« Le 23 septembre 1977, en rentrant en moto dans le M.I.N. de Rungis pour se rendre sur le « circuit », héritage de la manifestation motocycliste internationale de 1972, Paul chute à grande vitesse, Carole Le Fol, sa passagère de 18 ans, décède. Ce nouveau drame fait suite à de nombreux autres accidents mortels survenus depuis 5 ans sur ce site (on parle de 17 morts !). C’est l’accident de trop, les motards se fédèrent, c’est la naissance du « mouvement motard » dont émergera plus tard la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) »
Lequel entraînera la création et la naissance du circuit ‘CAROLE’ au nord de Paris sur l commune de Tremblay en France, à deux pas de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, d’ou ce choix à cause du bruit pour le rares riverains!
Ce samedi à l’initiative de Jacques Bolle le Président de la FFM, était organisée une belle opération pour fêter les 40 ans du circuit CAROLE.
J’ai laissé à mon camarade Zef Enault le soin d’inaugurer en haut de notre article, cette belle journée anniversaire, il a écrit un très beau bouquin sur l’histoire du circuit Carole et explique en quelques lignes ce qui a motivé la création du circuit.
Bon, 40 bougies en sports mécaniques ça cause mais tout ça pourquoi ?
Parce que, se dit notre jeune lecteur, qu’allaient ils « f(aire)… » à Rungis ?
Il faut alors se rappeler que Rungis ouvre en 1969, il n’est terminé qu’en 1973, pour remplacer le « ventre de Paris » comme l’appelait Zola dans son célèbre roman sur les Halles Baltard, bâtiments chefs d’oeuvre d’ailleurs hélas disséminés dans d’autres lieux quand ils n’ont pas été purement et simplement démolis.
Ce nouveau marché, devenu aujourd’hui le plus gros au monde dans le domaine agricole, avait alors besoin de pub pour se faire connaître et reconnaître, on eut donc l’idée d’y organiser une course de vitesse moto internationale, avec un plateau incroyable, sur un circuit bordé de bottes de paille entre les hangars !
Agostini court mais il chutera, on est en 1972, on trouve aussi de très grands noms de l’époque, Renzo Pasolini, Kent Anderson, Barry Sheene, Michel Rougerie, Jack Findlay, Phil Read, Eric Offenstadt, Christian Bourgeois etc…
Des noms fulgurants à l’époque !
Avec déjà un premier drame, un incendie dans la caravane de l’Australien Jack Findlay et la mort à la suite de ses brûlures de Dave Simmonds, le Champion du monde 125…
Un présage ?
Toujours est il que les motards parisiens avides de vitesse et de sensations fortes, qui se regroupent le soir à la Bastille, vont ensuite à Rungis, reconstruisent le circuit de façon très artisanale, chaque vendredi sans aucune sécurité, les morts sont nombreux.
Le monde de la moto bouge, mon ami Yves Mourousi, nommé « Monsieur Moto » par le gouvernement fait marcher ses relations et son carnet d’adresses, il est motard lui-même et le circuit, qui porte le nom de la jeune Carole, est construit en 1979 sur la commune de Tremblay en France, à 20 km de Paris.
Yves Branfaux sera le premier patron du circuit.
Au début il est juste prévu d’y faire rouler en toute sécurité et à moindre coût les motards voulant faire du circuit sur leurs propres motos.
Ce qui est toujours le cas aujourd’hui, 40 ans après, 26 week end par an le roulage est gratuit…
Puis au fil du temps on s’est mis à organiser, beaucoup, des compétitions type championnat de France Superbike et Promosport, Carole devient un nid de nouveaux talents…
On y roule aussi en Supermotard et en kart.
En 2012, le département de Seine St Denis ne veut plus éponger le déficit de fonctionnement du circuit et c’est la FFM, dirigée par Jacques Bolle, qui en reprend la gestion, le terrain appartient à l’Etat.
Aujourd’hui le circuit est largement bénéficiaire, il est question chaque année de le déplacer, mais situé entre l’aéroport de Roissy et au milieu d’un nœud autoroutier au nord de Paris, il ne gêne personne, Jacques Bolle, dans son allocution a clairement dit que ce n’est pas demain la veille…
Parce que l’on a fêté ces quarante ans, la FFM et la FFMC (Motards en Colère) ont rassemblé un paddock motos et autos datant de la période de l’ouverture, beau discours du Président de la FFM rappelant les circonstances de la création du circuit, puis, superbe idée, on est des gosses dans la moto, un gâteau d’anniversaire représentant le circuit !
Beau rassemblement, étonnant car si l’endroit est mythique il n’a pas le charme d’un samedi à la campagne, mais tout le monde ou presque était là, pilotes, préparateurs, organisateurs, collectionneurs de motos anciennes, journalistes, historiens de la moto etc…
Belle journée, belle histoire, bel avenir et surtout circuit magnifique, avec, comme tous les grands tracés, ses virages historiques…
Le premier pilote à avoir établi un record du circuit est… Jacques Bolle lui-même, on rappelle que le garçon est pilote de course, champion de France, il a gagné le British GP 250 en 1983…
Son record à Carole (1980, 1’06’’300) dure cinq ans, puis c’est Christian Sarron qui devient « poleman », aujourd’hui, David Checa est parvenu à descendre le temps au tour sur moins de la minute, le fantasme de tout motard… (59’’462 en 2013).
Voilà, amis motards qui avez envie de vous faire plaisir sans vous faire mal et sans perdre dix fois tous les points de votre permis dans la même journée, le circuit est à vous.
Le circuit Carole est dirigé par Roland Bernard
Vroom !
Jean Louis BERNARDELLI
Photos : Circuit – BIKE 70 -AutoNewsInfo
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https://www.circuit-carole.com/histoire-du-circuit/