LES CONCURRENTS DU ‘SILK WAY’ DÉBARQUENT EN CHINE DANS LE DÉSERT DE GOBI.

 

 

Spéciale 7 – DALANZADGAD – BAYIN BAOLIGE

Kilométrage total: 551 KM

DALANZADGAD – BAYIN BAOLIGE: Passage de frontière entre la Mongolie et la Chine (Étape en liaison)

 

Une Étape particulière… pour un épilogue extraordinaire


SILK-WAY-2019-Le Rallye entre en CHINE.

 

Journée pas comme les autres, que cette septième étape qui fut un peu particulière. Pas tout à fait une journée de repos, juste une liaison pour le passage de Mongolie en Chine.

Départ dès 5 h 30 (GMT+8) pour 550,66 kilomètres à avaler au rythme tranquille de la circulation locale, entrecoupé par les formalités douanières aux postes frontières entre les deux pays.

En début d’après-midi ce samedi, la première moto a posé sa béquille à Bayin Boalige sur le premier bivouac planté en Mongolie intérieure.

 


SILK-WAY-2019-Surprenante-MONGOLIE.

 

En l’espace d’une semaine, depuis le départ d’Irkoutsk, les deux tiers de ce SILK WAY RALLY 2019 ont déjà été accomplis, laissant des souvenirs impérissables du Lac Baïkal et de la Sibérie orientale.

 

SILK WAY 2019 -Merveilleux paysages de MONGOLIE

 

L’entrée en Mongolie, au cœur du Désert Vert et des steppes éternelles, a véritablement lancé les hostilités sportives, offrant plusieurs rebondissements, notamment dans catégorie moto, lors d’une étape marathon palpitante.

Avec 1.843,61 kilomètres (dont 821,34 km de secteur sélectif) restant à parcourir sur les trois dernières étapes en Chine, ce SILK WAY RALLY 2019 s’apprête à nous offrir un épilogue de rêve au cœur des grands ergs du célèbre Désert de Gobi.

 


SILK-WAY- Luc ALPHAND en grande conversation avec Stéphane LEBAIL

 

Luc Alphand, Conseiller sportif du Silk Way Rally, nous dressait un premier bilan en lâchant ‘Tout peut encore basculer’

Avant de nous confier :

« En Chine le décor change totalement. Le terrain devient plus aride, plus africain. Il faudra faire attention aux pierres, plus tranchantes comme aux traversées d’oueds, beaucoup plus nombreux. Si l’on rentre dans le sable lors de la fin de la première étape, la deuxième entre Alashan et Jiayuguan sera 100% sable avec les fameuses dunes géantes. »

Et il précise :

«  Le style de pilotage change et la navigation devient parfois nettement plus compliquée. Où les écarts se comptaient en minutes sur la Sibérie et en Mongolie ils peuvent parfois se calculer en heures dans les dunes en cas d’ensablement. En Autos, comme en Motos, Nasser (Al-Attiyah) et Sam (Sunderland) sont parvenus à se forger un avantage qui leur permet certes d’aborder plus sereinement les difficultés les plus critiques. »

Et l’ancien vainqueur du Paris-Dakar d’ajouter et de conclure :

« Mais attention, tout peut encore basculer. Même s’ils possèdent beaucoup d’expérience dans les dunes, ni l’un, ni l’autre ne connait le désert de Gobi. Quant à Viazovich, connaissant la détermination du team Kamaz-Master, il ne dormira pas tranquille jusqu’à l’arrivée finale à Dunhuang. »

 

À RETENIR

Sunderland : « Poursuivre à mon rythme »

Al-Attiyah : «La Chine s’annonce compliquée»

Viazovich : « Nous allons rouler à fond ! »

Demain : la panoplie complète

 

RÉCAP. ET IMPRESSIONS

 

Sam Sunderland : « Poursuivre à mon rythme »

Sam SUNDERLAND le leader en moto.

 

Au départ de cette toute première édition du SILK WAY RALLY ouverte aux Motos et comptant d’emblée comme un rendez-vous important du Championnat du Monde FIM, ils n’étaient pas moins de douze pilotes professionnels, tous plus rapides et ambitieux les uns que les autres. Tous, choisis pour leurs qualités exceptionnelles.

La preuve avec Oriol Mena de l’équipe Hero Motorsport, l’un des pilotes les moins expérimentés en Rallye-Raid, issu de la plus petite équipe en lice et qui occupe pourtant aujourd’hui, la deuxième place au Classement général provisoire.

Dans le club très fermé des pilotes de pointe, ils étaient trois à porter l’étiquette de favori. Joan Barreda et Kevin Benavides (Monster Energy Honda Team), mais aussi Sam Sunderland (Red Bull KTM Factory), actuel leader du Championnat du Monde.

Lorsqu’il dominait la catégorie Moto, Cyril Despres, quintuple vainqueur Moto du Dakar et double vainqueur de ce SILK WAY RALLY en Auto, avait l’habitude de dire que le pilote ayant le plus de chance de remporter un rallye était celui qui commettrait le moins de fautes.

De toute évidence jusque-là, c’est Sam Sunderland qui colle au profil. Là, où Joan Barreda a chuté de manière spectaculaire, il a fait preuve de plus de prudence et, là où Kévin Benavides s’est égaré, le Britannique a immédiatement retrouvé la bonne piste.

Bref, Sunderland réussit pour l’instant un sans-faute parfait. Voilà qui explique aussi pourquoi, avec trois victoires d’étapes sur six, il occupe la tête du Classement avec un avantage de plus de vingt-et-une minutes.

Question de retourner un peu plus le couteau dans la plaie de ses adversaires, il a fait preuve d’un réel panache. Deux de ses trois victoires ont été conquises en ouvrant la piste, un exploit en soi !

Notamment lors du deuxième volet de l’étape marathon… alors respect et chapeau bas !

 

SILK WAY 2019 La KTM de SAM SUNDERLAND

 

Pour avoir grandi à Dubaï, le pilote RED BULL KTM se sent plutôt à l’aise dans les dunes. Et puisque les traces laissées par les motos dans le sable rendent quasiment impossible les grandes échappées en solitaire, l’équation Chinoise plaide en sa faveur.

Le vainqueur du Dakar 2017 refuse pourtant de vendre la peau de l’ours…

À l’arrivée au bivouac de Bayin Boalige, Sam expliquait :

« Malgré une avantage de vingt-et-une minutes, on ne peut commencer à gérer sa course »

Et il poursuivait :

« Trop de choses peuvent mal tourner. De plus, je préfère maintenir un bon rythme afin de rester concentré.»

En deux mots, Sam Sunderland a bien l’intention de se concentrer sur sa propre course et de faire le boulot jusqu’à l’arrivée finale à Dunhuang.

 

Nasser Al-Attiyah : « La Chine s’annonce compliquée »

SILK WAY 2019 NASSER AL ATTIYAH

 

Intraitables depuis le départ d’Irkoutsk avec six victoires d’étapes sur six disputées, Nasser Al-Attiyah et Mathieu Baumel et leur Toyota Gazoo Racing Overdrive, n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires.

Le retrait précoce de leur équipier et tenant du titre, le Saoudien Yazeed Al Rajhi (moteur cassé), leur a certainement facilité la tâche. Il n’empêche, tant sur les pistes techniques de Sibérie que dans les steppes mongoles ultra-rapides, les vainqueurs du dernier Dakar se sont montrés intraitables, se permettant même de lever légèrement le pied lors des deux dernières étapes.

Reléguant Liu Kun et son buggy Hanwei SMG, lauréat de l’édition Chinoise du dernier SILK WAY RALLY, à plus de quarante minutes, Nasser Al-Attiyah peut aborder la Chine avec confiance dans sa quête d’une première victoire finale sur cette épreuve qui se refuse toujours à lui.

D’ailleurs le pilote Qatari indique :

« Je crois pourtant que les trois derniers jours en Chine seront compliqués. Ce sera le cas pour tout le monde, car le contraste sera grand avec ce que nous avons connu depuis le début de cette course en Sibérie et en Mongolie. Nous sommes très curieux de découvrir cette partie du désert de Gobi. Habituellement j’aime le sable et les dunes. Mais que ce soit en Afrique, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient ou ici, en Chine, tous les sables sont différents et demandent une adaptation. »

Voilà qui constituera certainement un avantage pour Liu Kun et les nombreux pilotes Chinois luttant encore pour une place sur le podium, avec pas moins de six équipages présents dans le Top 10.

Siarhey Viazovich : « Celà dépendra des conditions »

July 11, Mongolia – Photo Anton Elikov/SWR, Stage 5, the Silk Way Rally 2019, Ulaanbaatar – Mandalgovi

 

Trois victoires d’étapes sur six et leader depuis le premier jour, le Biélorusse Siarhey Viazovich et son MAZ, mènent la vie dure au pourtant toujours redoutable et redouté team Kamaz-Master…

Aux commandes de son nouveau camion rouge au capot proéminent, le pilote Biélorusse a parfaitement géré les deux premiers actes de ce SILK WAY RALLY 2019, faisant face aux assauts répétés menés par les troupes de Naberejnye Tchelny.

 

SILK WAY 2019 Le KAMAZ de Andrey KARGINOV

 

Peu habitués à se faire dominer de la sorte, Andrei Karginov, lauréat de la dernière édition en Russie, Anton Shibalov et Airat Mardeev (vainqueur en 2012 et 2016) ont lancé plusieurs offensives infructueuses.

Pour Viazovich, c’est certain, la victoire finale se jouera dans le Désert de Gobi.

Le pilote de Minsk, complètement décomplexé, reconnaît :

« Cela dépendra des conditions dans lesquelles nous aborderons ces trois dernières étapes. Nous sommes ici pour tester notre nouveau camion. Donc nous le poussons au maximum dans toutes les situations afin de révéler ses faiblesses. Nous allons continuer à rouler à fond en Chine, car jusque-là cela nous a plutôt bien réussi. »

Pénalisé par le manque de puissance de son Renault sur les pistes Mongoles ultra-rapides, le Néerlandais Martin Van den Brink pointe à une demi-heure d’une place sur le podium et attend, lui aussi, le sable et les dunes chinoises avec impatience…

 

LE CHIFFRE DU JOUR : 1.500

SILK WAY 2019 – Le Désert de GOBI

 

Contrairement aux idées reçues, le DÉSERT DE GOBI, terrain de jeu privilégié de la fin de ce SILK WAY RALLY 2019, n’est pas le seul fait de la Chine.

Il s’étend sur presque tout le territoire aride d’Asie centrale, entre la Russie et la Chine, comme au sud de la Mongolie.

1.500 kilomètres d’Est en Ouest de steppes salines et rocailleuses cassent l’image habituelle du désert. Terre de contrastes, le désert de Gobi offre une différence abyssale au niveau des températures.

L’hiver y est glacial avec des températures chutant jusqu’à -40°C, des pics de 45°C pouvant être atteints l’été !

Entouré des montagnes de l’Altaï, de la steppe de Mongolie, du plateau tibétain et de la plaine du nord de la Chine, le grand Désert de Gobi recèle une impressionnante diversité de paysages.

 

ROAD BOOK

SILK-WAY-2019- Cet indispensable Road-book

 

Demain: Étape 8 BAYIN BAOLIGE – ALASHAN: La panoplie complète – Kilométrage total: 786,11KM – Secteur sélectif: 326,60KM

 

Au lendemain d’une journée de transition et d’un peu de repos sans chrono, cette huitième étape sera non seulement la plus longue mais également la plus redoutable du Rallye.

Les concurrents y retrouvent la panoplie complète des difficultés que comporte le rallye tout-terrain. Les premières grandes dunes offrent un défi important aux concurrents les moins expérimentés.

En respectant le bon cap on aborde ensuite une succession de nouveaux obstacles.

Du sable à gogo, mais aussi des oueds, des saignées, des canyons et de larges étendues de steppes.

En vue de l’arrivée, il s’agira surtout de hausser le rythme…

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : SILK WAY  DPPI – Judith TOMASELLI  FIM

 

SILK WAY 2019  Pour NASSER AL ATTIYAH, détente au milieu du clan KAMAZ

 

Rallye-Raid Silk Way Rallye