DÉCÈS DE JACQUES DERISBOURG FONDATEUR DE HONDA FRANCE EN 1964

 

 

 


Soichiro-Honda-et-Jacques-Derisbourg.

 

 

Jacques Derisbourg vient de nous quitter

 

Né le 25 juillet 1930 à Arras, c’est à Paris que Jacques Derisbourg suivra Boulevard Saint-Germain ses études d’ingénieur des Travaux Publics, interrompues pendant deux ans par la guerre d’Algérie.

Juste avant de partir en Algérie, il rencontre et épouse Josette Seignon au Touquet-Paris-Plage. Pertinente pilote de son Autobleu turbocompressée (photo) qui faisait des ravages lors des gymkhanas et concours d’élégance automobile, Josette Seignon était la fille de Henri Seignon.

 

L’Autobleu de Josette Seignon

 

Henri Seignon était l’associé de Jean-Baptiste Doumeng, surnommé le milliardaire rouge, qui après-guerre, fonda Interagra, à la demande du Général de Gaulle pour faire du troc avec les soviétiques et les autres pays de l’Est qui sauvèrent la France au prix de millions de pertes humaines…

Interagra envoyait chaque jour des tonnes de fruits, légumes, beurres, œufs et autres fromages, et recevait en échange des tracteurs et autres moissonneuses batteuses et engins agricoles mécanisés.

Pour distribuer ces machines agricoles, Henri Seignon fonda la société ACTIF AVTO et confia la création du réseau de distribution à son gendre Jacques Derisbourg qui durant la fin des années cinquante, sillonna toutes les départementales Françaises pour créer le premier réseau de concessionnaires agricoles multi-marques.

En 1961, Actif reçoit un « Télégramme » signé d’un certain Soichiro Honda, à la recherche d’un importateur Français pour distribuer ses produits classifiés « ALLIED PRODUCT », à savoir les motoculteurs, groupes électrogènes, turbines à neige, moteurs hors-bord, etc.

Tous ses matériels avaient pour particularité d’être équipés de moteurs 4 temps alors que la concurrence pétaradait et enfumait les voisins de leurs utilisateurs de leurs moteurs 2 temps de vieilles générations…

C’est après avoir assisté au Grand Pri de l’Ile de Man, le célèbre TT en 1962 et fait une tournée des principaux fabricants d’accessoires pour motos Anglais que Soichiro Honda, débarque à Paris pour rencontrer Jacques Derisbourg et son beau-père Henri Seignon…

Le côté très rieur et buveur du génie Nippon laissait de glace le beau-père qui avait l’habitude de faire du business avec des membres du Kremlin plus austères, mais aussi un jeune chargé du développement économique de Stavropol, qu’ils appelaient amicalement « Gorby », qui allait se faire connaître quelques années plus tard au niveau planètaire sous son réel patronyme de Mikhaïl Gorbatchev…

Si le beau-père n’y croit pas trop, son gendre lui est tenté par l’aventure franco-japonaise !

 

Gare-de-Tokyo-pour-se-rendre-à-Hamamatsu-lusine-mythique-de-HONDA.

 

Contrat est signé dans les 48 heures entre Honda Motor Co Ltd et la société ACTIF. Les premiers bureaux de Honda France seront temporairement chez Actif, rue Taitbout, puis à Boulogne-Billancourt dans un petit immeuble avant le Pont de Sèvres.

Pendant ce temps, Jean-Baptiste Doumeng signe un contrat pour importer les voitures de la marque Honda (S500 et N360) et à Paris le célèbre concessionnaire de motos de l’avenue des Ternes, PSALTY, signe l’importation des motos, des cyclomoteurs 50cc et les fameuses C100, C110 et C310…

Importateur / distributeur est un métier qui ne s’invente pas… et un an plus tard, Honda Tokyo demande à Jacques Derisbourg de reprendre la globalité des produits au sein d’une nouvelle entité HONDA FRANCE, qu’on lui demande de diriger.

Ce sera là le départ de près de trente années de développement de la marque sur le territoire Français, la création d’une usine de tondeuses à gazon à de la tête de pont du développement des motos d’endurance, le Honda Endurance Racing Team, qui pendant 10 ans survola le Championnat d’Europe, puis du Monde d’endurance avec leurs modèles RCB et leurs pilotes emblématiques, l’inoubliable tandem que formait la paire avec Christian Léon et Jean-Claude Chemarin, ce dernier devenant plus tard, le gendre de Jacques Derisbourg en épousant sa fille Anne.

Ainsi Jacques Derisbourg fit quasiment toute sa carrière professionnelle chez HONDA FRANCE, alors que son ami et concurrent du Touquet, où tous deux se ressourçaient le week-end venu, Jean-Claude Olivier fit la sienne chez YAMAHA…

Après avoir quitté HONDA FRANCE, après un ultime voyage « d’au revoir » au Japon accompagné de son épouse, Jacques Derisbourg poursuivi des activités bénévoles à la Fédération des Industries Nautiques et au Comité des Expositions de la Porte de Versailles et continua sa vie de Hondiste en épaulant les clubs de collectionneurs de voitures et motos HONDA.

On pouvait il n’y a pas si longtemps le croiser dans les rues du Touquet au volant de son cabriolet S800, de sa « Z » ou N360 

Suite à de longues maladies, il s’est éteint en présence de ses enfants et petits-enfants ce jeudi 31 août à 11h50 à Levallois-Perret et sera mis en terre ce lundi 4 septembre à 14h30 au cimetière d’Arras.

 

Adieu Jacques, on n’oubliera pas ton éternel sourire et ta gentillesse légendaire

Autonewsinfo adresse à tes enfants nos amis Yves et Anne, toutes ses sincères condoléances

 

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : Famille

 

 

 

 

 

 

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