FFSA. STORY : LE JOLI TEMPS DES GRANDS PRÉSIDENTS… ‘TOTO’ ROCHE, CONSTEN ET BALESTRE.

 

 

Suite de notre grande Enquête sur la FFSA. avec ce neuvième Épisode !


Depuis deux mois, nous dénonçons les tristes résultats et les odieuses pratiques de la gouvernance fédérale actuelle…

Il est temps de respirer un peu d’air pur en rappelant l’heureuse époque où des dirigeants inspirés, issus de la compétition, ont structuré et développé notre sport !

La FFSA. (Fédération Française du Sport Automobile) a été créée en 1952 pour réglementer, organiser et promouvoir le sport automobile, ce que faisait jusqu’alors l’Automobile Club de France, fondé en 1895 par le Baron van Zuylen et le Marquis de Dion.

Cette décennie, où le maître Argentin, le grand et toujours très apprécié Juan-Manuel Fangio, aligne 5 titres en F1 et ce au volant de toutes les marques qui l’alignent en Grand Prix, Alfa Romeo, Maserati, Mercedes et Ferrari, et qui malheureusement voit disparaître en France, nos plus grandes marques sportives, telles Bugatti, Gordini, Talbot, Delahaye et Hotchkiss.

Après la catastrophe du Mans le 11 juin 1955, les vieux circuits ferment et des accidents coûtent alors successivement la vie à nos meilleurs pilotes, Jean Behra à l’Avus Berlin et Claude Storez à Reims en 1959, puis ensuite à Henri Oreiller et Paul Armagnac à Montlhéry en 1962.

 

FFSA. – ‘Toto’ ROCHE, en Directeur de Course lors du GP. de FRANCE à Reims en 1961

 

Raymond «Toto» Roche, «Président Fondateur» de la FFSA., comprend alors que le Sport Automobile Français a besoin d’une nouvelle génération de voitures et de pilotes.

Organisateur depuis 1920 des Grands Prix et des 12 Heures sur le Circuit de Reims-Gueux, cette figure de l’avant-guerre, relance alors le sport dans l’Hexagone en l’ouvrant à la jeunesse, avec en 1964,  le Championnat «aspirants» réservé aux Primo-Licenciés et la Coupe des Provinces sur Lotus Seven, d’où émergeront entre autres, Henri Pescarolo et Jean-Claude Andruet.

Il crée aussi par la suite en 1967, les Championnats de France par discipline, toujours actuels.

 

FFSA – La Coupe R8 Gordini en 1966

 

Contemporain de Toto Roche, Amédée Gordini ne construit plus de voitures de course mais va «ensorceler» le moteur de la Renault 8, ce qui permettra, de 1965 à 1970, aux jeunes pilotes du «baby-boom» de faire leurs premières armes, et de continuer car ce moteur Renault-Gordini, propulsera aussi les petites monoplaces de la Formule France, porte d’entrée vers le professionnalisme.

BOURILLOT, CONSTEN ET LA NOUVELLE VAGUE…

FFSA. –  Claude Bourillot et sa femme, l’actrice Michèle Mercier

 

Cette nouvelle vague qui vient repeupler les parcs coureurs n’est pas toujours vue d’un bon œil par les plus anciens Pilotes et Organisateurs.

Cela entraînera l’élection en 1967, du Dijonnais, le Pharmacien Claude Bourillot, âgé de 45 ans – le mari de la très populaire Michèle Mercier, alias au cinéma, la Marquise des Anges – à la Présidence de la FFSA., avec pour programme de moderniser et développer la pratique du sport auto.

Docteur en Pharmacie, il s’est fait un nom en Rallyes comme en Circuits, sur Ferrari et sur Porsche… et aussi on l’a dit, en épousant la jeune et déjà célèbre actrice Michèle Mercier.

Un Président très glamour dont le sens politique n’est pas le talent majeur, et qui cède les commandes l’année suivante à Bernard Consten.

 

FFSA. – Bernard CONSTEN, un Président très soutenu et apprécié

 

Quintuple vainqueur du Tour Auto, six fois au départ des prestigieuses 24 Heures du Mans et Champion de France des Rallyes 1967, cet ancien d’HEC., prend la Présidence à 36 ans, plus par devoir que par ambition, sans raccrocher totalement le casque et les gants.

Son prestige et ses liens avec les Pilotes de haut niveau et les Constructeurs sont précieux à la promotion du sport automobile et permettent la renaissance du Tour Auto, qu’il organisera jusqu’en 1980, tout en continuant de s’illustrer dans les Rallyes, au Bandama et au Maroc, sur des Peugeot 504 et Citroën DS 21.

Pour gérer au quotidien la FFSA., il se repose sur son Secrétaire Général, de dix ans son aîné, un certain Jean-Marie Balestre.

Fondateur en 1947 de l’Auto Journal associé à l’homme d’affaires Robert Hersant,  et en 1959 de la Fédération de Karting, ‘JMB’ reprend en 1973,  la Présidence de la FFSA. à Bernard Consten, pressé de retourner à ses Rallyes.

Quelques mois plus tard, le nouveau Président réussit à faire lever l’interdiction du Sport Automobile décrétée par le Gouvernement de Pierre Mesmer, suite au blocus pétrolier de la guerre du Kippour.

Pour relancer la pratique, il crée des titres de Champions de France 1974 et 1975 dans chaque groupe.

 

LA FRANCE QUI GAGNE AVEC BALESTRE

F1 RÉUNION À MARANELLO AVEC ECCLESTONE, BALESTRE, ENZO ET PIERO FERRARI

 

Mais, c’est à l’International qu’il va donner toute la mesure de ses talents. L’arrivée de la publicité et les droits de TV. avaient fait en quelques années passer la F1 dans le professionnalisme et monter en puissance son promoteur Bernie Ecclestone, face auquel le pouvoir sportif ne faisait plus le poids.

Jean-Marie Balestre récupère en 1978, la Présidence de la CSI. (Commission Sportive Internationale), qu’il renomme aussitôt FISA. (Fédération Internationale du Sport Automobile), avec pour bras droit, le Français Yvon Léon, qu’il nomme Secrétaire Général.

Au terme d’un long bras de fer déclenché par les monoplaces à effet de sol en Formule 1, il aboutira en 1981,  aux fameux ‘Accords de la Concorde’ partageant les Pouvoirs :

À la FISA. la réglementation sportive de la F1 et à la FOCA. qui représente la majorité de écuries, le business des Grands Prix.

En 1985, ‘JMB.’ prend de plus la tête de la FIA. (Fédération Internationale Automobile) qui représente les grands Clubs, y intégrant la FISA. qui elle défend le sport auto, et ce en remplacement du Prince de Metternich, ce qui fait de lui le premier «triple Président» de l’histoire du Sport Auto (FFSA.-FIA.-FISA..

« La France occupait alors la première marche du podium parmi les grandes nations sportives, et le Sport Automobile français rayonnait sur tous les continents et dans toutes les disciplines. C’est ainsi que Renault a imposé le ‘turbo’en Formule 1, et que la France a eu deux autres écuries et jusqu’à neuf pilotes sur les grille de départ du Championnat du Monde, sans oublier les quatre titres d’Alain Prost » se souvient Yvon Léon, son bras droit à la FISA..

 

VISIONNAIRE ET PASSIONNÉ

Jean Marie BALSTRE et Bernie ECCLESTONE

 

L’action de ‘JMB.’ à la tête de la FISA., a été décisive pour les progrès en termes de sécurité, en F1 comme en Rallyes, avec l’interdiction des voitures du groupe B décidée en 1986 après l’accident en Corse de la Lancia où Henri Toivonen et Sergio Cresto, périrent brûlés lors de l’accident de Castirla au nord de Corte. Son action pour rendre notre sport moins dangereux lui attira une grande considération.

« JMB. est resté le Président emblématique de la FFSA.. Sous son impulsion notre sport a connu un essor et des succès sans précédent. C’était un visionnaire doublé d’un vrai passionné de sport automobile, présent sur tous les terrains et circuits du monde. Il est au-dessus de toute comparaison avec ses successeurs : Jacques Régis, petit garagiste de province, affairiste et Nicolas Deschaux, technocrate vissé à son fauteuil, peu connu de ses licenciés et dépourvu de tout ‘feeling’ pour notre sport» résume avec raison et lucidité, Yvon Léon.

Le moment est désormais venu de trouver à JMB., un digne successeur ‘respecté’ de TOUS et ayant la passion, la vision, le charisme et la combativité pour faire de la FFSA., GREAT AND CLEAN AGAIN.

Jean Paul CALMUS et Gilles GAIGNAULT

Photos : Bernard BAKALIAN-Jeff THIRY-Thierry COULIBALY-Gilles VITRY et DR.

 

 

NOS PRÉCÉDENTS SUJETS SUR LE FEUILLETON : LA SAGA FFSA.

 

http://www.autonewsinfo.com/2020/03/23/ffsa-story-la-terre-promise-apres-la-traversee-du-desert-323685.html

http://www.autonewsinfo.com/2020/03/16/ffsa-story-le-rallye-de-france-est-il-retourne-en-corse-pour-mourir-323073.html

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