AFRICA RACE 2019 : «ST LOUIS BLOWS» POUR ULLEVALSETER ET JULIEN !

 

 

St Louis du Sénégal est au bout de la route, un endroit formidable, à cheval entre le Fleuve Sénégal et la mer.

On y arrive par une petite spéciale mais c’est une grosse étape puisqu’il y aura un paquet de route à faire en liaison pour bivouaquer à St Louis.

Où aller dormir au très célèbre Hôtel de la Poste, au pied du pont vu ci-dessus, où St Ex et Mermoz descendaient lors de leurs escales de l’Aéropostale.

Un peu de blues car le rallye se termine, officiellement demain dimanche au fameux Lac Rose, mais cette spéciale du jour est la dernière vraie.

Du blues mais du « blow« , du souffle,  aussi, parce qu’on le verra on a mis du très lourd dans les derniers sables, pas tout à fait les derniers, il y en a encore quelques km dimanche sur la plage de Dakar…

Mais comme le veut la tradition, et à la veille de l’arrivée, on peut imaginer que la messe est dite !

Le Menu du Jour en Carte

 

 

Le Menu du Jour en Profil

 

 

Le Menu du Jour en Chiffres 

 

Samedi 12 janvier 2019 : Étape 11

AKJOUJT / ST LOUIS : 556,20 km

Départ du Bivouac

Spéciale : Akjoujt / Fimlit : 217,69 km

Liaison : Fimlit / St Louis : 338,51 km

 

La Carte générale du Rallye pour voir où on est (Dakar est tout près…)

 

 

Enfin ce que dit René Metge de cette spéciale

 

SCHLESSER ET METGE

 

« Comme toujours, cette ultime spéciale mauritanienne sera relativement courte pour ne pas perdre trop de temps et permettre à tous de rejoindre le bivouac de St Louis de jour. L’ensemble du parcours évoluera sur une piste en sable plutôt roulante entre les dunes, avec tout de même une zone de franchissement assez sympa dans la première partie. La seconde portion de la spéciale devrait encore une fois permettre de battre des records de vitesse mais il faudra rester concentré jusqu’à l’arrivée à Fimlit, non loin de Nouakchott, pour espérer enfin faire partie des finishers ou des lauréats de l’épreuve. Il restera alors près de 300 kilomètres, avec notamment le passage de la digue du fleuve Sénégal et de la frontière, pour enfin retrouver les amis ou proches au bivouac installé sur l’ancien aérodrome de Saint Louis. »

L’ancien aérodrome de St Louis, celui de Mermoz et St Ex ! On marche sur la légende ici…

Allez on lance les Motos.

 

 

Sept heures quarante cinq «local time», Arredondo, le pilote argentin, est lâché le premier, il a gagné la veille en faisant un joli coup de navigation là où Ullevalseter et Botturi qui ne le lâche jamais ont «jardiné»

Marrant comme symbole, il vient d’Amérique du Sud, terre d’élection d’un autre Rallye Raid qui se croit tout permis, au point d’appeler d’abord Dakar, une course qui fait juste un allez retour au Pérou, et où le ‘road book’ est tellement mal fait que Daniel Elena, le brillant navigateur de Sébastien Loeb- neuf fois Champion du Monde des Rallyes avec à la clé … 79 victoires en épreuves mondiales -, la veille, qui y participe justement avec Sébastien Loeb, a dit « plus jamais ça, l’an prochain on fera…ˋ l’Africa Race’… !

 

L’AN PROCHAIN À  L’AFRICA RACE, WELCOME

 

Même si son agenda ne leur permet pas (mais il se termine plus tôt, plus facile pour enchaîner avec le Monte Carlo) c’est un beau signe de reconnaissance du Rallye qui lui suit les traces de Thierry Sabine depuis sa création…

 

MOTOS : À  ULLEVLASETER LA DERNIÈRE

ULLEVALSETER A AU MOINS LA SATISFACTION DE GAGNER LA DERNIÈRE

 

On roule copieusement, près de 130 km/h en début de spéciale, ce qui a été annoncé par René Metge, le premier CP est à 54 km, on va l’avaler sans coup férir…

Quoique le sol se mette à onduler, il y a un cordon de dunes à traverser, on roule à 50 km/h, se faire mal le dernier jour serait quand même très con.

C’est Ullevalseter qui passe le premier, Botturi est à deux minutes et ne le lâchera plus, ils peuvent se perdre ensemble, ils ont plus de deux heures d’avance sur les autres au Général, Agazzi s’est glissé entre eux avant le CP1. « Ulle » qui disait la veille au bivouac que c’était bien de transférer le flambeau à un pilote jeune, mais… avec beaucoup de blues !

Il aurait évidemment adoré finir sur un troisième succès…

Arredondo passe aussi, on a mis trente-deux minutes pour faire plus de cinquante km/h on n’est pas loin de cent de moyenne, effectivement ça roule ! Plus de 150 km/h en roulant au pied de la zone dunaire !

 

BOTTURI GAGNE AU GÉNÉRAL

 

Maintenant on roule sur du dur ou sur du sable mais dans le sens de la dune, orientée par les vents dominants, le CP2 est au km 122.

Un ‘way point’ et on vire plein nord pour traverser le massif de dunes avant de redescendre vers la mer.

Vite avalées les dunes, une obsession, «Thalassa !», alias «La Mer» en grec, cri que poussèrent les soldats d’Alexandre le Grand et en arrivant sur les rivages de la Mer Noire…

On redéboule justement à 160 km/h vers la mer… Le CP 2 est passé, on a fait 122 km en 1 h06, on ne perd pas de temps !

 

JEAN LOUIS SCHLESSER POSE SON AVION EN PLEIN DÉSERT POUR LA DERNIÈRE FOIS À UN CP

La suite c’est poignée dans le coin, dernière difficulté et c’est fini, on rejoint la route bitumée qui rejoint Nouakshott, Capitale de la Mauritanie et fonce ensuite plein sud sur St. Louis

Ullevalseter gagne la dernière spéciale, ce qui ne sert à rien, il ne prend que deux minutes à l’Italien Botturi, le pilote Yamah) qui remportera ce dimanche l’Africa Race 2019 à moto.

Cela dit, avec vingt-huit  Italiens sous la conduite de Franco Picco, la star du vrai Paris-Dakar d’antan, qui est douzième au Général (il a encore la moelle !) il est normal que l’un d’entre eux, assez fort pour contrer toutes les attaques d’Ullevalseter, ait gagné…

À signaler que le Français Dubois est quatrième de l’étape, un fidèle de ce rallye.

Au Général, victoire trés certaine sauf accident de Botturi, moins de cinq minutes devant Ullevalseter. À noter que le premier français est Patrice Carillon, sixième.

 

ULLEVALSETER ET BOTTURI, DUEL PERMANENT

 

AUTOS : JULIEN LE TRIOMPHE !

Cela fait plusieurs spéciales que Jean Noël Julien, amateur pur et dur, faisait de bons résultats en spéciales.

Cette fois il décroche le pompon, pour la dernière, quatre minutes devant David, six minutes devant Fromont.

Ce qui lui permet et ça c’est vraiment génial, de remonter à la troisième place au Général derrière Strugo et David, il y a donc trois Optimus MD aux trois premières places du podium, formidable Jean Joël qui est navigué par son épouse.

Récit d’une très belle spéciale..

YAVES FROMONT EN MODE ATTAQUE

À 9 h 04 locales, Fromont, vainqueur de la veille, a été lâché première auto, il roule tout de suite à plus de 160 km/h…

L’étape sera plus animée sportivement qu’à moto, où finalement on s’aperçoit que Ullevalseter a perdu les 5 minutes qui le séparent de Botturi le premier jour, dans la première spéciale, après le débarquement au Maroc à Nador, ensuite Botturi s’est accroché à lui pour la nav et tout le rallye s’est passé comme ça.

En Auto, même si le leader Strugo est très en avance au Général, les bastons sont quotidiennes et que dire des camions, qui se tirent la bourre dans un univers énorme de bruit, de fureur et de poussière !

TOMECEK L’HÉROS SOLITAIRE

Gros ralentissement avant le CP1 pour traverser la zone dunaire dans le mauvais sens, un peu au nord, avant les dunes, Tomecek roule à 150, déchaîné comme la veille… Au CP2, c’est Jean Noël Julien qui est en tête, 45 secondes devant Fromont, 56 secondes devant David !

Strugo, hyper prudent, est à presque trois minutes.

STRUGO LE MAGNIFIQUE

Horrible ce cas d’espèce, on est en tête, on roule sans faire le con, et on est obsédé par le moindre petit bruit qui vient du moteur ou des suspensions…

Le temps est plus long quand on est en tête…

Tomecek est cinq au Scratch, cinq minutes de retard sur la première auto, sur une spéciale aussi rapide c’est juste démentiel.

Julien qui garde la tête, prenant cinq minutes à Fromont et sept minutes à Gérard David au fil des CP, après 200 bornes de bagarre acharnée ce qui lui permet de remonter d’une place au Général.

GÉRARD DAVID DEUXIÈME AU GÉNÉRAL

En Camion, Tomecek gagne l’étape devant Elisabete Jacinto, qui gagne donc le Rallye 2019 dans la catégorie des titans du désert.

ELISABETE JACINTO GAGNE LE VRAI DAKAR !

Je sais que cette victoire, Elisabete en rêvait depuis des années, elle a eu raison d’y croire et elle a superbement piloté, alors que la concurrence était très rude.

 

LE SOURIRE D’ELISABETE

 

L’ASSISTANCE DE JACINTO

Bravo à la pilote la plus délicieuse et la plus heureuse du Rallye Raid…

Au fait, trois camions aux 5ème (Jacinto) sixième(Essers) et septième place(Elfrink) au général, c’est étonnant à quel point ce rallye a été dur mais fait pour les équipages costauds.

LE MAN D’ESSERS

 

DES D'ELFRINK

LE MERCEDES D’ELFRINK

À noter: Après avoir été longtemps absent des classements, c’est finalement Roquesalane qui gagne la catégorie SSV

Et le vainqueur en T2 est le Russe Titov sur son Ford Raptor

 

J’ai eu en coup de vent Schlesser au téléphone à son atterrissage à St Louis et c’est vrai que pour un pilote privé, atterrir là où Mermoz et St Ex ont posé les roues c’est chair de poule assurée.

 

JEAN LOUIS SCHLESSER HEUREUX

Il me dit aussi que s’il a vu les véhicules arriver, il ne connaît pas le classement dans le détail, la remise des prix c’est demain au Lac Rose…

Il est évidemment très heureux d’avoir entendu que Loeb et Elena s’intéressaient à un rallye comme l’Africa Race, il ajoute (NDLR: au contraire d’un autre rallye au Pérou) que  chaque soir, en particulier il y a deux jours quand la navigation était si sévère, la totalité des concurrents est venue féliciter l’organisation pour le road book et les moyens déployés pour ceux qui étaient  en panne.

En somme, quand un rallye est authentique, c’est que du bonheur, même si l’on souffre parfois comme des damnés, la vraie aventure existe toujours.

Résultats et Classements sur : https://www.africarace.com/fr/course/2019/etape/246

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : Alain ROSSIGNOL et Jorge CUNHA

 

 

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