Dans la catégorie LMGT PRO, victoire et doublé pour les PORSCHE 911RSR ‘usine’ la N°92 avec le Français Kevin Estre, le Belge Laurens Vanthoor et le Danois Michael Christensen, l’emportant devant la seconde 911 RSR’ officielle’ , la N°91 du trio avec l’Autrichien Richard Lietz, l’Italien Gianmaria Bruno et Fred Makowiecki, le Français qui terminent seconds.
Podium complété par la première des quatre Ford GT du Chip Ganassi, la N° 68, avec le Français Sébastien Bourdais, l’Allemand Dirk Muller et l’Américain Joey Hand.
Avec les GT, les dernières heures depuis que je jour s’est levé, les voitures ont passé,elles aussi, beaucoup de temps en début de matinée derrière les Safety Car ou ralentie par des Slow Zones multiples.
La Porsche N°92 de Christensen, Estre et Vanthoor, a continué sans vaciller sa marche vers le graal, à savoir la première marche du podium.
Pas question de se relâcher pourtant et ce pour deux raisons:
Ne pas se déconcentrer, et ne pas laisser revenir la deuxième Porsche et la première de Ford, toutes deux en lutte.
«On fait un peu plus attention, en particulier on évite les vibreurs, mais on garde le rythme » affirmait Laurens Vanthoor au micro de l’excellent speaker des 24 Heures du Mans, Bruno Vandestyck.
C’est derrière le « Cochon Rose », cette Porsche N°92 que se déroulait le spectacle. Lancée dans une lutte sans merci, la Ford N°68 a chassé pendant plusieurs heures la Porsche Rothmans N° 91.
Séparées en général par moins de 5’’, après 20 heures de course, elles nous ont offert un relais époustouflant quand ‘ l’enfant du pays’ le Sarthois, Seb Bourdais, désormais installé aux Etats-Unis, effectuant depuis de nombreuses années une carrière essentiellement Américaine, exception annuellement du Mans, Sébastien Bourdais, donc au volant de sa Ford du Chip Ganassi, et Frédéric Makowiecki, encore auréolé de sa victoire musclée aux 24 heures du Nürburgring ont pris le volant ensemble.
Ce fut un festival de dépassement, d’aspiration, de trajectoires tendues, chacun mettant un point d’honneur à passer son adversaire.
Au-delà de cette lutte, cela a permis de bien voir les différences entre ces deux voitures. Visiblement, la Ford maquait de vitesse de pointe, mais sa maniabilité permettait à Bourdais de dépasser dans les enchainements.
Mais la Porsche reprenait l’avantage dans les lignes droites et quasiment sans efforts.
Durant cette matinée nous avons pu assister aussi à une longue bataille de prestige entre la Ford N°69 de Briscoe, Westbrook et Dixon, trio venu des USA où ils roulent en monoplace en Indycar et en endurance IMSA et la Corvette N°63 des ‘ Cow boys’ eux aussi concurrents des Championnats US, Jan Magnussen, Antonio Garcia et Mike Rockenfeller ex Audi et reconverti outre atlantique. Elle a fini par tourner à l’avantage de la Ford.
Au passage sous le drapeau à damier, on ne peut que constater que Porsche a marqué de son empreinte ces 24 heures du Mans 2018.
Quand la marque Allemande a décidé fin 2014 de rouler en LMP1, elle a trusté ensuite les premières places des trois dernières éditions, remportant les 24 Heures du Mans en 2015, 2016 et 2017.
Ayant choisi de se retirer du LMP1 pour des motifs essentiellement budgétaires, la firme de Stuttgart décide de rester en endurance mondial et de s’engager en GTE Pro.
Même résultat, avec cette année un doublé, la 92 triomphant avec un tour d’avance sur la voiture-sœur, la 91 et devant le gratin des marques comme Ford et ses GT, Ferrari, Aston Martin, Corvette ou encore BMW
Cette dernière pour son retour au Mans a malgré tout le mérite d’amener une voiture à l’arrivée en douzième position, soit deux places derrière l’autre ‘nouveauté’, l’Aston Martin.
En d’autres termes les anglais ont fait mieux
Et comme autonewsinfo vous l’avait indiqué et promis en parlant de BOP, les quatre premières voitures finissent dans le même tour, et si on fait exception de la première qui s’était ménagé plus de deux minutes d’avance, les trois suivantes se tiennent en une minute trente.
Alors on peut une nouvelle fois se poser la question sur cette BOP qui bride les cerveaux…
PORSCHE ENCORE ET AUSSI EN LMGTE AM
En LMGT AM, le succès revient aussi à la firme de Stuttgart grâce à l’une des trois PORSCHE 911 RSR, de l’équipe de Patrick Dempsey, la N°77 avec le Champion de France de la PORSCHE Carrera Cup 2017, le jeune Français Julien Andlauer, accompagné par l’Australien Matt Campbell et par l’Allemand Christian Reid.
Ils devancent l’une des FERRARI F488, la N°54 du Team Spirit of Race, confiée au Suisse Thomas Flohr, et aux transalpins Fransesco Castellacci et Giancarlo Fisichella, l’ancien brillant pilote de F1, qui termine deuxième à 1’39.044
Le podium en Am, étant complété par une seconde Ferrari F488, la N° 85, celle du Team Keating, laquelle finit à 1 tour. Ensuite, on pointe dans l’ordre, la Porsche N°99 du Proton Team, également à 1 tour, suivi d’une autre Ferrari F488, la N° 84 de l’équipe Britannique JMW, classée, elle, à 3 tours.
Patrick MARTINOLI
Photos: Thierry COULIBALY