LA LÉGENDE ANGLAISE STIRLING MOSS VIENT DE FÊTER SON 90ème ANNIVERSAIRE.

 

 

Sterling-Moss-en-action-sur-la-Jaguar-XK-120-C-de-Walker-Whitehead-vainqueurs-au-Mans-en-1951-©-Manfred-GIET

 

Au firmament des légendes du sport automobile britannique Stirling MOSS occupe une place de choix même s’il n’a jamais été sacré Champion du Monde en F1.

Il est de la fournée 1929, du 17 septembre précisément et vient donc ce mardi de fêter son 90ème Anniversaire !

Passionné dès son plus jeune âge par tout ce qui avait quatre roues et apte à être piloté en circuit, il a au cours de sa longue carrière piloté une variété de voitures de marques aussi variées que des Austin Healey, Jaguar, HWM, Connaught, Ferguson, MG, ERA, Frazer Nash, OSCA, Sunbeam, Lister, ou encore du très haut de gamme comme  Maserati,  Ferrari, Porsche, Cooper-Climax, Vanwall, Aston Martin, Lotus et Mercedes, soit une panoplie impressionnante au volant desquelles il a remporté quelques 194 victoires au cours des … 466 épreuves auxquelles il a participé entre 1949 et 1962.

Impressionnant !

 

Sterling-Moss-au-volant-de-lOSCA-MT4-sur-laquelle-il-remporta-sa-1ère-victoire-en-Championnat-du-Monde-des-voitures-sport-en-1954-©-Manfred-GIET

 

Des chiffres à donner le vertige…

 

Au cours des premières saisons en Championnat du Monde de F1 dans les années 1950, il a été l’un des très rares pilotes à pouvoir rivaliser avec le monument qu’était à l’époque l’Argentin Juan-Manuel FANGIO, au cours de duels épiques, où il parvint même régulièrement à battre son chef de file, au sein du tout puissant Team MERCEDES.

Parmi ses atouts, on relèvera une maîtrise phénoménale en toute circonstance, sa soif de victoire et sa polyvalence au volant de n’importe quel type de voiture de compétition.

Cependant à une époque où la compétition automobile était une espèce de ‘’roulette russe’’ et où… la ’grande faucheuse’ guettait à chaque virage, il a connu son lot de malheurs et d’accidents, desquels il s’en est sorti miraculeusement vivant et notamment celui en 1962 survenu à Goodwood, et à la suite duquel il resta un bon mois dans le coma et partiellement paralysé durant six long mois !

 


Sir-Sterling-MOSS… un anglais convaincu © Manfred-GIET

 

Parmi sa nombreuses collection de Trophées, il lui manque cependant celui de Champion du Monde de F1 qu’il n’a jamais pu remporter et ce parce que tout simplement, le sort en décidait autrement.

À l’époque où on ne comptait que quelques épreuves par an (entre six et huit) sur les 66 GP qu’il a disputé, il remporta tout de même 16 victoires et autant de pole-position mais jamais le titre suprême, ne lui a souri et terminant incroyablement vice-Champion à quatre reprises, en 1955-1956-1957 et 1958 et troisième en 1959, 1960 et 1961 !

Se voyant nommé  le ’’Poulidor’’ sur quatre roues !

 

La MERCEDES de Sterling-MOSS et Dennis-JENKINSON, les vainqueurs aux Mille-Miglia en 1955-©-Manfred-GIET.

VICTOIRE AUX MILLE MILLE À BRESCIA

 

En catégorie ‘’voitures de sport’’ sa victoire avec le Journaliste Denis JENKINSON au volant d’une MERCEDES 300 SLR, aux ‘’Mille Miglia’’en 1955, restera certainement comme l’un de ses plus beaux fait d’armes et sans le retrait de MERCEDES aux 24 HEURES du MANS, cette même année, à la suite du drame survenu lors de l’accident mortel de Pierre LEVEGH, alors qu’il menait l’épreuve avec FANGIO, il se serait plus que probablement inscrit comme vainqueur sur les tablettes de la célèbre épreuve Mancelle.

 

MUSEE LOTUS-La vitrine Stirling MOSS-  HELEINA Photographe.

 

Mais revenons à 1962. Après sa longue convalescence, suite à son terrible accident de Goodwood sur une F1 LOTUS 18/21, lors d’une épreuve hors championnat au Virage de St-Mary, mais où heureusement St-Christophe veillait sur lui, il refit une ultime tentative un an plus tard pour mesurer ses réflexes et son aptitude à repiloter en compétition après pratiquement un an d’inactivité.

Ce test s’avéra cependant tout à fait négatif  et le brave Stirling dû se rendre à l’évidence qu’il n’était plus le même au volant, signifiant du coup la fin de sa carrière au plus haut niveau.

Pionnier en matière de professionnalisme en sport automobile, il s’était non seulement entouré d’un manager mais avait déjà assuré ses arrières en contractant une assurance liée aux risques de son métier, geste qui lui permit de toucher un beau pactole en dédommagement suite à son interruption de carrière forcée.

Avec une partie de l’argent, il se fit ériger un immeuble coquet à Londres et qu’il partage toujours avec son épouse Susie.

Par la suite, toujours aussi passionné, il continua cependant à fréquenter régulièrement les paddocks mais en tenue civile, ce qui fut certainement à la base qu’en 1980 le démon de la compétition resurgit subitement chez lui, en se laissant embarquer dans le Championnat anglais pour Voitures de Tourisme (BTCC) sur une Audi.

Une décision qui lui fit dire par après que ce fut une erreur manifeste de sa part surtout sur une traction avant équipée de pneus slicks qui s’avérèrent tout à l’encontre de son style de pilotage.

Il s’orienta alors vers des voitures classiques en faisant restaurer une PORSCHE 550 Spyder ou une OSCA qu’il pilota lors d’épreuves historiques de haut niveau comme à Goodwood, au Mans ou à Spa-Francorchamps, jusqu’à son accident domestique survenu chez lui en 2010, lorsqu’il fut victime d’une chute de… trois étages dans la cage de son ascenseur resté bloqué (Voir lien)

 

Susie-Stirling-MOSS-©-Manfred-GIET

 

Malgré de nombreuses fractures aux jambes et vertèbres, l’icône du sport automobile Britannique, qui sur les pistes avait déjà auparavant, et à de nombreuses reprises, tutoyé la mort, âgé alors de 81 ans, il se remit de ses blessures, faisant dire alors à sa fidèle compagne Susie :

« Stirling est un vrai dur à cuire. »

Invité lors du GP de Singapour en 2017, il ‘chopa un virus qui mit du temps à être détecté et qui depuis a sérieusement entamé sa santé au point de devenir totalement dépendant des soins que lui prodigue Susie, sa troisième épouse et de vingt-et-un ans sa cadette  et avec laquelle, ils ont un fils commun prénommé Elliot.

Malgré un état physique amoindri par les séquelles de différents accidents et maintenant la maladie, Stirling MOSS continue à faire face à la situation grâce à un moral à toute épreuve qu’il a gardé tout comme sa célèbre bonhomie.

 


Stirling Moss au Salon RÉTROMOBILE à PARIS en 2011.

 

À 90 ans, à la revue de sa carrière dans le rétro, il ne regrette rien de son parcours de pilote, si ce n’est une petite amertume de ne pas avoir été couronné ne fusse qu’une fois Champion du Monde en F1.

En véritable gentleman, il a toujours déclaré :

« En tant qu’anglais, j’ai toujours voulu devenir Champion du Monde en F1 sur une voiture anglaise et maintenant avec le recul, je sais que si j’avais accepté l’offre de Ferrari de piloter pour la Scuderia, je le serai probablement devenu. J’ai toutefois préféré piloter pour Rob WALKER qui engageait des Cooper-Climax car cela me laissait plus de liberté et moins de contraintes, ce qui finalement me convenait mieux. »

Elevé au rang de Chevalier OBE par la Reine Elizabeth II en 1999, depuis 2018 il s’est complètement retiré de la vie publique et reste actuellement l’aîné des pilotes vainqueurs en GP.

 

Happy Birthday Sir Stirling

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency