‘AFRICA RACE’ 2018 : SERRADORI (AUTOS) ET OLIVEIRA (MOTOS) VAINQUEURS DU TROISIÈME JOUR.

Jeudi 4 janvier 2018

Étape 3 : AGDAL / ASSA : 421 km

Départ du bivouac

Spéciale : Foum Zguid / Assa : 400 km

Liaison : Assa / Bivouac : 21 km

La description faite par René Metge…

RENÉ METGE

« Pour la première fois de cette 10ème édition, le départ se fera depuis le bivouac ! On commence par une piste rapide qui longe une chaîne de montagne, puis ce sera balisé par des cairns, donc facile en navigation, on ira ainsi jusqu’à Assa. On verra de nombreux postes militaires, des lacs asséchés, puis vers l’arrivée la navigation va se compliquer. Etape à Assa, où l’Africa Race fait halte depuis 9 ans… »

Cette halte d’Assa n’est pas un hasard, René adore cet endroit totalement inconnu des touristes ou des raids amateurs, où l’aventure et les découvertes se font à l’état pur.

Pour déchiffrer son récit du parcours, sachez donc que le fait de partir du bivouac est un fantasme de pilote de rallye raid, qu’un cairn est un tas de cailloux qui peut avoir été posé par les traceurs ou par les hommes du désert et ça se voit de très loin, c’est en principe sur un point haut.

Quant aux postes militaires, c’est logique, on est à la frontière algérienne…

Dans  le très grand sud du Maroc.

La carte de tout le rallye qui permet de situer où l’on en est entre Monaco et Dakar.

Pour ceux qui se repèrent à la façon des marins ou des aviateurs, en latitude on est à la hauteur des Canaries, bref les températures comment à s’élever et ce sera de plus en plus chaud au fur et à mesure que l’on s’approche de Dakar.

Enfin le profil de la journée, avec la nature du terrain, on voit que l’on se fera de jolis tas e sable mais que la majorité de piste est en pierre, voire empierrée.

 

 

Et donc journée rapide, ce qu’aiment les pilotes, il faut juste faire gaffe à la concentration, parce qu’un trou à 120 km/h et plus, c’est au minimum malsain…

MOTOS,
LE PORTUGAL (OLIVEIRA,YAMAHA) MÈNE LE BAL,
CECI INVISIBLE MAIS DEUX

MAGNIFIQUE VICTOIRE D’ÉTAPE DE LUIS OLIVEIRA

Parties vers 7h30 le matin, le premier CP est à 156 km du départ, les premières motos y arrivent 1h40 plus tard, en effet, ça avance fort !

Les deux pilotes portugais, Oliveira Luis et Rui, passent les premiers, ce qui ne signifie pas que leur classement sera le même, mais on les a vus la veille, ils pilotent des Yamaha 450 et roulent extrêmement bien.

Paolo Ceci, deuxième au général la, est, me dit-on au PC de la course, en panne de GPS, ce qui ne va pas faciliter le suivi de la course, il sera (peut-être !) seulement pointé aux CP.

Pas de difficultés particulières en navigation, les pistes sont balisées ou évidentes et les zones sablonneuses peu importantes.

Après le CP1, on suit une vallée magnifique, un oued surgit de temps en temps quand il pleut, le sable est piqueté d’arbres, on sent presque l’herbe qui a envie de pousser à la moindre goutte d’eau venue du ciel.

La vallée est encaissée entre deux montagnes raides comme un passe lacet, repérage facile, c’est du pilotage pur, du bonheur.

CECI ARRACHE LA DEUXIÈME PLACE AU SCRATCH ET EST LEADER AU GÉNÉRAL

Ullevalsetter est passé quatre au premier CP, il a du avoir un pépin.

Le CP 2 est avalé en un temps record, il est à 30 km du CP1.  Comme il n’y a pas de difficultés particulières, les écarts ne changent pas, Ullevalsetter est cinq minutes derrière les deux Portugais.

Le russe Agoskhov(KTM) est quatre à huit minutes.

Les positions ne changent pas vraiment, il est possible que Ullevalsetter soit obligé de faire attention à la mécanique, ou à lui-même, il a pu se faire un bobo, et toujours aucune info sur Ceci, GPS muet comme une carpe.

En revanche, on ne roule pas, on déboule, autour de 120 km/h, cette spéciale est un bonheur depuis le début,  on aura bien le temps de se planter en Mauritanie dans l’océan de dunes, même si on a déjà commencé à faire quelques beaux volutes dans les dunes qui passent dans le coin…

Au CP 3 (KM 298, il en reste 110 avant l’arrivée, Ullevalsetter est deux, à quatre minutes de la Yamaha de Luis Oliveira.

Par ailleurs, on ne sait toujours rien de Ceci, il faudra attendre l’arrivée, c’est la frustration des systèmes modernes, il faut que ça fonctionne, et plus c’est compliqué moins ça résiste…

Un appel, encore, au PC, qui a autre chose à faire, merci à eux d’être aussi sympas, me confirme qu’il est roue dans roue avec Ullevalsetter, on saura donc ce qu’il en est une fois la ligne d’arrivée passée.

ULLEVALSETTER A PERDU QUELQUES BILLES AUJOURD4HUI

On est sur un terrain plus compliqué, avec beaucoup de pierres, il ya aussi des passages sablonneux, pas mal de changements de cap importants à ne pas louper, mais on est souvent aux alentours de 75 km/h, ce qui est une bonne vitesse d’avancée.

Puis c’est l’arrivée de spéciale, Luis Oliveira est vainqueur du jour devant Ceci, que l’on retrouve enfin, l’Italien est deuxième deux minutes derrière et Ullevallsetter est trois à 4’29.

Oliveira fait ici son premier rallye raid, son père est son mécano, une vraie victoire d’amateur surdoué..

Derrière il ya du monde mais vraiment très loin…

A peine arrivé, Ullevalsetter s’isole avec un Tango, une voiture de médecins, pas impossible que son retard du jour soit du à une douleur…

Au général, c’est Ceci qui reprend le pouvoir, deux minutes et demie devant Ullevalsetter, Oliveira est certes troisième mais à presque 33 minutes…

Pour finir, une jolie photo du seul quad en course, Giovanni Stefani, loin au classement mais semble t’il heureux…

GIOVANNI STEFANI

Résultats et classements évolutifs Moto

http://2018.africarace-live.com/fichiers/PDF/03MG.pdf

 

 AUTOS/CAMIONS, L’ATTAQUE DE SERRADORI !

L’organisation a eu la bonne idée de placer des points de chronométrage, qui sont uniquement GPS, entre les CP, ce qui donne une vue plus fréquente de la course (quand les GPS fonctionnent !)

Au km 45, Vassiliev est passé en tête, devant Thomasse (Buggy MD) et Serradori(Buggy MCM) .

Détail qui n’en est pas un, le camion Iveco de De Rooy est passé sixième sur ce point intermédiaire, alors qu’il est parti sept (une heure de retard au général) à cause de ses pépins de la veille, est remonté six.

Quand on sait le niveau de performances et de pilotage des autos qui sont devant, grignoter une place est énorme…

Au centième km il est cinq, et derrière Vassiliev, Serradori a passé Thomasse, Vauthier(MD) est quatre.

VASSILIEV BATTU !

Au CP1, Vassiliev a juste 38 secondes d’avance sur Serradori, déchaîné le Mathieu, genre « maintenant on dégoupille ». Thomasse est à deux minutes vingt, mais il a été passé par Vauthier.

Ces quatre là se partagent le rallye puisque l’Iveco de De Rooy s’est pris une malheureuse heure la veille et est loin dans le trafic…

Les camions justement.

De Rooy a encore perdu un temps dingue, c’est le Scania de Kovacs qui mène la catégorie des monstres du désert, deux minutes devant Jacinto et son Man, puis c’est le Tatra de Tomecek à trois minutes, De Rooy est à douze minutes, l’histoire de la star a des ratés, c’est clair.

Un monde furieux et sublime, c’est bien de les faire courir avec les autos mais une catégorie à part serait la bienvenue…

Au CP3, Serradori a passé Vassiliev, on avait bien senti en début de spéciale que le garçon est dans un grand jour, il reste 110 km pour confirmer…

Un peu plus loin, au km 350, à 50 km de l’arrivée, son avance est montée à 31 secondes.

Les quatre premières voitures de tête sont sur 56 secondes !

REMY VAUTHIER(MD OPTIMUS) BEAU TROISIÈME

C’est sûr que l’on va avoir mangé beaucoup de poussière !

Petit problème de transmission de chronométrage à l’arrivée, on voit au GPS que les premières autos ont passé la ligne mais ni les chronos ni le classement ne sont affichés, et oui, le problème du désert c’est… qu’il est désert !

Bon, voilà, ça arrive, Serradori gagne l’étape avec 20 secondes d’avance sur Vassiliev, treize minutes sur Vauthier, dix sept minutes sur Thomasse.

Bien sûr, ces classements peuvent changer si un concurrent, parti fond de grille, a marché comme une fusée en doublant à qui mieux-mieux, auquel cas bien sûr ces résultats sont évolutifs.

Au général, Vassiliev est toujours leader avec sept minutes d’avance sur Serradori, trente quatre minutes sur Thomasse et plus d’une heure sur Vauthier.

 

GERARD DE ROOY EST CINQ AU GÉNÉRAL !

En camions, ça se passe plus loin, là encore les GPS fonctionnent quand ils le veulent bien, De Rooy semble avoir repris la piste comme un missile, à vérifier mais plus tard, beaucoup plus tard…

Et à son arrivée, c’est juste phénoménal, il est cinquième au général, De Rooy a repris son statut de star.(Résultat pouvant encore évoluer)

En revanche, il a encore perdu 45 minutes aujourd’hui, ce qui commence à faire beaucoup, sur des pistes pas très costauds…

Amortisseurs brisés, freins qui lâchent hier, aujourd’hui crevaison et en camion c’est du très lourd, dommage car en vitesse pure, De Rooy va aussi vite que les pilotes qui sont tout devant.

ABANDON D’ELISABETE JACINTO

Dommage, on perd notre petit chérie et le plus beau sourire du rallye.

Le différentiel de son Man a lâché, elle n’a pas les pièces, abandon obligatoire.

En plus, en début de spéciale, elle envoyait bien, mais bon, la course est rageante quand le destin devient méchant.

INTERVIEWS A L’ARRIVÉE

Mathieu SERRADORI : « Nous sommes contents, c’était une belle étape, Fabian a fait une
navigation très claire ce qui nous a permis de rattraper Vasilyev, il y a eu une belle bagarre.
On va ouvrir demain, j’ai confiance en mon copilote pour faire une bonne trace. »

Vladimir VASILYEV : « Aujourd’hui c’était particulièrement piégeux à cause des cailloux, on se
serait cru sur Mars ! On aime bien notre rivalité avec Serradori, on se bat sur la piste mais
nous sommes amis en dehors. »

Rémy VAUTHIER : « On a roulé vite mais ce n’était pas du beau pilotage. L’Africa Eco Race ce
n’est vraiment pas facile, en plus j’ai la grippe mais on arrive à finir 3ème aujourd’hui, je suis
content. »

Pascal THOMASSE : « Ce n’était pas drôle ces pistes caillouteuses… et comme on n’avait pas
changé les pneus j’ai voulu faire attention mais à 50 kilomètres de l’arrivée nous avons
crevé. C’était dur, je préfère les spéciales de 100 kilomètres à mon âge ! »

Gérard DE ROOY : « C’était une belle spéciale, très longue. Nous avons eu une crevaison lente
un peu avant l’arrivée mais nous avons pu rouler et continuer jusqu’au bout en ralentissant.
Ca va être difficile de gagner le raid mais je garde le podium en tête. »

Luis OLIVEIRA : « C’était une étape rapide et difficile pour moi, j’apprends tous les jours. Ca
représente beaucoup pour moi d’avoir pu dépasser les deux meilleurs pilotes. J’ai fait une
erreur de navigation, Paolo m’a redoublé et je l’ai suivi jusqu’à l’arrivée. »

Paolo CECI : « Pendant 200 kilomètres jusqu’au ravitaillement c’était très monotone. Puis il y
a eu beaucoup de navigation, de quoi faire pas mal d’erreurs. Aujourd’hui c’était plat et
pierreux, j’ai préféré les dunes d’hier mais vivement la suite car la moto va très bien et je suis
en confiance. »

Pal Anders ULLEVALSETER : « Il y avait beaucoup de pierres, c’était très dur physiquement. Je
me suis perdu deux fois mais j’ai réussi à bien me remettre dans la course pour rester au
contact de Paolo. Je suis content de mon pilotage et j’espère aller de mieux en mieux au fil
du raid.

 

Résultats et classements évolutifs Autos/Camions

http://2018.africarace-live.com/fichiers/PDF/03AS.pdf

 Si les liens de résultats fournis par l’organisation fonctionnent mal, allez sur :

http://www.africarace.com/fr/course/2018/etape/137

 

 

Jean Louis BERNARDELLI

Photos :
Alain ROSSIGNOL et Jorge CUNHA/ Captain Nowhere