SPA SIX HOURS 2019 : UN MEETING QUI A TENU TOUTES SES PROMESSES.

 

 

 

À n’en pas douter, les SPA SIX HOURS sont ce qui se fait de mieux sur la scène des épreuves historiques.

Découvrir des voitures mythiques qui ont écrit l’histoire et qui continuent à faire rêver la génération d’hier et d’aujourd’hui, c’est ce que propose les organisateurs belgo-britanniques ROADBOOK & REDWATER depuis maintenant… 27 ans au point d’en avoir fait une fameuse machine à remonter le temps.

Si au tout début cette organisation démarrait avec quelques balbutiements avec des plateaux plutôt clairsemés, entre-temps et au fil des éditions, l’événement a pris une ampleur telle qu’il se positionne dorénavant dans le sillage du nec plus ultra, le fameux GOODWOOD REVIVAL, qui se déroule traditionnellement deux semaines avant l’épreuve Spadoise.

 

Cette-vénérable-GN-PARKER-SPECIAL-date-de-1922-©-Manfred-GIET

 

Avec quelques 650 voitures réparties sur 12 plateaux, la valeur du patrimoine présent dans les paddocks du circuit Ardennais atteignait des chiffres dépassant allègrement les 100 millions d’€ !

Sur la quinzaine de courses prévues au copieux programme, avec une épreuve réunissant des voitures sport d’avant-guerre et l’Aston Martin CHALLENGE regroupant des protos des années 2000, on touchait même des extrêmes, avec très exactement 90 années séparant une GN PARKER SPECIAL, datant de 1922, des  LOLA B12/60, ASTON MARTIN  V12 GT3, ORECA 03 LMP2, Mc LAREN MP4-12C ou bien encore l’AUDI R8 LMS GT3.

SPA SIX HOURS :14ème VICTOIRE D’UNE FORD GT40

La-FORD-GT-40-victorieuse-aux-Spa-Six-Hours-©-Manfred-GIET

 

L’épreuve phare du week-end historique Spadois reste évidemment l’endurance disputée sur un quart d’horloge et une partie en nocturne, les SPA SIX HOURS ENDURANCE, réunissant plus de 100 équipages au départ.

Une fois de plus, les FORD GT40 étaient données grandes favorites, après avoir monopolisé les dix premiers rangs de la grille de départ et avec un Éric VAN DE POELE – ancien pilote de F1 – sorti de sa retraite, pour venir enfiler la combinaison de Poleman au nez et à la barbe des spécialistes de ce type d’endurance, dont c’était la dernière manche cette année, et perturbée par des conditions météorologiques parfois dantesques.

L’ancien Champion DTM, quintuple vainqueur des 24 Heures de Spa et ancien pilote de F1, a 58 ans, a démontré qu’il avait toujours de beaux restes que n’avait pas son équipier d’un week-end, l’Américain Jim FARLEY qui ayant pris le départ sous une pluie battante se voyait rapidement naviguer dans les profondeurs du classement avant de devoir renoncer sur bris de la boîte de vitesse.

 

Départ-des-Spa-Six-Hours-sous-la-pluie-©-Manfred-GIET-.

 

En tête de l’épreuve ce sont à nouveau les FORD GT 40 qui ont dicté leur loi mais plus avec la même suprématie des années antérieures, puisque cette fois sous des conditions d’adhérence très précaires, le bon  doigté ne suffisait pas à lui seul.

Ainsi l’équipage d’une des FORD GT 40, composé du Belge Nico VERDONCK et du baron Allemand Markus von OEYNHAUSEN en lutte pour rééditer leur victoire de 2018, voyaient tous leurs efforts anéantis dans la dernière heure de course, à la suite d’ennuis de batterie, laissant finalement la voie libre à une autre FORD GT40 concurrente, celle des Anglais Walker-Griffith-Shedden qui remportaient les lauriers avec trois tours d’avance sur une étonnante ASTON MARTIN DB4 GT du trio anglo-allemand ? HADFIELD-MALLOCK-FRIEDRICHS et une autre FORD GT40, de la paire DITTING-HANCOCK, qui complétait le podium final, dans le même tour que l’ASTON MARTIN.

À noter que la référence Britannique du sport automobile, Steve SOPER, invité et associé à l’Allemand GLÄSEL , ne put prendre le départ sur une FORD GT40 et ce par manque de preuve de conformité de la voiture engagée par Christian GLÄSEL !

 

DU SPECTACLE A TOUS LES NIVEAUX DANS LES SERIES ‘’MASTERS’’

Steve-NICHOLS-Clive-CHAPMAN-©-Manfred-GIET-

 

Outre l’épreuve reine du copieux programme déroulé durant deux jours, à l’allure de grand rendez-vous pour nostalgiques, il y avait de quoi se mettre sous la dent avec des épreuves d’anciennes voitures de sport, de Tourisme, et des monoplaces F1, de l’ère ancienne et moderne.

Ainsi dans le Championnat officiel FIA MASTERS F1 HISTORIC, on a pu admirer la victoire d’un joyau, la Mc LAREN, en l’occurrence une MP4/1, ancienne monoplace que pilota l’Irlandais John WATSON et confiée à SPA, au britannique Steve HARTLEY dans la première manche disputée sous les hallebardes tout comme dans la seconde qui a vu la victoire de l’ENSIGN MN 77 de son compatriote mais qui réside aux USA, à Indianapolis, Kyle TILLEY, après un duel épique avec la SHADOW DN8, ex Alan JONES du Britannique WRIGHT et avec la BRABHAM BT49C de l’Espagnol FOLCH.

 

La-fameuse-LOTUS-25-ex-Jim-CLARK-©-Manfred-GIET-

 

Signalons encore la présence quasiment incognito de Steve NICHOLS, le brillant Ingénieur-Designer Américain des Mc LAREN MP4/3 et MP4/4, que nous avons vu longuement converser avec Clive CHAPMAN, le fils du grand COLIN, patron fondateur autrefois du Team LOTUS, présent à Spa avec son Team LOTUS HISTORIC.

Et le toujours vaillant Bob DANCE, le plus ancien mécano actif en F1 et ce …depuis 1955, et qui s’est réjoui du doublé des LOTUS 18/21 de HORSMAN devant son bijou, la LOTUS 25R4, l’ancienne F1 de l’inoubliable Champion Écossais, Jim CLARK et qu’il bichonne toujours avec la même énergie qu’au début des années ’60 et ce malgré ses 83 ans !

 

Bob-DANCE-toujours-bon-pied, bon œil chez-LOTUS-©-Manfred-GIET-

 

À l’honneur également les voitures de Tourisme avec les épreuves Pré-1966 ou Woodcote Trophy, qui ont soit régalé les plus anciens, ou étonné les plus jeunes par des glissades et travers qui à l’ère  des bêtes de course modernes sont devenus denrée rare.

Autre régal pour les yeux et les oreilles, les bolides de l’Historic Sports Car Club qui a vu la victoire  d’une impressionnante LOLA T310 CAN-AM, pilotée par HALLAU le samedi et d’une MAZDA RX-7 de TAYLOR le dimanche sous le déluge.

 

MASERATI-MC-12-a-remporté-une-manche-comme-en-2005-aux-24-Heures-de-Spa-©-Manfred-GIET-

 

Pour ce qui est des protos et GT les plus récents c’est-à-dire, de début 2000, c’est une LOLA B12/60 ex IMSA de TANDY qui l’emportait lors d’une épreuve en nocturne le vendredi tandis que pour la deuxième joute le dimanche sous la pluie, c’est la MASERATI MC12, qui sur le même circuit avait déjà remporté les 24 HEURES DE SPA en 2005, et qui récidivait quatorze ans après avec cette fois PASTORELLI au volant.

Et alors que dire des plus anciennes, de véritables pièces de musée datant d’avant-guerre et qui ont eu l’honneur d’ouvrir le bal, dès le vendredi par un spectacle valant non seulement le déplacement à lui seul, mais nous rappelant surtout un pilotage physique d’ancêtres équipés comme à l’époque de volants parfois aux diamètres des roues !

 DEUX LÉGENDES MISENT À L’HONNEUR

24-Heures-du-Mans-Revival-avec-quelques-75-Ford-GT40-et-GT-au-départ-©-Manfred-GIET

 

Autre véritable clou du spectacle, le rassemblement de quelques 75 FORD GT40 et FORD GT dans le cadre du cinquantenaire de la légendaire victoire de Jacky ICKX aux 24 HEURES DU MANS 1969.

Et pour l’occasion FORD avait non seulement rehaussé l’évènement par la présence du sextuple vainqueur au Mans et véritable légende Belge du sport automobile, Jacky ICKX, mais aussi un organisant un revival de cette victoire sur la piste où toutes les voitures présentes s’alignèrent en épi et les pilotes traversant la piste pour prendre le volant comme à l’époque.

Malheureusement Jacky ICKX, fortement enrhumé, ne put prendre place au volant d’une GT40 dont trois exemplaires présents, étaient décorés aux couleurs de GULF, laissant cette tâche à sa fille Vanina, se limitant à baisser le drapeau pour deux tours de circuit et le damier à l’arrivée, où une réplique de sa voiture arborant le numéro de l’époque franchissait la ligne d’arrivée en tête.

 

Jacky ICKX enrhumé n’a pu prendre le volant-© Manfred GIET_

 

Néanmoins Jacky, ce grand seigneur du sport auto n’hésita pas à s’adresser à l’assemblée internationale présente en revenant sur cette victoire qui à l’époque frappait les trois coups d’une grande et brillante carrière par la suite.

Manifestement, son aura reste toujours aussi considérable malgré ses 74 printemps, lui qui désormais fait partie du cercle très restreint des véritables ‘’gentlemen drivers ‘’, ceux d’une époque où la communication existait sans I-POD et ou les tatouages ne faisaient pas la une des paddocks !

Décidément cette 27ème édition de SPA SIX HOURS aura été d’un grand cru malgré une météo maussade qui ne gâcha pas la fête et n’empêcha pas le public de répondre ‘’présent’’ en masse.

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency

 

 

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