LE ‘5008’, UN SUV. À LA MANIÈRE DE… PEUGEOT !

 

 

Le 5008, un SUV à la manière de… Peugeot !

 

Après la 3008 lancée au printemps 2016, voilà la 5008 qui vient coiffer la gamme SUV du constructeur Sochalien.

2008, 3008, 5008, le 4008 new-look (un 3008 à peine rallongé) étant réservé au marché Chinois, la boucle est bouclée et Peugeot semble prêt à affronter une concurrence déjà bien implantée sur un marché, celui global des SUV, très porteur.

Avec cette 5008, Peugeot entend être un acteur majeur du segment C-SUV, c’est-à-dire celui des SUV mesurant moins de 4,70 m. Argument de poids, le 5008 offre de série, sept places, cas unique dans la catégorie.

Mais voyons à quoi il ressemble !

Visiblement, ce SUV reprend tous les codes stylistiques de la catégorie : garde au sol surélevée, grandes roues, larges passages de roues dotés de protections plastiques en noir mat, un aspect viril indéniable. Sa face avant l’identifie immédiatement, c’est bien une Peugeot, avec une calandre ornée du célèbre lion et des feux diurnes dont le design reprend celui des 2008 et 3008. La partie arrière est également conforme à ce que l’on a déjà vu sur 3008, avec notamment le dessin des feux qui symbolisent les griffes du lion.

Le profil est celui d’un grand break, et ce qui interpelle tout de suite c’est un empattement très long (+16,5 cm par rapport à la 3008 !), gage d’une grand habitabilité, d’une excellente stabilité. En tous cas, sur cet aspect extérieur, la 5008 remporte les suffrages des curieux qui la découvrent.µ

 

 

À l’intérieur, l’espace apparaît bien plus grand que ne le laissaient croire les dimensions extérieures. La banquette arrière est en fait constituée de trois sièges indépendants, rabattables séparément bien sûr, inclinables et réglables en profondeur ce qui permet de très facilement moduler le volume du coffre ou le confort des passagers arrière.

 

 

Le coffre est, quant à lui, digne des canons de la catégorie. De plus il renferme, sous son plancher, deux sièges supplémentaires à la mise en œuvre très simple. Ces deux sièges d’appoint permettent de transformer notre 5008 en mini «transport de troupes» d’un seul geste.

Très pratique pour amener sa marmaille (et celle des autres…) au sport les mercredis ou samedis, mais également pour un court trajet avec sept adultes, sans bagages! A l’usage, l’accès à ces deux places supplémentaires est très facile, grâce notamment aux sièges arrières très modulaires. Ces deux sièges d’appoint peuvent également être enlevés par la simple pression sur un levier (jaune, on ne peut pas le louper !) et sont de surcroit +particulièrement légers, avec 11 kg pièce, soit à peine plus lourd qu’un pack d’eau minérale.

 

 

Aux places avant, les sièges sont très accueillants et confortables. Sur nos véhicules d’essais, le siège conducteur était réglable électriquement, autant dire qu’il est très aisé de trouver le meilleur réglage possible, l’assise du siège propose même une rallonge sous les cuisses pour les plus grands gabarits. La planche de bord est, en tous points, identique à celle de la 3008 avec son magnifique et novateur design, qui combine plaisir des yeux et ergonomie. La qualité des matériaux est quasi irréprochable pour la catégorie et les assemblages semblent parfaits. On ressent très bien la montée en gamme opérée par Peugeot. Mais, car il y a un mais…

 

Peugeot 5008 – i-cockpit vue conducteur par GV

 

Le fameux i-cockpit lancé sur la 208, puis repris depuis sur 308, 2008, 3008 et maintenant 5008 est vraiment ce que l’on peut appeler une fausse bonne idée !

Si sur le plan esthétique, ce i-cockpit apporte quelque chose de nouveau, sur le plan de la position de conduite, c’est une… catastrophe !

En effet, il faut choisir entre être bien installé ou bien voir les informations de bord telles que la vitesse, le compte-tours, le GPS… Je continue à préférer être bien installé, je me passerai donc de ces précieuses informations.

 

PEUGEOT-5008-Vue-intérieure-PEUGEOT

 

Côté motorisation, la 5008 dispose de deux motorisations Essence et de quatre en Diesel.

En essence le trois cylindres 1,2 Pure Tech développe 130 ch et peut, au choix, être équipé d’une boite de vitesses automatique EAT 6 ou d’une boite manuelle BVM 6. Le quatre cylindres 1,6 THP de 165 ch n’étant disponible qu’avec la transmission EAT 6.

En Diesel, le 1,6 l BlueHDI de 100 ch avec sa boîte manuelle BVM 5, et en version 120 ch il dispose des boites EAT 6 ou BVM 6. Le 2,0 l BlueHDI en deux versions, 150 ch (BVM 6) et 180 ch (EAT 6) vient coiffer la gamme.

Notre modèle d’essai est le 1,6 THP EAT 6.

Contact…

Moteur Essence presqu’inaudible et avec quasiment pas de vibrations au ralenti.

Premier bon point. La position de conduite est très bonne, une fois qu’on a renoncé à lire les instruments de bord. Tout tombe bien sous la main, à défaut de sous les yeux. Le petit volant, trop petit diront quelques esprits chagrin dont je fais partie, est bien en place et propose deux méplats, un en bas comme cela se généralise hélas un peu trop, et un en haut rendant ce volant quasi carré. Unique dans le paysage automobile, mise à part les monoplaces de F1 et autres prototypes LMP1 des ’24 Heures du Mans’…

Un méplat en haut, comme c’est bizarre, serait-ce un aveu de l’absurdité du i-cockpit ? Messieurs les designers et autres ingénieurs, faute avouée est à moitié pardonnée…

 

 

Revenons à la conduite, ce qui nous intéresse le plus. Tout de suite, sur les routes mal agencées que nous empruntons dès le départ, les suspensions s’annoncent très prévenantes avec un excellent confort à basse vitesse. Plus le rythme augmente, plus la +suspension fait son office à merveille. Nous sommes bien au volant d’une Peugeot avec un +toucher de route identifiable aux premiers tours de roues. Filtration, amortissement, roulis, tout est parfaitement maitrisé malgré la hauteur de la 5008. Dès que la route tourne, le gabarit de la bête disparait et l’agrément est vraiment réel, et bien qu’ayant un empattement «gigantesque», la 5008 se montre somme toute assez agile.

Un passage sur un chemin de terre très carrossable confirme l’excellente tenue de route, la 5008 n’étant que très peu sensible au brutal lever de pied en courbe, ce qui, pour un SUV familial est très rassurant, alors que cela serait frustrant pour une sportive. Sur ce chemin de terre, en revanche, il fut facile de prendre en défaut la motricité de la 5008, sa vocation de SUV se limitant aux routes parfaitement goudronnées du fait de ses seules roues avant motrices et malgré sa garde au sol et ses attributs de virilité. Chez Peugeot, on claironne que les stars du segment C-SUV se vendent principalement en deux roues motrices, mais on oublie de préciser qu’elles sont issues de modèles quatre roues motrices dont elles se réfèrent dans leur communication. Ce n’est pas l’Advance Grip Control (anti patinage optimisé, contrôle de vitesse en descente, pneus M+S) qui permettra de faire passer la 5008 pour un baroudeur.

Pour revenir à la conduite, une fois quitté le chemin de terre sur lequel la suspension est encore une fois apparue souveraine, place à l’autoroute. Silence, sérénité et agrément sont les mots qui viennent spontanément à l’esprit. La famille voyage apaisée…

Du côté moteur et transmission, le «petit» et vaillant 1,6 THP de 165 ch a fort à faire avec une boîte de vitesses EAT 6 un peu lente, mais surtout aux rapports démesurément longs.

Les reprises de 80 à 120 km/h en pâtissent, donc un peu l’agrément de conduite, mais heureusement, en position manuelle, les palettes idéalement placées sur la colonne de direction et donc fixes, permettent de sélectionner le meilleur rapport plus vite que le traditionnel kick-down du mode 100 % automatique.

Espace à bord, agrément, modularité, confort, silence, qualité de fabrication, cette 5008 en offre beaucoup à ses occupants. Tellement même qu’elle semble inventer un nouveau segment, celui des MUV (Multi-passengers Utility Vehicle), qui n’en fait ni un monospace grâce à un design dynamique et moderne, ni un SUV par son absence de proposition quatre roues motrices. Ni ni, en quelque sorte, et si c’était ça la solution.

On va vite le savoir.

Au printemps prochain à l’heure de sa mise sur le marché, et au moment des grandes échéances, il faudra choisir le meilleur compromis, et la 5008 semble très bien armée pour réussir.

Peugeot 5008

Une gamme de 26.400 € (1,2 Pure Tech 130 BVM6 Access) à 43.750 € (2.0 BlueHDI 180 EAT 6 GT).

Modèle essayé :

1,6 THP 165 EAT 6 GT Line : 37.850 €

On a aimé :

– Le design général
– La qualité de fabrication et d’assemblage
– Le comportement routier

– L’agrément général

On n’a pas aimé :

– Le i-cockpit (pas du tout aimé d’ailleurs !)
– Devoir choisir entre voir les instruments et être bien installé
– L’absence de proposition 4×4

 

Gilles VIRMOUX

Photos :
CONSTRUCTEUR 

 

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