À LA RENCONTRE DE GEORGES KACZKA, LE TEAM MANAGER EN GT4 DE L’ÉCURIE ALPINE BODEMER.

 

 

FFSA-GT4-2019 -PAUL RICARD – Écurie ALPINE BODEMER-Georges KACZKA -Photo-Stéphane-LECREUX

 

On ne présente plus l’ami Georges Kaczka, actuellement Team-manager de l’écurie ALPINE BODEMER, en Championnat de France GT4.

Celui qui fut longtemps l’homme de confiance au début de leurs carrières respectives de l’ancien pilote de F1, l’inoubliable Jacques Laffite, victorieux de six Grands Prix au volant d’une Ligier et qui a œuvré par passion un peu partout, bourlinguant dans toutes les disciplines au cours des quatre dernières décennies, poursuit toujours ses activités en sport automobile, manageant désormais la toute nouvelle et jeune équipe ALPINE BODEMER, en GT4 France !

 

FFSA-GT4-2019 -PAUL RICARD – Écurie ALPINE BODEMER- Photo-Gilles-VITRY

 

Alors que la saison 2019, vient de se terminer sur le circuit Varois du Paul RICARD, l’occasion de faire le point avec lui, au terme de leur première campagne sur les circuits du GT4 France

Précisons que les deux ALPINE BODEMER portent les Numéros 35 et 76. Le 35 étant celui du Département de l’Île-et-Vilaine où se situe le siège de l’entreprise BODEMER Auto, à Rennes

Et le 76, tout naturellement celui de la Seine Maritime, et de Dieppe, ville des usines historiques de la marque ALPINE et où sont toujours fabriquées les ALPINE actuelles !

 

24 Heures du MANS 2019 – Georges KACZKA Photo : Thierry COULIBALY.

 

Georges, on vous a vu sur bien des courses en tant que patron de team et tout dernièrement chez ART GP et BOUTSEN Energy, comment êtes-vous arrivé à manager ce Team ALPINE BODEMER ?

«  Cette structure Bodemer est la suite de plusieurs facteurs, sachant que l’année dernière je m’occupais de faire rouler Grégoire Demoustier en Championnat du Monde de Rallycross avec le Team Eurodatacar et que cette année on avait décidé de partir avec des Alpine. j’ai passé le week-end de la manche Française du Championnat du Monde 2018 à Lohéac, ou on avait des contacts avec le centre ALPINE de l’Ouest Français, BODEMER Auto. Et d’autre part, Nicolas Prost voulait changer un peu d’objectif par rapport au partenariat d’Eurodatacar avec Renault. Je me suis dit ‘pourquoi pas monter ce team sous l’égide de Energy RACING, mon écurie au départ. Celle qui gère la structure mais on a choisi d’utiliser comme nom en Championnat de France celui de BODEMER Auto et comme on a évidemment participé aussi au Championnat d’Europe GT4, la structure s’appelait Rédelé compétition mais l’ossature financière c’est Energy RACING. »

Est-ce que ça été difficile de faire abandonner le Rallye historique à Jean Charles Rédélé pour le faire courir en circuit ?

« Non pas du tout car Jean Charles n’a jamais abandonné le Rallye, et il a adhéré au challenge car c’est Alpine – la marque créée par son père Jean Rédélé – c’est la nouvelle voiture, il avait envie de faire du circuit et on lui proposait de partager le volant avec Nicolas Prost. Moi cela fait des années que je fais rouler Grégoire Demoustier, et Alain Ferté, et à la limite tout s’est monté tout seul, tout naturellement. »

 

FFSA-GT4-2019 -PAUL RICARD – Écurie ALPINE BODEMER- Photo-Gilles-VITRY

 

Comment juger vous le niveau du Championnat de France GT4, et l’Alpine là-dedans comment tient-t-elle son rang ?

« Le niveau du Championnat GT4 déjà, il est organisé par SRO, c’est donc top ! Au niveau technique tout est bien étudié, les voitures sont performantes entre elles, il y a différents constructeurs et il n’y a pas une suprématie exceptionnelle d’un constructeur par rapport à un autre, en France au niveau de la BOP –balance of performance – on est un peu plus équivalent aux autres voitures mais c’était un peu différent en Championnat d’Europe, où on avait une BOP qui n’était pas à notre avantage. l’ALPINE demande une certaine maintenance, mais la voiture est bien née et nos pilotes, Nicolas Prost, Alain Ferté, ou Grégoire Demoustier même s’ils ont un peu plus de pratique que Jean Charles en pilotage en circuit, tout le monde se plait à conduire la voiture. Elle est très agréable, c’est une voiture nouvelle, moderne, elle a un an et demi d’existence. L’année dernière, elle avait commencé à courir en fin de saison et nous il a fallu prendre la voiture qu’on la découvre, la connaisse, acquérir de l’expérience avec ce nouveau matériel ! On arrive aujourd’hui à faire rouler une voiture qui est fiable, agréable à conduire et qui est performante, cette saison avec notre ALPINE, on gagne deux courses, on signe deux pole position dès notre première année. »

Comment avez fait pour intégrer deux pointures comme Nicolas Prost et Alain Ferté avec Grégoire Demoustier et Jean Charles Rédélé ?

« En fait, tout c’est fait naturellement assez simplement quand je vois avec le recul, on n’a pas galéré pour gérer tout cela. On a proposé le package et les choses se sont assemblées. Et, Jean Charles a dit ‘OK, super’. C’est effectivement super de rouler avec des ALPINE car c’est son père Jean Rédélé qui a crée et lancé cette marque. J’ajoute que jamais Jean Charles ne roulerait au volant d’une Porsche en Championnat de France. Maintenant peut-être que lors d’épreuves historiques, telle celle du Mans Classic ou ce type de compétition, il pourrait peut-être faire une apparition mais je pense franchement qu’il préfère piloter une ALPINE A440 qui a roulé au Mans. Mais il est certain et vrai que si on avait offert et proposer à Jean Charles de rouler sur une autre voiture que l’ALPINE, il n’aurait pas accepté. »

Comment se compose votre structure, ingénieurs, mécaniciens, combien êtes-vous en tout ?

« Au total, l’équipe compte 12 personnes. Un ingénieur directeur technique, Pierre Arnaud qui s’occupe de tout ce qui concerne la partie technique de la voiture. En ce qui me concerne, en tant que Team-Manager, je m’occupe des pilotes et du personnel. La logistique est suivie par l’ancienne pilote, Patricia Bertapelle qui s’occupe, elle, de gérer les hôtels, les déplacements et les pilotes. On a deux mécaniciens par voiture et une personne qui s’occupe des pneus, et enfin une autre qui a en charge, tout le réceptif, traiteur, les invités et le staff. »

 

FFSA-GT4-2019 -PAUL RICARD – Écurie ALPINE BODEMER- Photo Stéphane LECREUX

 

Est-il indiscret de connaitre le montant du budget annuel ?

« Le budget annuel ? Il y a un prix de base et des coûts qui sont in compressifs comme les pneus, l’essence, les engagements, après concernant la partie hôtels, et la maintenance de la voiture, il m’est difficile aujourd’hui d’annoncer un prix qui est celui de la première année d’exploitation. Car on dépense beaucoup plus la première année que les suivantes à cause des investissements de départ. Ensuite, au fil des ans, après cela va se lisser je pense qu’il faut faire un état au bout de la deuxième année parce que la deuxième année on n’a pas besoin de racheter ce qu’on a acquis la première année. Donc on vit sur des acquis car il y a l’amortissement de la voiture, et le coût de maintenance est plus important que le reste car après le coût de la main d’œuvre, ce sont les déplacements, les engagements, l’essence et les pneus. Mais ce n’est pas ce qui coûte le plus cher car cela reste du consommable. Mais au final, tout est relatif. Il faut pouvoir proposer à nos clients un prix comprenant des séances d’essais privés, des pneumatiques en plus, des plaquettes de freins. Je connais des écuries qui partent d’un petit budget et qui rajoutent, qui rajoutent, qui rajoutent et au bout du compte, ils sont bien plus cher que nous… Moi, je donne un prix au départ où tout est compris, il y a l’assurance de la voiture, la franchise, je pense que c’est solide, c’est pour cela qu’il est difficile de parler d’un budget car aujourd’hui, il y a au moins cinq équipes qui vont donner un budget diffèrent pour avoir cinq choses différentes ! En gros chez nous, la saison revient à 115.000 € HT par pilote»

Quels annonceurs principaux sont engagés dans l’aventure ?

« Notre sponsor principal est BODEMER Auto, c’est un groupe automobile qui est installé dans l’ouest de la France à Rennes, et Eurodatacar. »

 

FFSA-GT4-2019 -PAUL RICARD – Écurie ALPINE BODEMER- Photo-Gilles-VITRY

 

Il semblerait que le projet soit construit sur le moyen terme ?

« Non ce n’est pas à moyen terme. Je dirais que nous au contraire, on vise sur le long terme et le long terme c’est jamais plus de trois ans. Car tout dépend de la voiture. En effet, on peut pas dire aujourd’hui on roulera toujours avec l’ALPINE parce que l’année dernière elle marchait bien. Rien n’est jamais fixé et acquis !  On annonce la venue de Toyota et d’un autre constructeur et même d‘Abarth qui devrait arriver.»

Et, Georges nous précise :

« Il est évident que chaque année on ne va pas changer de fournisseur ou de constructeur, mais je pense que pour asseoir une notoriété et une forme de compétitivité, il faut forcement garder une ligne de conduite et travailler de A jusqu’à Z, car en fidélisant, on développe le partenariat et la confiance et s’il ni a pas de stabilité, ça ne peut pas fonctionner »

En conclusion, une seule certitude, cette équipe ALPINE BODEMER a fait ses grands débuts en GT4 France, par la grande porte !

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : Gilles VITRY et Stéphane LECREUX

FFSA-GT4-2019 -PAUL RICARD – Écurie ALPINE BODEMER- Photo-Gilles-VITRY