FFSA. STORY : UN RÉGIME FÉODAL SOUS UN VERNIS RÉPUBLICAIN !

 

 

Suite de notre grande Enquête sur la FFSA. avec ce cinquième épisode !

 

Comment les licenciés se sont-ils laissé dépouiller par leurs dirigeants du pouvoir de les élire et de contrôler et sanctionner par leurs votes la gestion de leur sport ?

Ce sont pourtant leurs cotisations qui alimentent les caisses de la FFSA. et leur travail bénévole qui remplit ses tâches sur le terrain.

«L’Assemblée Générale définit, oriente et contrôle la politique générale de la Fédération» stipulent les statuts de la FFSA., qui précisent que « l’Assemblée Générale se compose des représentants des Associations affiliées à la FFSA., ainsi que de ses membres donateurs et bienfaiteurs »

Mais ce ne sont pas les 44.000 licenciés qui siègent à l’Assemblée Générale : ils votent seulement pour élire dans chacune des 368 Associations sportives, un Président et un délégué qui, à leur tour, élisent dans chacune des 19 ligues régionales du sport automobile, deux délégués qui, eux, siégeront à l’Assemblée Générale.

Ce sont donc 38 «grands électeurs» qui portent les voix de tous les licenciés pour approuver les comptes annuels ou pour élire le Président et son comité directeur tous les quatre ans.

Un système pyramidal à trois étages qui met beaucoup de distance entre les licenciés et leurs dirigeants…

Bien plus encore depuis que Jean-Marie Balestre a renversé cette pyramide, en se faisant réélire par ses ‘barons courtisans’ avant que ces derniers ne soient retournés devant leur base dans les Ligues puis les ASA.

Il est bien sûr plus commode pour un Président d’obtenir un nouveau mandat de l’aréopage qu’il a largement ‘comblé de ses faveurs’ pendant quatre ans, naturellement que de convaincre des nouveaux élus.

Ainsi l’élection du Président de la FFSA, évoque-t-elle davantage l’hommage des ‘barons aux rois’ de France du moyen-âge, que le suffrage universel de notre époque.

 

FFSA – Palais de Justice PARIS.

SUZERAINS ET VASSAUX

 

Et ce système ‘féodal’ redescend du sommet jusqu’à la base, chaque « suzerain » apportant des avantages à ses «vassaux» en échange de leur soutien sans faille.

Aux Présidents et délégués de ligues les plus fidèles, vont évidemment les postes les plus convoités et les missions honorifiques ou exotiques, aux épreuves de leurs régions, les rapports d’observateurs favorables et les finales de Coupe de France, pour le bonheur des associations dont ils sont les élus.

Les ralliés de dernière minute se contenteront des miettes alors que les critiques resteront confinés dans leurs fiefs quand le comité directeur s’en ira en goguette.

Mais Nicolas Deschaux s’avisa en 2015, que les grandes régions comme PACA, Rhône-Alpes et Bretagne-Loire, pesant chacune autour de 10 % du total des voix, pouvaient menacer son pouvoir, surtout celle de l’ouest, sorte d’état dans l’État, où le succès des 24 Heures du Mans, qu’organise parfaitement l’ACO (Automobile Club de l’Ouest) ne doit absolument rien au pouvoir parisien !

Pour rogner le pouvoir de ces ‘baronnies’ trop puissantes à son goût, il fit adopter en 2016, une réforme des droits de vote, abandonnant la règle «un licencié = une voix» au profit d’un barème progressif par tranches, augmentant le poids des plus petites ligues et diminuant celui des plus grandes et ce naturellement, dans le but évident de ‘surpondérer’ le vote des régions les plus «influençables».

Thierry Lepaon, ancien secrétaire général de la CGT

MAIS QUE FAIT DONC LE MINISTÈRE DES SPORTS ?

 

C’est ainsi que d’après le barème que nous avons vu, un licencié corse en vaudrait désormais quatre de la région PACA, un licencié de Guadeloupe en vaudrait 10 de Bretagne et un Polynésien vaudrait 10 Normands…

Astucieux !

Une violation choquante des principes républicains à laquelle le Ministère de tutelle, celui des sports, n’a pas opposé son veto.

On se souvient pourtant qu’au moment de la fusion du Karting dans la FFSA., il avait retoqué un projet de Jacques Régis visant à diluer les droits de vote de la discipline absorbée !

Marie-George Buffet, ministre communiste de 1997 à 2002, a certes laissé une empreinte bien plus forte que ses successeurs, lesquels inspirent à plus d’un Président de fédération, l’idée que « les ministres passent et moi je reste… »

Chargée d’auditer une centaine de fédérations dépendant du ministère, l’Inspection Générale de la Jeunesse et des Sports, mène certes une mission d’évaluation et de contrôle tous les deux ou trois mois.

Selon les rapports publiés, six fédérations ont été contrôlés entre 2013 et 2015 et plus aucune depuis !

A ce rythme, toutes les fédérations pourraient avoir été inspectées dans… 100 ans !

C’est Thierry Lepaon, ancien secrétaire général «démissionné» du Syndicat CGT, suite à des dérapages budgétaires, qui dirige aujourd’hui l’IGJS.

Sans doute serait-il capable de découvrir ce que pourraient bien encore cacher les comptes de la FFSA, mais il s’est intéressé en 2019… aux Scouts et Guides de France, aux Éclaireurs et Éclaireuses Libres et à la stratégie globale de lutte contre les noyades sans que le sport automobile semble retenir son attention.

FFSA – Élections ASA Bourbon annulation par le TGI

UN COUP DE MAIN ET DES COUPS DE POINGS

 

Sachant peu contraignant le contrôle des licenciés et jugeant improbable celui du ministère de tutelle, pourquoi les dirigeants de la FFSA., renonceraient-ils à leur gestion inavouable et à leur gouvernance détestable ?

Les élections de 2016 à l’ASA. Bourbon (Ligue de La Réunion) ont montré qu’ils allaient jusqu’aux méthodes musclées pour bétonner leur pouvoir sans partage.

L’élection opposait deux listes concurrentes : celle du Président sortant de la ligue, Jean-Pierre Ollivier d’une part, et de l’autre, celle de son « numéro 2 » Christian Albany, ce dernier ayant osé…’ne pas faire allégeance’ à Nicolas Deschaux, contrairement à son Président.

Suivant peut-être les conseils avisés venus de l’Ile Maurice voisine, le bureau de l’ASA Bourbon convoque par LRAR (lettre recommandé avec accusé de réception) Christian Albany à comparaître et ce… la veille du scrutin pour des « faits particulièrement graves » entraînant sa radiation immédiate !

Bizarre, vus avez dit BIZARRE… la veille !

Ne se laissant pas impressionner par une mesure qu’il sait arbitraire et sans fondement juridique, Christian Albany, passe outre et se prépare à soutenir sa liste devant l’Assemblée Générale.

Il en sera ‘scandaleusement’ empêché, se voyant même interdire l’accès en séance manu militari, par des hommes de main, ce dont il gardera des ecchymoses, qu’il fera constater à l’appui de sa demande d’invalidation d’une élection faussée, devant le tribunal de grande instance qui lui donnera naturellement gain de cause.

 

FFSA – Nicolas-Deschaux

DRÔLES DE MÉTHODES…

 

Gouvernance autoritaire, gestion opaque, honoraires occultes à des proches du pouvoir, modes de scrutins d’un autre âge et dévoyés, coups de force, modifications récurrentes des statuts pour toujours mieux bétonner le pouvoir et museler les opposants…

Qui pourra assainir les pratiques ignobles et répugnantes de la FFSA. ?

L’inaction du ministère des sports interpelle les licenciés et rend urgente l’émergence d’une liste «mains propres» pour…

MAKE FFSA GREAT AND CLEAN AGAIN.

Jean Paul CALMUS et Gilles GAIGNAULT

Photos : Thierry COULBALY – Bernard BAKALIAN – DPPI et DR

 

FFSA : Jacques Régis… le réel TAULIER, dénommé dans les couloirs de sa propre FFSA… CHEF CHEF et DESCHAUX, n’étant qualifié que de simple petit CHEF!!!

 

RAPPELS DES QUATRE ARTICLES PRÉCÉDENTS SUR NOTRE ENQUÊTE AU CŒUR DE LA FFSA.

 http://www.autonewsinfo.com/2020/02/24/ffsa-story-petits-arrangements-ou-les-secrets-bien-gardes-sous-les-cocotiers-320992.html

http://www.autonewsinfo.com/2020/02/17/la-fusion-karting-ffsa-le-hold-up-du-siecle-320518.html

http://www.autonewsinfo.com/2020/02/10/ffsa-sous-le-regime-de-la-dictature-319812.html

http://www.autonewsinfo.com/2020/02/03/nicolas-deschaux-le-chevalier-du-declin-de-la-ffsa-319066.html

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