Jamais depuis 2015 Marquez n’était arrivé avec autant d’avance au général avant le Mugello.
Ce week end, avant le GP, il a 36 points d’avance sur Vinales, 37 sur Zarco, 39 sur Rossi, autrement dit, en tenant compte du fait qu’à deux reprises, Lorenzo a envoyé ses adversaires au tas, Marquez se retrouve devant les trois pilotes Yamaha et les ducati sont à dache.
Si Petrucci et Miller, cinq et six au général, sont à quarante et un et quarante six points, Dovizioso est neuf au général avec quasiment la moitié des points de Marquez, 46 à 95…
Donc première constatation, même si Marquez ne termine pas le GP du Mugello, il sera toujours en tête du mondial, avec moins de points d’avance mais toujours leader.
Et s’il gagne, son avancée va devenir météoritique !
C’est une façon de présenter les choses, en effet, Marquez a gagné trois des cinq premiers GP de la saison, il aurait pu faire encore mieux si en argentine in avait gardé son calme, mais ce n’est pas un métier calme les GP…
S’il ya la moindre chance de lui reprendre quelques points c’est d’abord au Mugello, un circuit loin d’être favorable aux Honda, où la longue ligne droite de plus d’un km peut favoriser les motos rouges, que l’on sait très puissantes.
Il ne faudra pas que Lorenzo recommence les mêmes erreurs, bouchonnant son équipier Dovizioso, mais Lorenzo n’a plus, au dire du grand boss de Ducati Ciabatti, que deux GP pour prouver qu’il peut encore faire fort avec la moto.
Autrement dit sachant qu’il est un habitué des holeshot, des départs en tête, il n’est pas impossible qu’il gêne un éventuel retour tout en haut de Dovizioso.
Alors résumons, on a :
- Un Lorenzo qui joue ses dernières cartes
- Un Dovizioso qui doit gagner pour reprendre au moins quelques points au leader Marquez
- Deux autres Ducati dont les pilotes veulent seulement assurer leur avenir, Petrucci veut prendre la place de Lorenzo et Miller la moto d’usine de Petrucci au sein du team Pramac. Il y a donc d’abord une énorme bagarre Ducati…
- On a ensuite un triplé Yamaha dont la moto manque un peu de puissance et dont l’électronique fonctionne mal par grande chaleur, qui cherchera évidemment à réduire l’écart avec Marquez. Voire à gagner. Et là Viñales, Rossi et Zarco ont les dents longues…
- On a ensuite un team Suzuki où les pilotes sont capables du pire et du meilleur, où la moto est en pleine forme, qui peut donc jouer les trouble fête devant
- On a enfin un Marquez qui sait que s’il passe victorieusement le Mugello, il aura mis un gros coup de poing sur la table du Championnat, on sera à six courses sur dix neuf, un petit tiers.
Moralité…
Ou Marquez fait comme en 2015, il pulvérise, les luttes internes de Ducati peuvent l’y aider, et les Yamaha ont de quoi, si le camp Ducati s’effondre à nouveau, faire un très beau résultat.
Cela dit soyons clair, tuer un championnat est le rêve de tout pilote à commencer par celui qui demeure le plus grand des plus grands, Giacomo Agostini, avec quinze titres mondiaux et cent-vingt-deux victoires en GP!!!
Sportivement et techniquement c’est une saga incroyablement difficile à réaliser.
C’est donc aussi un résultat rarissime qui mérite que les foules se déplacent.
Le Mugello a vu en 2017… 164 000 spectateurs sur le GP (205 000 au GP de France), pour y avoir roulé avec le Queen’s Cavalcade en fin de journée du championnat italien, je peux vous dire que l’endroit est carrément fascinant.
En plus les Italiens ont envie de voir briller les Ducati chez eux, à moins de 80 bornes de Bologne, et si la météo est bonne, elle l’est, ils vont arriver en masse.
On espère encore une fois que l’orgueil de Jorge Lorenzo ne viendra pas fiche tout ça en l’air, car soyons en sûrs, lui sautera de joie sur le podium s’il gagne mais son équipe Ducati, qui mise tout sur Divizioiso, aura perdu gros…
Jean Louis BERNARDELLI
Photos MotoGP : Circuit du Mugello