NOTRE CONFRÈRE NICOLAS ARMAND S’EST TUÉ À MOTO EN SUÈDE

 

 

La mort d’un motard est toujours une saloperie, parce qu’elle touche à quelque chose de quasi sacré chez nous, la passion.

Mourir de passion est évidemment une horreur totale.

Notre confrère Nicolas Armand, ancien de Moto Revue, reconverti dans le voyage lointain à moto en créant « Rode to adventure », s’est tué en heurtant un élan sur une route scandinave.

En tous cas c’est ce qui ressort de rares informations que nous avons.

J’ai vécu deux ans en Suède et j’ai vu un jour une Volvo dite «Amazon», qui était une sorte de char d’assaut, totalement détruite après une collision avec un élan, le bestiau est énorme, près de 700 kg.

Et quand il sort de la forêt, il court à 50 km/h, c’est inévitable.

Nicolas n’avait pas une chance.

Il roulait dans le cadre d’une expédition dite «Viking» de 9.000 km, traversant onze pays, qu’il avait organisée à moto dans le nord de l’Europe.

À cette époque, sauf exception, pas encore de neige, mais les aurores boréales commencent à éblouir les nuits, c’est tout simplement magique.

Puis vers la mi-novembre, tombera la nuit polaire, on ne verra plus le jour durant deux mois et les routes seront difficiles à pratiquer, sauf en automobile ou en motoneige.

Il fallait donc monter plein nord en ce moment, c’est aussi l’époque de l’ «été indien», où les couleurs de la végétation explosent comme un feu d’artifice.

Bref, Nicolas et ses amis étaient heureux.

Ce que je veux dire à ses amis, peut-être à sa famille, peut-être à ses enfants, c’est que si mourir à 54 ans est une dégueulasserie immonde du destin, d’une certaine façon, dans notre nirvana de motards, mourir en voyageant est aussi je crois ce dont nous rêvons tous secrètement, parce que ça arrive d’un coup, alors que l’on était en plein rêve.

Je connaissais Nicolas, j’imagine qu’il est de ceux pour qui c’est une belle façon de partir.

Pour la famille en revanche, c’est d’une brutalité inouïe, inacceptable, terrifiante.

Nicolas est un voyageur forcené à moto, il a piloté dans le monde entier, l’univers du motard n’a pas de limites.

Mais il y a le destin.

Je sais, nous motards l’acceptons le destin, parfois, parce qu’il est immense.

Mais nos proches, eux, ne peuvent pas imaginer qu’il puisse aussi être aussi cruel.

À tous les potes de Nicolas,  à sa famille, AutoNewsInfo présente ses très sincères condoléances.

Jean Louis BERNARDELLI

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