AFRICA RACE 2020, JOUR SEPT : LUCCI (HUSQVARNA) ET LE CAMION IVECO DE BOUWENS MAÎTRES DU SABLE…

UN SABLE PARFOIS PORTEUR, PARFOIS… MOINS!

478 km de spéciale, départ bivouac et arrivée au bivouac suivant dans un paysage de référence en matière de beauté minérale, formidable programme de cette première vraie grosse étape en Mauritanie.

 

LA SEPTIÈME ÉTAPE EN COUPE

La veille, deux éléments à noter, même s’ils ne sont essentiels pour le résultat final, première victoire d’un Australien, Sutherland, venu de loin pour gagner une étape de l’Africa Race.

 

JULIE VANNEKEN A TERRE

Deuxième info, Julie Vanneken, un peu la petite chérie d’Autonewsinfo, a chuté à nouveau, s’est encore fait mal et est encore repartie !

 

JULIE VANNEKEN EST REPARTIE

Une envie, un courage, un orgueil digne des fils de Thor et Odin qu’étaient les Vikings, il y en un autre, le Norvégien Ullevalseter qui a magnifiquement géré la course la veille pour arriver loin derrière le premier et donc repartir avec plein de traces devant ce jour.

Son adversaire depuis le début du rallye, Alessandro Botturi (Yamaha) l’a suivi sur ce chemin et a même gagné (entendez perdu…) quelques places de plus que lui.

Pourquoi ? Pour reprendre le Norvégien le plus vite possible et lui coller d’entrée plusieurs minutes, les départs sont différés de deux minutes en deux minutes pour les dix premiers, puis deux motos partent la même minute à partir du dixième.

Fins stratèges que nous avons là, à une condition, mener le reste de la meute, ce qu’ils font depuis une semaine…

MOTOS : LUCCI EN SPÉCIALE, LES STARS LARGEMENT EN TÊTE AU GÉNÉRAL

PAOLO LUCCI

On prononce « loutchi.« ..

7h45 local time, on lâche Sutherland, direction nord-est, dans le sens des dunes modelées par les vents dominants.

 

LE MENU (COPIEUX) DU JOUR

En fin de cette partie de spéciale, on longera la voie de chemin de fer unique au monde, 700 km de long et des convois impressionnants de 2,5 km de long (entre 200 et 250 wagons) qui transportent à Nouadhibou le fer de la mine de Zouérate.

 

L’INCROYABLE TRAIN DU FER (PHOTO SNIM)

On roule vite, plus de 120 de moyenne… Il fait quatorze degrés, avec un vent très fort d’est donc de face, doit pas faire bien chaud sur les motos…

Mais la machine infernale se met en marche, Botturi est loin derrière mais à cinq secondes du vrai leader, Caprioni…

Ullevalseter, parti dans une position moins stratégique que Botturi, est  resté seizième, attaque prévue plus tard…

 

BOTTURI AVANCE MASQUÉ

Le terrain est encore relativement facile, on roule à plus de 100 kmH, avec un regroupement en tête, un truc qui permet d’éviter les erreurs de nav (ou de se planter à trois) et aussi de s’aider un peu si l’une des motos reste coincée à la montée d’une dune.

On trouve là Lucci, le Polonais Staziaczek et Gritti.

 

GRITTI EN PLEINE ATTAQUE

 

Ce que l’on appellerait dans le vélo une échappée…

On arrive dans le grand jaune, les fameuses dunes, si belles, si parfaites dans leur forme, si merdiques quand on ne monte pas assez vite ou trop vite, c’est de la navigation hors piste et pour le pilote, de la bijouterie…

Le bonheur et l’enfer en même temps, erreur interdite sous peine de grosse perte de temps.

Le CP2 est  planté en plein milieu de rien et de nulle part, à l’ancre (on dit au mouillage chez les marins) en gros en plein milieu de l’océan…

Gros soupir de satisfaction pour ceux qui ouvrent la piste que de voir ce CP, une voiture, un truc physique, humain quoi, au milieu d’une nature superbe mais où il n’y a pas grand monde !

On remonte vers le point Kéro.

 

LE POINT KÉRO

C’est un camion chargé de fûts de 200 litres de kérosène (le gas-oil des hélicos, ce qui pue sur les aéroports et l’essence pour les avions et les motos) je suis toujours émerveillé par ces aventuriers-là, qui roulent la nuit, seuls, pour être en place au moment du passage du rallye.

Fabuleux mecs…

Ullevalseter est passé avec 19 minutes de retard, Botturi 16 minutes, ils roulent ensemble, une fois de plus.

Et on arrive au point Kéro, on a fait 250 km, un peu plus de la moitié de la spéciale, il est onze heures « local time ».

Les motos doivent rester en stand by quelques minutes avant de repartir après avoir fait le plein, question de sécurité. Ensuite, on remonte vers la voie de chemin de fer que l’on va suivre un bout de temps.

Danger, le sable est dur près du remblai, on peut rouler très vite mais c’est plein de morceaux de ferraille, donc à ne pas approcher de trop près sinon c’est crevaison..

Loin derrière, c’est la guerre

 

GALÈRE

Photos impressionnantes !

 

GALÈRE COMPLÈTE, ON ÔTE LE CASQUE POUR AVOIR MOINS CHAUD

L’échappée est en tête au général, mais il reste 140 km, on déboule plein sud vers Atar.

Cela dit, Botturi et Ullevalseter sont passés de 20 à 10 minutes de retard au temps réel…

Ils commencent à pointer près des premiers !

Or, dans ces positions, ils garderaient largement la tête au général…

 

ULLEVALSETER A SUPERBEMENT JOUÉ

Ces deux là sont doués et carrément malins, restera à les départager avant la fin et Botturi est toujours quelques minutes devant le Norvégien…

Allez,  ça sent l’avoine ! (Vieille expression populaire, le cheval sent la bouffe et galope vers son écurie…).

 

BOTTURI JOUE PERDANT/GAGNANT DÈS LE DÉPART

 

Le premier à passer sous la banderole d’arrivée est Lucci.

Il gagne la spéciale, 10’16  devant Botturi, 12’17  sur Ullevalseter, les deux stars restent en tête au général, l’Italien 4’6 devant le Norvégien et le premier concurrent derrière eux, Lucci, est à 40’52.

Leur joli piège a donc fonctionné messieurs, je n’aurai que deux mots, « Bravissimo » et  « Godt Gjort »…

Que l’on prononce à peu près « Gaute yourte », j’ai vécu en Norvège, je me la pète un peu…

AUTOS : C’EST UN CAMION ! L’IVECO DE BOUWENS…

UN CAMION GAGNE UNE ÉTAPE DE SABLE! BRAVO LES BELGES!

C’est le buggy Tarek Mercedes de la famille Martin qui part le premier, devant le camion de Bouwens.

Pour juger l’envie de cet équipage belge de routiers du sable d’envoyer du lourd, au CP1, à 34 km du départ il est passé en 14’30, ce qui fait plus de 120 km/h de moyenne, en tout terrain !

Pas encore dans les dunes mais quand même, cet équipage belge en veut, tellement d’ailleurs qu’il est même allé plus vite que le Tarek Mercedes, certes de 15 secondes, mais en bord de piste, la terre doit trembler !

Et ils roulent plus vite que les motards, pourtant déchaînés.

 

LE BUGGY DE FROMONT

 

Au CP2, km 177, c’est le buggy de Fromont qui a pris la têtes de la catégorie autos-camions, c’est logique, dans les creux de dunes, il prend 140 km avec une accélération foudroyante, on est en descente et vers du sol dur.

Au Way Point 2, km 229, Fromont a huit minutes d’avance sur l’Iveco de Bouwens  et 10 minutes sur le Tarek Mercedes des Martin. Ces trois véhicules sont en tête au scratch général, incluant les motos.

 

LE BUGGY TAREK MERCEDES DE MARTIN

CP3 km 333, Le camion a réduit son retard à 6 minutes, Martin en revanche perd deux minutes (il est à 12’) Fromont est toujours leader…

40 km plus loin, l’Iveco belge est quatre minutes devant la Mercedes. Dans un paysage de dunes absolu, c’est à peine imaginable…

Mais pour arriver au bout, il y a 100 km d’enfer, ce n’est pas fait…

Dans des dunes prises dans le mauvais sens, par le côté, là où c’est bien pentu et bien meuble en haut…

Mais ces dunes là sont avalées comme avec une petite cuillère,  il est vrai qu’il y a beaucoup de traces des motards devant, ça aide énormément pour prévoir ce qui passe ou ce qui ne passe pas.

 

BONNE JOURNÉE POUR LE SCANIA DE KOVACS

 

Fromont a perdu 20 minutes, plantage ou crevaison (20 minutes c’est beaucoup pour une crevaison).

Et donc l’arrivée se fait vraiment au sprint, et là extase, fantasme de pistard, le camion Iveco gagne la spéciale devant le buggy Tarek Mercedes des Martin, et ce pour 38 secondes !

Jan de Rooy, premier pistard routier à avoir failli gagner un Dakar, qui a fini en tête de la catégorie camions du premier Africa Race en 2009, sur un Iveco en plus, sera fier de ses amis belges…

« Just for fun » le troisième de la spéciale est un autre camion, le Scania de Kowac, à 02’21… 

Au général, l’Iveco de Bouwens est en tête, 7’11 devant le Tarek Mercedes de Martin, 18’40 devant le camion Scania de Kowacs.

Jean Louis BERNARDELLI

Photos Alain ROSSIGNOL et Jorge CUNHA/ Captain No Where et SNIM.

Résultats et classements

https://www.africarace.com/fr/course/2020/home 

 

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