BMW M3 : UNE ICÔNE DE LA MARQUE BAVAROISE PENDANT 30 ANS

 


La BMW 320,modèle précurseur de la M3 avec Cheever – Surer et Winkelhock-© Manfred GIET

 

La BMW M3, modèle emblématique sorti  il y 33 ans des chaînes de montage de la marque Bavaroise, restera à tout jamais le véritable fleuron du constructeur Munichois , et qui en le développant progressivement en a fait un véritable épouvantail sur tous les circuits de la planète, où les fameuses M3 faisaient régulièrement table rase de la concurrence dans les épreuves pour voitures de Tourisme .

 

La BMW-M3, version DTM en 2012-©-Manfred-GIET-

 

Avec le recul, on peut même affirmer que cette M3 a évité à BMW de tomber quelque peu dans l’anonymat dans les années ’80 alors que son concurrent allemand MERCEDES, avec sa nouvelle 190 E voulait faire de l’ombre aux Bavarois tant au quotidien sur les autoroutes Allemandes et les week-end sur les circuits.

Si en sport-auto pour la marque munichoise, cela ne se passait pas trop mal après le titre « Conducteurs « remporté en F1 par Nelson PIQUET en 1983 sur une Brabham BT 52 équipée d’un moteur Turbo BMW, l’euphorie ne put cependant cacher le fait que BMW MOTORSPORT cherchait toujours une solution pour être représentatif dans le nouveau Championnat Tourisme Groupe A.

Le patron BMW de l’époque, Eberhard von KUENHEIM, martelait sans cesse que le modèle BMW M3 avait besoin d’une motorisation sportive de qualité, ce qui finalement ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, en la personne de Paul ROSCHE, surnommé « Polo Arbre à Cames », décédé fin 2016 à l’âge de 82 ans (voir lien) véritable maître d’œuvre et Directeur Technique de BMW MOTORSPORT et à qui on doit entr’autres,  le moteur BMW Turbo utilisé en F1 chez BRABHAM.

 

BMW-M3-E30-24-H-Nürburgring-1989-Duez-Martin-Cecotto-vainqueurs-©-Manfred-GIET.

 

Celui qui avait déjà été à la base des moteurs pour les modèles BMW M 535i et M1 et M 5 développa en un temps record un moteur pour la BMW M3 Groupe A dérivé de la série de moteurs  M10 en se basant sur le carter-moteur aux spécifications M 12/13 utilisé en F1 chez BRABHAM, c’est-à-dire, un bloc léger à 4 cylindres en ligne , permettant de monter dans les tours en portant la cylindrée de 2 litres à 2,5 litres.

 


Le fabuleux moteur de la BMW M3-© Manfred GIET.j

 

Alors que la tendance des experts préconisait plutôt un moteur suralimenté, ROSCHE resta fidèle à sa ligne de conduite et le fait qu’à Munich on se soit appuyé sur des préparateurs aussi renommés que SCHNITZER-CiBiEmme-ZAKSPEED- LINDER et BIGAZZI, devenait un gage supplémentaire de succès.

 


BMW-M3-E30-DTM-1992-Nürburgring-Ravaglia.©-Manfred-GIET.

 

Avec ses 4 cylindres et ses 16 soupapes, la première version du moteur E30  qui rendait quelques 370 cv en compétition  pour un moteur de 2,5 litres de cylindrée, fit blêmir ses rivaux par ses performances.

Par contre, le premier vrai gros défi de la BMW M3 lors de la manche inaugurale du Championnat du Monde pour Voitures de Tourisme (WTCC), le 22 mars 1987 pour les 500 Km de Monza, se transforma d’emblée en une domination sans pareille de la flottille BMW M3 dont six exemplaires raflèrent les premiers rangs à l’arrivée… où le responsable technique de la FISA (Fédération Internationale du Sport Automobile) de l’époque, Gabriele CADRINGHER, annula ce tir groupé, en les disqualifiant pour une nébuleuse affaire d’épaisseur de tôle et de spoiler et capot arrière en carbone.

 

24-H-SPA-1992-BMW-M3-E30-SCHNITZER-DUEZ-CECOTTO-RAVAGLIA©-Manfred-GIET

 

Ce qui n’empêcha pas BMW de rectifier rapidement le tir au niveau de la conformité pour poursuivre une marche triomphale durant trois décennies  en ayant régulièrement la main mise sur les podiums dans les différentes disciplines comme WTCC-ETCC-DTM, différents Championnats nationaux, Course de Côte ou Rallye, ou la M3 a pu démontrer toute son efficacité avec son moteur gavé de bourrins et grâce à son châssis extrêmement rigide qui a lui seul engloutissait 28 mètres de tubulure pour un poids total légèrement inférieur à une tonne.

 


Alex-ZANARDI-sur-la-BMW-320i-qui-a-succèdé-à-la-M3-en-ETCC-2004-©-Manfred-GIET.

 

À ce modèle M3, véritable mythe et machine à gagner de la marque Bavaroise, succéderont la 318 is et la 320 i comme porte drapeau dans un secteur de la compétition qu’il a largement dominé durant cinq ans, grâce aussi à une large palette internationale de pilotes de pointe, dont Roberto RAVAGLIA restera la figure emblématique suite à ses nombreuses victoires et ses cinq titres de Champion du Monde et d’Europe et DTM remportés pour le constructeur Munichois.

Finalement, c’est une belle brochette de pilotes qui se sont relayés aux volants de BMW M3 et tous loin d’être des manchots.

Des noms comme RAVAGLIA donc mais aussi DANNER-CECOTTO-PIRRO ont portés hauts les couleurs

 


Johnny CECOTTO et la M3 en DTM en 1992-©-Manfred-GIET

 

Au rayon des trophées acquis, ceux-ci se chiffrent à quelques 1.500 victoires au total dont des titres mondiaux  européens, 60 titres nationaux dans différents pays et continents, 9 victoires dans des classiques d’endurance comme les 24 Heures de Spa-Francorchamps (6) ou du Nürburgring (3) et aussi de multiples victoires dans les épreuves de Rallyes, Courses de Côtes ou encore aux Etats-Unis, où la BMW M3 a participé à la Série AMERICAN LE MANS (ALMS) en configuration GTR équipée de un moteur 3,2 litres.

 

 

Marc-Duez-Eric-Van-de-Poele-et-Alain Cudini-les-vainqueurs-des-24-H-de-Francorchamps-1998-©-Manfred-GIET.

 

Cette vague de succès démontre bien que le Staff de BMW MOTORSPORT, idéalement  secondé par ses différents préparateurs, était insatiable, le mérite en revient évidemment aussi à son armada de pilotes de pointes qui s’y sont relayés durant trente ans et qui occasionnellement perpétue encore ce succès lors d’épreuves historiques ou classiques sur tous les continents.

 


Wayne-GARDNER, ancien-Champion-du-Monde de MOTO a pilotè une M3 en DTM en 1992 ©-Manfred-GIET

 

Avoir des pointures comme: WINKELHOCK-VAN DE POELE-PATRESE-CECOTTO-HAHNE-SOPER-TARQUINI-MODENA-NISSEN-QUESTER-SCHNEIDER-LAFFITE-DUEZ-MARTIN-BEGUIN-FARFUS-SPENGLER-JOOSEN-TASSIN-GIROIX-VOGT et RAVAGLIA dans ses rangs, a été un réel gage de succès tout au long de ces trois décennies.

 

Décidemment, BMW et le sport auto, c’est assurément une sacrée histoire et qui ne finira jamais.

 

Manfred GIET

Photos :

Publiracing Agency

 


BMW-M3-E30-DTM-Nürburgring-1992-Pirro-©-Manfred-GIET

ARTICLE SUR PAUL ROSCHE

PAUL ROSCHE, LE MAGICIEN DES MOTEURS BMW DE COMPÉTITION, EST DÉCÉDÉ

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