OSCAR ‘’POPPY’’ LARRAURI SOUFFLE 65 BOUGIES.

 

 

LARRAURI Oscar(2)-© Manfred GIET –

 

Né le 19 août 1954 à Granadero Baigorria près de Rosario en Argentine, Oscar Rubén LARRAURI, dit ‘’POPPY’’, fête 65 balais en ce jour, une étape de la vie au cours de laquelle, même s’il n’a pu s’empêcher de vieillir, il a tout fait pour ne pas devenir vieux !

Issu d’un pays d’Amérique Latine, où le sport automobile a toujours été ancré dans les veines populaires et ce grâce à de grands champions de la trempe des Juan-Manuel FANGIO-MARIMON-GONZALES-MIERES ou encore Carlos REUTEMANN, dès l’adolescence, il a été obsédé de jouer au Gaucho coiffé du célèbre sombrero non pas dans la Pampa mais bien pour finalement opter pour un casque intégral et les courses automobiles sur circuits.

Dès ses prémices, il étala tout son talent au grand jour au point que le célébrissime Juan-Manuel FANGIO, son modèle, décida de le prendre sous son aile, en l’aidant à débuter et à se forger une carrière en monoplace.

Et pour avoir l’once d’une chance, comme FANGIO autrefois, il fallait s’expatrier vers le vieux continent, ce qu’il fit dès l’année 1980, alors âgé de 16 ans.

Première étape, l’Italie, le pays d’origine de ses ancêtres, où après quelques épreuves dans des séries promotionnelles, il se retrouve en F3 au sein du Team Scuderia TORINO CORSE, sur une MARCH 813-TOYOTA, en 1981.

 

LARRAURI Oscar-1980 F3-© Manfred GIET

 

Un an plus tard, enrôlé par le Team transalpin EURORACING, toujours au volant d’une MARCH 101-ALFA ROMEO, le jeune Oscar connaîtra une ascension fulgurante et deviendra tout simplement… Champion d’Europe de la spécialité, après avoir remporté la bagatelle de … onze victoires, malgré des adversaires du calibre de PIRRO-CAPELLI-MARTINI-RAVAGLIA-ALLIOT-Alain FERTÉ ou Didier THEYS !

Affublé du surnom de ‘’Poppy’’, le petit Argentin au regard espiègle avec son célèbre casque bleu-marine et rouge, fera un très bref intermède en F2 et ce avant de changer le fusil d’épaule dans son plan de carrière, après avoir fait la connaissance du pilote, patron d’écurie Suisse et connu comme un très grand ‘frimeur’… Walter BRUN !

Intégré à son Team en Sports-Protos, le jeune Argentin se voit parachuté au volant d’un ‘proto’ PORSCHE 956, durant quatre saison, durant lesquelles, il ne manquera pas de se distinguer régulièrement par son talent de finisseur et de bagarreur dans le bon sens du terme.

 

LARRAURI-PAREJA-GOUGIER-Porsche Brun-24 Heures du Mans 1986-deuxièmes-© Manfred GIET.

 

Ces propriétés lui permettront non seulement d’offrir des duels épiques mais aussi à l’équipe Suisse de remporter  le titre mondial des équipes en 1986 avec Massimo SIGALA.

Walter BRUN, pilote et véritable homme d’affaires ‘’caméléon’’ qui dans la vie professionnelle avait débuté comme fonctionnaire à La Poste de la République Alpestre, avant de vendre et louer des machines de jeux de hasard, de gérer une discothèque ainsi que la vente en détail de champagnes et spiritueux, s’était lié d’amitié avec LARRAURI et au cours de cette période, où les PORSCHE 956 aux couleurs BRUN MOTORSPORT, faisaient bonne figure, aux seins des pelotons du Championnat du Monde des Voitures Sports (WSPC) en Groupe C1.

Entre 1984 et 1989 ,s’il ne remporta qu’une seule victoire aux 360 Km de JEREZ avec l’Espagnol Jesus PAREJA, lors de ses diverses participations en WSPC, IMSA et SUPERCUP Allemand, LARRAURI monta à 16 reprises sur les podiums.

VICTIME DU CALVAIRE D’EUROBRUN RACING EN F1

 

LARRAURI Oscar-Eurobrun F-1 1988-© Manfred GIET

Walter BRUN, atteint par la folie des grandeurs, décida alors de monter une écurie de F1 pour la saison 1988 avec évidemment ‘’Poppy’’ LARRAURI, l’Argentin avec comme signe particulier ses cheveux poivre et sel, dans un rôle de premier pilote et d’instructeur pour le néophyte Italien, Stefano MODENA, venu de la très compétitive F3000.

BRUN, s’associe avec l’Italien Giampaolo PAVANELLO pour lequel le pilote Argentin avait roulé en F3 Européenne, afin de créer un projet commun qui ne s’annonça pas sous les meilleurs auspices vu que le Suisse et l’Italien, n’étaient pas souvent sur la même longueur d’ondes et qu’entre eux, cela soufflait souvent le chaud et le froid…

N’empêche, la ER 188 vit le jour en 1988 basée sur un châssis ALFA ROMEO totalement obsolète.

 

LARRAURI Oscar  »Poppy »-© Manfred GIET

 

Si le Team EUROBRUN RACING, basé à Senago, près de Milan, parvint à disputer douze GP en 1988, grâce au duo formé de LARRAURI-MODENA, le ramage était loin de valoir le plumage !

BRUN devait injecter 300.000 CHF (273.000 €) mensuellement, somme qui avec l’apport de MARLBORO via MODENA permettait au Team de survivre jusqu’au terme de la Saison 1988, moment que choisit alors le Suisse à la moustache ‘’Clark GABLE’’ pour essayer de reprendre le Team LOTUS qui était à la dérive, une tentative avortée qui ne l’empêcha pas d’aller frapper chez BRABHAM RACING ORGANISATION, également en totale décrépitude à l’époque, où il espérait reprendre le Team légendaire Britannique avec l’aide du golfeur Greg NORMAN, des journalistes Anglais, David PHIPPS et Peter WINDSOR ainsi que de son compatriote Joachim LÜTHI, qui par la suite allait figurer dans le Top 10 des plus grands escrocs de la F1 !

Après avoir essuyé cet autre échec, avec les moyens du bord et le feu vert de la FIA à pouvoir inscrire une voiture unique pour la Saison 1989 et ce au lieu de deux voitures, comme le prévoyait le règlement, le modèle ER 189, extrapolation de la ER 188, fut partagé entre le pilote Suisse Gregor FOITEK jusqu’au GP d’Italie où Oscar LARRAURI, le pilote maison, le relaya mais face au faible potentiel de la voiture, dépité décida de se reconcentrer exclusivement sur l’endurance pour la suite de sa carrière.

IMSA, GT ITALIEN ET JAPONAIS COMME DERNIER REFUGE

OSCAR LARRAURI

 

En tout, LARRAURI aura roulé neuf saisons pour Walter BRUN, le roi des machines à sous, basé à Stans au sud de Lucerne près de l’Autoroute A2 direction Lugano, un personnage sulfureux qui harcelé de toute part après une faillite, une mise en examen pour … proxénétisme et le paiement de factures en liquide avec de faux billets, se retira du sport automobile, à la fin de la Saison 1991.

Pour ‘’Poppy’’, qui avait fait de l’Italie son pays d’adoption, il était cependant encore trop tôt pour tirer des conclusions et retourner dans sa pampa natale.

En 1992, il trouva refuge chez JOEST RACING, écurie pour laquelle, il disputa le Championnat d’Endurance IMSA Américain  et l’INTERSERIE Européenne, au volant d’une PORSCHE 962, avec comme meilleurs résultats, un troisième rang aux 12 HEURES de SEBRING, associé à SIGALA et MORETTI, ainsi que quatre victoires en WORLD SPORTS RACING PROTOTYPES (INTERSERIE Européenne) qui rapporta la place de premier dauphin au Classement final.

 

LARRAURI-SIGALA-GOUHIER-Porsche 956 aux 24 HEURES du MANS -© Manfred GIET

 

S’il disputa encore le Championnat GT Italien en 1993 et 1994, au volant d’une FERRARI 348 ou une F40 du Team Jolly Club en 1995 et 1996, il disputa également le Championnat Japonais GT au volant d’une Ferrari F40 ou d’une Porsche 911 GT2 du Team Nippon TAISAN.

Oscar LARRAURI mettra ensuite un terme définitif à sa carrière Internationale et retournera dans son pays d’origine l’Argentine, où il disputera alors, le Championnat National de Super-Tourisme qu’il remportera en 1997-1998 et 2000, avant de raccrocher casque et gants et rentrer en politique pour devenir adjoint du Gouverneur de la Province de Santa Fé, poste occupé de 1999 à 2003 par un certain Carlos REUTEMANN …
‘’El Lolé’’ , l’ancien pilote F1 notamment de la Scuderia FERRARI !

Happy Birthday-Feliz Cumpleaños Oscar!

 

Manfred GIET

Photos : Publiracing Agency

LARRAURI- Brun Porsche 962 – 4ème aux 500 Km de Spa 1989 avec le regretté Roland Ratzenberger-© Manfred GIET

Glorieux Anciens