Michele Rinaldi, c’est d’abord un Champion du monde italien flamboyant, beau gosse, un des pilotes stars de ces années 80, où avec mon complice Pat Boulland, on écumait les paddocks de cross du monde entier pour les magazines Moto Verte et Moto Revue.

Il est donc Champion du monde 125, sur une Suzuki, en 1984.

Il est le premier italien à décrocher le pompon…

Et donc le voilà d’entrée pilote culte!

A cette époque, pour simplifier, on disait qu’il était né à Parme mais un jour, sous son auvent, il me dira être de Langhirano, bled dont naturellement,  je n’avais jamais entendu parler.

 

 

Quelle ignorance, surtout pour un rital!

Langhirano est juste le village de montagne, où s’affine le vrai jambon de Parme…

Une sorte de sanctuaire!

Étonnant, quand on y monte, on sort de la vapeur de chaleur de Parme et on débouche sur un air très pur, très sec, quand il fait beau toutes les maisons sont ouvertes et dans chacune, on fait pendre ce bijou du palais qu’est le « Langhirano »

 

 

Bref, j’ai adoré ce mec pour des tas de raisons.

Il continue chez Suzuki après son titre mais la marque se retire du cross mondial et en 1991, il devient alors responsable du Team Yamaha en mondial de cross.

 

 

Et la légende au fil des saisons, année après année continue, Yamaha et Rinaldi viennent  en effet de fêter  tout simplement … 25 ans de partenariat, avec à la clé des tas de titres mondiaux…

 

 

Dès le début d’ailleurs, avec les titres des Américains Schmit et Moore, puis viendront des tas d’autres, dont ceux de Cairoli, du jeune Français Romain Febvre couronné en 2015 et surtout l’inoubliable crossman Belge, Stefan Everts, six fois titré … en six ans!

D’ailleurs, ce n’est pas un partenariat c’est une épopée!

 

 

Michele Rinaldi, qui a aujourd’hui 57 ans nous confie:

« Nous plaçons le pilote au cœur du projet, nous le laissons tester, décider, puis nous produisons les pièces et attaquons la saison. Nous ne disons pas : « Tiens, voilà notre machine de GP, utilises-la, car nous savons d’expérience, grâce aux précédents pilotes, qu’elle est imbattable.  Nous partons de la machine de production… Je ne souhaite pas particulièrement imposer les pièces de GP ou les pièces spécifiques que j’ai élaborées. Nous les laissons piloter, tester et juger et nous patientons en octobre et novembre. Nous nous préparons à effectuer potentiellement de nombreux changements en février, mars et avril suite aux premiers résultats. C’est juste le fruit de l’expérience. Nous considérons le pilote comme l’élément principal de la course pour nous. C’est ensuite que viennent l’équipe, le staff et le matériel. »

Il est toujours basé à Langhirano, ses frères l’aident dans le Team.

Rinaldi a réussi à créer l’équilibre sur une longue période, son équipe est un groupe, mais aussi une famille. Et il déteste les changements, il veut des personnes qui bossent bien et il les garde, d’où ses succès considérables.

Et si les frangins sont là  à ses côtés, c’est parce qu’ils sont bons, point barre!

 

 

Eric de Seynes, directeur des opérations de Yamaha en Europe et membre du Board au Japon (il y est le seul européen…) nous confie :

« Ces vingt-cinq ans sont passés très vite et l’association entre Michele et son équipe et Yamaha Motor Europe n’aurait pas pu être plus enthousiasmante et bénéfique, Michele a aidé à forger de véritables légendes Yamaha et son influence sur l’évolution de la gamme YZ est également indéniable. Nous n’aurions pas pu souhaiter un meilleur partenaire, ou un partenaire plus impliqué. J’espère qu’il portera encore nos couleurs de très nombreuses années. »

Rinaldi a aussi indiqué qu’il n’a aucune intention de se retirer, ce qui est une bonne nouvelle, il coachera donc Romain Febvre et Jeremy Van Horebeek en 2017, premier GP au Qatar dés le 25 février.

Jean Louis BERNARDELLI

Photos : Teams