‘PIF’ ALIAS CLAUDE FIOR… QUINZE ANS DÉJÀ ! DISPARITION D’UN GÉANT.

 

 

« fauché en pleine ascension vers la gloire… »

En vrac… quelques papiers publiés après la tragédie du 13 décembre 2001 sur les collines de Nogaro, à quelques centaines de mètres du Circuit Paul Armagnac… son terrain de jeu favori !

Copie d’un excellent article paru le lendemain de l’accident sur le quotidien local… la « Dépêche du Midi » signé par notre ami Bernard Ducom, natif de Panjas, joli petit patelin à dix kilomètres de Nogaro.

 

Claude Fior, âgé de 46 ans, s’est tué hier, tout près de Nogaro (Gers), aux commandes d’un avion de tourisme qui le ramenait d’un voyage professionnel à Paris.

Cette disparition sera notamment cruellement ressentie dans les milieux des sports mécaniques. Parti de rien, «tout jeunot, il bidouillait des motos dans un atelier pour tondeuses à gazon» se souvient André Diviès, le patron du Circuit nogarolien, éploré par «la perte irremplaçable d’un génie inventif», Claude Fior fut d’abord pilote moto puis concepteur-développeur du « proto-Fior »… à moteur-porteur, en Championnat du Monde 500.

La mort… en karting-loisir de « son » pilote-ami, le Suisse Marco Gentile, le marqua profondément.

Inventif au possible, Claude Fior devait bâtir sa réussite professionnelle -il employait une quarantaine de salariés dans ses ateliers basés près du circuit gersois-, en innovant dans le sport auto. Il créa d’abord la ‘FANA’, monoplace destinée à l’école de pilotage nogarolienne, qui lui valut la confiance de Renault Sport. Ainsi devint-il «le père» de la Campus, monoplace de course-école innovatrice, entre autres pour ses quatre suspensions identiques et prit-il une part prépondérante dans la conception et le développement du Spider Renault pour lequel il innova avec un déflecteur d’air, faisant office de pare- brise. Avec ces deux modèles qu’il produisit ensuite également à son compte, Fior s’est imposé comme une figure incontournable du développement du sport auto en Asie, en Chine notamment où son fils Fabien, représente l’entreprise familiale. Figure reconnue du sport auto régional, Jean-Pierre Pla, pleure un ami. «Quel relationnel, quelle authenticité, quels talents d’inventions ! Beaucoup sont brevetées, sa contribution à l’amélioration des voitures de courses mais aussi, aux routières, aura été énorme. Boîtes de vitesse, transmissions, tenues au sol, flexibilité etc… Claude avait bonnes réponses à tout. Déjà en moto, avec la fourche à parallélogramme… ».

« INGÉNIEUR SANS DIPLÔME »

Véritable « homme volant » (il pratiquait l’avion, l’ULM, le delta plane, l’autogire et l’hélicoptère), Claude Fior avait aussi à son actif, le « Midour », un avion remorqueur de planeurs, révolutionnaire en bien des points. On lui doit aussi « La Diabline » (véhicule à propulsion électrique à usage professionnel) et bien d’autres prototypes qu’il parvint à fabriquer et à vendre en série. Peugeot et Michelin trouvèrent également en Claude Fior, « véritable ingénieur sans diplôme », un partenaire technique des plus précieux. Parmi ses chantiers en cours, Claude Fior planchait avec la « Cogema » au développement de voitures de course, à piles atomiques combustibles. Il était marié et père de deux enfants.

 

Autre document lâchement volé à nos camarades François-Marie DUMAS et Didier GANNEAU
du superbe Site extraordinaire sûrement le plus complet de la planète du monde de la moto…

www.moto-collection.org

Fior RG Grand Prix motocyclette motorrad motorcycle vintage classic classique scooter roller moto scooter
Photo & archives : D. Ganneau
8906

Cylindrée : 500
Modèle : RG Grand Prix
Production : 1982 –
Catégorie : (R) Racing
Fior
500 Suzuki RG – 1982
L’honnête homme Claude Fior, dit « Pif », avait mené quelque temps une honnête carrière de pilote, avant de se consacrer entièrement à sa vraie passion, la construction de parties cycle de course. Ses premières réalisations, à la fin des années soixante-dix, se firent immédiatement remarquer par leur train avant à triangles superposés, inspiré de la technique automobile. Cette disposition deviendra le fil rouge de toutes ses créations, dotées successivement de moteurs 1100 Yamaha ou 900 Honda pour l’endurance, puis de 250 Yamaha ou Rotax et de 500 Yamaha, Suzuki et Honda en vitesse, sans oublier le projet 1000 ACS Siccardi. Artisan au sens propre.
Basé sur le circuit gersois ‘Paul Armagnac’ à Nogaro, aussi habile de ses mains que calé en technique pure, mais peu doué pour la recherche de sponsors malgré l’efficacité avérée de ses machines, Claude Fior sera régulièrement handicapé par des budgets dérisoires. Surtout, attaché à la chaleur des rapports personnels, il se tiendra toujours à l’écart de structures trop importantes, à l’exception de quelques détours, notamment dans l’écurie Sonauto en 1981. C’est dans le cadre d’une telle association amicale qu’il obtiendra ses meilleurs résultats en Grands Prix, avec un moteur Honda RS et le Suisse Marco Gentile. Celui-ci trouvera hélas la mort, en novembre 1989, dans un banal accident de kart, à Nogaro.
Conversion aux quatre roues
Très touché par cette disparition, Fior a depuis délaissé la moto de course. Il fabrique encore des prototypes pour divers constructeurs et est devenu le responsable technique de la Formule Campus, la monoplace de promotion de Renault. 4 cylindres en carré 2 t refroidis par eau -494 cm3 (54 x 54 mm)- 115 ch/11 000 tr/min – Distribution par disques rotatifs -Lubrification par mélange- Allumage électronique -Boîte 6 rapports- Transmission par chaîne- Cadre à treillis tubulaire- Suspensions av. à triangles superposés, ar. oscillante à leviers- Freins à disques -Pneus av. 120/60-16″, ar. 180/67-18″ – 130 kg – 280 km/h. Claude Fior (à droite) pose ici dans son fief de Nogaro derrière une version à moteur Suzuki RG qui fut pilotée par l’ancien Champion du Monde d’Endurance Jean Lafond, en courses nationales.

François-Marie DUMAS et Didier GANNEAU

Claude FIOR, fondateur de Fior Concept, est né à Nogaro en 1955. Il est décédé accidentellement aux commandes de son avion personnel en décembre 2001. Son fils Fabien FIOR lui a succédé à la tête de l’entreprise. Cependant, toujours à la tête d’un team sur le circuit de Zuhai en Chine, il s’associe en 2007 avec son ingénieur, JL Gallier.

Pilote de Grand Prix, vainqueur des ’24 Heures du Mans’, Claude FIOR concevait et construisait ses propres motos, dès 1978, dont les premières au monde avec châssis et suspensions en aluminium.

En 1981, les châssis des motos de C. Sarron et M. Fontan seront développés et construits pour l’équipe Yamaha France.

En 1986, une série de 150 motos de sport sera produite avec des cylindrées de 750 à 1100 cm3 et distribuées par Boxer Bikes à Toulouse. Ces motos étaient les premières à utiliser, de série, des cadres en aluminium. Cette même année verra la construction de prototype pour Yamaha Japon et la réalisation de six châssis de cycles de compétition, officiels, Peugeot.

C’est ainsi que l’entreprise FIOR Concept a débuté en 1986 avec la conception et la construction de motos de course. Son nom est devenu synonyme de créativité, d’innovation et de qualité alliées à une réactivité exceptionnelle forgée dans le monde de la compétition. Le Team FIOR s’est classé pendant quatre années consécutives, de 1986 à 1989, «Meilleure Écurie Privée» en Championnat du Monde des 500 cm3.

Notre Monoplace : Une Renault Formule Campus

En 1991, l’entreprise FIOR Concept créée par le génial Claude Fior conçoit des véhicules dédiés au sport automobile. Après avoir développée ses propres motos pour participer aux ’24 Heures du Mans’, FIOR Concept se voit réaliser tout d’abord six Formules Renault pour le compte de l’École de Pilotage du Circuit Paul Armagnac de Nogaro. Renault et Elf commandent ensuite l’étude et la conception d’une monoplace qui va donner naissance à la formule Campus.

Il s’agit d’une formule de promotion destinée à stimuler la compétition en France et à l’étranger, s’adressant à de jeunes talents âgés de 16 à 20 ans pour un budget de l’ordre de 150 000 francs (~25 000 €). La formule Campus se positionne ainsi parfaitement entre le karting et la Formule Renault 2.0 L, passage obligé vers les catégories supérieures que sont de nos jours la Formule Renault 3.5 L, la F3 Euro Series ou le GP2.

Fiche Technique de la Renault Formule Campus :

– Type : Monoplace – Châssis : Tubulaire – Moteur : Renault Sport Energy – Cylindrée : 1 390 cc

– Injection : Injection Multipoint – Puissance : 110 ch à 6 750 tr / min – Allumage : Électronique Intégrale

– Poids : 420 kg  – Rapport poids/puissance : 3,81 kg/ch  – Freins : 4 disques

– Pneumatiques : MICHELIN 16 x 53 x 13  – Dimensions : 3,50m x 1,62m pour 1,07m de hauteur

– Carrosserie : En fibre de verre, développée et dessinée par le centre de style Renault

 

 

Claude Fior

Un géant nous a quitté
Claude Fior. La 500 Fior et le Renault Spider, sans doute les deux réalisations dont il était le plus fier.À 46 ans, accidentellement Claude Fior a disparu  aux commandes de son avion de tourisme la semaine dernière. De retour vers Nogaro, partant de Paris, il s’est crashé dans le brouillard à quelques minutes de sa destination. Moto Journal partage la douleur de ses proches et revient sur cet homme d’exception qui fut un des grands artisans Français des sports mécaniques en tous genres. La légende veut que la mère de Claude Fior vit passer son fiston, alors âgé de 9 ans, en Solex devant la fenêtre de la maison familiale à l’heure du déjeuner. Ce midi-là,les parents du petit Fior ont dû déjeuner sans lui, habitués à ses innombrables frasques d’enfant turbulent. Au moment du dessert, maman Fior vit repasser son fiston sur son Solex… avec le moteur monté à l’arrière. Deux heures lui avaient suffi pour créer le premier Vélosolex… à propulsion !

Pif voulait monter un moteur de Honda 500 RS de GP (trois cylindres de 130 ch) sur son kart. L'accident fatal à Marco Gentile mit fin à ce projet. Tel était Claude Fior, très tôt surnommé « Pif », qu’on pourrait comparer à un Guy Coulon ou un Alain Chevallier. De l’or dans les mains, du génie dans le cerveau, une rapidité d’exécution phénoménale et un goût inaltérable pour l’invention. A tel point que répertorier intégralement ses réalisations techniques demanderait un dictionnaire. Cet homme-là touchait à tout, du Vélo à la Moto en passant par le Kart, le Cyclo, l’ULM, l’Automobile…

Bon pilote lui-même (il avait couru en national et en Endurance à ses débuts), il se consacra très vite intégralement à son don pour l’invention et réalisa d’innombrables machines de course caractérisées par leur châssis alu doté d’une fourche à deux triangles superposés. Une génération de pilotes Français (Guilleux, Boudinot, Robinet, Fontan, Rapicault, Guignabodet, Lafond…) a roulé sur des motos Fior, mais ses plus beaux résultats furent conquis par le Suisse Marco Gentile, qui s’illustra en Grand Prix au guidon d’une 500 Fior à moteur quatre cylindres Krauser.

Après le décès accidentel de son pilote fétiche sur un kart maison équipé d’un moteur de 350 TZ, le coeur déchiré, Pif tira un trait sur la moto. La foi n’y était plus: « Quand tu ne vis plus quelque chose qui t’émoustille, il faut partir », déclara-t-il alors. Mais son talent d’exception ne passait pas inaperçu.

Avant l'heure, la chasse au poids sur un VTT maison. Ainsi, Renault fit appel à lui pour dessiner et réaliser les premiers protos du châssis aluminium du Spider, que tout le monde a vu au moins une fois dans la rue. Car Pif était devenu un vrai spécialiste du travail de l’aluminium. Sa collaboration avec le premier constructeur automobile Français se poursuivit avec la réalisation de la Campus, une monoplace destinée à former de jeunes pilotes et véhiculer l’image Renault à travers le monde. Pour cela, Pif était passé aux grands moyens: devenu patron de 35 employés, il avait monté cette formule jusqu’en Asie. Côté moto, il collaborait encore récemment avec Thierry Henriette sur des protos Aprilia de route. Passionné d’aviation comme de nombreux amateurs de moto, il s’adonnait à ses heures perdues à des virées en ULM ou en avion. Mais cet homme enjoué, amoureux de son Gers natal, ce Gascon type avec son accent à la Cabrel restait au fond de lui un grand amateur de sensations fortes. Ainsi, dès que le temps tournait à la pluie, il courait sortir sa vieille Américaine et emmenait qui voulait pour de grandes dérives en travers sur le Circuit de Nogaro, auquel son atelier était accolé. La passion du pilotage restait ancrée en lui, et ce goût du jeu ne devait plus le quitter.

Parcours
Pif, c'était ça aussi: une énergie hors du commun et cette perpétuelle envie de jouer pour se faire plaisir. Là, c'est un fémur qui n'avait pas résisté à quelques débordements du bouillant créateur. Né le 23 juillet 1955
Lieu de résidence: Nogaro
Première expérience mécanique à 9 ans sur un Solex.
Titulaire d’un BEP de mécanicien auto.
Mécanicien chez Citroën (8 mois).
Mécanicien Formule Renault, Formule 3 (2 ans).1976: il s’installe en nom propre, construit son premier prototype et débute en tant que pilote.1980: arrête la compétition.1981: construit la 500 Fior-Yamaha de Marc Fontan.1982/83: construit la 500 Fior-Suzuki de Jean Lafond.1984/85: construit la 500 Fior-Honda de René Lavigne et Philippe Robinet.1986/87: construit la 500 Fior-Honda de Marco Gentile et Thierry Rapicault ainsi que la 250 Fior-Rotax de Christian Boudinot et Jean-Louis Guignabodet.1988: construit deux 500 Fior quatre cylindres pour Marco Gentile.1989: construction de deux nouvelles 500 Fior quatre cylindres pour Marco Gentile.
Palmarès
1980: premier podium en Endurance.

1982: première victoire en championnat d’Europe 500 avec Jean Lafond.

1986: débuts en GP avec Marco Gentile.

1987: premier point en GP 500 avec Marco Gentile et champion de France Open 500 avec Thierry Rapicault.

Informations tirées de Moto Journal
N° 1499 du 20 décembre 2001.
Par Bruno Gillet. Photos Archives.

du copié-collé réalisé par: Jacques SamAlens (StrategiesAutoMotive Communications)