LA FUSION KARTING-FFSA. : L’HOLD UP DU SIÈCLE ?

 

 

Suite de notre grande Enquête sur la FFSA. avec ce troisième épisode !

 

KARTING-Jean-Pierre-DESCHAMPS et Nicolas-DESCHAUX- Photo-KART-MAG

 

Vingt ans après avoir remis son destin entre les mains la FFSA., la communauté du Karting n’a pas vu se réaliser l’avenir radieux que lui avait fait miroiter Jacques Régis en 2000…

C’est plutôt l’inverse, la déception et l’amertume qui l’emportent et s’expriment chez bien de ses leaders, frustrés d’avoir renoncé à leur indépendance pour voir la FFSA .(Fédération Française du Sport Automobile) faire galoper les coûts de la discipline, alors qu’eux voulaient la garder accessible au plus grand nombre des jeunes débutants.

À la fin des années 90, l’énorme retentissement des Masters de Kart de Paris Bercy, lancés par l’ancien pilote de Formule 1, le Grenoblois Philippe Streiff en 1993, avaient mis le Karting sous le feu des projecteurs !

Cette formidable vague de popularité avait du coup, suscité la création de nombreux nouveaux circuits indoor et ramené à la vie, bien des anciens tombés en désuétude mais aussi fait envie du côté de la FFSA !

DANS L’ESCARCELLE DE JACQUES RÉGIS

Jacques-Régis ? Toujours… le VRAI-Chef de la FFSA !

 

C’est alors qu’en l’an 2000, à l’occasion d’une lutte de pouvoir entre le dirigeant historique du GNK., le très populaire Norbert Pradines et certains membres de son comité directeur, fut alors malheureusement sollicité l’arbitrage de Jacques Régis.

Tel le chat dans la fable de La Fontaine, le Président de la FFSA., mit les plaideurs d’accord, en les croquant à belles dents…

Gilbert Dannonay, alors trésorier du GNK., se souvient de son entrée en scène

 « Vous êtes tous incompétents. Si vous me suivez, vous aurez bientôt 50.000 licenciés pour le karting » aurait dit en substance, le bonimenteur Jacques Régis, pour convaincre les responsables du karting de voter leur absorption par la FFSA. …

Hélas, 20 ans plus tard, Auto et Karting réunis comptent moins de 50.000 licenciés contre … 67.000 en 2002 !

Les avantages de la fusion ont été immédiats…..pour la FFSA., naturellement.

 

EXPLICATION…

 

Jean-Claude Cresp, son trésorier de l’époque et un certain… Nicolas Deschaux, son directeur juridique, ont alors mis la main sur les joyaux du GNK. :

Son siège parisien de la rue La Fayette, bientôt revendu à prix d’or vu le quartier, et ses comptes bancaires fort bien garnis !

Ce ‘magot’ allait bientôt financer en partie, l’achat du siège actuel de la FFSA., Avenue de New York sur les Quais de Seine à Paris, dans le très chic quartier du Trocadéro, au cœur du très sélect 16 ème arrondissement de la Capitale.

Elle n’était auparavant que locataire, Avenue du Général Mangin au pied de la Maison de la Radio, sièges de France Inter et Radio France et ce depuis que Jacques Régis, lui avait fait quitter et vendre son siège historique de la rue de Longchamp, devenu trop exigu.

 

MAIS… LE KARTING DÉCHANTE !

KARTING – Patrick-CARON, ancien Président de la CNK

 

Pour le Karting, les inconvénients de l’intégration à la FFSA., se sont naturellement vite fait jour !

Le Nordiste Patrick Caron, bénévole du sport auto et père de Morgan Caron, Champion de Karting, puis devenu DTN., avant de réussir dans le coaching, fit de son mieux pour sa discipline comme Président de la commission, sans toutefois pouvoir empêcher la FFSA. d’étendre son « business model » au Karting…

Attaché à la facilité d’accès et au moindre coût, le milieu du Karting n’a jamais vraiment adhéré à ce système consistant à «taxer tout ce qui roule» et ce au travers du prix des licences des pratiquants et des bénévoles, mais aussi des droits annuels d’inscription des épreuves et de l’homologation au plus offrant des fournisseurs de matériel et accessoires.

Le remplacement en 2008, à la tête de la commission de Patrick Caron par le très populaire Jean-Pierre Deschamps le fondateur du très sélect club de l’ASK Rosny, supposé plus enclin au compromis, n’a hélas pas suffi à réconcilier ces deux cultures.

Bien au contraire après moult tergiversations, Jean Pierre Deschamp use des luttes internes, choisissant sagement de tirer sa révérence et de quitter ce milieu malsain…

« En alourdissant les coûts du karting, les prélèvements de la FFSA sur les organisateurs et les fournisseurs ont eu un effet négatif sur le nombre des pratiquants et des licenciés, à l’inverse des promesses de Jacques Régis »

entend-on de toutes parts, certains ajoutant que le Président émérite se serait bien vu taxant la pratique du kart de loisirs !

 

DE LA RIPOSTE À LA SÉCESSION

KARTING – Michel FEVRES

 

À l’initiative de ses leaders, la profession a réagi en se regroupant sous la bannière du GNPK (Groupement National des Professionnels du Karting) pour défendre ses intérêts face à la FFSA. et aux pouvoirs publics, surtout en préservant le domaine des loisirs, l’essentiel de son activité, des visées hégémoniques de la FFSA..

Michel Fevres, créateur en 1984 du centre de karting de Biganos, près de Bordeaux, et devenu importateur de châssis et moteurs, organisateur de compétitions et directeur de course, alla plus loin en fondant en 2005 une branche karting au sein de l’UFOLEP, avec des coûts plus légers et des règlements moins contraignants.

Quelques centres de karting parmi les plus importants (Lyon, Valence, Cormeilles, Moissy Cramoyel ) lui emboîtèrent immédiatement le pas, donnant naissance à ce qu’il faut bien appeler une seconde Fédération de Karting contre laquelle la FFSA., habituée au monopole, et comme on l’imagine, immédiatement entrée en guerre.

Cette guerre a pris la forme de tracasseries administratives, souvent téléguidées par la FFSA. elle-même, contre les événements ou les circuits d’obédience UFOLEP.

« Cela ne m’a pas empêché d’attirer la quasi-totalité des licenciés Karting du Sud-Ouest » annonce fièrement Michel Fevres avant d’expliquer :

« Après 400 directions d’épreuves je savais comment préparer les dossiers et les faire passer aux préfectures de manière autonome. Et cette année se courra en Nouvelle Aquitaine notre 13 ème Trophée UFOLEP de karting pour lequel nous disposons maintenant de nos propres officiels que la FFSA. a dû accepter de former.»

KARTING CONQUIS MAIS PAS SOUMIS

KARTING-Masters de PARIS-Bercy. À partir de 1993 … L’ÂGE D’OR du Kart !

 

Ainsi donc, si Jacques Régis a réussi son raid sur le Karting en 2000, ni lui, ni non plus son successeur Nicolas Deschaux, n’ont pu réussir une fusion qui semble avoir détruit à terme, plus de valeur qu’elle n’en a créée.

Nicolas Deschaux l’a d’ailleurs reconnu en déclarant à notre Confrère Jacky Foulatier, le fondateur du très sérieux Magazine KARTMAG, que « le Karting coûterait 500.000 € par an à la FFSA.»

Si tel est le cas, cela résulte d’une perte de licenciés, d’épreuves et de circuits dont le monde du Karting, juge la FFSA. seule responsable.

Jean-Pierre Deschamps en avait d’ailleurs pris argument avant les élections de 2016 pour demander que le Karting retrouve son autonomie… évidemment sans être entendu.

Pourrait-il la retrouver à la faveur de la prochaine élection de 2020 ?

Les ASK et leurs licenciés, sauront-elles peser assez lourd dans leurs ligues pour renverser les dirigeants trop complaisants, … sinon complices d’un régime autoritaire discrédité par ses méthodes comme par ses résultats ?

C’est faisable si le karting et l’automobile trouvent très vite dans leurs rangs un leader charismatique et intègre qui personnifie la rupture avec un pouvoir en place depuis 24 ans et se présente avec le programme

MAKE FFSA GREAT AND CLEAN AGAIN’

Nous en reparlerons dans un prochain épisode…

Sachant que personne n’est… INDÉBOULONNABLE !

Regardez ces derniers jours… la Fédération des Sports de Glace ou bien encore la célèbre Académie des Césars …

 

Jean Paul CALMUS et Gilles GAIGNAULT

Photos :  Jacky FOULATIER – KART Mag- Tino CACCOPARDO

 

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