ADRIAN NEWEY : LE SUPER GÉNIE DE LA F1.

 

Adrian-NEWEY-son-fils-Harrisson-Chris-HORNER-chez-RED-BULL-©-Manfred-GIET.

Dans le monde du Sport-Auto, les ingénieurs aérodynamiciens, concepteurs et développeurs de châssis sont à la F1, ce que l’huile est au moteur !

Parmi les sommités, telles Rudolf UHLENHAUT- John COOPER- Colin CHAPMAN- John BARNARD- Gordon MURRAY- Steve NICHOLS- Neil OATLEY- Ross BRAWN -Rory BYRNE- Aldo COSTA -Patrick HEAD- Paddy LOWE et enfin Adrian NEWEY, ce dernier s’avère comme véritable figure de proue depuis trois. décennies.

Le Britannique de 58 ans, que l’on qualifie volontier de gourou et que chaque écurie s’arrache, reste un garant de succès certain.

Cependant, pour pouvoir se l’offrir, il faut pouvoir y mettre le prix fort de minimum 10 Millions d’€, montant astronomique qui en fait actuellement le technicien le mieux payé en F1.

Les monoplaces issues  de ses planches à dessin, ont toutes. été victorieuses et à … 110 reprises en GP et rapporté la bagatelle de 10 titres mondiaux  pilotes ainsi que 10 titres  également constructeurs à la trilogie, WILLIAMS-Mc LAREN-RED BULL, qui depuis 1991, ont à tour de rôle, fait appel aux services de ce génie de Directeur Technique & Designer, choix qu’ils n’ont d’ailleurs jamais eu à regretter.

Un palmarès inégalé à ce jour, qui en fait l’incontestable leader de la branche en F1 .

ADRIAN-NEWEY

Et dire que pendant sa scolarité, celui qui est né à Stratford-Upon-Avon, la cité de William SHAKESPEARE, le 26 décembre 1958, n’avait rien d’un élève modèle et doué, se faisant même renvoyer du Collège, pour avoir organisé un … festival de musique quelque peu bruyant !

En plus, et au grand dam de ses parents, il manquait d’attitude studieuse au détriment du Karting, qu’il se finançait par de petits jobs au lieu de bouquiner, d’apprendre, de s’instruire et de se cultiver !

Néanmoins et loin d’être un surdoué en mathématiques, il décrocha en 1980, un diplôme d’ingénieur aéronautique auprès de l’Université de Southampton.

Toujours passionné par le sport-auto, il arriva à joindre l’utile à l’agréable en se faisant embaucher par le Team Brésilien FITTIPALDI dès 1981, en tant qu’aérodynamicien, avant de passer rapidement chez MARCH ENGINEERING, un constructeur engagé sur plusieurs fronts du sport auto et où il travaillera entr’autres pour Johnny CECOTTO en F2? ainsi que pour Al UNSER et Bobby RAHAL en IMSA & CART, les grands Championnats Américains.

Ces expériences lui permirent de revenir en Europe en 1986? pour venir en aide à l’écurie de F1 Américaine, LOLA-FORCE-BEATRICE de Carl HAAS, qui pataugeait dans la semoule et qui allait fermer les volets définitivement à l’issue de cette saison 1986.

NEWEY retourne alors chez MARCH, où il n’avait laissé que de bons souvenirs,pour s’occuper des MARCH 881 de Mauricio GUGELMIN et Ivan CAPELLI qui à partir de 1988, étonnèrent par leurs performances et qui mirent véritablement Adrian NEWEY, un orfèvre en matière d’aérodynamisme sur orbite.

Mais à force de toujours chercher le dernier carat, NEWEY rendit une mauvaise copie en 1990 pour MARCH, passé entre-temps sous pavillon Japonais de LEYTON-HOUSE, qui lui valut une mise à pied durant l’été de cette même année.

Son inactivité fut toutefois de courte durée puisque le Team WILLIAMS-RENAULT, s’empressa alors de l’attirer dans ses rangs sous les ordres d’une « belle-mère » dénommée … Patrick HEAD et où, il occupa le poste de Designer en Chef.

Parfaitement encadré,il échappe à reproduire ses erreurs de jeunesse pour devenir un véritable gourou de la branche avec comme leitmotiv le slogan de Colin CHAPMAN : »Lorsque l’on construit une voiture de course il ne doit y avoir qu’un seul objectif,gagner des courses.Si ce n’est pas le cas,il s’agit d’une perte de temps,d’argent et d’efforts inutiles. »

Adrian-NEWEY-Team-Williams-©-Manfred-GIET.

À l’origine d’une fameuse lignée de WILLIAMS-RENAULT FW, il permet à Frank WILLIAMS d’engranger quatre  titres « pilotes » et cinq titres « Constructeurs ».

Et si à l’issue de cette maudite année 1994, et le décès au printemps à Imola le 1er mai, d’Ayrton SENNA, Michaël SCHUMACHER n’avait pas torpillé de manière peu galante Damon HILL, le fils de Graham, qui termina deuxième à… un point de SCHUMACHER au classement final mondial, le Team WILLIAMS-RENAULT, se serait offert un autre doublé « pilotes & constructeurs » comme en 1992-1993-1996 et 1997.

Pour les raisons évoquées ci-avant, l’année 1994, aura néanmoins marqué les esprits de Frank WILLIAMS-Patrick HEAD et Adrian NEWEY, tous trois confrontés à la Justice Italienne à Bologne, soucieuse de rechercher les causes réelles de l’accident  mortel, dont fut victime « Magic Senna » et qui bouleversa véritablement toute la planète F1 lors de ce sinistre Grand Prix de SAN MARINO, à Imola.

Un épisode qui laissera une cicatrice indélébile chez NEWEY, au point de lui donner des envies de tourner la page F1, avant de se rétracter et finalement de rester fidèle au Team de Grove jusqu’en 1997, avec comme cerise sur le gâteau, deux nouveaux titres pilotes & constructeurs.

Son ascension linéaire lui a permis de valoriser sa cote, au point d’être un garant pour ce qui est de forger des succès.

Adrian-Newey-Ron-Dennis-à-lépoque-Mc-Laren-©-Manfred-GIET.

La concurrence se l’arrachera à prix d’or, comme en cours de saison 1997, l’année du titre de Jacques VILLENEUVE chez WILLIAMS-RENAULT, lorsque Ron DENNIS parvint à le débaucher en cours de saison avec un ‘return’ immédiat puisque les MP4, issues de son coup de crayon, permirent à Mikka HÄKKINEN de remporter le titre « pilotes » en 1998 et 1999 et dans la lignée ‘un titre de Champion et de vice-Champion des « Constructeurs » pour Mc LAREN-MERCEDES.

Mais à partir de 2000, le binôme FERRARI-SCHUMACHER perturbe la marche triomphale de Mc LAREN-MERCEDES et la MP4/18 ,prévue pour la saison 2003, s’avéra être un sacré échec !

Adrian NEWEY en prend un coup sur la cafetière…

4-titres-pour-Vettel-chez-RED-BULL-NEWEY-©-Manfred-GIET.

Après la reprise du motoriste ILMOR F1 ENGINES par MERCEDES, qui souhaitait voler de ses propres ailes, NEWEY  se laissa  infléchir par le chant des sirènes du N° 1 mondial des boissons énergisantes, la firme Autrichienne RED BULL de Dietrich MATESCHITZ, Team pour qui il est à la manœuvre depuis 2005 et à qui il a permis de forger de nombreux succès, au point de voir le Team au logo « des taureaux qui chargent » se hisser parmi l’élite de la catégorie reine depuis une décennie.

Adrian-NEWEY-un-génie-au-regard-toujours-pensif-©-Manfred-GIET-

 

Cet ingénieur Britannique hors pair, âgé aujourd’hui de 58 ans, aux perpétuelles idées novatrices, s’est hissé au fil de sa carrière, en véritable  »Michel-Ange’ de l’aérodynamique, grâce à sa faculté d’interprétation des règlements techniques.

Plutôt timide, discret et évasif, lorsqu’il déambule dans un paddock ou une Pit-Lane, jamais il ne manquera de scanner de son regard expert, les astuces de la concurrence, qu’il  ébauchera sur son bloc-notes, qui l’accompagne en permanence, avant de finaliser ses propres projets et idées affinés jusqu’à l’extrême via CAO (conception assistée par ordinateur) et ensuite passer aux essais en soufflerie, avant d’en faire des machines à gagner.

 

Adrian-NEWEYpilote-en-Historique-à-l’occasion-©-Manfred-GIET.

Plus talentueux en tant qu’ingénieur que pilote, il adore rouler, Adrian NEWEY participe néanmoins à des épreuves historiques, où il engage sa superbe FORD GT40 de 1965, entièrement restaurée après un sinistre total, lors des LE MANS CLASSIC 2006 dans la deuxième chicane des Hunaudières, et à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux.

Et depuis que son fils Harrisson, semble promis à un bel avenir en monoplace, en occupant actuellement le 9ème rang au très disputé FIA CHAMPIONNAT d’EUROPE de F3, devant un certain Mick SCHUMACHER, le Directeur Technique du Team RED BULL supervise tout cela d’un œil avisé en tuyautant certainement le Team VAN AMERSFOORT RACING, auquel son fils est fidèle depuis trois ans, pour faire avancer le Schmilblick.

Adrian-NEWEY-surveille-étroitement-la-progression-de-son-fils-Harrisson-©-Manfred-GIET

Sa collaboration avec l’écurie RED BULL sera-t-elle la dernière au niveau de la F1, pour celui qui ne dédaigne pas non plus les F1 des océans, c’est-à-dire, les superbes monocoques et autres catamarans qui participent aux prestigieuses compétitions de voile et dont l’aérodynamique et les matériaux utilisés est non sans rappeler la F1 ?

C’est en tout un projet qui le fascine depuis 2014, lors de sa prise de recul chez RED BULL, en tant que Directeur Technique, pour s’impliquer dans le programme RED BULL ADVANCED TECHNOLOGIES et la construction d’un voilier pour le célèbre navigateur Anglais, Ben AINSLIE, avant de reprendre sa fonction à temps plein au sein du Team RED BULL, basé à Milton Keynes.

Pour ce génie du design, les distinctions honorifiques reçues en 2011 par la MOTORSPORT INDUSTRY ASSOCIATION et par la Cour Royale Britannique qui l’a promu au grade de l’Ordre de l’Empire Britannique (OBE), ne l’on aucunement encouragé à ranger définitivement ses crayons et tables à dessin!!!

 

Manfred GIET

Photos :

Publiracing Agency

 

 

 

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