TROPHÉE DES ALPES 2018, JOUR DEUX : LA CANICULE DE LA GRANDE BOUCLE… AU SOMMET DU GALIBIER

 

 

Il est midi ce mardi 11 septembre 2018, au sommet du Col de la Madeleine, on est à 2.000 mètres d’altitude et il fait quand même 26°!

Le ciel est d’un bleu comme dans le désert, un peu moins dense, l’air est sec comme un coup de trique, mais c’est le grand beau depuis deux jours et ça, sur un rallye qui se déroule en montagne, c’est totalement essentiel pour que la bonne humeur soit au rendez vous partout.

 

 

Les cols à franchir au programme du jour, s’appellent le Lautaret, le Galibier, la Croix de Fer, Le Glandon, la Madeleine, on se croirait dans les colonnes du Journal l’Équipe en juillet, durant le Tour de France…

 

LES COLS DU TOUR DE FRANCE SONT EN COULEUR… AU SOL !

 

Oui tous ces cols sont mythiques, cela dit l’expression « forçats de la route », inventée par Albert Londres, un de mes maîtres à écrire, colle totalement à ce qui s’y passe!

À  leurs sommets se sont battus et illustrés bon nombre de ‘GÉANTS’, les inoubliables Coppi, Bobet, Anquetil, Hinault pour ne citer que les plus capés !

 

 

Les centaines de cyclistes que l’on a pu croiser en bavent comme des romains, les motards perdent un peu leurs trajos et dans les voitures du Rallye, la température fait monter la pression… et les esprits, l’organisateur a du en morigéner quelques uns, dont l’attitude peut mettre en danger  cet événement… et les autres !

C’est sûr que quand on a suivi un camion dans les lacets et que la moyenne imposée n’est pas respectée, on perd des valises de points, que l’on essaie de récupérer en dépassant un peu sauvagement et ensuite en mettant un peu de gaz…

Mais c’est la règle de la régularité, on roule sur routes ouvertes avec les inconvénients que cela peut provoquer !

En revanche, le parcours de la journée est juste somptueux, de certains cols on aperçoit la totalité du Massif du Mont Blanc, le temps est tellement beau que l’on l’impression que c’est à portée de main.

 

LE MASSF DU MONT BLANC À  PORTÉE  DE MAIN !

 

Mais, ce qui est net, je connais bien le coin que j’ai fréquenté depuis mes premières années junior, en été pour faire de la montagne, en hiver pour le ski, le Mont Blanc est encore de sa couleur de définition mais autour les glaciers sont squelettiques, à ce rythme là, dans une génération il faudra changer le nom du massif !

Aparté… Une vieille remarque, déjà quand j’étais à ‘Auto Plus’, on rêvait avec mes Confrères d’aller chercher le crétin qui désigne les intérieurs des autos, de le mettre à l’arrière de sa création, chose que manifestement, il ne fait jamais et de l’emmener sur une centaine de km de montagne.

Pour lui faire comprendre ce qu’il fait endurer aux enfants qui sont censés voyager à l’arrière et ne pas faire de bruit, ça énerve papa devant au volant.

Là, c’est logique, les photographes doivent voir les angles à shooter et je suis à l’arrière d’un véhicule Français… dans un shaker, situation aggravée du fait que je suis clairement en surpoids.

Je ne donnerai pas le nom de la bagnole parce que c’est un phénomène général, les passagers arrière ne font pas le même voyage que ceux qui sont devant. Je hais les ingénieurs…

Bon, pas grave, je ne suis pas là pour m’endormir mais pour m’émerveiller et c’est le cas, au diable les douleurs…

 

TROPHEE DES ALPES 2018 -CORMET DE ROSSELEND

LE CORMET DE ROSELEND

 

Et quand on descend de cet endroit magique qu’est le Cormet de Roselend (Cormet signifie col en patois de Beaufort), l’apparition du lac de ce prodige d’architecture qu’est le barrage du même nom, là c’est carrément un coup dans la g…

Il se passe un truc démentiel sur ce Rallye.

Gilles Gaignault m’en avait parlé, lui, qui y est souvent passé à cet endroit magique, dans les étés où il couvrait par pure passion, le Tour de France, pour l’Agence ACP-REUTERS, l’époque bénie des Bernard Hinault et Laurent Fignon !

 

GEORGE ET PERRIN TOUJOURS LEADERS !

 

J’écris souvent que les Belges sont les spécialistes mondiaux de la Régularité, et au soir du deuxième jour, il ya en tête un équipage helvético-français.

J’en ai parlé hier, c’est la Ford Escort de George et Perrin, devant une R5 emmenée par un pilote français et un navigateur portugais (oui je sais, un navigateur portugais c’est un pléonasme depuis Bartolomeu Dias et Vasco de Gama…) et enfin…

Enfin un équipage féminin et français sur le podium, bravo à Valérie Bossart et Sabine Guillien qui roulent avec une Porsche 911 SC.

Et oui, le Rallye des Princesses a fait de certaines de ces dames des génies de la navigation et du pilotage en régularité, c’est génial !

Grosse étape ce deuxième jour, Patrick Zaniroli voulait en faire un juge de paix mais George et Perrin ont formidablement résisté et sont toujours en tête !

Le premier équipage belge est sur une Ford Sierra Cosworth pas vraiment belle mais qui passe sans perdre ou prendre un tour moteur sur 600 mètres, formidable motricité et magnifique moteur.

Delhez et Noelanders ne sont pourtant pas sur le podium, c’est dire à quel point la Régularité difficile, car chez Zaniroli c’est toujours sportivement ardu, d’où le succès des épreuves, est aussi devenue une spécialité française…

 

 

Ce que dit Patrick Zaniroli de sa journée :

« Jamais, de mémoire d’organisateur, il ne m’a été donné de vivre une journée aussi pleine et parfaite ! Traverser les Alpes en diagonale sous une météo estivale en franchissant tous les plus grands cols avec la découverte d’ascensions aussi merveilleuses qu’inédites : je crois sincèrement que cette journée restera dans la mémoire de tous les équipages. A mi-parcours, la course pour la victoire finale reste des plus indécises, même si j’aimerais en profiter pour rappeler certains équipages à l’ordre quant à leur comportement parfois inapproprié sur route ouverte… L’avenir de nos rallyes dépend de notre attitude à tous. Les deux jours qui restent s’annoncent encore très exigeants et, je le répète, rien ne sera fini avant l’arrivée sur le podium final, jeudi à Cavalaire… »

L’étape du jour, partie de Briançon, se termine à Megève, et j’y ai encore un gros moment d’émotion…

 

LES ALPINE DU PÈRE  ET DU FILS SAINS D’ESPRIT !

 

J’ai parlé hier de Jean Paul Pierrat, héros français du Ski de Fond qui ouvre le Rallye avec le numéro zéro.

Sur le parking, son fils est venu le rejoindre avec une autre A 110 1600 S, couleur bleu de France, un bijou.

Jean Paul me dit que cela fait trois mois qu’ils polissent le bijou, qu’ils on été ensemble rouler un rallye en Allemagne qui n’accueille que des voitures d’oiginés ou des réplicas totalement fidèles.

L’Alpine bleue est la réplique parfaite voiture de Jean Luc Thérier, avec les autocollants d’époque reconstitués.

Du travail d’orfèvre.

 

 

Puis le soir est venu, il faut encore très chaud, ce mercredi on redescend sur Gap, et ça va être encore phénoménal, je me ferai encore secouer mais j’aimerai ça…

Parce que sur le terrain, la lutte est farouche, au sol le paysage est au-delà de l’humain quant au ciel, il est d’une générosité sans failles…

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : Richard BORD

 

Classements sur : https://gallery.mailchimp.com/1c0392c0b0735c890c25d521c/files/be6f96a8-8b7e-4084-b1f4-cc7d271afbe7/TDA2018_classement_ge_ne_ral_apre_s_etape_2.pdf

 

Auto Historique Sport Trophée des Alpes