TOUR D’HORIZON SUR LE MONDE DE L’ENDURANCE AVEC PIERRE FILLON LE PRÉSIDENT DE L’ACO.

 

 

 

 

 

Alors que l’année 2019 se terminait, rencontre courant décembre et à l’occasion de la cérémonie des Hall of Fame de l’Endurance au siège de l’ACF (Automobile Club de France) place de la Concorde à Paris, avec Pierre Fillon, Président lui de l’ACO (Automobile Club de l’Ouest) et ce afin de faire le point sur l’univers de l’Endurance mondiale en général et sur l’avenir de son épreuve-phare, les trés célèbres 24 Heures du Mans !

Un tour d’horizon général donc sur cette discipline de l’endurance et sur ces différentes composantes (Championnat du monde WEC – Championnat d’Europe de l’ELMS – l’Asian Le Mans Séries) et donc sur la prestigieuse épreuve Sarthoise Le Mans et son devenir, avec l’arrivée future et prochaine des Hypercars et aussi de véhicules à hydrogène.

L’ACO a été créé par des pionniers de l’assurance mutuelle et de l’automobile dans le but de défendre les usagers de la route.

Pierre Fillon est né le 25 juillet 1958 au Mans. Il occupe le poste de Président de l’ACO depuis son élection le 31 mai 2012, date à laquelle il a succédé à Jean-Claude Plassard qui dirigeait l’ACO depuis 2003. Depuis son premier mandat, il a été réélu et dirige l’ACO, au moins jusqu’à 2023.

 

Interview Pierre FILLON, Président ACO, à l’ACF – Photo : Bernard BAKALIAN

 

Président, commençons par l’ACO, parlez-nous un peu de son fonctionnement.

L’ACO a été créé en 1906. Et en 1923, le Club a lancé la course des 24 Heures. En 2023, on fêtera donc son centenaire. Une édition charnière entre le passé et le futur. Actuellement l’ACO totalise 30.000 adhérents. On compte trois types de membres, l’automobiliste de tous les jours, le passionné de compétitions et enfin, celui de l’univers des collectionneurs, les courses historiques, comme Le Mans Classic (créé en 2002), rencontrant un incroyable engouement populaire. Il existe donc une place pour notre Automobile Club de l’Ouest, qui au fil du temps et des décennies, doit réinventer l’automobile qui vit une totale révolution. Avec l’arrivée massive des voitures électriques et ce toutes marques confondues, et bientôt de ceux roulant à l’hydrogène.

Venons-en au Mans et aux 24 Heures.

« Les 24 Heures se portent bien, très bien même puisque nous recevons chaque année plus de demandes que de places disponibles sur la grille de départ. Le Mans reste à travers le monde la course qui fait rêver. Aussi bien les acteurs en piste,que les spectateurs présents sur le circuit, comme les fans qui suivent l’événement un peu partout à la télévision. Et cela depuis toujours. Les 24 Heures du Mans demeurent avec le Grand Prix de Monaco et les 500 miles à Indianapolis, le Must des compétitions automobiles.»

Quid du Championnat du Monde d’Endurance WEC

« Le WEC créé en 2012 va entamer sa neuvième année d’existence. Nous avons enquêté auprès des Teams pour connaitre leurs opinions, afin de satisfaire leurs demandes et exigences sur la durée des épreuves (4h – 6h -8h -1000km), sur les circuits actuels ou souhaités. Nos plateaux sont de bonne qualité entre les prototypes et les GT. La catégorie GTO PRO se porte bien avec toujours au moins trois marques ‘ Aston Mrtin-Ferrari-Porsche) sans oublier GM qui roule annuellement au Mans.»

Et l’Endurance en général

« Quand on regarde entre le mondial WEC, le Championnat d’Europe de l’ELMS, celui de l’Asian Le Mans Séries et même aux États-Unis, celui de l’IMSA, on ne peut que constater la bonne santé de la discipline, avec partout de beaux plateaux. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour l’avenir de l’endurance. Et ce dans la mesure ou les concurrents souhaitent de la stabilité dans les règlements.»

Comment se situent vos rapports avec les dirigeants de l’IMSA ?

« Ils sont excellents depuis notre rencontre avec le regretté Don Panoz. Nous sommes très proches de notre partenaire américain. On se voit et parle régulièrement. Tout le monde a adoré les deux événements le même week-end à Sebring, la manche mondiale du WEC et l’épreuve IMSA des 12 Heures de Sebring, lesquels ont rencontré un grand succès sportif et populaire. D’ailleurs, nous allons renouveler  cette expérience.»

Pour l’avenir, on attend désormais l’arrivée des Hypercars

« Ces Hypercars seront moins rapides que les actuelles LMP1 mais plus lourdes. Le but, l’objectif reste essentiellement de réduire les performances et aussi naturellement de diminuer les coûts. On va du coup ralentir les LMP2 et ce afin de maintenir l’écart qui existait déja entre les LMP1 et les LMP2. La aussi on va dans le sens de la réduction des coûts. Nous restons dans la fourchette que nous nous étions fixés entre 17 et 23 millions d’euros. Pour certains, cela pourrait être encore moins chère puisque nous ne rendons pas obligatoire l’hybride et certains pourront utiliser des moteurs à combustion. Les constructeurs voulaient rester dans les budgets que nous nous étions fixés afin d’empêcher un développement à outrance, d’où l’introduction de la BoP. »

  Combien de constructeurs se sont retrouvés avec vous, autour de la table ?

« Ils étaient plus de six autour de la table depuis le début. Un seul n’est pas resté. »

 Peut-t ’on connaitre le nouveau nom de la catégorie reine …

« Comme prévu, nous lancerons une consultation auprès des fans et nous leur proposerons plusieurs noms. »

Comment avance le projet MissionH24 de la LMPH2G que vous nous avez présenté à Spa, l’an dernier ?

« C’est un projet qui avance et qui a débuté effectivement à Spa, en septembre dernier, en partenariat avec GreenGT. Ce prototype va bientôt se transformer en voiture de course que vous avez pu apercevoir en Michelin Le Mans Cup »

 Enfin l’ACO continue-t’elle de développer son projet de parc à thème ‘Le Mans Resort’.

« Oui, absolument, le projet suit bien son cours. Il est extrêmement ambitieux.  Nous sommes partis d’un petit projet et avec le temps, nous nous sommes rendus compte qu’il fallait faire quelque chose de très attractif pour les visiteurs. Nous nous sommes donnés du temps, ce projet a mûri, nous cherchons actuellement les partenaires pour nous accompagner et il est d’actualité pour 2024. »

Comme on le constate, Pierre Fillon qui nous a confirmé avoir stoppé définitivement son métier d’origine d’ophtalmologiste pour se consacrer entièrement et totalement à son rôle de Président de l’ACO, ne manque pas d’idées et d’ambitions. L’endurance occupant dorénavant la totalité de son temps !

Gilles GAIGNAULT

Photo : Bernard BAKALIAN

 

Interview Pierre FILLON, Président ACO, à l’ACF, avec Gilles GAIGNAULT-  Photo: Bernard BAKALIAN