AFRICA RACE 2020 : JOUR NEUF, LUCCI (HUSQVARNA) À MOTO, MARTIN (TAREK MERCEDES) EN AUTOS/CAMIONS

 

JEAN LOUIS SCHLESSER

 

René Metge et Jean Louis Schlesser ont annoncé au briefing, une piste jamais encore empruntée par le rallye Africa race, en boucle autour de Tidjika, et qui sera disent ils, la plus belle de toutes, en paysages en tous cas.

L’occasion de présenter ces photos magiques de notre photographe, Alain Rossignol.

 

UNE RIVIÈRE DE SABLE,  MÊME HOLLYWOOD NE PEUT PAS FAIRE AUSSI BEAU

 

LE MÉLANGE DUNES/VÉGÉTATION DONNE DE LA VIE A UN UNIVERS MINÉRAL

 

LE MÉLANGE DUNES/ROCHERS FRÉQUENT DANS LA RÉGION

 

L’étape du jour sera comme toujours en Mauritanie faite de pierre noire et de sable, de vallées de sable dans ses vallées profondes bordées de falaises, avec un point ravitaillement en Kéro au milieu, c’est-à-dire au point le plus bas, au sud de la boucle.

 

L’ÉTAPE EN COUPE

 

Tidjika est une très belle ville du désert, une des étapes clés de l’ex Paris-Dakar, c’est une très bonne idée de faire la boucle du rallye dans cette région là, en descendant vers Kiffa.

 

LA CARTE DU JOUR

 

POUR SITUER LA OU NOUS SOMMES

 

Avant de donner le départ, je fais un gros clin d’œil à Tomecek, qui je le rappelle pilote son camion Tatra tout seul et qui a terminé la spéciale épouvantablement difficile en pilotage de la veille, à une superbe huitième position au général!

 

TOMECEK LE PILOTE DU MIRACLE

 

MOTOS : A LUCCI LA SPÉCIALE, A BOTTURI LE GÉNÉRAL

LUCCI GAGNE DEVANT LES DEUX STARS DU RALLYE

 

7h57, une drôle d’heure mais les organisateurs doivent avoir une raison, Lyndon Hopskitt est parti.

La réglementation prévoit que l’on ne peut faire décoller les appareils, hélicos et avions qu’après l’heure du lever du soleil et du coup, on ne lâche pas les concurrents dans le noir, ce qui est naturellement une bonne chose…et ce d’autant plus que la veille, beaucoup d’entre eux sont arrivés en pleine nuit au bivouac!

 

ON VOLE BAS EN RALLYE RAID

 

On commence par une partie montagneuse, avec donc des portions der sable au fond des vallées, où l’on roule lentement, pistes difficiles en fait. Le premier Way Point est au km 49.

Bien entendu, Ullevalseter partant deux minutes devant Botturi, l’Italien va le rejoindre avant le CP1 et ensuite il le couvrira, faisant les mêmes manœuvres que lui, le rallye en catégorie moto, s’est transformé en match racing, quelques autres gagnent les spéciales, mais au général, les deux duellistes tiennent fermement le classement général, Ullevalseter ne parvenant jamais à revenir à moins de deux minutes de Botturi, celles qui séparent les deux motos le matin au départ…

 

LES MOTARDS SONT SURVEILLÉS DE PRÈS

 

Devant René  Metge surveille ses ouailles depuis son hélico, son surnom de grand sachem lui va si bien…

Botturi n’a pas encore repris Ullevalseter mais il lui colle quand même une minute en faisant le meilleur chrono au WP1. 49 km en 42 minutes, ce n’est pas encore parti pour une journée de moyenne record…

 

HELP! L’ARRIÈRE DE LA COURSE EST MUSCLÉ!

 

Au km 100, Poskitt passe physiquement le premier. Au temps réel il est à égalité stricte avec Ullevalseter, Botturi est à sept minutes, il a perdu du temps mais il y a des traces devant lui, il peut évidemment remonter, il reste 300 km…

On arrive enfin sur une vraie piste où l’on peut donner du gaz, on roule à plus de 130 km/h…

Mais ça ne dure pas, il y a des passes (des cols) compliqués à attraper avant de se jeter dans le grand jaune.

 

DES MÉDECINS QUI ADORENT LE RALLYE RAID … AU PRIX DE QUELQUES¨PLANTAGES

 

Bien sûr, essaimés tout le long de la spéciale, les Tango (Lettre internationale pour le « T » de toubib sans doute) avancent en tiroirs pour qu’en cas de pépin, il y en ait toujours un pas loin. Leur dévouement est sans limites, au point parfois de s’ensabler, mais dans le désert il y a toujours du monde pour venir aider.

C’est un truc qui m’a toujours étonné, on est dans le coin le plus sec absolu, à part quelques arbres ou buissons qui arrivent à survivre, et quand on s’arrête, il y a tout de suite du monde pour venir vous voir…

A noter que la voiture Tango plantée ci-dessus est en bas d’un ressaut et que les médecins ont placé un barrière d’avertissement en haut, de vrais pistards!

Au km 150 , Ullevalseter est passé avec le meilleur chrono, devant Gritti, Poskitt et Lucci, son avance sur Botturi est montée à huit minutes trente. Le rallye est peut-être en train de changer de physionomie ! Il serait temps…

Mais non, au km 278 (il en reste 140 à se farcir) si Paolo Lucci est toujours en tête au chrono, Botturi est deuxième et colle deux minutes à Ullevalseter, le rallye est en train de se jouer à deux minutes près!

 

« ULLE » BATTU, DE PEU MAIS BATTU

 

Et ceci se confirme 50 km plus loin, le pilote Norvégien roule pour garder sa place au général, la gagne c’est foutu… Ce qui se confirme à l’arrivée, Ullevalseter a peut-être perdu l’Africa Race de deux minutes..

Lucci gagne la spéciale, 2’18 devant Botturi, Ullevalseter est est 4’21 derrière le vainqueur.

Botturi qui déclare à l’arrivée: J’avais décidé d’attaquer aujourd’hui et de rouler avec Paolo LUCCI qui est un pilote très rapide qui navigue très bien. Hélas, nous nous somme perdus 10 km après le départ. Nous avons fait 8 km aller et retour pour retrouver la bonne trace et nous avons ensuite mis 250 km pour rattraper les autres. Nous avons continué d’attaquer mais je suis tombé et j’ai dit à LUCCI de continuer. J’ai eu du mal à redémarrer ma moto car la commande d’embrayage était tordue. Je n’ai cependant pas perdu trop de temps et finalement je reprends 2 minutes à Pal Anders Ullevalseter. Tout va se jouer entre lui et moi dans les deux dernières étapes. Je vais bien sûr tout faire pour conserver le titre.

 

BOTTURI A FINEMENT JOUÉ

 

Ce vendredi, Botturi partira deux minutes devant le Norvégien. Ulle pourra donc facilement lui reprendre  ces deux minutes. Mais pas quatre… Enfin en principe, dans le désert le destin est joueur… Botturi est leader au général, 4’08 devant Ullevalseter. Derrière eux, il y a Lucci mais à plus de quarante minutes…    

 

AUTOS/CAMIONS : VICTOIRE DU TAREK MERCEDES DE MARTIN 

 

Les premières autos lâchées sont les SSV  qui ont fait le scratch de la veille, l’Iron man Noel de Burlin (Polaris) et le Canam de Frebourg sont lâchés, c’est un exploit absolu, sur une distance de plus de 400 km, dans du sable et de la roche difficiles, d’avoir mené ces petits bijoux à la victoire en doublé…

 

NOEL DE BURLIN PARTI LE PREMIER

 

Le gros museau du camion Scania de Fazekas les suit de près…

Puis c’est le buggy Tarek Mercedes qui passe le camion et se met à la chasse au SSV, un petit animal rampant du désert pas facile à attraper…

 

BOUWENS ATTAQUE EN FURIE

 

Truc étonnant, le camion Iveco de Bouwens, qui a perdu  15 heures et 23 places au général la veille, a le morts aux dents, il roule loin derrière la lutte en tête mais décroche le meilleur temps au WP1 ! Il bat le SSV de Patrice Etienne (un SSV peut en cacher un autre !) de deux minutes.

Il est vrai que Bouwens, parti très tard a tellement de traces devant lui qu’elles le tirent comme un boulevard…

 

ALEXANDRE DEBANNE ROULE SUPERBEMENT MAIS PART EN TONNEAUX PRÈS DE L’ARRIVÉE

 

Au km 100, le SSV de Patrice Etienne est passé en tête, devant le SSV de Vander Valk, qui roule très loin en arrière, donc avec beaucoup de traces, c’est Alexandre Debanne qui les suit, il a toujours été dans le coup le garçon mais là il est dans tous bons… et on a trois SSV en tête de la spéciale !

Debanne passe Van der Valk, il est deuxième au temps réel, quarante secondes derrière Patrice Etienne.

Mais au sud de la boucle du jour, à hauteur du point Kéro (les voitures et camions ne s’arrêtent pas), c’est Bouwens (qui finira de toute façon en fond de classement général) qui reprend la tête de la catégorie sur son camion Iveco, Debanne s’accroche, il est deux minutes derrière le titan des sables, presque trois minutes devant le buggy de Fromont…

Au km 278, l’avance de Bouwens a augmenté, il est presque huit minutes devant Debanne, qui, même deuxième, est en train de vivre un grand jour.

 

DEBANNE INTACT ET TOUJOURS ENTHOUSIASTE!

 

Hélas, Alexandre va faire un tonneau par l’avant, accident qui peut être très grave (dans la voile on appelle ça sancir) l’équipage est OK (costaud le SSV !) il sera récupéré par le camion balai et va perdre un paquet d’heures.

Fin du beau rêve mais l’important c’est de rêver, de se faire plaisir et de ne pas se faire mal, ce qui est le cas…

Ce sont donc les camions de Bouwens (Iveco) et de Kowacs, le buggy de Fromont  qui prennent la main sur la spéciale, enfin on n’est pas encore arrivé!

 

FROMONT DEUXIÈME DE LA JOURNÉE

 

En effet, Bouwens se plante, c’est une sorte de ruée sauvage vers l’arrivée !

Le buggy Tarek Mercedes de Martin gagne la spéciale 6’21 devant le Scania de Kowacs et 8’25 devant le SSV de Patrice Etienne.

 

MARTIN PEUT GAGNER LE RALLYE

 

LE SCANIA DE KOWACS PEUT GAGNER LE RALLYE

 

Au général, il devient évident que le rallye se jouera entre deux véhicules, le buggy Mercedes qui possède  20’54 d’avance sur le Scania Hongrois.

 

LA FAMILLE MARTIN

 

Le troisième, le Scania de Fazekas, est à quatre heures trente quatre… 

Nota: Ces classements sont donnés à titre provisoire, ils peuvent évoluer en cours de soirée (pénalités par exemple) se référer au lien ci-dessous.

C’est d’ailleurs ce qui est arrivé ce soir, pardon à nos lecteurs qui ont eu de mauvaises informations, nous sommes tributaires des chronométrages

 

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : Alain ROSSIGNOL et Jorge CUNHA/Captain Nowhere

 

Résultats et classements

https://www.africarace.com/fr/course/2020/home

 

 

 

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