Jean Louis Schlesser n’a certes pas perdu de temps pendant l’Africa Race 2019 mais en plus il a discuté avec les autorités des pays traversés et avec son staff pour trouver de nouvelles idées de parcours.
À peine débarqué de l’avion qui le ramène de Dakar, son ULM perso est rentré en container, il m’appelle pour bavarder un peu sur le Rallye qui se termine et sur le prochain.
Le bilan est positif car la compète a été très ouverte, en Auto de bout en bout, il y a eu un nombre important de différents vainqueurs de spéciales, et la victoire finale va à un pilote qui a une longue expérience du Paris Dakar africain, Jean Pierre Strugo.
En camions, Jean Louis rend un bel hommage à Elisabete Jacinto, fidèle de la première heure, qui rêvait depuis des années de cette victoire et qui cette année n’a fait aucune erreur, gagnant donc avec un écart conséquent.
La moto a vu la victoire d’un Alessandro Botturi qui est un immense pilote mais qui a eu du fil à retordre pour repousser l’attaque permanente d’Ullevalseter.
Enfin gros clin d’œil au vainqueur en SSV, Roquesalane, qui est une star de la discipline et gagne beaucoup d’épreuves, qu’il s’agisse de Sprint ou d’Endurance.
Schlesser ajoute que dans cette catégorie, roulait Jean Claude Ruffier, qui, me dit-il, a 80 balais, ce rallye est donc un vrai mélange de 17 à plus de 77 ans…
Puis on parle des nouvelles dates, du 5 au 19 janvier 2020.
« Cela fait un bout de temps qu’on avait envie de tester des dates partant plus tard que d’habitude. Cette année, des concurrents nous ont dit qu’ils aimeraient passer les fêtes en famille, donc on va essayer, on verra bien ce que cela donne, il n’est pas interdit de revenir sur des dates plus classiques. »
Le meilleur vient à la fin…
Il y a encore des idées neuves au Maroc, là il faut le faire car le monde des pistards commence à y connaître chaque caillou et chaque grain de sable par son petit nom !
Ensuite, en Mauritanie, l’idée est d’aller jusqu’à Tidjikdja, les concurrents ont adoré l’étape de Ouadane où l’on longe cette étrange figure géologique large de 50 km, le Guelb el Richat, et ont envie d’aller encore plus loin.
Or il y a en ce moment une route qui est construite en direction de Tidjikdja, ce qui permettrait aux assistances de rejoindre facilement le bivouac, et pour la course ce serait royal, superbe et vraiment au milieu de nulle part, l’Africa Race est le seul rallye qui s’enfonce autant dans la vraie aventure…
Bon, cette spéciale sera coton, avec beaucoup de sable et de caillasse mais superbe…
« Et puis on aimerait bien faire une vraie spéciale au Sénégal, là c’est compliqué parce qu’entre St Louis et Dakar il y a des villages partout, on devra donc entrer plus profondément dans le pays. Mais ce sera encore une autre découverte, un type de paysage totalement différent, de savane et de forêts tropicales. »
Et bien, ça phosphore fort à l’Africa Race !
Tant mieux, l’épreuve est de loin la plus belle au monde, qu’il s’agisse du sportif ou du voyage, les arrivées ou départs de bivouac à bivouac sont un must inégalé…
Jean Louis BERNARDELLI
Photos : Alain ROSSIGNOL