IL Y A 36 ANS, RICARDO PALETTI TROUVAIT LA MORT AU GP. DU CANADA À MONTRÉAL

 

 


F1 1982 RICARDO PALETTI Équipe OSELLA

 

Lors du GP. du Canada, sur l’Île Notre-Dame qui se déroule ce dimanche, on aura naturellement une p’tite pensée pour l’inoubliable et regretté grand Champion Québécois, Gilles VILLENEUVE, décédé le 8 mai 1982 lors des essais qualificatifs du GP de Belgique disputé à l’époque à Zolder.

Mais on pensera également ce week-end à Montréal à un jeune espoir Italien…

Cela fera très exactement 36 ans que Riccardo PALETTI, un jeune loup transalpin, âgé de 23 ans, s’est tué, le 13 juin 1982, quatre semaines après Gilles VILLENEUVE, le héros local à Montréal, qui, répétons-le, avait connu le même sort à Zolder lors des qualifications pour le GP de Belgique d’une saison maudite où les accidents graves se sont succédés.

Fraîchement débarqué en F1,le jeune Milanais, issu d’une famille fortunée, dont le père était non seulement le patron d’une agence immobilière et d’une entreprise en construction mais aussi l’importateur pour l’Italie des produits de la multinationale Japonaise PIONEER, était en permanence confronté aux affres des non-qualifications sur une très modeste FA-1B d’Enzo OSELLA, dont l’écurie patronyme était basée dans le petit village d’Attela au Sud de l’Italie.

Sa carrière en F1, aura été aussi brève qu’éphémère dans la catégorie reine, puisque brutalement interrompue au 8ème GP de sa jeune carrière après six non-qualifications et un forfait, précisément après 100 mètres de ce qui aurait dû être son premier GP de F1 ce 13 juin funeste !

C’est en 1978, qu’il avait démarré sa carrière en sport automobile, débutant en Formule Ford, avec l’aide financière de son père Arietto, ce dernier, lui achetant un volant pour 50.000 $US pour participer au championnat d’Italie de la discipline.

Dès sa première épreuve, il se retrouva en tête durant 18 tours avant d’abandonner suite à des problèmes techniques.

Au final, il termina 3ème du Championnat transalpin, ce qui était encourageant pour un néophyte.

L’année suivante, le jeune Ricardo monta d’un échelon en disputant le très relevé Championnat d’Italie de F3, où après deux cinquièmes places, il franchit directement un pas supplémentaire en tentant sa chance en F2, avec comme ambition d’arriver le plus rapidement possible en F1, grâce à l’appui de son paternel…et de PIONEER !

 

Riccardo-PALETTI-en-F2-durant-la-saison-européenne-1981-©-Manfred-GIET-

 

Il trouvera d’ailleurs un volant chez SAN REMO RACING sur une MARCH 792 BMW, pour l’avant dernière manche du Championnat d’Europe à Misano, où il terminera cependant l’épreuve dans les glissières!

Nouvelle tentative en 1980 chez ONYX sur l’ancienne  MARCH 802-BMW de Johnny CECOTTO, avec laquelle il dispute quatre manches, ponctuées de deux abandons et deux classements aux 8ème et 14ème rangs.

Un an plus tard, Paletti dispute alors une saison complète de Championnat F2 pour Mike EARLE et son très performant Team ONYX, au volant d’une MARCH 812-BMW, terminant finalement 10ème au classement final.

Pensant avoir gagné ses galons, il décide dès 1982 de faire le grand saut en F1, avec naturellement l’aide de PIONEER, chez Enzo OSELLA, à la recherche, lui, du moindre ‘pasticcio’ pour réchauffer la cagnotte de son écurie en proie à de sérieuses difficultés financières et qui avec FERRARI et ALFA ROMEO, formait la trilogie Italienne, dans la catégorie reine.

Advint alors l’accident fatal au GP du CANADA au moment de son tout premier départ en F1, lorsqu’il alla s’écraser et s’encastrer à 200 Km/h, sur l’arrière de la FERRARI du Poleman, Didier PIRONI, mains levés pour prévenir car resté bloqué sur la grille de départ après avoir calé, avant que l’OSELLA ne s’enflamme, ne laissant hélas, aucune chance à l’infortuné jeune Milanais, deux jours avant son 24ème anniversaire.

Peu après, on apprendra que Riccardo PALETTI avait un accord de principe pour aller chez ONYX en 1983, où Mike EARLE préparait son entrée en F1, en tant que constructeur.

Le circuit italien de VARANO DE MELEGARI, près de PARME, a été renommé ‘AUTODROMO RICCARDO PALETTI’ en sa mémoire en 2001.

Triste statistique, Ricardo a été l’avant dernier pilote de F1 ‘mort au combat’ lors d’un GP, suivi douze ans plus tard, par le dernier en date, le grand, l’immense, l’inoubliable Ayrton SENNA, décédé, lui, le 1er mai 1994 à IMOLA lors du Gran PREMIO de SAN MARINO.

Si durant ces 36 années, la rubrique nécrologique a pu être réduite à ce point en F1,au point de rendre la Grande Faucheuse dubitative, c’est grâce à la mise en place de toute une panoplie de mesures de sécurité instaurées sous le mandat de Jean-Marie BALESTRE, l’ancien Président de la FISA à l’époque, devenue FIA entretemps, et qui au fil du temps, n’ont cessées d’être améliorées, à ce point que la F1, est devenue moins meurtrière que les courses cyclistes !

Heureusement d’ailleurs, car au regard de ce qui s’est passé entre 1950 et 1994, où 17 pilotes ont perdu la vie, lors d’une épreuve de la catégorie reine du sport-auto, soit quasiment une grille de départ actuelle complète !

 

Manfred GIET

Photod : Publiracing Agency et PIONEER

 

 

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