C’est tout simplement la première fois qu’un responsable non Japonais, devient PDG d’une zone monde!
A vrai dire, je croyais déjà que le garçon était le patron chez Yamaha Europe.
Il l’était mais il me précise au téléphone la subtile différence entre un DG, ce qu’il était auparavant, et un PDG, ce qu’il est aujourd’hui.
C’est que le DG avait, pour l’Europe, une autorité supérieure, j’avoue qu’entre les délicatesses du business et les codes d’Extrême Orient, je m’y paume un peu, mais le fait est là, Yamaha délègue à l’un de ses cadres non Japonais un pouvoir énorme sur une zone énorme et c’est une preuve de changement culturel et d’ouverture de cette très dynamique société.
C’est drôle, je lisais hier soir un bouquin d’un historien Américain (les meilleurs au monde, forcément, eux, leur histoire dépasse à peine les 250 ans, ça permet de s’ouvrir) qui explique que la naissance de notre monde n’est ni … en Grèce, ni à Rome, mais en Perse!
Et l’arme absolue des Perses pour gérer leur empire qui allait de l’Egypte à l‘Himalaya, était de s’adapter parfaitement aux us et coutumes des régions qu’ils faisaient gérer par des dirigeants ultra compétents de ces pays.
Yamaha adopte donc le principe des Perses!
Et c’est sûr que l’entreprise a fait le bon choix.
On connaît Eric depuis longtemps, qui pilote à moto, route ou TT, qui a fait ses armes dans le business, avant de remplacer JCO (Jean Claude Olivier) à la tête de Yamaha France.
Formidablement sympa, il a une mémoire exceptionnelle de tout ce qui s’est passé dans la moto même bien avant qu’il y fasse ses premiers tours de roues.
Il est aussi passé par la case presse et sait parfaitement comment fonctionne notre monde, il sait aussi gérer une image de marque, démontrer la qualité de ses produits, avec autre chose que les éléments e langage qui font florès aujourd’hui dans la com.
Il adore les discussions entre journalistes, l’ambiance de ce que Saint Ex, appelait la camaraderie.
C’est aussi une personne incroyablement humaine, d’une culture générale phénoménale, un monsieur, du genre que l’on adore dans les sociétés occidentales et que l’on a manifestement à la bonne chez les Japonais.
Eric était déjà « patron » de Yamaha Europe et membre du board au Japon, cette fois-ci il décroche le prix d’excellence.
En ce moment il s’occupe avec une énergie exceptionnelle du lancement de ce qui peut devenir une révolution absolue dans le monde de la moto de route, le Niken, la moto trois roues.
Probablement un coup de génie en concept et en ingénierie, j’ai d’ailleurs appris que l’on prononce « naïkène » à l’occasion de notre discussion.
Et bien amis lecteurs, le monde de la moto, en France, peut-être extrêmement fier de la réussite de son élément le plus brillant,.
Parce que c’est un motard, et comme tout motard il est tout le temps enthousiaste, gourmand de ce plaisir inexplicable qui nous prend quand on monte en selle…
A-t-il juste appliqué la méthode Rossi, ne vivre que par plaisir, avec un talent mondial…
Quand j’y pense, ça y ressemble un peu, à l’heure où éclot un Zarco qui nous fout la chair de poule à chaque GP, et où le « Dottore » transforme en jaune les circuits où il roule dans le monde entier.
Beau trio, Valentino, Johann et Eric pour représenter l’Europe non?
C’est un monde comme on les aime.
Jean Louis BERNARDELLI
Photos: YAMAHA/AUTONEWSINFO,DR