LE ‘TROPHÉE DES ANDES’, UNE SACRÉE AVENTURE.

 

 

RETOUR SUR
LE ‘TROPHÉE DES ANDES‘ 2017

 

Notre Ami et Confrère Jean Claude Lamorlette, ancien du Magazine Échappement,
a vécu une expérience et une aventure tout à fait exceptionnelle, à la fin de l’Année 2017,
en participant au ‘Trophée des Andes‘, en Amérique du Sud.

Il nous raconte ses deux mois.

Un pari, un nouveau défi ?
Il n’en fallait pas plus à Jean Claude Lamorlette, l’ancien Journaliste puis Rédacteur en Chef de la Revue Échappement, désormais en Retraite dans la Drôme, pour qu’il dispute ce 1er ‘Trophée des Andes’,
en Amérique du Sud.

Organisé par Atypick Travel, Agence a qui l’on doit aussi le ‘Paris-Moscou-Pékin’, ce Trophée s’est déroulé avec des voitures historiques à travers six pays de ce continent comme l’Argentine, le Chili, le Pérou, la Bolivie, le Brésil et l’Uruguay.

12.500 kilomètres au total en 45 jours.
De quoi se dépayser et vivre un super voyage bien organisé et encadré.

 

Voici son Carnet de Bord.

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-12-nov -En approche de l’Aconcagua, le plus haut sommet d’Amérique-

 

Mardi 7 novembre

Après un vol direct, sans histoires, de 13 h 15, tout de même, entre Roissy et Buenos-Aires, nous avons découvert la capitale de l’Argentine avec ses 31 millions d’habitants. ses 48 quartiers, la ville où est née le tango et… un certain Jorge Mario Bergoglio, le Pape François!  Une demi journée de repos et une nuit réparatrice plus tard, nous sommes passés en Uruguay, l’état voisin, en traversant l’immense Rio de la Plata en bateau pour le port de Colonia où nous avons récupéré les autos arrivées du Havre, une semaine auparavant. Le temps de les décorer et de les bichonner, hier, nous sommes revenus à Buenos-Aires en contournant le Rio Uruguay avec déjà 490 km au compteur. Une journée pour passer à nouveau la frontière, parcourir des routes bosselées et une partie d’autoroute où l’on double des tracteurs et des cyclomoteurs ! Et aujourd’hui départ pour ce vrai Raid des Andes, direction plein Ouest, vers Laboulaye et Mendoza après 1.050 kms de parcours. À bientôt sur les routes argentines…

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-12-nov. Le fameux Pont des Incas

 

Vendredi 10 novembre

Nous voilà à Mendoza, la 4e ville d’Argentine, au pied des Andes, après 1.230 kms à travers la Pampa et ses interminables lignes droites. Ce devait être deux étapes sans difficulté. En fait ce n’a pas été aussi facile… Tout d’abord le départ de Buenos Aires avec des indications contradictoires dans nos deux GPS, celui fourni par l’Organisation et le notre, avec une autre application. Ce qui nous a valu de perdre une heure pour trouver la bonne sortie vers la N 7 et Laboulaye. Puis après 350 kms, route bloquée par une inondation car il a beaucoup plu ces derniers jours dans la région. Il a fallu suivre une déviation de prés de 180 kms pour rattraper notre parcours ! Et là, peu avant Rufino, l’Alfa de Jean-Marc Dhilly (notre Compagnon de route) qui tombe en panne. Batterie neuve achetée chez le commerçant local, sans résultat. Il a fallu trouver l’électricien local qui a diagnostiqué l’alternateur puis le régulateur. Et il a réparé entre 19 h et 22 h dans son atelier où nous avons vécu un grand moment de solidarité. Si bien que nous avons rejoint l’Hôtel Colonial de Laboulaye vers 23 h, sous un violent orage ! Aujourd’hui cela a été plus calme pour rejoindre Mendoza après 550 kms de lignes… droites, sous un chaud soleil (35°) retrouvé. Demain parcours plus court (120 kms) pour aller à Uspallata où nous allons rester une journée pour visiter des vignobles, des caves et goûter le vin local.

 

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-12-nov.-Les Rochers de Talambaya

 

Dimanche 12 novembre

Depuis Mendoza, nous n’avons fait que 200 kms de route en deux jours, pour souffler un peu après -déjà- une semaine de notre ‘Trophée des Andes’. Ce qui nous a permis de visiter, hier, un complexe vinicole de cette région ouest de l’Argentine où le vignoble s’est beaucoup développé. C’était la Bodega Ruca Malen où l’on a dégusté un repas gastronomique avec les six plats assortis de six vins produits sur place. Un délice ! S’en est suivi la visite des caves et du chai et de la boutique de vente où l’on n’a pas abusé par manque de place dans… nos voitures ! Aujourd’hui, toujours depuis Uspallata, nous sommes partis en direction du Chili pour voir le Pont des Incas, un site naturel à 2.500 m d’altitude où les anciennes eaux thermales ont laissé des sédiments aux multiples couleurs. Un peu plus loin c’était le la Parc national de l’Aconcagua le sommet le plus haut d’Amérique avec ses 6.952 m. À son sommet, le glacier a 300 m d’épaisseur, aussi haut que la Tour Eiffel ! Cette fois nous sommes vraiment dans les montagnes de la Cordillère des Andes. Demain direction plein Nord pour rejoindre Rodéo après 370 km de route.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-15-nov.-Argentine-à-sa-RN7

 

Mercredi 15 novembre

Nous poursuivons notre remontée vers le Nord, en parallèle de la frontière chilienne. Après avoir quitté la RN 7 (les Argentins ont cette fameuse route tout comme nous, en France) nous sommes passés à Barreal avant de faire étape à Rodéo bordé par un très grand lac. Les paysages sont de toute beauté et changent au fil du parcours entre des falaises où les sommets atteignent souvent entre 4.000 et 5.800 m. Après une étape à Rodéo, nous avons encore parcouru 620 kms pour rejoindre Chilecito. L’occasion de voir, sur ce trajet, le Parc naturel Talambaya et la  Vallée de la Lune. Un amas de rochers que la nature a découpé au fil des siècles pour en faire des tours, des cathédrales, où les dinosaures ont vécu. De Chilecito encore 580 kms par la fameuse Route 40 souvent empruntée par le Rallye WRC d’Argentine pour rejoindre Cafayate. Avec un petit arrêt aux ruines indigènes de Los Quilmes où nous avons vu des cactus vieux de quatre siècles ! Tout ça par un temps très très chaud puisque nous avons eu entre 40 et 45°à l’ombre. Nos anciennes ont eu parfois du mal à s’acclimater comme une 2 CV ou le Range de Denis Salvi pourtant refait à neuf. Pour nous, une petite fuite d’essence, mais rien de grave avant d’atteindre Purmamarca et de passer vendredi au Chili.

                                     

                                           

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-18-nov.-Le-passage-de-la-frontière-au-Paso-de-Jama

                     

Samedi 18 novembre

Nous voilà arrivés au Chili, à San Pedro de Atacama, haut lieu de passage du ‘Dakar’, porte d’entrée du désert d’Atacama étendu sur 8.000 km2. Ce village touristique avec ses rues en terre battue est bordé par deux volcans, celui de Licancabur (5.916 m) et celui de Sairecabur (5.971 m). Nous sommes à 2.500 m d’altitude et il fait 23° dans la journée, 5 à 8° la nuit. Pour arriver à la frontière, au Paso de Jama, à 4.425 m d’altitude nous avons franchi un col de 4.800 m (comme le Mont Blanc, à 9 m près). Quand on descend de la voiture qui a, bien sûr, perdu près de 40% de sa puissance, la tête bourdonne et on le souffle coupé mais on s’habitue assez vite. Tout au long des 430 kms on a découvert des paysages exceptionnels, de toutes les couleurs, avec déjà des parties blanches couvertes de sel. Nous avons profité de notre première journée de repos pour parcourir une bonne partie de ce désert couvert de salars, avec une visite à la Lagune Tebinquiche et la Vallée de la Lune où l’on a vu d’immenses dunes de sable  et même des grottes. Paysage une nouvelle fois impressionnant ! Demain dimanche, alors que ce sera l’Élection présidentielle au Chili, pour le 2e jour de repos nous partons très tôt, en minibus, pour voir les geysers du Tatio à 4.300 m d’altitude. Ce sera par contre du travail pour nos deux mécaniciens Stéphane et Guillaume qui vont faire le tour de nos anciennes et vérifier qu’elles soient opérationnelles pour la suite de notre raid dont nous avons parcouru à peine le tiers du parcours.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-15-nov.-Ces-cactus-ont-500-ans

 

Dimanche 19 novembre

Second jour d’arrêt à San Pedro d’Atacama et ce matin, de bonne heure (7 h locale-11 h en France), départ pour le site des geysers du Tatio, sur l’Altiplano à 4.280 m d’attitude et à 90 kms au nord de l’hôtel, par des pistes en terre. Un superbe champ géothermique de 80 geysers actifs avec des eaux qui jaillissent entre 30° et 80°. C’est le plus grand site de l’Hémisphère sud, le 3e et le plus haut du Monde. Une station destinée à l’origine à la production d’électricité a été tentée et abandonnée en 1974, pour des problèmes, tous simples, d’acheminement de cette production. Un peu plus loin, en redescendant, on s’est arrêté au village de  Mâchura où les ruines des habitations des mineurs de souffre révèlent, la aussi, une production abandonnée depuis fort longtemps. Cet après midi, remise en forme de nos anciennes et demain départ pour Iquique, une station balnéaire au bord de l’Océan Pacifique, à 490 kms au compteur…

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-21-nov.-Les-montagnes-sur-la-route–d’Iquique

 

Lundi 21 novembre

Deux semaines juste que nous arrivions à Buenos-Aires et aujourd’hui, après  près de 4.000 kms dont 490 kms dans la journée, nous voilà à Iquique, une ville côtière de l’Océan Pacifique. Le contraste a été saisissant puisque de 3.400 m, le col que nous avons passé après San Pedro d’Atacama, en pleine Cordillère des Andes, nous sommes à zéro, au bord de l’Océan, que nous avons longé pendant près de 230 kms par de longues lignes droite bordées de hautes falaises, sans aucune végétation. Rien n’a voir avec les routes tortueuses de la Côte d’Azur ! Après une centaine de kilomètres après notre départ nous sommes passés à côté de la Mine de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du Monde (environ 8 km 2). Elle détient à elle seule 13% des réserves de cuivre du Monde. Puis au poste de douane de Rio Loa où nous avons fait tamponner les papiers du Range car Iquique est une ville franche. Nous y avons vu un restaurateur-collectionneur étonnant, aussi bien à l’extérieur de son établissement, qu’à l’intérieur. Nous avons aussi retrouvé la chaleur, près de 30° à notre arrivée. Demain, direction Arica, toujours en longeant le Pacifique pour nous rapprocher du Pérou où nous serons mercredi soir.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-21-nov.-Le-Pacifique.

 

Mardi 22 novembre

Étape de transition aujourd’hui, moyenne en distance (320 kms), qui nous a conduit de Iquique à Arica, au nord du Chili avec des paysages incroyablement arides. Pas de problèmes pour nos anciennes si ce n’est un réglage d’embrayage sur notre Range. Nous avons longé l’Océan Pacifique sans le voir, sauf à l’arrivée à Arica où notre hôtel est en bordure de plage. Ce qui nous a permis de passer près de la ville fantôme de Humberstone, du nom de son fondateur, en 1872, et de la visiter. Elle a été développée pour l’exploitation du nitrate de potassium, appelé aussi salpêtre et même or blanc, tant son développement a été exponentiel. Destiné à l’agriculture et à la fabrication d’explosif, sa production est en effet passée de 200.000 tonnes en 1880 à 900.000 tonnes  au début du 20e siècle avant de décliner, suite à la crise de 1929 puis avec la concurrence du nitrate industriel. Et elle a été fermée en 1960, ce qui a crée un véritable drame social dans cette région sans autre ressource. Aujourd’hui elle est dans un état de délabrement avancé, ce qui en fait un véritablement décor de western spaghetti. On a pu voir les restes des maisons des ouvriers, les différents ateliers avec du gros matériel pour l’entretien des locomotives permettant le transport du minerai, un théâtre, une église, une école, un marché et même un hôpital. Après avoir cassé la croûte dans un routier, près d’Arica, sur le parcours, on a aussi découvert des géoglyphes de Chiza crées dans les années 500 et 900 après Jésus Christ puis, peu après, des récents symboles pré-colombiens. Demain passage de la Frontière Chili-Pérou pour arriver à Arequipa, après 425 kms.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-23-nov.-Une-place-de-Moquegua

 

Mercredi 23 novembre

Partis de bonne heure d’Arica où nous avons retrouvé avec grand plaisir Thomas Bernardeau, l’un des deux Organisateurs de ce ‘Trophée des Andes’, nous avons mis deux heures pour passer la double douane (sortie du Chili et entrée au Pérou). Puis nous avons utilisé la fameuse Carretera Panamericaine pour rejoindre Arequipa, ce soir, où nous avons désormais six heures de décalage horaire avec la France. Une route toujours bordée de falaises arides, mais avec des fonds de vallées un peu plus verdoyants. Vers la mi-journée nous nous sommes arrêtés à Moquera dans l’espoir de changer des € en Nuevos Sols, la monnaie péruvienne. Une ville en pleine activité avec son marché et sa circulation pour le moins folklorique (où tout est permis), mais après une dizaine d’essais les Péruviens, ne connaissent pas notre monnaie européenne et ne changeaient que des dollars, que seul Jean-Pierre Gélis possédait, ce qui nous a permis de manger à midi dans une petit resto indiqué sur notre road-book. La traversée d’Arequipa pour rejoindre notre hôtel, un peu perdu dans la nature, a été tout aussi hasardeuse… Demain très long parcours pour rejoindre Cusco, via Juliaca  (630 kms) à travers la Cordilliera Vilcanot avec des passages à 4.400 m. Voilà qui promet une grande et belle journée !

 

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-19-nov.-Un-geyser-du-Tatio.

 

Vendredi 25 novembre

Pour cette 19e étape de ce 1er ‘Trophée des Andes’, la plus longue entre Arequipa et Cusco au Pérou, j’ai changé d’équipage. Me voilà, maintenant, dans le Mitsubishi 4×4 de la direction de course, avec Thomas Bernardeau et Jean-Marie Dupré, notre Guide Franco-Chilien qui sera encore avec nous, en Bolivie. Grande et belle journée avions nous pressenti. Tout a commencé par la traversée d’Arequipa qui a duré 1 h 30  avec une circulation anarchique, des embouteillages et des travaux qui ont un peu perturbé les GPS. Nous avons alors commencé l’ascension vers des plateaux beaucoup plus verdoyants, à des altitudes variant de 3.500 m à 4.600 m avec les premiers troupeaux de lamas et de vigognes. Et les premiers vendeurs de souvenirs  ! L’activité s’est développée dans les vallées et les villages traversés où ont fleuri de nombreux ralentisseurs très mal signalés, ce qui a rendu la conduite plus délicate (nuit à partir de 18 h, heure locale, avec le décalage horaire de +2 h par rapport au Chili). Car il nous a fallu plus de 11 h de parcours pour rejoindre Cusco, forcément de nuit. Nous avons, en effet, du attendre, Jean Carret et Pierre-Yves Maisonneuve, retardés par une biellette de commande de boîte cassée sur leur 505, mais encore par des problèmes de carburateur, eux qui avaient choisi de court-circuiter le parcours prévu, par une piste en terre qui évitait Juliaca. Tous sont arrivés passablement fatigués par cette journée intense, mais ils vont avoir deux pour se remettre en forme avec la visite de Cusco, la Capitale historique du Pérou, puis la Vallée Sacrée  et le fameux Machu Picchu. On y reviendra si le réseau Internet veut bien fonctionner !

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-28-nov.Les-souvenirs de-l’Abra-la-Raya-

 

Lundi  27 novembre

Long break de quatre jours à Cusco, la 5e ville du Pérou avec ses 450.000 habitants, capitale archéologique de l’Amérique du Sud. L’occasion pour les douze concurrents et leurs anciennes de se refaire une santé. Nous sommes presque à mi-parcours de ce 1er ‘Trophée des Andes’ et il nous reste encore plus de 7.000 kms avant de rejoindre Buenos Aires, le 17 Décembre. L’occasion de profiter de toutes ses richesses, à commencer par la ville de Cusco avec ses églises et sa célèbre place d’Armes bordée de galeries. Puis avec notre guide local, Glauber Paucarmayta, on a parcouru la Vallée Sacrée irriguée par l’Urubamba, très  fertile, véritable grenier alimentaire de toute la région avec plusieurs points d’intérêt comme la Saline de Maras alimentée par une source salée. 3.000 bassins en quinconce font vivre 304 familles, par ailleurs agriculteurs et éleveurs. On a vu encore le Site de Moray avec ses trois cuvettes naturelles bordées de terrasses, véritable laboratoire pour l’acclimatation des plantes (mais, pommes de terre, quinoa) avec l’altitude (entre 2.200 m et 3.000 m). Et, bien sûr, le fameux Machu Picchu, magnifique village construit au 15e siècle, à 2.500 m d’altitude. Particularité pour accéder à ce site, un seul moyen : le train au départ de la Gare d’Ollantaytambo jusqu’à Aguas Calinantes à 43 kms par le Peru Rail. Ensuite c’est un service de bus continu par une piste en terre et ses 20 épingles (comme l’Alpe d’Huez !). Abandonnée après la conquête espagnole, envahie par la végétation tropicale et redécouverte par un explorateur américain en 1911, cette citadelle Inca qui a abrité entre 400 et 700 personnes avait ses quartiers, sa tour de gué, le palais de l’Inca Pachacoutec (le Louis XIV Inca), le Temple du Soleil. On se demande encore comment ont-ils faits, à cette époque, pour tailler et déplacer ces blocs de granit !

 

 

Mardi 28 novembre

Après une très bonne soirée dans un restaurant cabaret où l’on a vu d’excellents danseurs parmi les équipages, nous avons quitté Cusco pour Puno, distant de 390 kms, à travers l’Altiplano (altitude variant de 3.500 m à 4.300 m).  Avant le départ il a fallu régler quelques petits problèmes sur la Jaguar de Christian Vignacq (flexible de frein) et sur la 2 CV de Thierry Rosado (rampe de culbuteurs et essuie glace). Un arrêt presque obligatoire au centre artisanal de l’Abra la Raya (4.335 m) où Jean-Luc Pailler, le multiple Champion de France et d’Europe de Rallycross qui fait partie de l’expédition, en a profité pour montrer sa DS à un car de…Français en visite au Pérou. Une centaine de kilomètres plus loin la traversée de Juliaca a été très épique avec ses rues défoncées, en terre battue, et sa circulation anarchique où il a fallu slalomer entre les tuc-tuc (motos taxis), les camions et les bus. Et nous voilà arrivés à Puno, au bord du Lac de Titicaca où nous allons dormir demain soir, chez l’habitant, sur l’Île Amantani. Encore de nouvelles sensations avant de rejoindre la Bolivie et La Paz, vendredi 1er décembre !

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-30-nov. Un-village-roseau-des-îles-Uros.j

 

Jeudi 30 novembre

Après le Machu Picchu l’autre grand pôle d’intérêt du Pérou est le Lac de Titicaca le plus haut du Monde (3.810 m), navigable. Long de 165 kms sur 65 kms de large, il s’étend sur 8.560 km2. Alimenté en eau douce par de multiples rivières venant de la Cordillère, côté Pérou comme côté Bolivie, ce lac de l’Altiplano est à cheval sur ces deux pays. Après 1/2 heure de bateau depuis Puno, nous avons découvert les iles flottantes Uros, où 700 personnes vivent en familles sur de nombreuses îles en roseaux qu’ils ont construite. L’humidité est bien présente et l’espérance de vie est courte : 70 ans pour les femmes, 60 ans pour les hommes qui sont avant tout des pêcheurs. Deux heures de bateau plus loin nous avons atteint l’Île d’Amantani (4.000 habitants) où une distribution de fournitures scolaires a été faite à l’école que l’on a visité avant de passer la nuit chez l’habitant, agrémentée d’une soirée folklorique. Pas d’internet, bien sûr, juste la lumière par panneaux solaires, pas de douche, pas d’eau chaude, que des sentiers pour se déplacer. Mais un super souvenir !! Avant de revenir sur Puno, nous avons fait escale dans une autre Île, celle de Taquile (2.000 habitants), où tout fonctionne en communauté divisée en six secteurs. Là, encore, le tourisme est le bienvenu pour cette population d’agriculteurs qui vit surtout en autarcie. Demain matin départ de bonne heure pour passer la frontière Peruvo-Bolivienne, en groupe, et rejoindre la banlieue de La Paz, la capitale de ce cinquième pays que ce 1er ‘Trophée des Andes’ nous permet de visiter.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-1er-déc.Le-passage-en-Bolivie-à-Zapena

 

Vendredi 1er décembre

Alors que la France grelote sous le froid et la neige, nous poursuivons notre périple avec la 27e étape de ce 1er ‘Trophée des Andes’ entre Puno et la Paz, en Bolivie, par une température autour de 22 degrés. Notez que nous sommes toujours sur l’Altiplano, à une altitude autour de 3.800 m ! Partis très tôt (5h30) de l’hôtel, nous avons vécu deux grands moments, le passage de la frontière Péruvo-Bolivienne dans la Cité de Zapena en plein marché hebdomadaire. Nous avons mis trois heures, bien aidés par Thomas et Jean-Marie, notre guide, pour faire tamponner nos passeports et les papiers des voitures, côté Péruvien pour la sortie puis, 300 m plus loin, pour l’entrée en Bolivie. Tout cela après d’interminables files d’attente au beau milieu de ce marché où deux de nos participants se sont fait voler téléphone portable et appareil photo. 120 kms plus loin autre moment intense, l’arrivée sur La Paz, la capitale la plus haute au monde (3650m), par sa banlieue de El Altro. La encore on a eu de nombreux marchés à traverser et, en plus, une grève des taxis qui ont bloqué, en partie, la circulation. Puis c’est la plongée vers La Paz au fond d’un canyon crée par le fleuve Chequeyapo. Demain ce sera plus calme pour rejoindre Oruro et plusieurs participants ont bien l’intention de profiter de la matinée pour visiter La Paz !

 

TROPHÉE DES ANDES 2017 – 2 déc.Le palais présidentiel d’Evo Morales à La PAZ en BOLIVIE.

 

Samedi 2 décembre

Ce matin, avant de rejoindre Oruro, nous avons profité du temps libre pour visiter La Paz, la Capitale la plus haute du Monde, sous le soleil encore au rendez-vous. Une belle ville mise en valeur par son réseau de quatre téléphériques. Avec la ligne rouge nous avons fait l’aller-retour du centre jusqu’au plateau d’El Alto qui culmine à 4.092 m. Comme un vol en hélicoptère au dessus des maisons, des terrasses, du cimetière, de la falaise qui domine la ville. Un peu partout les Boliviens préparent Noël avec des crèches inhabituelles, des sapins. Il faut dire qu’ils sont catholiques à 90%, comme les Péruviens ou les Argentins. Revenus en ville nous avons découvert la Cathédrale, le Parlement, le Palais présidentiel d’Evo Morales. Bref une ville très active où les embouteillages ne manquent pas. Après 260 kms pour rejoindre Oruro, au sud, en grande partie par autoroute, nous avons assisté à une scène incroyable. Dans une station service, les pompistes ont refusé de servir les deux 2 CV et la CX ! Il faut savoir que le prix du carburant est doublé pour les étrangers par rapport aux Boliviens dont on s’est vite aperçu qu’ils étaient beaucoup moins chaleureux que leurs voisins. À force de palabres on a réussi à faire les pleins. Autre problème qui se pose, demain dimanche, ce sont les Élections municipales et le trafic automobile est purement interdit à travers tout le pays ! Thomas Bernardeau et son staff ont décidé de faire, malgré tout, les 360 kms en convoi pour rejoindre Uyuni et son célèbre ‘Salar’ afin de respecter le planning.  Au risque d’une amende ou d’être immobilisé… Là, on est vraiment dans le Raid des Baroudeurs !

 

TROPHÉE DES ANDES 2017 – 2 déc. Le téléphérique de La Pa

 

Dimanche 3 décembre

En Bolivie, le jour des Élections (aujourd’hui, pour les Municipales et les Judiciaires), aucune voiture ne circule sur le territoire. Décision que Thomas Bernardeau et notre guide, Jean-Marie Dupré, ont appris la veille d’arriver à La Paz. Une rencontre avec les autorités locales n’ayant pas aboutie, la solution de rouler, malgré tout, pour ne pas prendre de retard, a été décidée, au risque d’une amende ou d’être immobilisé jusqu’à minuit (heure de suspension de l’interdiction). C’est ainsi que nous sommes partis très tôt (5 h du matin) de l’Hôtel d’Oruro. Le premier contrôle de police, à la sortie de la ville a été délicat mais dix minutes plus tard, avec quelques bakchichs la barrière s’est levée. Deux péages plus loin, même solution et dans un village, une pompiste nous a indiqué une déviation en terre pour éviter le poste de police. Bilan, vers onze heure nous avons rejoint l’Hôtel d’Uyuni, tous soulagés, avec des applaudissements pour Thomas et Jean Marie. Une petite ville (10.580 habitants) déserte de voitures, avec seulement quelques restos et magasins ouverts. Mais, par contre, une belle file d’attente devant le bureau de vote ! Ce soir un apéro est prévu pour fêter cette journée… palpitante pour nous tous. Et demain nous allons fouler le célèbre ‘salar’, où le Rallye ‘Dakar’ a déjà mis ses roues plusieurs fois comme en témoignent panneaux et statues, par ci, par là… Pari gagné. Victoire !

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-27-nov.-La-saline-de-Maras.

 

Lundi 4 décembre

Journée de détente aujourd’hui après la palpitante d’hier, mais journée magique qui nous a permis de découvrir deux sites hors du commun. Ce matin, à 10 kms d’Uyuni nous avons visité un cimetière de locomotives, environ une vingtaine rassemblées là, on se demande comment. Des tonnes et des tonnes d’acier et de fonte qui datent de 1914, d’autres un peu plus récentes. Puis ensuite nous sommes allés sur le lac salé, à 20 kms de là. Un très grand lac de 10.582 km2 avec des dimensions de 150 kms par 100 kms, en moyenne, qui en font le plus vaste du Monde, avec une épaisseur de sel variant de 2 m à 120 m. Pour mémoire, le Lac Salé de Bonneville, au nord de l’État d’Utah, aux USA, ne mesure que 4.400 km2, le lieu mythique pour des records de vitesse (jusqu’à 1001,87 km/h en 1997). Ici, pas de piste pour établir le moindre record mais nous avons pu rouler à perte de vue jusqu’à un hôtel tout en sel, puis à 20 kms une île couverte de cactus où il y avait un bon restaurant. Et, bien sûr, plusieurs statues du ‘Dakar’, le Rallye qui va fêter son 40e anniversaire cette année, le 10e sur le continent sud-américain. Une étape est même prévue le dimanche 14 janvier entre Uyuni et Tupiza, que nous allons faire demain… par la route !

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-9-déc.Une-route-désespérément-droite-sous-la-pluie

 

Mardi 5 décembre

Ce devait être une journée peinarde pour rejoindre Uyuni à Tupiza  avec deux itinéraires possibles, soit en passant par Potosi, ce qui donnait, en gros, 8 h. de route, soit en coupant directement par une nouvelle route en construction avec de nombreuses zones de travaux, pour un temps de 4 h environ. C’est cette solution là qui a été choisie. Avec le 4×4 de l’organisation, pas de problème, mais avec nos anciennes où le camping-car des deux Stéphane, nos mécaniciens, qui tracte la remorque de secours, ça n’a pas été pareil. Dans certains passages on a retrouvé l’esprit baroudeur ! En particulier quand il a fallu combler un fossé avec des rochers et des cailloux pour faire passer le camping-car ou quand la 2 CV Sojasun est restée immobilisée au milieu d’un gué, allumage noyé. Tractée sur quelques kilomètres, elle a redémarré. Une fois de plus le trio de Bretons (Jean-Luc Pailler et ses deux compères) que l’on a surnommé les Tontons Flingueurs, a déjoué toutes les difficultés et pointe en tête. Puis les onze autres équipages dont la Jaguar, pourtant basse, ont rallié l’Hôtel de Tupiza, une ancienne ville minière de 25.000 habitants, située dans la vallée de la Cordillière des Chichas (toujours à 3.500 m d’altitude). Demain, après 90 kms nous passerons la frontière Bolivo-Argentine, avant de rejoindre Salta, à 460 kms de là. Précision, couvert ce matin le soleil brille toujours et nous avons fait le plein de globules rouges, avec l’altitude !

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-11-déc.-De-multiples-pannes-sur-la-Jaquar

 

Mercredi 6 décembre

Sous le choc de la disparition successive de Jean d’Ormesson et de Johnny Hallyday, notre périple de ce 1er ‘Trophée des Andes’ se poursuit avec 490 kms entre Tupiza et Salta. Partis très tôt de l’hôtel, ce matin, pour être à la frontière à son ouverture, à 8 h, qu’elle n’a  pas été notre surprise d’être bloqués par une grève des taxis à Villazon, la dernière ville de Bolivie. Des taxis étaient stationnés à toutes les intersections, fermés à clefs et sans chauffeur ! Pas de défilés, comme chez nous, mais un blocage complet jusqu’à midi. Alors que plusieurs participants ont escaladé des trottoirs pour se dégager, Jean-Marie, notre guide (dont c’était la dernière journée avec nous), a réussi à faire intervenir la police pour escorter la camping-car et la remorque jusqu’à la frontière. Finalement on a perdu prés de 2vh mais les formalités se sont bien passées (en 2 h pour tout le monde) et comme nous avons gagné 1 h de décalage horaire (plus que 4 h avec la France), nous sommes arrivés à l’hôtel vers les 17h. On a aussi quitté l’Altiplano (de 3.500 à 4.200 m) que nous avons parcouru pendant plus de 15 jours, pour une hauteur plus raisonnable de 1.200 m à Salta. L’air sec à fait place à un air plus chaud et plus humide, et l’on se sent moins oppressé. Demain ce sera la visite de cette 8e ville d’Argentine (par sa population) mais la 3e pour son intérêt historique après Buenos-Aires et Cordoba où sera jugée l’arrivée du prochain ‘Dakar’, le 20 Janvier prochain.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017 – 17 déc. Un quartier coloré proche de la Boca.

 

Jeudi 7 décembre

Journée détente aujourd’hui avec la visite de Salta, la 8e ville  de l’Argentine avec ses 550.000 habitants mais la 3e pour son intérêt historique. Elle s’étend sur 25 kms du Nord au Sud et sur 10 kms d’Est en Ouest. Dans le groupe nous avons deux changements notables avec le départ de notre médecin, Samuel Papineau, qui était là pour tout le trajet en haute altitude (soit près de 20 jours) et l’arrivée d’un nouveau guide argentin, Germàn Boffi, pour nous accompagner jusqu’à notre départ, le 20 Décembre, Nous avons aussi retrouvé la tiédeur tropicale (30°) puisque Salta est proche du Tropique du Cancer. Salta la Linda (en traduction Salta la Belle) est la ville argentine qui a le mieux préservé son architecture coloniale. Après un repas où l’on a dégusté la bonne viande argentine, on a vu la Cathédrale, l’Église San Francisco, le Cabildo, l’édifice colonial le plus ancien (1780) et le Musée d’Archéologie d’Haute Montagne (le MAAM) où sont exposées trois momies d’enfants de 5, 8 et 15 ans sacrifiés par les Incas, découvertes dans la glace, au sommet du Volcan de Liullaillaco (6.739 m). Puis nous avons terminé par un aller-retour en téléphérique au dessus d’une partie de la ville, offert par le Ministère du Tourisme (avec la complicité de Germàn). Après cette journée tranquille qui permis une révision ou le lavage de nos anciennes, demain direction Monte Quemado, soit 380 kms par la RN16 en vue des fameuses chutes d’Iguazu que nous découvrirons Lundi.

 

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-18-nov.-Regroupement-à-la-lagune-de-Tebinquiche

 

Vendredi 8 décembre

Changement total d’ambiance pour cette étape de transition entre Salta et Monte Quemado. Nous traversons désormais la Pampa argentine ‘’ i Del Infiernio’’ avec une végétation luxuriante de chaque côté de la route, souvent très droite, à perte de vue. Mais surtout par une température qui frôle les 40°- 45° à l’ombre ! Ce qui n’a pas été sans conséquence pour plusieurs équipages car, bien sûr, la climatisation n’est pas d’actualité dans les anciennes. Une étape relativement facile, permettant à tous d’être assez tôt à l’hôtel, pour du repos avant un bon repas prévu ce soir (cabris cuit et mijoté pendant 5 h, au menu). C’est aussi un jour férié dans la région pour vénérer la Vierge. Rappelons que les Argentins sont très croyants (à 95% catholiques) et l’on a croisé, dans un village, une procession entourée de gauchos équipés, comme à l’ancienne, de larges protections. Comme quand ils ont combattu les Espagnols il y a, de cela, deux siècles !

 

 

Samedi 9 décembre

Nouvelle étape de transition entre Monte Quemodo et Paso de la Patria, au bord du Rio Paranà, un fleuve de 4.099 kms qui, avec ses affluents, constitue le 3e réseau hydrographique du monde, après ceux de l’Amazone et du Mississippi. Une étape de 480 kms faites de lignes droites – désespérément – longues que l’on a parcouru en grande partie sous une pluie tropicale qui a rafraîchi un peu l’atmosphère (30° au lieu de 40-45° d’hier). Ce matin, j’ai laissé ma place dans le 4×4 de la direction de course à Bruno Ricordeau, le patron de ATO (Atypik Travel Organisation), arrivé hier à Buenos Aires pour la présentation du Green Expedition Sojasun à l’Ambassade de France , rallye 100% Électrique qui aura lieu en avril prochain. Et j’ai fait tout le parcours de cette 35 e étape dans la DS de Jean-Luc Pailler, la multiple Champion de France de Rallycross  venu dans ce 1er Trophée des Andes, avec ses compères, Bernard Taillandier (Bambou) et Michel Vigouroux (Mich) qu’il a connu, il y a quarante ans, quand ils ont débuté, tous les trois, en 2 CV Cross. Depuis ils ne se sont jamais quittés et se retrouvent chaque saison dans le Team Pailler Compétition qui fait courir les deux fils de Jean-Luc. Fabien vient d’ailleurs être sacré Champion de France 2017 (le 13e titre pour la famille). Demain nous allons continuer de longer le Rio Paranà pour arriver lundi soir aux fameuses Chutes d’Iguazu que l’on verra côté argentin et côté brésilien.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017 -Panne-pour-la-505-de-J.Carret-PY.Maisonneuve

 

Lundi 11 décembre

Nous voilà à Puerto Iguazu aux pieds des célèbres chutes d’Iguazu. Pour venir de San Ignacio (où il n’y avait aucune connection Internet), nous avons suivi le RN12 en passant par des villages aux noms évocateurs d’ Eldorado, Monte-Carlo, Esperanza ou Wenda. Mais petit flash back : avant hier soir (au Paso de la Patria) la Jaguar de Christian Vignacq est une nouvelle fois tombée en panne. Hier matin, de très bonne heure, les mécaniciens qui suivent le raid, les deux Stéphanes (Grosset et Legay) l’ont dépanné avant d’être occupés par le réglage de l’embrayage du Range de Jean-Pierre Gélis. Si bien que les trois Bretons, Jean-Luc Pailler et ses deux copains, Bernard Taillandier et Michel Vigouroux (deux mécaniciens hors pair), avec qui je partage la DS depuis deux jours, ont voulu prendre le relais et escorter la Jaguar. Ce fut un véritable chemin de croix. Pour faire les soixante premiers kilomètres, on a du s’arrêter huit fois. Ils ont tout essayé pour dépanner cette fameuse Jaguar achetée dans une Vente aux Enchères et insuffisamment préparée : la bobine, le coupe-batterie, les fusibles puis le filtre à essence, la pompe à essence, le niveau des carbus. Pour finalement abandonner et remonter cette Jaguar sur la remorque. Nos trois Bretons que l’ont a surnommé le Gand, puis les Tontons Fligueurs ont joué, là, les St Bernard de la Pampa argentine !!On a assisté à l’agonie de cette Jaguar, presque à sa mise à mort. Nous en sommes à environ 11.000 kms depuis le départ et là, une mystérieuse panne l’immobilise. Il fallait en parler et demain nous allons visiter ces Chutes et revenir sur la suite de notre superbe voyage.

 

TROPHÉE-DES ANDES- Les célèbres chutes-d’Iguazu

 

 

Mardi 12 décembre

Les Chutes d’Iguazu font partie des sept merveilles naturelles du monde, inscrites au Patrimoine mondial par l’Unesco en 1984, ce qui a considérablement développé le tourisme depuis les années 2000 (jusqu’à 4.500 visiteurs/jour). Elles sont à cheval sur le territoire argentin (80%) et le territoire brésilien (20%), entourées de deux parcs nationaux, envahis par la végétation tropicale. C’est un ensemble de 275 cascades formant un front de 3 kms environ, la plus haute (la Gorge du Diable) atteint les 80 m de haut. L’ensemble déverse jusqu’à six millions de litres d’eau par seconde ! Nous avons pu les voir du côté argentin et approcher de cette fameuse cascade par le petit train écologique de la jungle, avant de parcourir plus d’un kilomètre de passerelles aménagées. Le point de vue, impressionnant, saute au visage ! Côté brésilien (ce qui nécessite de passer et repasser à la douane, ce que nous a facilité notre guide local) l’approche est plus générale et l’on voit mieux l’ensemble de toutes ces cascades. On arrive par le bas et pour joindre le belvédère final on prend même des embruns de cette Gorge du Diable. Il nous reste environ 1.500 kms pour rejoindre Colonia, en Uruguay d’où vont repartir nos anciennes par bateau, puis Buenos Aires d’où nous allons quitter l’Argentine.

 

TROPHÉE DES ANDES – 17 déc. Le café Tortoni une vieille institution à ne pas manquer

 

Mercredi 13 décembre et Jeudi 14 décembre.

Hier nous avons fait 400 kms dans la région de Misiones, entre Puerto Iguazu et El Soberbio. Nous avons passé la nuit dans un hôtel lodge, avec les bungalows en bordure du Fleuve Rio Uruguay. Un parcours vallonné, toujours entouré d’une végétation tropicale, assez riche en cultures comme le maïs, le tabac et même des champs de thé. La température était toujours très élevée, de l’ordre de 40°, peut être même 45° dans l’après-midi.

Aujourd’hui c’était 530 kms au compteur par la petite Route touristique n°2 puis  la N 14  dans la région des Corrientes, faite de longues lignes droites et même d’autoroute. Il a plu et la température est descendue autour de 30°. La fatigue se fait sentir parmi les équipages comme les autos. Une nouvelle intervention a été nécessaire sur l’Alfa (échappement) et la 2CV Sojasun (vis platinées et bobine). Mais la fin approche et il faut tenir ! Demain encore 500 kms prévus avec le passage de la frontière avec l’Uruguay pour arriver à Mercedes.

 

TROPHÉE-DES-ANDES-2017-27-nov.La place-d’armes.

 

Vendredi 15 décembre

La fin approche. Après les 500 kms d’aujourd’hui entre Pasos de los Libres, en Argentine et Mercedes, en Uruguay, il ne restera que 230 kms dimanche pour rejoindre Colonia. La ville où nous avons récupéré les autos il y aura 44 jours, le terme de ce superbe voyage de plus de 12.500 kms, d’où vont être réexpédiées nos anciennes par bateau, pour Le Havre. Des anciennes à bout de souffle comme la 2CV Sojasun des Monégasques Thierry et Françoise Rosado, le Range de Jean-Pierre Gélis (embrayage et boî te de vitesses) et la Jaguar de Christian Vignacq qui termine son périple sur la remorque.  Parmi les équipages on ressent une certaine fatigue également, un peu de lassitude d’autant plus que Noël approche et que tout le monde y pense. Que va apporter le Père Noël dans nos souliers ? Pour moi, dans l’immédiat, une nouvelle participation au ‘Monte Carlo Historique’, la 5 e et la 4 e avec mon ami Antoine Raymond, sur sa DS. À un peu plus longue échéance on songe au prochain Raid que va organiser Atypik Travel en Indochine (Vietnam-Cambodge-Laos), une nouvelle partie du monde que je ne connais pas. Ce sera début 2019. Je devrais avoir une toute belle Citroën GS, que me prépare Philippe à Vannes, et je recherche un (ou une) coéquipière. L’avis est lancé…

 

RAID-DES-ANDES-2017-

 

Dimanche 17 Décembre

C’est fait ! Ce 1er Trophée des Andes est bouclé après une courte étape (207 kms) entre Mercedes où nous avons passé une journée de repos… sous la pluie, et Colonia (toujours en Uruguay) où vont être embarquées nos anciennes pour le Havre. Une étape sans histoire vécue dans le 4×4 de la Direction de Course. Ce qui m’a permis d’apprécier la géolocalisation mise en place par Atypik Travel. Chaque auto est équipée d’un transpondeur. Par un signal 3G et le système Soloweb 3, Thomas Bernardeau reçoit, ainsi, sur sa tablette, la position de chaque auto sur le parcours du jour, défini par une feuille de route. En cas de problème, il peut donc communiquer aux mécaniciens qui ferment la route avec le camping-car et la remorque, les coordonnées GPS (degrés-minutes-secondes) de l’auto en difficulté. C’est un gros plus pour la sécurité de tous les participants. Il ne faut pas oublier, non plus, la présence d’un médecin pendant une vingtaine de jours, quand nous étions dans les parties hautes de l’Altiplano (entre 3.500 et 4.800 m d’altitude).

Demain les autos seront conduites en zone franche avant d’être placées en containers
et nous, nous allons prendre le bateau pour traverser l’Estuaire du Parana en direction de Buenos-Aires où une visite de la ville est prévue avant le Dîner de Gala mardi soir…

 

 

Jean-Claude LAMORLETTE

Photos :
Jean-Claude LAMORLETTE

 

 

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