AFRICA RACE 2017 : JOUR DEUX, DÉJA DU SABLE ! ET TOUJOURS VASILYEV ET CECI.

Il se passe sur ce rallye plusieurs phénomènes extraordinaire…

La situation ci-dessus en dit long sur ce qu’est un camion Kamaz déchaîné.

Ci-dessous, Gev Sella, un jeune pilote de 18 ans, affirme l’organisation, une première dans une étape ici ou ailleurs en rallye raid.

 

GEV SELLA

 

Le jeune israélien Gev Sella, lui, a gagné la première de l’Africa Race, de très peu, quelques secondes (on se croirait dans une autre épreuve sud américaine, plus sprint que rallye, où les écarts en fin d’épreuve sont de cette sorte…) en moto contre deux pilotes très capés, le Norvégien Ullevalseter et l’Italien Ceci.

Beaucoup moins ordinaire, et à vrai dire un peu éculé, le fait que Ceci, prétendant avoir des soucis avec ses appareils de navigation, s’est résolu à suivre Ullevalseter sans le lâcher d’un cran toute la journée, lui piquant même la deuxième place, puisqu’il est parti derrière et a d’abord rattrapé son retard.

Quant au Norvégien, il a dit qu’il n’est pas remonté sur sa moto depuis un an, il n’a donc plus les réflexes totalement nécessaires.

 

LES DUNES DE MERZOUGA SONT UN MUST MONDIAL

 

C’était impensable mais ça a l’air vrai.

Aujourd’hui, et c’est génial, l’Africa Race va partir du bivouac et traverser ses premiers bacs à sable, on est près d’Erfoud et donc des grandes dunes de Merzouga, où tout le monde de la piste est allé, sauf que Metge a trouvé « la voie Metge », comme à l’assaut d’une montagne difficile, qui en effet, de ce qu’il dit, ne sera pas de la tarte.

Voici donc le programme de la journée, avec le brief’ du patron.

MARDI 3 JANVIER 2017
DOMAINE MOULAY / TAGOUNITE
Etape : 393 km
Départ du bivouac

Secteur Sélectif DOMAINE MOULAY / LARJAME : 370 km

Liaison LARJAME / TAGOUNITE : 23 km

 

RENÉ METGE

 

René Metge : « Après une première nuit qui pourrait être très froide en cette période de l’année, rapidement les concurrents vont pouvoir s’habituer au sable mou en passant dans des dunettes trois kilomètres après le départ. Une petite portion en guise d’apéritif puisque, après 75 km à évoluer dans un oued avec pas mal de navigation, les dunes de Merzouga constitueront le premier vrai pâté de sable de l’AFRICA ECO RACE 2017. Même si cet Erg est bien connu des concurrents puisque tous les rallyes organisés au Maroc y posent leurs roues, nous l’emprunterons en suivant une trace différente de l’an passé qui ne sera pas forcément facile. Une fois cette difficulté passée, les participants retrouveront une belle piste roulante. La suite du parcours se déroulera sur une vraie piste marocaine alternant rocaille et sable, après la traversée rocailleuse du volcan jusqu’au dernier CP. Une piste roulante ira ensuite jusqu’à la palmeraie de Tagounite. Il ne restera alors que trois dunes à passer à flan de montage, une petite partie de hors piste pour finalement traverser l’oued Draa et franchir l’arrivée située au Sud de Tagounite et au Nord de Mahmid »

 

Le profil du jour

La carte du jour

La carte de l’avancée du rallye vers Dakar

 

Le type de sable rencontré en recos

 

Autre fait notoire, la spéciale part du bivouac, et ce dès le deuxième jour, c’est un paradis de pistard, un fantasme qui devient la marque de fabrique des tracés reconnus par h10, Metge et son équipier Servia.

Bref, belle journée.

 

MATIN GLACIAL

 

Il a fait très froid, un degré à l’heure du départ, c’est depuis les premiers vrais Paris Dakar de Sabine une sorte de tradition de geler dans les nuits du désert les premiers jours.

7 h 45 local time, 8 h 45 en France, en principe, c’est parti.

Le soleil est promis pour la journée.

Et surtout, vent nul, enfer d’été, bénédiction d’hiver…

 

MOTOS : DUO SELLA-CECI

 

ILS NE SE LÂCHENT PAS… MÊME QUAND ILS SE PERDENT!

 

Incroyable comme Ceci ne lâchera jamais Sella, même quand il ya erreur, voir ci-dessus…

Dans l’herbe à chameau, Sella roule en tête à 97 km/h, c’est un terrain très dur mais il ne fait pas aller toucher même les petites touffes d’herbe, dont les racines sont une sorte de béton.

 

ATTENTION DANS L’HERBE A CHAMEAUX…

 

Les dunettes sont avalées vite fait, on fonce vers l’énormité qu’est cet Erg Merzouga, une sorte d’«Ayers Rock» comme en Australie.

Un truc énorme sorti de nulle part, mais en sable…

Sella est devant, peur de rien le jeune qui semble t’il se dém… aussi fort bien en navigation.

Ullevalseter en revanche, a du mal à tenir le rythme, il se plante, finalement il ne s’en sort pas brillamment que d’hab, on rappelle qu’il voulait arrêter de rouler et il est venu pour s’en faire un dernier, par plaisir, on verra au fil des jours mais ça ressemble à ça.

Sella fonce à 120 km/h vers la dune, qu’il va falloir traverser en la bordant par l’est.

Alors que Sella et Ceci mènent le bal, finissant sur le bord de la dune (qui fait 10 km de long !), un petit groupe s’est formé derrière, Ullevalseter n’est clairement pas dans le rythme, c’est Norbert Dubois, qui fait le chef de meute,.

Le PC de passage est au sud de la dune, près de la ville de Merdani, superbe contrairement à son nom.

C’est une étape classique du marathon des sables, qui se court à pieds, idée absurde mais qui a un succès considérable, l’homme et la femme ont parfois besoin de souffrir pour se sentir revitalisés…

 

LE MARATHON DES SABLES : INCOMPRÉHENSIBLE MAIS SUCCÈS COLOSSAL

 

Le point le plus sud de la dune est atteint, il y deux hélicos qui le survolent, pas très difficile à trouver !

Ceci est 27 secondes derrière Sella…

Les instruments de navigation ne marchent encore pas ?

Derrière, Gabari est à cinq minutes et Ullevalseter à dix huit minutes !

Dubois est lâché.

Les leaders arrivent dans une zone très rapide, caillouteuse, où c’est du pilotage pur, en se souvenant que ces garçons doivent faire aussi la nav tous seuls, et regarder le guidon au dessus de 120 km/h, c’est assez spécial !

L’arrêt carburant est un moment de détente… Ceci et Sella sont évidemment ensemble…On est à 100 km de l’arrivée.

On repart plein badin (expression aéronautique, qui est utilisable ici, on roule à 142 km/h…).

Au CP3, Ceci a une minute d’avance sur Sella.

 

CECI EN TÊTE AU GENERAL

 

Ces deux là sont bien partis pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière, s’ils tiennent le rythme, et si Ceci ne reste pas un suceur de roue.

Ils passent ensemble la ligne d’arrivée, on est à dix km de M’hamid, la perle du désert, l’endroit qu’un pistard doit connaître…

Ceci parti deux minutes plus tard que Sella devrait donc faire le scratch mais il faut attendre les chronos officiels.

Ullevalseter et Hari, un concurrent marocain, passent ensuite la banderole, avec, au scratch, 35 et 50 minutes dans la tronche.

Au général, ça va faire mal tout ça !

 

AUTOS : LA TORNADE VASILYEV

 

 

9 h 10, Vasilyev est parti, c’est la première auto.

Il ya eu de la casse la veille…

Pascal Thomasse sur son magnifique buggy MD est resté en carafe, Sireyjol a cassé une courroie, le deuxième Kamaz, celui de Kuprinov a crevé, Zapletal a ouvert le train avant de son Hummer…

Les petites étapes, en début de course, il faut y aller doucement….

Vasilyev envoie du lourd tout de suite, derrière, Magnaldi et Serradori sont en baston.

 

IMAGE INCROYABLE D’UNE LUTTE AU SOMMET

Le Kamaz de Karginov, quatrième au scratch la veille, est d’abord un peu plus à la peine…

Peu après, il a retrouvé ses compagnons de baston, Sabatier, Magnaldi, Serradori,  les quatuors se forment…

Mais loin derrière Vasilyev, qui est navigué sur sa mini par Ziltzov, ancien copilote de Schlesser.

Le 4X4 est donc franchement à l’honneur dans ce début de course, il est vrai que le pilote est vainqueur de la Coupe du monde des rallyes raids en 2014, avec le même coéquipier, bref, bonne auto et équipage solide.

 

THIERRY MAGNALDI A L’ATTAQUE

 

Au CP1, Vasilyev est passé avec six minutes d’avance sur Sabatier, Magnaldi est cinq minutes derrière Sabatier, qui est déchaîné, il a la niaque, déjà sixième la veille…

On rappelle que ces positions sont juste géographiques, les concurrents ne partant pas à la même heure, les temps de différence aux CP sont totalement exacts, mais pas en  chrono absolu…

Derrière ces cadors par exemple, Guillaume Gomez cravache comme un malade, s’in continue à ce rythme, il va faire un malheur…

 

BONNE JOURNÉE POUR THOMASSE

 

Et Karginov est toujours dans le coup, en revanche Jacinto s’arrête, mauvais plan.

Moteur cassé, c’est fini.

Elle devra attendre son assistance qui reviendra la sortir vers la route.

Le buggy de Serradori rentre par la liaison des assistances, des heures qui vont le placer très loin d’une remontée possible.

Et le Kamaz de Kuprianov, qui a fait gouffre la veille, envoie comme une harde de bisons !

On est largement à la moitié de la spéciale et des véhicules revenus de très loin au départ pointent avec ceux de tête, c’est le cas du buggy MD de Pascal Thomasse, qui a raté sa spéciale veille pour cause de pépin technique, et, toujours en ordre de passage au CP et non en chrono de la journée, passe deuxième au CP3 derrière Vasilyev et devant Gomez, Sabatier et Sireyjol, les frustrés de la veille se vengent sévère !

 

SUPERBE ATTAQUE DE GOMEZ

 

Arrivée de spéciale.

Vasilyev fait évidemment le scratch, il passe troisième sous la banderole mais a battu les deux motos devant lui.

 

INFERNAL KAMAZ !

 

Sous la banderole, la deuxième auto… est un camion, le Kamaz de Karginov.

Je ne sais pas à ce moment ce que cela va donner au chrono, mais il est parti quatre au matin, et passe deux, le pachyderme russe a donc roulé façon charge de cavalerie ! Thierry Magnaldi est troisième au scratch.

Maintenant, c’est une très longue attente, car on l’a dit, ceux de l’arrière reviennent en force, et cela peut bouleverser le classement, c’est aussi le génie du rallye raid, enfin du vrai, il faut attendre longtemps pour être sûr que l’on est vraiment devant…

 

Jean Louis BERNARDELLI

Photos :
DESERT RUNNER /Alain ROSSIGNOL et Jorge CUNHA

 

RÉSULTATS ÉTAPE DU JOUR ET CLASSEMENT GÉNÉRAL

http://www.africarace-live.com/fr/cla-etp2.html

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