NICK HEIDFELD : 40 BOUGIES ET UNE CARRIÈRE EN DENTS DE SCIE.

 

F1- Nick HEIDFELD

 

Né le 10 mai 1977 à Mönchengladbach, ville de Rhénanie, en Nord Westphalie, située près de la frontière germano-hollandaise, tout comme avant lui Heinz-Harald FRENTZEN et Hans HEYER, Nick HEIDFELD vient donc de souffler ses quarante bougies.

À l’âge de 9 ans, Nick fit ses débuts en Karting, discipline où il attira rapidement les regards par sa pointe de vitesse et son sens de l’attaque qui lui permettront de remporter de nombreux titres en Allemagne.

Pour la petite histoire, son apprentissage en Karting, il le fit au fameux Club de Karting de Kerpen, avec les frères Michaël et Ralf SCHUMACHER et dont le père Rolf était le fondateur-propriétaire.

 

Nick-HEIDFELD-Vainqueur à Monaco et Champion-d’Allemagne de F3 en 1997-©-Manfred-GIET

 

À 20 ans, Nick empoche le titre de Champion d’Allemagne en F3, le Championnat considéré comme le plus réputé avec celui de Grande-Bretagne et du coup est pris sous l’aile de MERCEDES qui le pousse aussitôt vers la F3000, dans le Team WEST COMPETITION, qui est l’équipe « B » de Mc LAREN.

 

Nick-HEIDFELD-F3000-1998-Team-WEST-RACING-©-Manfred-GIET.

 

À noter qu’en 1997, il remporte également le prestigieux Grand Prix de Monaco de F3, une épreuve réputée et qui permet aux apprentis-champions d’être rapidement dans le focus des Team-manager de F1.

 


Nick-HEIDFELD- GP Monaco-F3 1997- Dallara-Opel-Junior-Team-BSR ©-Manfred-GIET

 

Son ascension paraît météorique, puisque dès sa première saison,  l termine comme dauphin de Juan-Pablo MONTOYA, avant de remporter la timbale en 1999 devant Jason WATT, après avoir remporté les manches d’Imola, Barcelone, Magny-Cours et aussi de Zeltweg.

Ce titre lui sert véritablement de tremplin puisqu’en 2000, il fêtera ses débuts en F1 au sein de l’équipe d’Alain PROST, l’ex-écurie LIGIER

 


Nick-HEIDFELD-PROST-GP-2000-©-Manfred-GIET

 

Au cours de cette même année 99, il fera également une première incursion en Endurance, participant aux ’24 Heures du MANS’, au volant de l’une des trois MERCEDES CLR avec Christophe BOUCHUT et Peter DUMBRECK, terminant 39ème au général et 6ème de catégorie.

Ses débuts chez PROST, se révéleront toutefois comme un désastre, à cause du manque de préparation de cette équipe qui dispose du moteur PEUGEOT et en proie à une multitude de problèmes de gestion, techniques et financiers.

Malgré ses 11 abandons en 17 GP disputés pour le Team PROST GP, il hérita du sobriquet « Quick Nick » ,lié à ses qualités de pilote rapide en toute circonstance, en plus de son style personnel de perfectionniste et méthodique à l’extrême.

Sa côte toutefois en avait pris un coup après cette première saison affligeante en F1, si bien qu’il était tout heureux d’être sur les tablettes du Team Suisse SAUBER, qui l’engagea pour la saison 2001, qui le vit terminer sur le podium au Grand Prix du Brésil et à marquer 11 points, aux côtés du jeune espoir Finnois Kimi RAÏKKÖNEN, qui contre toute attente se fit embaucher chez Mc LAREN-MERCEDES pour 2002 , alors qu’HEIDFELD, grâce à ses accointances avec cette écurie pour laquelle il avait effectués de nombreux tests auparavant, semblait en bonne position pour occuper le baquet devenu vacant.

Du coup, il se vit contraint à remettre une couche chez SAUBER-PETRONAS pour une campagne 2002, à nouveau plutôt anonyme avec une récolte maigrichonne de 7 maigres points !

Sa saison suivante fut encore pire, Nick ne terminant qu’à une bien modeste 14ème au Championnat du Monde, une position peu glorieuse alors qu’il était associé à son expérimenté compatriote et citoyen de Mönchengladbach tout comme lui, Heinz-Harald FRENTZEN, avec comme effet que son contrat chez SAUBER pour 2004 ne fut pas renouvelé.

Alors qu’il était résigné à devoir opter pour une autre discipline en sport-auto, Eddie JORDAN, à la recherche de budgets pour son Team moribond, l’engagea en dernière minute, pour une saison encore pire que la précédente surune JORDAN-FORD, véritable colonne Morris mobile pour la survie du Team Irlandais !

 


Nick HEIDFELD-BMW WILLIAMS- 2005 -© Manfred GIET.

 

En 2005, Frank WILLIAMS, dont la WILLIAMS FW 27 se voyait dotée du moteur BMW, fit alors appel à ses services, probablement à la demande de BMW MOTORSPORT, qui souhaitait inclure un pilote Allemand dans ce deal .

S’appropriant le deuxième rang à Monaco et une Pole au Nürburgring, la suite de sa carrière s’annonçait enfin sous de meilleurs auspices.

Malheureusement cette saison,  s’avéra comme nouveau « one shot » pour HEIDFELD, puisque WILLIAMS perdit le motoriste BMW en fin de saison, d’où une nouvelle mise à pied  pour le pilote Allemand qui profita toutefois du « déménagement  » BMW » de chez WILLIAMS, au profit de SAUBER, pour trouver la bonne aspiration et accompagner le constructeur Münichois dans ses bagages, pour renforcer le Team Suisse sous sa nouvelle appellation de BMW-SAUBER.

Si BMW-SAUBER devint la troisième force au cours de la saison 2006, ce fut grâce aussi au bon travail de développement fourni par HEIDFELD qui prolongea son bail pour quatre saisons avec le Team, basé à Hinwill, près du Lac de Zürich, où il a élu domicile à Stäfa depuis.

Alors que l’on croyait à un vrai envol de sa carrière en F1, l’espoir Allemand montra  plutôt ses limites, manquant souvent de caractère et d’agressivité lors de phases cruciales, durant certains GP, où il n’arrivait pas à séparer le bon grain de l’ivraie dans ses choix souvent malheureux.

 


Nick-HEIDFELD-BMW-SAUBER-2007-©-Manfred-GIET

 

Durant ces quatre années passées chez SAUBER-BMW son butin ne fut que de 8 podiums et de 2 meilleurs tours en course, et reste en effet faible pour un pilote, certes bourré de qualités mais souvent dominé par ses équipiers, tout simplement parce qu’il lui manquait ce petit ‘grain de folie’ qui différencie le pilote sachant en permanence se surpasser, du chauffeur de taxi !

Nouveau coup dur pour lui, à la fin de la saison 2009 lorsque BMW, qui le couvait,  annonçait son retrait de la F1 et le condamnant du coup à se dènicher un nouvel employeur, qu’il retrouva seulement tardivement durant la saison 2010, sous la forme d’un intérim pour les cinq derniers GP, chez… SAUBER, équipé par FERRARI et en remplacement de Pedro de LA ROSA. Comme quoi et le dit l’adage :

«Jamais deux sans trois» !

 

F1 -Nick-Heidfeld-Lotus-Renault-

 

Pour la saison 2011, alors que toutes les portes en F1 lui étaient fermées, et qu’il s’apprêtait à rejoindre les rangs de BMW en Championnat d’Allemagne pour Voitures de Tourisme (DTM), son ancien équipier de chez SAUBER BMW, le Polonais Robert KUBICA, premier pilote chez LOTUS RENAULT, fut victime d’un très grave accident de Rallye, le 6 février 2011 dont profita HEIDFELD, pour le remplacer sur une voiture en plein développement et médiocre.

Mais en tant que vétéran expérimenté en F1, »Quick Nick », le Suisse d’adoption, ne parvint pas à faire avancer le Schmilblick malgré un podium à Sepanget après le GP de Hongrie, qui reste son dernier acte en F1, se fit remercier et remplacer par Bruno SENNA.

Il se dirigea alors vers l’endurance à partir de 2012 jusqu’en 2015, en WEC, pour l’écurie privée Suisse REBELLION RACING, Team où il fera entr’autres équipe avec Nicolas PROST, Neel JANI et Nelson PIQUET Jr en LMP1.

 


6-HEURES-DE-SPA-FRANCORCHAMPS-2012-NICK-HEIDFELD-au-volant-de-la-LOLA-TOYOTA-du-Team-Rebellion-©-Manfred-GIET

Mais hormis quelques résultats encourageants comme une victoire de classe aux 24 HEURES du MANS 2014 cette petite équipe, à une exception près, n’est pas parvenue à briser l’hégémonie du trio AUDI-PORSCHE-TOYOTA.

Depuis 2014, HEIDFELD s’est mis au tout électrique en participant au Championnat de monoplace de la Formule E, qu’il a failli inaugurer d’une façon magistrale par une victoire lors de la première manche s’il ne s’était accroché stupidement avec Nicolas PROST dans le dernier tour qu’il termina sur l’arceau au lieu de la plus haute marche du podium.

 


FORMULA e – Nick HEIDFELD – Équipe VENTURI.

 

Mais dans cette nouvelle discipline, basée sur l’économie énergétique, après être passé du Team VENTURI au TEAM MAHINDRA, il ne semble pas encore avoir trouvé la « bonne connexion » ce qui le prive de se retrouver dans le sillage des meilleurs.

Décidémment, la carrière de « Quick Nick » a été parsemée de nombreuses embûches et comme il est en train de construire un imposant haras à Stäfa, en Suisse, sur les bords du Lac de Zürich, il est probable qu’à l’issue de cette saison et ses 40 ans accomplis, il passe du ‘cheval vapeur’ au ‘cheval crottin’ et ce, afin de s’adonner dorénavant à l’équitation « Western ».

L’air un peu rebelle, il l’a déjà !

Happy Birthday Nick.

 

Manfred GIET

Photos :
Publiracing Agency-VENTURI

 


Nick-HEIDFELD-un-air-un-peu-rebelle-©-Manfred-GIET

F1 Formule E