AFRICA RACE 2019, JOUR TROIS, LAURE ET BOTTURI LES ROIS MAG…IQUES

 

LAURE ET BOTTURI ROIS DE LA PISTE

On part du bivouac et à l’arrivée il y aura 14 bornes de liaison, ce tracé est génial…

Donc d’abord les présentations de la journée, avec le Menu du Jour 

 

Jeudi 3 janvier 2019 : Etape 3

AGDAL / ASSA : 415 km

Départ du Bivouac

Spéciale : Agdal / Assa : 400,71 km

Liaison : Assa / Oued Draa-Assa : 14,29 km

 

METGE ET SCHLESSER

 

L’avis de René Metge, Organisateur de cette épreuve qu’est l’Africa Race :

« Le départ sera donné directement au bivouac, permettant aux concurrents de bénéficier d’un repos supplémentaire et aux assistances de voir s’élancer les véhicules. Cette spéciale, alliant vitesse et navigation traversera des chaînes de montagnes, des lacs à secs et de nombreux postes militaires. Le début d’étape ne comportera pas trop de difficultés avec un tracé balisé par des cairons. Néanmoins, les pistes marocaines sont généralement intraitables avec les pneumatiques et les crevaisons viennent parfois chambouler les classements. Il faudra donc savoir être raisonnable sous peine de perdre pas mal de temps. La fin d’étape sera parfois délicate en se rapprochant de l’Oued Draa. L’arrivée se fera aux abords de la ville d’Assa, où l’Africa Race passe souvent. »

 

 

Puis le profil de la journée, du sable mais beaucoup de piste, donc attention à la navigation…

 

 

Le parcours général jusqu’à l’arrivée à Dakar, qui va se raccourcir de quatre cent km aujourd’hui jeudi 3 janvier.

Encore un jour très dense et très long, quatre cent bornes dans le Grand Sud Marocain dans une espèce de course à la mer qui se terminera dimanche pour la journée de repos à Dahkla, dans cette péninsule de pêcheurs devenue  ultra branchée dans le monde entier.

 

MOTO : BOTTURI SCRATCH ET GÉNÉRAL

BOTTURI, PARTI EN TÊTE, ARRIVÉ EN TÊTE

 

C’est à huit heures quarante cinq, puis deux minutes plus tard qu’ont été lâchés les frères quasi jumeaux de ce début de rallye, les motards Ullevalseter en premier puisqu’il il a gagné la veille, Botturi ensuite le leader, qui ne sont pas lâchés d’une semelle la veille et sur 430 km !

Botturi est en tête au général, il faudrait qu’il reprenne un peu d‘avance, ce qui est vite fait en suivant la trace et en reprenant Ullevalseter dès le début, cette règle du départ en fonction de l’arrivée de la veille est vraiment une connerie.

Le problème est réglé en WRC mais pas encore en Rallye Raid, dommage.

L’ATTAQUE SUPERBE D’ULLEVALSETER

On démarre par le même superbe bout plat et dur de la veille, et donc des vitesses frisant les 150 km/h, il fait seulement sept degrés, c’est mieux que la veille mais ça doit bien mordre le visage…

Pour le roulage en duo, chose fréquente dans tous les sports mécaniques, que l’on surnomme la baston et dont cette situation est une parfaite illustration, il est clair que cela devra cesser, c’est horriblement stressant pour les pilotes, mais un jour, sur une chute, un problème mécanique, une baisse de moral – peu probable –  une grosse fatigue due à une maladie locale (possible) il y aura séparation.

Ce n’est pas une question d’ego, les deux pilotes savent qu’ils sont à égalité, mais d’attente que l’autre craque. Botturi a fait les titres en Italie avant son départ, le grand Quotidien sportif  ‘ La Gazzetta dello Sport’ a cartonné sur l’Africa Race et Botturi est une vraie star des sports dans son pays.

 

AGAZZI EST TROISIEME

 

L’Italien Agazzi, parti trois, roule avec eux en ce début de journée, ravi de l’aubaine de trouver de tels lièvres, mais c’est aussi un tout bon.

On est dans un lit d’oued parsemé d’arbres, navigation facile parce que la piste principale est bien visible, mais il y a des parallèles partout, c’est usant…

Les motards n’aiment pas la caillasse et il y en a eu pas mal, Agazzi, qui a chuté mais pas grave, demandait à l’arrivée qui était le fabricant de cailloux du pays, genre j’aimerais bien lui allonger une droite, comme quoi après 400 km (et une chute!)  on peut encore avoir de l’humour…

Le Français Cavelius roule derrière eux, il est six au général et a terminé six la veille, il a 56 minutes de retard sur les leaders, lui aussi adore rouler avec des gens rapides, les fameux «lièvres»

CAVELIUS TOUJOURS BIEN PLACÉ, SIXIEME AU GÉNÉRAL

On roule vers l’ouest, lumière du soleil dans le dos, génial.

Au km 50, Botturi est passé une minute devant Ulle et Agazzi, normal, on l’a dit, il faut qu’il reprenne du temps pour garder la tête au Général, ces minutes là ne serviront à rien arrivés en Mauritanie, enfin en principe…

Mais ici, c’est jouissif, point barre.

LE DRAA LA MAGIE DU SAHARA

La piste, superbe, passe de vallées en djebels (montagnes très érodées par la chaleur et la violence des oueds quand il pleut) en suivant le cours du Draa, ce fleuve magique qui nourrit les exploitations agricoles du sud du Maroc et se poursuit jusqu’à la mer, au milieu d’un océan de roche et de sable, beau comme la création du monde, miracle incompréhensible, sauf à se souvenir que le massif énorme de l’Atlas, qui se couvre de neige en hiver, fournit l’eau à tout le désert, ce qui est une belle image et une vraie réalité.

 

PISTE MAGIQUE

 

En ce début de course, avec des pistes assez nettes, les écarts entre les motos sont faibles, six minutes entre les douze premiers…

En tête, au km 100, l’écart entre Botturi et Ullevalseter a grimpé de quinze secondes, 1’43 et l’Italien Agazzi est entre les deux duellistes, il a 27 minutes de retard au Général, une bonne occasion et hop il gagne une place !

Au CP2, Botturi est deux minutes devant Ullevalseter, Agazzi entre les deux, pas de changement.

 

ULLEVALSETER BATTU

 

Km 297, au CP3, Botturi a pris encore un peu d’avance sur Ulle, 2’19. On est exactement dans le schéma de la veille, pas impossible que le Norvégien laisse un peu d’avance à son adversaire pour qu’il ouvre la piste et risque de se planter sur une parallèle…

Et puis pas impossible que Botturi et sa Yamaha soient en pleine forme, ce qui est étonnant vu la ‘tétrachiée de KTM engagées, mais ça fait aussi le piment de l’histoire.

Agazzi est toujours trois mais largué, pointant désormais à dix minutes.

Les garçons de tête ont fait trois cent bornes en 3 h 26, c’est sûr que ça va vraiment très vite…

L’arrivée se fait dans la région de Guelmin, un endroit connu de tous les pistards pour son énorme marché de dromadaires le samedi, un truc bruyant et assez puant mais inoubliable, on a la sensation de vivre un moment unique et c’est vrai.

 

GUELMIN (TOURISME MAROCAIN)

 

On finit sur un beau morceau plat à plus de 145 km/h…

Ullevalseter laisse finalement 2’38’’ à la Yamaha de Botturi, toujours en tête au Général avec maintenant sept minutes et sept secondes d’avance sur le Norvégien, et 45 minutes sur la Honda de Cavazzi.

Belle journée, belle baston !

Puis comme d’hab, on attend la gorge serrée l’arrivée du mec qui parti du fin fond de la grille est remonté comme une flèche…

Ensuite ce sera la magie du bivouac, racontée en deux images par nos photographes Rossignol et Cunha, une de haut, une au sol…

 

 

 

AUTOS : LAURE EN BARRE…

 

Dix minutes après la dernière moto, on a lâché les autos, Laure devant Strugo et Gosselin, on prend gentiment du 160 km/h pour se mettre en jambes…

Par la suite, dans le djebel, il y a très grosse baston entre les trois buggies MD, les vitesses sont franchement déraisonnables, mais fait-t-on de la course en sports mécaniques pour être raisonnable ?

Au km 100, Laure passe le premier, une minute trente devant Strugo, trois minutes devant Gosselin, au CP2 (CP= contrôle de passage, le boulot de commissaire le plus dévoué que je connaisse, ils sont deux par auto, souvent un couple, totalement seuls, pleins de poussière dans la gueule à chaque passage, ils se mettent en place durant la nuit, ils sont autonomes en tout, bouffe et boisson, ils partent après la dernière auto, grosse admiration pour ces gens qui vivent une aventure superbe dans une solitude totale, au CP2 donc, les deux autos de Laure et Strugo sont exactement en même temps au centième de seconde près…

Donc Strugo a repris deux minutes, il en a six de retard au Général…

 

JEAN PIERRE STRUGO MASTER OU COMMANDEUR

Derrière eux, en septième position autos/camions, grosse bagarre aussi, ils sont à 800 mètres l’un de l’autre, entre Tomecek le solitaire et Jacinto la Princesse du Désert.

TOMECEK L’IRONMAN

Au CP 2, km 185, Jacinto a repris quatre minutes sur Tomecek, elle avait dix neuf minutes de retard au général au départ le matin.

La baston des camions va fort !

Dans un reg de sable immense, Jacinto lâche ses petits camarades, Tomecek a dû pelleter…

Mais on sait que le Belge Bouwens, sur son Iveco, est sur les pistes comme les Alpine A 110 quand le Maroc était au Championnat du Monde des Rallyes !  (Les pistes ont bien changé, totalement dégradées, mais Bob Neyret me disait qu’à l’époque c’était un festival de glisse).

 

JACINTO LA MAGNIFIQUE

 

Et Bouwens parvient à prendre deux minutes au Man de Jacinto, mais la jeune Portugaise lui a collé deux heures la veille, il n’y a pas le feu au lac.

Le profil de la journée le laissait prévoir, beaucoup de piste, donc vitesse élevée et en principe pas de plantages…

 

FROMONT QUATRIÈME ET PREMIER BUGGY QUI NE SOIT PAS UN OPTIMUS

 

On arrive au bout, Strugo à deux petites minutes de Laure, qui gagne pour la troisième fois d’affilée, il est donc en tête au général, 16’46’’ devant Strugo.

Avec le buggy de Julien, il y a encore trois Optimus aux trois premières place de cette spéciale, la marche triomphale continue.

JEAN NOËL JULIEN

Comme à moto, l’attente commence, on craint le mec qui a roulé comme un fou parti trente minutes derrière…

L’attente sur la ligne d’arrivée, un truc exténuant…

LA LIGNE D’ARRIVÉE EST UNE ATTENTE EXTÉNUANTE

Voilà ce que donne cette cruelle attente…

Autre bagarre en SSV, un jour compliqué parce que ça allait vite et que ce n’est pas la qualité première d’un SSV.

C’est maniable, ça franchit du tonnerre, c’est léger en cas de plantage mais ça ne prend pas 200 km/h en ligne droite…

Cette journée, et le général va avec, est pour le Canam de Roquesalane et Ferri.

ROQUESALANE,MEILLEUR SSV DU JOUR, ONZIEME AU GÉNÉRAL

Reste la baston camions, Elisabete Jacinto est juste magnifique sur piste (elle doit en profiter, le sable c’est moins son truc) elle est à 35 bornes de l’arrivée, elle roule à 130 km/h, elle est six au général, remonte de trois places, elle est en tête des camions!

ELISABETE JACINTO EN BASTON

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : Alain ROSSIGNOL et Jorge CUNHA

 

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