F1 : EN ATTENDANT LA CUVÉE 2019 AUX ESSAIS D’INTER-SAISON À CATALUNYA !

 

 

 

 

Alors que le ballet des présentations des nouvelles monoplaces pour la saison 2019 en F1 va s’ouvrir et que le Team US, HAAS F1 a déjà ouvert le bal avec une petite longueur d’avance sur la Scuderia TORO ROSSO, le défilé annuel pour toutes autres écuries est imminent.

Mais que tous ceux qui attendent impatiemment le lancement de la ‘nouvelle collection’ , ne se réjouissent pas trop vite car depuis quelques années maintenant, les Teams ont de plus en plus cette fâcheuse habitude de lever le voile sur leurs nouvelles armes, via l’Internet en évitant de la sorte les regards trop acérés sur certains détails.

Tout cela pour ne pas dévoiler trop rapidement à la concurrence, les finesses techniques ou aérodynamiques misent en pratique, en utilisant des astuces qui relèvent tout simplement du camouflage, grâce parfois à une décoration judicieuse, permettant de dissimuler ou de confondre certains éléments.

Aucune écurie n’aime en effet se ‘laisser’ regarder dans les cartes, par ses concurrents du paddock, avant le début de saison.

Raison pour laquelle les deux sessions d’essais d’avant-saison qui auront lieu sur la piste de Catalunya à Montmeló au nord de Barcelone, du 18 au 21 février d’abord et du 26 février au 1er mars, ensuite, ressembleront comme c’est devenu une coutume, à une partie de cache-cache, ou chacun tente d‘intimider l’autre !

 

 

F1-Verra-t-on-bientôt-de-telles-images-lors-des-présentations-©-Manfred-GIET

 

Surtout que cette la saison qui s’annonce devrait donner un avant-goût technique de ce que sera le futur de la F1 en pleine réforme. D’où la tentation exacerbée de décrypter le petit détail chez le concurrent qui pourrait être révolutionnaire ou du moins plus efficace.

Pour les ingénieurs et aérodynamiciens, une ‘présentation online’ reste évidemment une aubaine, vu que pas mal de détails clés peuvent échapper de la sorte à l’abri des regards.

Raison pour laquelle, les écuries disposent leurs podiums de présentation de telle sorte que les prises de vues et les regards ne puissent se faire que d’un angle défini et ce de telle manière, que toutes les pièces sensibles de la voiture soient camouflées au mieux et de façon confidentielles…

 

Ferrari-a-été-parmi-les-pionniers-à-utiliser-les-paravents-©-Manfred-GIET.

 

Les premiers tests hivernaux, c’est aussi la période des couvertures, bâches ou autres paravents dans le pit-lane et devant les boxes pour éviter là aussi, les regards trop curieux et indiscrets ou les instantanés trop révélateurs !

La Scuderia FERRARI a été parmi les pionniers à utiliser la méthode ‘’paravent’’ ce qui lui a valu beaucoup de critiques à l’époque, au point qu’entretemps, la FIA a interdit ces accessoires lors des week-ends de GP.

À l’époque l’ancien technicien de chez JORDAN, Gary ANDERSON, avait d’ailleurs traité de telles méthodes de complètement ridicule, parce que selon lui, si une écurie souhaitait obtenir des clichés détaillés sur certains  secrets ou astuces utilisés par la concurrence, elle pouvait toujours les obtenir grâce aux moyens techniques disponibles comme… des caméras thermiques !

 

Enrico-BENZING

 

Aujourd’hui cette forme d’espionnage est devenue tellement pointue que mêmes les motoristes arrivent ainsi à déterminer… la puissance des moteurs de leurs concurrents, via des systèmes GPS !

À ce propos, déjà dans les années ’90, le Journaliste Italien de LA GAZZETTA DELLO SPORT et Ingénieur de formation, Enrico BENZING, avait mis au point un système d’algorithme qui à partir de facteurs aérodynamiques et via l’enregistrement des décibels débités par un moteur, il était parvenu à évaluer la puissance à quelques CV près !

 

GIORGIO-PIOLA.

 

Autre expert technique et analyste éminent de la F1, l’italien Giorgio PIOLA que les écuries certes apprécient mais à un degré moindre lorsqu’ils testent ou mettent en pratique de nouvelles pièces, car l’œil averti et avisé de ce maître dessinateur, a vite relevé toute modification technique capitale pour en faire le croquis détaillé visible dans les médias du monde entier, en quelques heures.

Jusqu’où cette forme d’obscurantisme peut aller en F1 ?

 

Adrian-NEWEY essaie parfois de passer… incognito pour espionner les adversaires-© Manfred-GIET

 

Adrian NEWEY, le designer le plus doué que la F1 ait connu qui après avoir fait la gloire de l’écurie WILLIAMS, et désormais en activité depuis 2007 chez RED BULL, le décrit avec beaucoup d’humour dans son autobiographie intitulée en anglais ‘’ How to built a car’’ et ‘’Le plus grand ingénieur en F1’’en français.

Ainsi peut-on y lire :

’’ Tout technicien comme moi profite de chaque occasion pour prendre les voitures des concurrents sous la loupe. Mais dès qu’un ingénieur avec un certain pédigrée s’approche d’une monoplace d’un Team concurrent, une marée de mécanos se met en place de manière à masquer le détail de certaines pièces qui pourraient avoir attiré mon attention. Chez Ferrari, c’est un véritable essaim d’abeilles qui se déploie dès que je m’approche. »

Et, il se fait encore plus précis et indique encore :

 « Dès lors j’use d’un petit truc et qui marche à tous les coups : je m’approche d’une partie de la voiture qui ne m’excite pas particulièrement mais qui produit son effet puisque au quart de tour des mécanos de la Scuderia se mettent en place pour former un écran ce qui permet aux photographes travaillant pour mon team de pouvoir faire les prises de vues à leur aise des pièces qui m’intéressent réellement !’ »

 

1-Red-Bull-RB14-en-présentation-camouflage©-RED-BULL

 

Ce jeu de ‘cligne-musette’ reprendra probablement à nouveau dès les premières salves sur l’asphalte de la piste de Catalunya la semaine prochaine, où comme de coutume certaines écuries cacheront à nouveau leur jeu, avant de sortir la grosse artillerie, lors de la mise à feu de la saison 2019, fin mars à Melbourne, alors que d’autres teams moins nantis, essaieront d’attirer l’attention par des simulacres d’avancées hiérarchiques, les indispensables sponsors, dans le seul but de trouver encore ces commanditaires nécessaires à sauver budgétairement leur saison

Concernant les écuries favorites, ces tests d’avant saison devraient cependant laisser transparaître quelles tendances de coloris seront à la mode cette année parmi le gris, le rouge ou le bleu marine !

 

 

Manfred GIET

Photos : PUBLIRACING Agency et TEAMS

 

 

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