1er AOÛT… ON N’OUBLIE PAS PATRICK DEPAILLER

 

PATRICK DEPAILLER au GP de MONACO en 1980

 

Ce jour et comme chaque année depuis ce funeste 1er Août 1980, on n’oublie pas … Patrick, le Clermontois, ancien brillant pilote de Formule 1, victorieux de deux Grands Prix, dont le plus prestigieux d’entre eux, celui de Monaco le dimanche 7 mai 1978, au volant d’une Tyrell-Ford Cosworth, puis un an plus tard, de celui d’Espagne et disputé à l’époque, sur le circuit Madrilène de Jarama, le dimanche 29 avril 1979, cette fois au volant d’une Ligier-Ford Cosworth.

Malheureusement, le vendredi 1er août  1980, alors qu’il pilotait l’Alfa Roméo de GP, il était victime en fin de matinée, d’un accident mortel, lors d’une séance d’essais privés, organisée sur le circuit d’Hockenheim, en prévision du GP d’Allemagne, programmé la semaine suivante.

Lequel allait être remporté neuf jours plus tard, le 10 août par un curieux hasard par son copain, avec qui il avait fait une sacrée équipe l’année précédente, Jacques Laffite au volant de sa Ligier

Un Jacquot qui en signe de deuil avait sur le podium refusé le magnum de Moët. Tout comme les deux pilotes Williams qui l’accompagnaient. L’argentin Carlos Reutemann, second. Et l’australien Alan Jones.

L’équipier de Patrick Depailler, l’italien Bruno Giacomelli avait finit cinquième au volant de son Alfa Roméo.

 


CIRCUIT-HOCKENHEIM- La courbe fatale à PATRICK DEPAILLER, le 1er août 1980-La même en 2012

 

Depuis, le tracé d’Hockenheim, a été revu et raccourci et la courbe ou s’est tué Patrick, a disparu!

Les années ont passées… depuis ce drame, provoqué par un problème avec les jupes mobiles, très en vogue à l’époque et qui selon les conclusions de l’enquête, se seraient bloquées, provoquant la terrible sortie de route et à très haute vitesse de la monoplace, de l’infortuné pilote Auvergnat.

Avec lequel en compagnie de François Guiter et de quelques amis, nous avions dîné la veille au soir à la Brasserie ‘ La Lorraine’ place des Ternes à Paris, avant qu’il ne s’éclipse, en nous annonçant qu’il devait être le lendemain, à 9 Heures à Hockenheim.

Patrick Depailler repose dans le petit cimetière de Crevant-Laveine dans le Puy-de-Dôme, où il a été inhumé.

Ce 1er août, nos pensées vont vers sa femme Michèle et son fils Loïc que nous côtoyons régulièrement dans l’univers de la course automobile, où il est journaliste.

 

RIP l’ami, on ne t’oublie pas

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : Bernard BAKALIAN- ELF

 

UN PEU D’HISTOIRE

 

 

Originaire  de Clermont-Ferrand, Patrick Depailler, se lance d’abord comme beaucoup de champions automobiles de l’époque  (Jean Behra –  John Surtees – Mike Hailwood –  Jean Pierre Beltoise) en sport motocycliste.

Il  débute sur quatre roues en 1964 en Formule 2 sur ses terres sur le très réputé circuit de Charade situé au cœur de Monts d’auvergne, sur les hauteurs de sa bonne ville de Clermont-Ferrand.

Grâce à l’aide du pétrolier ELF et de son responsable du service compétition, François Guiter, Patrick va avoir la chance de débuter en Formule 1, lors du GP de France qui se déroule sur ‘’ Son ‘’circuit Charade.

Ses débuts en F1 ont lieu le dimanche 2 juillet 1972 au sein de la prestigieuse écurie de Ken Tyrrell et en tant que troisième pilote.

Aux côtés du double Champion du monde (1969 – 1971), l’Ecossais Jacky Stewart et de son compatriote, François Cevert. Lequel vient de remporter le 3 octobre 1971, le très réputé – à l’époque – Grand Prix des Etats Unis couru sur le circuit de Watkins Glen.

En fin de saison, il pilotera à nouveau le 8 octobre, une troisièmeTyrrell justement au GP des USA au Glen. Ou ses deux équipiers réussiront un magnifique doublé.

Il est définitivement titularisé comme pilote de F1 à part entière à partir de 1974. Mais hélas avec la lourde tâche de succéder au regretté François Cevert.

Lequel emporté par sa folle passion, s’est tué quelques mois plus tôt, le samedi 6 octobre 1973, lors des essais du GP des Etats Unis sur le circuit ou deux ans auparavant, il s’était couvert de gloire en remportant sa première victoire en GP F1, à Watkins Glen…

Curieux destin !

Hélas, au sein d’une équipe ELF-Tyrrell qui curieusement après avoir outrageusement dominé les Grands Prix depuis 1969 et le premier titre mondial conquis avec Stewart, amorce un lent déclin d’une part et également aussi trop souvent victime d’un manque de réussite et même parfois de chance, Patrick va galérer…

D’abord aux côtés du Sud africain Jody Schekter (1974 à 1976)puis du suédois Ronnie Peterson (1977) et enfin avec son pote et compatriote Didier Pironi (1978)

 Cinq années de patience  jusqu’au 7 mai 1978 ou il explose enfin et triomphe au volant de sa Tyrrell dans le plus prestigieux des GP, celui de… MONACO !!!

Ou le Clermontois obtient enfin la consécration suprême et remporte sa première victoire en Formule1, en devançant Niki Lauda, le Champion du monde et Jody Schekter qui l’encadrent sur le podiummonégasque aux côtés de la Princesse Grâce et du Prince Rainier.

Transféré au sein de l’écurie Française Ligier l’année suivante, il y retrouve son copain Jacques Laffite.

Les deux compères attaquent la saison 1979 en fanfare !

Et débutent en trombe, remportant les trois premiers Grands Prix.Laffite triomphe au Brésil et en Argentine. Patrick en Espagne àJarama dans la banlieue madrilène.

Victoires assorties de trois pôles position, de trois premières lignes et de deux records du tour en course !!!

Mais hélas malheureusement un accident de deltaplane – sa passion avec la plongée sous-marine – lui brise les jambes peu avant leGrand Prix de France inscrit au calendrier le 1er juillet sur le circuit bourguignon de Dijon Prenois.

Ou Jean Pierre Jabouille offre à l’écurie rivale, l’équipe Renault-ELF- turbo, sa toute première victoire en Formule 1 alors que saLigier de l’infortuné Depailler est confié au revenant Jacky Ickx

Ce stupide accident survenu sur les pentes du Puy de Dôme, l’éloigne de la compétition automobile jusqu’à la fin de l’année.

Remercié par Guy Ligier qui lui préfère alors un Didier Pironi alors en pleine ascension, Patrick trouve lui refuge chez les italiens d’Alfa Roméo. Team avec lequel, il effectue donc son retour en GP en1980. Ou il est associé a Bruno Giacomelli.

Lors des huit premiers GP, il ne parvient jamais à rentrer dans les points.

C’est alors qu’il revenait d’un séjour aux Açores en compagnie du patron du service-compétition du pétrolier ELF, François Guiter, qu’hélas en ce vendredi 1er aout sur le circuit d’Hockenheim, lors d’une séance d’essais privés organisée en préparation du futurGrand Prix d’Allemagne, prévu une semaine plus tard, au volant de son Alfa Roméo, très probablement victime d’une rupture de l’une de ses jupes-mobiles  – destinées à procurer l’effet de sol – comme on disait à l’époque, Patrick était victime d’un accident mortel.

Peu avant midi, l’Alfa Roméo quittait la piste à très haute vitesse –280 km/h – et filait s’encastrer dans les rails, tout au bout du circuit dans ce que l’on nommait à l’époque l’Ostkurve .

Quelques jours plus tard, le dimanche 10 Aout, victorieux sur cette piste maudite, son ancien coéquipier Jacques Laffite remportait ce Grand Prix au volant de sa Ligier.

En signe de deuil, il refusait le Jéroboam de Moët…Tout comme ses dauphins, l’argentin Carlos Reutemann et l’australien Alan Jones, les deux pilotes Williams.

Curieusement son équipe Alfa Roméo n’avait pas – en signe de deuil – déclarer forfait. Et au contraire avait, selon ses dirigeants pour honorer sa mémoire, choisi de participer à ce sinistre GP d’Allemagne.

Bruno Giacomelli en finissant cinquième, avait d‘ailleurs scoré les tous premiers points de la saison pour l’équipe Alfa !

ierre JARIER et du photographe M

Patrick DEPAILLER en compagnie de Jean Pierre JARIER et du photographe Manou ZURINI

LA BELLE EPOQUE DES PILOTES FRANÇAIS

 

Au cours de sa carrière, Patrick aura disputé 95 GP. Il compte deux succès (Monaco 1978 – Espagne 1979) une pole (Suède 1974) et dix neuf podiums. Dix secondes places et sept troisièmes.

Parallèlement à la monoplace, le clermontois s’illustrera bien sur aussi dans les compétitions d’endurance ou il remportera de belles victoires d’abord avec Alpine Renault puis avec Matra ensuite. Sans oublier la superbe victoire lors du Tour Auto 1970 ou en duo avecJean Pierre Beltoise, Patrick offre une sensationnelle victoire au proto Matra du Mans

Trente huit années se sont écoulées depuis ce drame.

Une longue, très longue  tranche de vie !

Et comme chaque année, nous pensons très fort à lui !

Et aussi à son fils Loïc, rencontré encore tout récemment lors desClassic Days à Magny cours ou il était l’invité du père Ligier.

Patrick Depailler était un formidable garçon et un très grand pilote.

Nous ne l’avons pas oublié…

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : Bernard BAKALIAN et ELF

 

F1 Patrick DEPAILLER au volant de la  TYRELL P34

 


Patrick DEPAILLER  au GP d’ANGLETERRE 1978 avec la TYRRELL

 

F1 Nécrologie