AFRICA RACE 2020, JOUR CINQ : BOTTURI (YAMAHA) ET BOUWENS (CAMION IVECO) ROIS DE LA DERNIÈRE SPÉCIALE AU MAROC

 

 

BELLE AMBIANCE AU DÉPART, AU PETIT MATIN

 

Ce samedi matin 11 janvier, on a presque fait la grasse matinée, départ de la première moto à 9 heures seulement contre 5 ou 6 heures habituellement!

C’est que l’on sait que la spéciale au menu du jour est rapide…

 

MARC JOINEAU S’EST HÉLAS BLESSÉ

 

Bon, on commence par la mauvaise nouvelle, Marc Joineau, ex star du vrai Paris-Dakar, arrête…

« Il y a 40 ans, je prenais mon premier départ au Trocadéro à Paris. J’avais 22 ans. Pour fêter cela, je voulais le refaire cette année et arriver à Dakar. J’ai choisi l’AFRICA RACE car c’est la course qui correspondait le plus à mon envie de retourner à Dakar. Je ne me voyais pas 40 ans après faire le Dakar pour aller en Arabie Saoudite. Ça n’avait aucun sens. Malheureusement je crois que je n’y arriverai pas car j’ai un genou bien abîmé. Donc maintenant le but, c’est de suivre le rallye, filer un coup de main aux amateurs et puis se faire plaisir pour arriver sur cette plage de Dakar. »

La journée de ce samedi descend vers le sud ouest pour, cette fois, arriver à la mer.

 

L’ÉTAPE EN COUPE

 

De Smara à Dakhla, endroit mondialement connu pour la pratique du Kitesurf, où le rallye s’arrêtera 24 heures pour recharger ses batteries, au sens propre et au sens figuré.

Afin de permettre aux concurrents de profiter d’une journée de repos bienvenue, naturellement aprés une longue 1ére semaine.

 

LE MENU DU JOUR

 

686 km mais seulement 473 en spéciale, le reste se fera par la route pour aller jusqu’à la presqu’île maritime, celle que les aviateurs de Latécoère, Mermoz, Saint Ex et Guillaumet, appelaient Villa Cisneros, alors colonie Espagnole.

Du terrain plutôt plat mais pas partout, beaucoup de gravillon mais quelques passages de sable, juste de quoi rigoler, pas de dunes. Problème du jour, la navigation, pas beaucoup de repères et des pistes secondaires partout…

 

MOTOS 

L’ÉTAPE ET LE GÉNÉRAL POUR BOTTURI ET SA YAMAHA  

BOTTURI FAIT LA TOTALE ÉTAPE ET GÉNÉRAL

 

C’est donc le jeune Anglais Lyndon Poskitt qui part le premier, il a gagné la veille sa première spéciale d’un grand rallye raid. On discute donc le bout de gras, avant de s’élancer sur la piste!

 

LYNDON POSKITT « A STAR IS BORN »

 

Il confie:

« La spéciale était compliquée en navigation. Je me suis perdu en cherchant un waypoint et j’y ai laissé une dizaine de minutes. Un moment, j’ai même cru que j’avais tout perdu. J’ai réussi à retrouver la bonne piste et là, je suis tombé sur Botturi et Ullevalseter, eux aussi perdus. C’était une journée difficile sur ces pistes caillouteuses mais c’est finalement là où j’ai gagné le plus de temps. Je remporte ma première spéciale d’un grand rallye et j’en suis ravi. »

En revanche, Julie Vanneken, une habituée de ce rallye, s’est bien bousillé une cheville, elle décide cependant de continuer… Elle est venue pour aller à Dakar, pas pour claudiquer… Magnifique amazone!

 

JULIE VANNEKEN CONTINUE

 

Hopskitt file à plus de 130 km/h, plein sud dans une plaine basse et large vers le premier contrôle au 119 km, la navigation n’est pas encore très compliquée, le Raid, un groupe de fans qui suit le parcours sans compétition, dans les conditions de sécurité du rallye mais sans le chrono, est parti tôt le matin à la fraîche et a laissé des traces.

Une superbe idée si vous avez envie de désert en janvier mais pas envie de stress de course… Sur un parcours exceptionnel!

 

LES PARTICIPANTS DU RAID, HEU-REUX!

 

Avantage de ce CP 1, il est physique, c’est une vraie auto qui offre donc un point de repère, les suivants sont des Way Points, contrôles GPS fictifs qu’il faut serrer de près pour que le mouchard qui servira de base aux chronos, les enregistre…

Et bien sûr c’est invisible, il est marqué sur le road book mais si on le rate de cent mètres, il faut tourner en rond pour le faire valider, problème dont ont été victimes la veille, les motards, Hopskitt, Botturi et Ullevalseter!

 

LUCCI PART AVEC LES BONS

 

L’ordre des départs habituel est un peu bouleversé, Lucci est parti derrière le pilote Anglais, puis c’est le Polonais Dabrowski (c’est aussi le nom d’un célèbre général de la Commune parisienne mais pas de rapport semble t’il, il faudra que je lui demande…)  révélation de la veille, ensuite au tour du Norvègien Ullevalseter de s’élander, bien seul sans son compagnon de piste habituel, l’Italien Botturi, qui part six, lui.

Hopskitt est encore leader au CP1, mais Ullevalseter, parti huit minutes derrière lui, n’est plus qu’à 1’26 !  On va vite, plus de cent km/h de moyenne sur ce premier tronçon.

Botturi passe troisième, trente secondes derrière Ullevalseter, lui aussi a bien remonté sur la moto de Hopskitt qui ouvre la piste, à ce moment on a passé les traces du raid et on est seul avec le vent.

Les deux compagnons de piste se sont retrouvés, ils ouvrent en grand, plus de 150 km/h !

 

BOTTURI ET ULLEVALSETER NE SE QUITTENT PLUS

 

Le CP2 est tout près, à 41 km de là, Botturi n’est plus qu’à six secondes de Hopkitt, le 102, l’Australien Sutherland est trois à deux minutes, Ullevalseter quatre à … quatre minutes.

Jusqu’au ravito en essence, 90 km plus loin, pas de repères du tout, là il faut faire attention, le camion ne sera visible que beaucoup plus loin… Enfin attention, on roule quand même à 130 km/h !

Botturi et Ullevalseter ont reformé le couple star et roulent ensemble.

Mais cela ne profite qu’à Botturi.

 

ULLEVALSETER DEUXIÈME AU GÉNÉRAL

 

Au km 287, Botturi a passé Hopskitt de 17 secondes, mais Ullevalseter est cinq à quatre minutes de Botturi, entre eux il y a deux Polonais déchaînés, Czachor et Pawel Stasiaczek…

Bon, rien de grave, au général, ces pilotes sont à … 41 minutes et une heure vingt six des deux héros de ce début de rallye…

On descend vers le CP3, très vite, plus de 160 km/h par endroits, Botturi toujours devant Hopskitt à une minute, puis un seul Polonais, Czachor, l’autre a jardiné dans la pampa, Ullevalsetter a repris trente secondes à son camarade italien, en le lâchant un peu juste avant un CP…

Et Dabrovski est tout près du Norvégien, très international ce rallye, avec hélas…  peu de Français en vue!

Enfin si, Norbert Dubois, un habitué fana de l’Africa Race, termine huitième de l’étape et treizième au général, pas facile garçon au milieu de tous ces fous…

 

NORBERT DUBOIS

On est à 100 km de l’arrivée. Le merdier de pistes dans tous les sens annoncé par René Metge est bien là, le road-book se complique, les motards doivent jeter un œil souvent, pas longtemps parce qu’à ces vitesses (160 km/h par endroits), il faut surtout regarder très loin devant…

 

BOTTURI FAIT LA TOTALE

 

A l’arrivée, l’Italien Alessandro Botturi est toujours en tête, Ullevalseter le Norvègien a réussi à terminer deuxième, à quatre minutes, l’écart n’a pas changé, il bat l’Anglais Hopskitt de… cinq secondes !

Au général, Botturi est leader, 4’10 devant Ullebvalseter, Poskitt est à 25’16, Czachor à 47’05, Lucci à plus d’une heure, voilà les écarts  ce dernier jour sur le sol Marocain.

Il est 13h40 et les pilotes qui viennent d’arriver  attaquent les 212 km de route qui les mèneront à Dakhla, endroit paradisiaque pour se refaire la santé… et réparer les dégâts sur les véhicules, ce ne sera pas une journée de repos pour les mécanos !

 

AUTOS-CAMIONS … POUR LE CAMION DE BOUWENS!

 

10h22, les véhicules de cette catégorie (autos, camions, SSV) sont lâchés, les camions de Bouwens et Kowacs entourent le buggy de Fromont qui part deuxième.

Il va y avoir un peu de poussière dans le coin, heureusement l’heure est encore matinale, il ne fait que dix degrés, la piste n’est pas encore de la farine…

Dans les dix premiers à partir, dans l’ordre de l’arrivée de spéciale la veille, il y a cinq camions, le Mercedes d’Elfrink part cinq, le Scania de Fazekas part six, le Ginaf de Van Velsen, est huit…

Au KM 60, le camion de Bouwens est meilleur temps absolu … devant les motos !

Cent km plus loin, Il est toujours meilleur temps absolu et dans la catégorie auto-camion, il est suivi de deux buggies, ceux d’Yves Fromont et de Martin, à cinq et six minutes.

 

FROMONT ATTENDRA DONC LA MAURITANIE POUR PASSER CES SACRÉS CAMIONS!

 

Pour info, le dernier parti est le camion Russe de Livitski que nous avons vu en très fâcheuse posture il y a deux jours, qui a pris à cette occasion la bagatelle de …29 heures de pénalité, c’est assez bien ce qu’ils font, ils veulent voir la mer, pour le résultat de la course « нам все равно », ce qui signifie, on s’en fout

Toujours pour info, il y a un camion assez exceptionnel en course, un Renault, celui de l’équipge composé de Delaval/Coquide/ Prevost, les arceaux de sécurité sont à l’extérieur, en cas de tonneau c’est sans doute plus efficace mais c’est étonnant.

 

L’ÉTONNANT CAMION DE DELAVAL

 

Km 267, le camion Iveco de Bouwens est toujours leader, en catégorie autos-camons mais aussi au scratch général, six minutes devant le buggy Mercedes des Martin!

 

LA MERCEDES DE MARTIN ET QUELQUES DROMS PEINARDS

 

Une nouvelle victoire du camion ? Ils savent que plus loin, dans les énormes dunes de Mauritanie, ce sera plus compliqué, alors pour ce dernier jour Marocain, ils en profitent !

Donc nouvelle victoire de Bouwens sur son très performant camion Iveco.

Les cinq premières places au scratch général vont à la catégorie auto-camion mais… dans ces cinq là, il y a … trois camions, dans l’ordre donc derrière Bouwens, Martin à 11’09, le camion Mercedes d’Elfrink à 14’ 34, la première auto, celle de Fromont et son buggy pointant à 14’57, et le Scania de Kowacs à 24’17.

Au général, Bouwens et son Iveco est leader certes mais… six secondes seulement devant le buggy de Fromont ! Martin est trois à 9’02,Kovacs et son Scania, pointant à 11’08. 

 

FRETIN/DUPLÉ

 

Le premier SSV au général est le Canam de Fretin/Duplé, classé, occupe lui la huitième place à 3 heures vingt cinq.  

 

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : Alain Rossignol et Jorge Cunha/Captain Nowhere  

 

Résultats et classements sur

https://www.africarace.com/fr/course/2020/etape/336 

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