‘AFRICA RACE’ 2019 JOUR TROIS EN MAURITANIE : BOTTURI ATTENDU, FROMONT LAURÉAT INATTENDU EN AUTOS !

 

YVES FROMONT VAINQUEUR AUTO AU FINISH

 

Deuxième jour en Mauritanie, programme chargé, c’est le moins que l’on puisse dire…

 

Le Menu du Jour en Carte

 

Le Menu du Jour en Coupe

 

 

Le Menu du Jour en Chiffres

 

Mercredi 9 janvier 2019 : Etape 8

CHAMI / AMODJAR : 506,85 km

Départ du Bivouac

Spéciale : Chami / Aouelil : 445,12 km

Liaison : Aouelil / Amodjar : 61,73 km

 

La Carte de tout le Rallye qui montre où on est… 

 

 

Ce qu’en dit l’organisateur Jean Louis Schlesser…

«  On  commencera par une belle partie de hors-piste suivie de quelques franchissements de cordons de dunes assez sérieux. Les concurrents retrouveront ensuite une alternance de pistes rapides et sablonneuses. Un véritable régal pour le pilotage. Le dernier tiers du parcours ne sera pas de tout repos au niveau pilotage et navigation avec quelques cordons de dunes intéressants. Il faudra surtout rester concentré sur le ‘road-book’ pour ne pas risquer de manquer des ‘way points’ masqués, erreur entraînant des pénalités en temps.

Une  alternance de pistes de sable rapides et de cordons de dunes considérés comme assez sévères, cette étape est en effet une sorte de référence pour le Rallye, qui passe aujourd’hui sans s’arrêter peut faire la différence.

 

DU VRAI RALLYE RAID À L’ÉTAT LE PLUS PUR

 

Si la situation des motos est inchangée quasiment depuis le départ, deux leaders séparés de quelques minutes et un troisième qui suit et pointe malgré tout à  plus deux heures, elle a changé la veille dans la catégorie des autos, avec  l’accrochage entre deux buggies dont l’un était en tête du rallye, c’est donc du coup l’inoxydable Jean-Pierre Strugo qui se retrouve leader au général provisoire, une heure quinze devant Patrick Martin, une heure trente devant Gérard David, vainqueur de la spéciale la veille, lesquels précédent Yves Fromont et Jean Noel Julien.

 

MOTOS : «SAME PLAYERS SHOOT AGAIN», BOTTURI DEVANT ULLEVALSETER

 

ILS FONT ROUTE ENSEMBLE DEPUIS LE DEUXIÈME JOUR DU RALLYE

 

Si vous ne connaissez pas cette formule utilisée dans mon titre, demandez à ceux qui ont joué au flipper…

Huit heures, les premiers motards sont lâchés, Agazzi, vainqueur la veille avec sa Honda, est parti le premier, devant deux pilotes qui ne se quittent pas depuis le départ du rallye, Botturi et sa Yamaha et Ullevalseter au guidon de sa KTM.

On a roulé très vite au départ mais tout de suite on est en hors piste, petits vaguelettes de sable, herbe à chameaux (l’herbe elle-même est déjà rêche et ses racines enfoncées dans le sol forment un socle plus ou moins haut, hors du sable, qui est un bloc de béton).

 

CETTE VACHERIE D’HERBE À CHAMEAUX…

 

La vitesse est extrêmement basse, entre 15 et 50 km/h, il y a quatre pilote groupés, le Norvégien Jensen s’est joint au trio de tête.

Mais le premier monstre de sable est plus loin, là on est dans l’échauffement et on comprend quand on y arrive que René Metge ait parlé de dunes sévères…

Et on va se les prendre de face, elles sont orientées NE/SW par les vents dominants et on est sur un cap sud…

Cette traversée de l’océan de dunes fait plus de trente km, un enfer…

 

DES MURS DE SABLE (CONREAU)

 

On est partis depuis une heure et on attaque le premier juge de paix, expression la plus idiote des sports mécaniques car on n’est jamais dans le style «paix» mais bruit, fureur et ici désespoir d’immensité hostile.

L’effet de trace regroupe les motards, la vitesse est très lente, 25 à 50 km/h…

L’ordre de passage au CP1 (km 110) on a presque mis deux heures pour y arriver, Jensen est en tête, 1’14’’ devant Aredondo, le coéquipier d’Ullevalseter, 2’ devant Botturi, 4’ devant Ullevalseter,  je l’ai dit, les traces laissées par le premier aident les autres sur le cap, ensuite c’est une question de savoir ou non piloter dans le sable mou et sur les pentes monstrueuses des dunes.

Du coup on est très groupé (à condition de ne pas se scotcher !)

 

JENSSEN, UN NORVÉGIEN COSTAUD…

 

Mais à partir de ce CP, on repart plein NE (Nord Est), dans le sens des dunes, et en plus sur du dur au début, un régal de pilotage, on claque allègrement les 150 km/h…

Le CP2 est 150 km plus loin, avec le ‘ravito’ essence, celui là va arriver beaucoup plus vite que le précédent !

Au CP2, Jensen est encore en tête,mais seulement 11 secondes devant Arredondo, 31 secondes devant Botturi, lui-même deux minutes devant Ulle.

Agazzi est plus loin à quatre minutes, le duo historique de ce rallye s’est reformé mais surtout les six premiers sont groupés sur quatre minutes, après 250 bornes de spéciale particulièrement compliquée, bref, contre la nature très hostile, on ne se lâche pas et c’est une très bonne méthode !

 

SIMONE AGAZZI (ON PRONONCE SIMONÉ)

 

Et on repart le couteau entre les dents, à plus de 100 km/h vers le CP3 qui est lui au km 375.

On longe l’énorme cordon de dunes traversé en début de spéciale, sur du dur, avec beaucoup de navigation, le pied de ces cochonneries de dunes (lecteur tu auras compris que contrairement à 99,88% de mes confrères pistards, moi les dunes je les trouve très belles quand je n’ai pas à me les farcir).

 

JULIE VANNECKEN, UNE NANA QUI EN VEUT !

 

Mais tous mes potes sans exceptions adorent aller y batifoler, s’ensabler jusqu’aux portières, pelleter comme des malades, ça m’a fait marrer un temps, maintenant je préfère les pistes à 150 km/h… donc le pied de ces dunes est souvent en sable très dur, et reposant sur de la pierre arasée par le déplacement du sable, donc plate, un peu comme une coulée de glacier…

Au CP3, on est à 70 km de l’arrivée, mais il y a encore de belles vacheries de langues de sable avant le finish, tiens donc, Botturi passe en tête, une minute devant Arredondo, deux minutes devant Ullevalseter, quatre minutes devant Jensen, et six minutes devant Agazzi.

Voilà les deux duellistes qui mènent le rallye depuis le premier jour sont encore espacés des deux minutes, c’est leur habitude, il est probable qu’en attaque pure Botturi est plus rapide mais en navigation, Ulle est une sorte de Christophe Colomb !

Justement, pas loin de l’arrivée, Arredondo semble prendre une tangente plein est que le groupe ne prendra que plus loin, il roule alors plein nord, on est dans petit morceau de dunes très compliqué.

Il voit les autres passer sur sa gauche, il les rejoint, se paumer à 25 km du bout serait dommage…

Explication, aller tout droit par le dur serait logique mais les traceurs du rallye ont placé un way point plus au nord, en plein dans les dunes, genre de piège final infernal !

Way point (km 420) trouvé par Ullevalseter, donc par Botturi qui le suit, même pas d’ailleurs, ils roulent côte à côte c’est plus simple !

 

JUMEAUX…

 

L’arrivée se trouve à 30 km de la ville d’Atar, ville la plus touristique du pays, et cela se développe depuis que Chinguetti, lieu miracle situé un peu plus loin, est à nouveau ouvert.

Vainqueur de cette étape, Botturi, deux minutes devant Ullevalseter et cinq minutes devant Agazzi.

Beau voyage mais en ce qui concerne le résultat on n’a pas bougé d’un poil !

Sept minutes d’avance au général provisoire pour Botturi sur Ullevalseter, ils ont tous deux… deux heures d’avance sur le troisième Agazzi…

 

AUTOS : FROMONT INATTENDU MAIS GRANDIOSE

 

GÉRARD DAVID GROS FAVORI SUR 90% DU TRACÉ

 

9 h 15, Gérard David part donc première auto, suivi de Martin et Strugo, Jacinto part quatrième, l’accrochage des deux autos en tête à quelques mètres de l’arrivée la veille et leurs abandons, lui a fait gagner deux places au scratch !

Elle sait que pour elle cette journée, comme pour les autres concurrents en fait, sera cruciale, car dans les dunes elle va devoir dégonfler les pneus pour ne pas s’ensabler et les risques de crevaison par pincement du pneu sont donc de ce fait… énormes.

David attaque le premier massif de dunes (le terme me semble plus adapté qu’un cordon…) vitesse 45 km/h et les très belles traces des motards qui ont fait une nav impeccable…

C’est quand les camions entrent dans cet enfer que la bagarre devient titanesque!!!

 

BOUWENS FORMIDABLE MAIS LA DUNE EST PLUS FORTE QUE LUI

 

C’est Bouwens, qui avait un peu gratté Jacinto, qui s’arrête le premier, mais Essers et Tomecek eux ne s’arrêtent pas, Elisabete verra sans doute avec soulagement la fin de cet Everest sablé…

Elle en sort enfin mais juste 400 mètres devant Tomecek et le Mercedes d’Elfrink, le chrono donne dans l’ordre Tomecek et son Tatra, 32 secondes devant Elfrink mais… dix minutes devant Jacinto!

 

ELFRINK ATTAQUE L’EVEREST DU SABLE

 

La rage pour la jeune portugaise qui emmanche la suite à plus de 150 km/h !

Devant Gérard David a passé le CP1, six minutes devant Martin, Julien est trois, ce pilote, pâtissier à Paris, fait une course exceptionnelle, Strugo pointe plus loin, ayant déjà concédé … vingt-quatre minutes, se retrouve donc en danger au général, même s’il une heure d’avance sur Martin…

 

JEAN NOËL JULIEN GUERRIER MAGNIFIQUE

 

Au km 155, c’est un way point pas un CP réel, Strugo est bien remonté de la douzième à la cinquième place, mais avec le même retard sur Martin, encore vingt minutes, alors qu’au commandement, David mène toujours la danse, six minutes devant Martin.

 

PATRICK MARTIN BIEN PLACÉ MAIS MAUVAISE FIN DE JOURNÉE

 

La suite se passe moins bien et au CP 2 (km 249) David est toujours devant Martin (9 minutes) et Julien, Strugo est maintenant à 35 minutes de David, le tiers de son avance de la veille est perdu, Martin lui reprend aussi du temps… 26 minutes!

 

STRUGO EST PARTI DOUCEMENT MAIS FINIT COMME LEADER

 

En camions, au même CP2, le très beau Mercedes d’Elfrink est en tête, six minutes devant Jacinto, huit minutes devant Essers, il y aura encore baston dans la mesure où, on l’a vu avec les motos,  il y a un piège de sable infernal avant l’arrivée!!!

 

L’ATTAQUE DANTESQUE DE JACINTO

 

En autos, le classement à l’arrivée est finalement imprévue, alors que David a été en tête pendant 400 bornes, problème pas loin de l’arrivée, carafe ou cabane sur le chien, son mouchard ne le dit pas!

Yves Fromont, l’avocat Lyonnais gagne la spéciale, c’est la première qui échappe à ce magnifique engin de course qu’est le buggy Optimus de MD, il y a quand même une auto de ce préparateur en tête au général, celle de Jean Pierre Strugo, qui lui a été en retard durant toute la spéciale et qui se refait dans la dernière partie, la plus terrible parce que courte, vacharde et on y arrive après 400 bornes de sable dans les bras.

 

YVES FROMONT FORMIDABLE VAINQUEUR

 

C’est dans les situations à la con que l’on gagne un (vrai) Dakar, pas en ligne droite…

Parce que c’est là que les vrais pistards deviennent invincibles !

Donc au général, Strugo a ce mercredi soir 9 janvier 2019, une heure quarante d’avance sur Martin qui a aussi raté son arrivée de spéciale, sur Fromont qui a certes gagné mais n’a pris que cinq petites minutes à l’Optimus jaune et noir de Jean Pierre.

 

GOSSELIN FAIT UNE SPÉCIALE INCROYABLE !

 

Autre truc inattendu, mais plus logique, Gosselin est deuxième temps du scratch alors qu’il est parti 31ème le matin, certes il a du doubler un paquet de monde mais les traces devant lui ont été une bénédiction pour la navigation.

 

ESSERS A ENVOYÉ DU LOURD !

 

En camions, l’homme du jour est le Belge Essers avec son Man, onze minutes devant Jacinto, ils sont cinq et neuf au Scratch, au Général, Jacinto a deux heures d’avance sur lui, « Vai », Forza Elisabete!

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : Alain ROSSIGNOL et Jorge CUNHA

 

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