD-ASTON MARTIN NRA/C2B, aux 24 HEURES du MANS, épreuve qu’il connaissait comme sa poche pour y avoir participé déjà à huit reprises auparavant.

Et le pilote Britannique au légendaire chapeau de paille, parvint à le convaincre de participer une 9ème fois dans la Sarthe au double tour d’horloge…

Retour qui cependant se termina en drame puisque les deux NIMROD officielles, la sienne et celle de la paire Ray MALOCK et Drake OLSON, s’accrochèrent incroyablement à hauteur de la Ferme de Mulsanne et ce à 350 Km/h, entraînant la mort d’un Commissaire de Piste et des blessures heureusement superficielles pour les pilotes.

Richard précisera :

« Cette dernière participation au Mans fut pour moi un désastre  qui m’enleva finalement toute envie de continuer à prendre de tels risques. »

Une suite qui pour lui se résume dorénavant à s’occuper de sa concession JAGUAR et à se faire plaisir de temps en temps, lors de meetings historique, avec sa PORSCHE 928 utilisée aux 24 Heures de Daytona en 1984.

Coté anecdote, ATWOOD a eu aussi l’honneur de participer comme figurant, dans le film LE MANS, réalisé en 1970 et dans lequel au volant d’une PORSCHE 917 John Wyer, il doubla Steve Mc Queen.

Mais en dehors de ses qualités de pilote tout au long de son parcours en sports-protos, où il a été l’équipier de pointures telles Vic ELFORD, Hans HERMANN, Brian REDMAN, Jo SIFFERT, Kurth AHRENS, David PIPER, Jo SCHLESSER ou Lucien BIANCHI, sa sympathie et sa gentillesse, ne se sont jamais ternies au point qu’aujourd’hui, encore il est souvent sollicité pour participer à des meetings de véhicules historiques et au cours desquels malgré ses 80 piges, il a gardé bon pied, bon œil…

Il faut bien reconnaitre le fait que Richard ATWOOD, fait sans conteste partie des… ‘Derniers des Mohicans’ de cette frange de pilotes qualifiés de ‘’Gentleman Drivers’’, une race malheureusement en voie de disparition !

 

Happy Birthday ‘’Dickie’’!

 

 Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency    

Glorieux Anciens