POUR BENOÎT TRÉLUYER 2017 SPORTIVEMENT DUR, HUMAINEMENT FORT !

 

 

BLANCPAIN 2017 BARCELONE – BENOÎT TRÉLUYER.

 

Benoît Tréluyer aurait préféré un atterrissage plus en douceur après l’annonce choc fin 2016 du retrait d’Audi du Championnat du Monde d’Endurance WEC. Mais n’est-ce pas dans l’adversité que se révèlent les grands champions ?

Après des années de succès dans l’une des toutes meilleures écuries au monde, le Normand aura retrouvé en 2017, une réalité affrontée au début de sa carrière, mais oubliée depuis.

Une réalité loin de la pression extrême des Écuries « Usine », mais aussi de leur confort douillet. Ce retour aux fondamentaux, le triple vainqueur des ’24 Heures du Mans’ et Champion du Monde d’Endurance WEC 2012, l’a opéré au travers d’une discipline nouvelle pour lui et la découverte de deux écuries privées.

Du GT, il ne connaissait que les ’24 Heures de Spa’ 2014 qui lui avaient laissé un petit goût d’inachevé. Alors, quitte à repartir d’une page blanche après de nombreuses années en LMP1, le GT s’imposa de lui-même avec le Belgian Audi Club Team WRT en Blancpain GT Series Endurance Cup et Audi Sport Italia en Championnat GT italien.

 

ITALIA GT 2017 – BENOÎT TRÉLUYER et Vittorio GHIRELLI

Benoît explique :

« Je ne connaissais que Monza et j’ai eu le bonheur de découvrir les tracés mythiques italiens que sont Imola, Mugello, Vallelunga ou encore Misano. Vidéos et simulateurs furent des aides précieuses, mais pour aller défier chez eux les spécialistes du GT3, il m’aura fallu attendre la deuxième partie de saison. Ce ne fut pas simple, mais assez génial grâce en premier lieu à cette super équipe Audi Sport Italia animée par Emilio Radaelli et son épouse Roberta, qui a tout gagné par le passé avec les A4 Quattro, et fait rouler les Capello, Pirro et autres… Une écurie solide, expérimentée et, cerise sur le gâteau, très bon enfant! Une écurie à l’ancienne, avec des valeurs chevillées au corps : celles de la course ! Une écurie hyper-pro et hyper-sympa, comme je les aime. Une écurie qui ne se la raconte pas et à qui on ne la raconte pas ! Ajoutons à cela, la Toscane, le bon vin, les bonnes tables… »

 

ITALIA GT 2017 L’AUDI d’AUDI Sport de BENOÎT TRÉLUYER

 

Une dolce vita de bon aloi pour compenser les caprices de la piste…

Il poursuit et lâche :

« Malheureusement, j’ai fait de grosses erreurs en début de saison en me précipitant, en voulant aller plus vite que la musique… Parfois il ne faut pas attaquer pour être rapide et cela m’a posé problème! Il m’a fallu un temps d’adaptation mais des podiums et une victoire en fin de saison sont venus récompenser nos efforts. Un grand merci à mon jeune équipier Vittorio Ghirelli avec qui le courant est très bien passé.»

La jeunesse, elle fut aussi le dénominateur commun en Blancpain GT Series Endurance Cup avec Nathanaël Berthon et Stéphane Richelmi comme autres équipiers.

« J’avais découvert Nathanaël l’hiver dernier en Trophée Andros, et il voulait s’essayer au GT. J’en ai parlé à Vincent Vosse de WRT, et nous avons monté un programme. Ami de Nathanaël, Stéphane Richelmi qui était alors dans l’expectative nous a rejoints. »

 

24 HEURES de SPA 2017 – BENOÎT TRÉLUYER Team AUDI

 

Vu la réputation de WRT, le programme Blancpain s’annonçait sous les meilleurs auspices, mais c’était sans compter sur quelque chose qui ressemble à de la poisse…

Benoit confie :

« Je n’ai jamais cru à la chance ou la malchance en sport auto, et ce n’est pas maintenant que ça va commencer, mais cette année nous n’avons vraiment pas été épargné. Il nous est arrivé tellement de trucs comme à Monza où Nathanaël se fait percuter par un concurrent qui a oublié de brancher l’ABS. À partir de ce moment-là, la voiture n’a plus jamais été la même. Le doute s’est installé. J’avoue m’être un peu énervé car je voulais que ça bouge. Mais je suis un enfant gâté du sport auto et cette saison m’a remis les pieds sur terre ! Être un bon pilote, ce n’est pas seulement aller vite. C’est aussi être capable de créer une dynamique avec les gens autour de soi. Même si les résultats ne l’ont pas montré, nous sommes parvenus à créer quelque chose. Si je dois signer de nouveau l’an prochain pour les mêmes programmes, je sais que nous serons solides dès le début de la saison. Nous avons compris nos erreurs, nous savons dans quelle direction aller. Ce fut une année d’apprentissage pour nous trois et, finalement, ç’a plutôt bien fonctionné… »

Alors que Benoît s’interroge sur la suite à donner à sa carrière, le GT figure en bonne place.

« Je me dis que ce serait dommage d’arrêter maintenant que ça commence à payer. Avec Vittorio, nous avons gagné une course en Italie cette saison, et fait des podiums. En Blancpain, avec Nathanaël et Stéphane, nous faisons un top 10 à la dernière course sans avoir pu régler l’auto. Cette saison nous a soudés et nous avons soif de revanche… »

Mais ce que le Français veut surtout, c’est gagner !  Regagner…

Même s’il parle avec beaucoup de gens dans plusieurs catégories, du LMP1 au GT en passant par le Rallycross et le Rallye Raid, il n’a pas prévu de quitter la famille Audi avec qui il prendra part cet hiver au Trophée Andros.

« Ce sera ma seconde saison et je pars pour gagner. Ça va être dur, car ces gars sont de grands spécialistes comme Jean-Baptiste Dubourg qui a remporté les deux derniers Championnats. L’an passé, j’ai appris la discipline et les circuits sans pression, mais cette année c’est autre chose. Je suis enchanté de continuer avec Audi, une marque qui me ressemble. Sa clientèle sport me plait, nous partageons de bons moments… »

Au fil des saisons, les rapports humains, la qualité des relations entretenues avec ses partenaires ont pris une place primordiale dans le cœur du Normand, natif d’Alençon.

C’était déjà le cas avant, mais ça l’est encore plus au terme de l’exercice 2017.

 

Gilles GAIGNAULT

Photos :
Thierry COULIBALY- SRO-ITALIA GT 

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